ROCK’N’HORL 2021 (accès libre)
Est-ce qu’on ne nous aurait pas raconté n’importe quoi à propos des « montres de James Bond » ?
La question est posée ! Les uns considèrent que seule une Rolex Submariner peut prétendre à s’imposer comme « la » montre de l’agent secret 007. D’autres en tiennent pour la Seamaster d’Omega. Quelques originaux parlent de Breitling, de Seiko ou même de TAG Heuer. Oubliez tout : voici la vraie montre du commander Bond…
Cette montre a été lancée en 1965, l’année même de la sortie d’Operation Tonnerre, quatrième épisode de la saga (Thunderball en version originale : bande-son signée John Barry en bas de la page et affiche officielle ci-dessus), avec Sean Connery en quête de quelques bombes atomiques piquées aux Britanniques par le Spectre. À l’écran, James Bond porte son habituelle Rolex Submariner réf. 6538, mais aussi une Breitling « Top Time » gentiment trafiquée par « Q ».
Pourtant, la vraie montre James Bond de cette année 1965 est signée… Gilbert, nom pas vraiment honoré dans les annales de l’horlogerie internationale, mais vrai fabricant de montres dotées de mouvements suisses – à l’époque, toutes les bonnes montres avaient des mouvements Swiss Made ! L’une de ces montres (neuves), toujours logée dans son emballage d’origine, a été récemment vendue aux enchères chez Hake’s Auctions (Pennsylvanie, aux Etats-Unis) et elle est partie à un peu moins de 400 dollars. Le catalogue Hake’s nous donne quelques précisions sur ce lot n° 3165 de la vente en ligne du 27 janvier : en 38 mm x 97 mm, ce boîtier « cran de télévision » est d’une taille remarquable, avec un corps en plastique et une plaque supérieure en métal. Le « cadran » en métal argenté tourne pour révéler l’heure et pour indiquer différents fuseaux horaires. Ce boîtier futuriste comporte également une lunette de visée repliable. Le tout avec un bracelet en tissu rayé noir, rouge et bleu. Une vraie montre d’espion…
Faudra-t-il réécrire l’histoire cinématographique des montres portées à l’écran par les légendes de notre temps ? Au grand désespoir des bondophiles, il semblerait bien que ce soit le cas : merci à la maison Gilbert d’avoir remis « l’église au milieu du village » – comme disent les managers horlogers jamais à court de punchlines éculées ! Historiquement, cette montre Gilbert est bien la première montre-bracelet « suisse » clairement dédiée à l’agent secret 007 : nous en ferons une des questions de notre prochaine série de jeux-tests sur la culture horlogère…
