BUSINESS MONTRES ARCHIVES (accès libre)
Le Top 10 des petits secrets pour bien se planter quand on lance sa marque
Twittez, facebookez, instagrammez : il en restera toujours quelque chose... Pour aller droit dans le mur, si possible en bêlant de bonheur et en écrasant la planète de sa suffisance créative, il y a une infinité de secrets qu’on se transmet de nouvelle génération en nouvelle génération (reprise d’un article de novembre 2012 retrouvé dans nos archives, auquel on ne trouve pas grand-chose à ajouter, sinon qu’on ajouterait aujourd’hui quelques petits secrets mitonnés sur Kickstarter, qui n’avait aucun impact horloger il y a cinq ans)…
▶▶▶ SECRET n° 1
Développer quelque chose de très compliqué et de très conceptuellement avancé pour remplacer des solutions très simples et parfaitement éprouvées qui donnent totalement satisfaction à tout le monde depuis quatre siècles...
#j’aiinventéunconceptdémentencorejamaisvu
▶▶▶ SECRET n° 2
Feuilleter l’annuaire historique des horlogers de Genève pour y rechercher le nom de sa future marque, en prétendant épaissir sa légitimité personnelle par des racines historiques qui n'impressionneront que les émergents asiatiques...
#manufacturedepuislemoyenageetmemeavantsic'estpossible
▶▶▶ SECRET n° 3
Compiler tous les brevets techniques déposés ces dernières années pour les détourner, sans oublier de remixer tous les détails esthétiques qui semblent avoir du succès, en espérant que personne ne s'indignera de ces menus larcins sur les réseaux sociaux...
#jesuisunserialcopieurmaisjenemesoignepas
▶▶▶ SECRET n° 4
Appliquer les recettes qui ont si bien fonctionné dans un passé récent et dédaigner les mutations qui reformatent le marché, en pensant avoir – de droit divin – sa chance de se tailler bientôt une part significative du gâteau horloger...
#richardmilleetmaxbusserontbienréussipourquoipasmoi
▶▶▶ SECRET n° 5
Faire croire aux investisseurs de son tour de table qu'on connaît personnellement Nick Hayek (pour les mouvements), Mrs Polyanna Chu (pour la distribution en Chine), Jean-Claude Biver (pour l'audit marketing), Business Montres (pour la promotion) et Johann Rupert (pour lui revendre la marque dans trois ans)...
#jesuisledignefilsspiritueld'abrahamlouisbreguetetd'hanswilsdorf
▶▶▶ SECRET n° 6
Se servir de son carnet d'adresses (ou de celui de ses copains) pour arnaquer les meilleurs fournisseurs en leur extorquant des composants qu'un vrai génie créatif se doit évidemment de ne pas payer – au nom de l'"art pour l'art" et du risque industriel...
#foutezlapaixauxfournisseursquiontautrechoseàfaire
▶▶▶ SECRET n° 7
Confondre multi-prototypage pré-commercial et réalisation d'une mini-série commercialisable et fiabilisée, pour s'apercevoir (trop tard !) que les contraintes industrielles font exploser les coûts de production au-delà du raisonnable...
#leprixderevientn'apasd'importancepuisquejesuisunemarquedeluxe
▶▶▶ SECRET n° 8
Consacrer tout son budget de départ – et même au-delà pour créer un premier prototype fonctionnel et génial, sans se soucier de savoir à qui, où, quand, comment et à quel prix on tentera de commercialiser ses montres...
#chermonsieurpicciottoquepensezvousdemamarque
▶▶▶ SECRET n° 9
Se contenter de miser sur la diffusion par les réseaux sociaux d'images de synthèse pour appâter une clientèle d'amateurs ébahis qui n'ont de toute façon pas les moyens de s'offrir des montres à ce prix...
#jesuisuntrèscélèbrecreateurhorlogerdepuisquelesimagesdemesmontressontenlignesurFacebook
▶▶▶ SECRET n° 10
Débarquer dans l’horlogerie comme un éléphant dans un magasin de porcelaines sans rien savoir, ni rien comprendre de la culture ou des codes sociaux d'une industrie d'anciens paysans-horlogers toujours un peu méfiants...
#jemabonnetoutdesuiteabusinessmontrespourdécoderl'actualité
••• Texte original (remerciements à Jacques Rouxel pour l'emprunt des images qui sont autant d'hommages) : Business Montres du 4 novembre 2012
