ROCK’N’HORL 2020 (accès libre)
Les cadrans horlogers de la ligne Claire
Une des meilleures dessinatrices de la fin du XXe siècle vient de nous quitter : le nom de Claire Bretécher ne dira peut-être rien aux moins de cinquante ans, mais son influence « sociétale » a eu un impact décisif dans les années 1970-1980, qui l’avaient imposé comme une des « sociologues » les plus pertinentes de son époque. Ce qu’on savait moins, c’est que la créatice des « Frustrés » et de la série « Agrippine » avait aussi dessiné des cadrans de montres…
Au milieu des années 1980, le remuant designer et architecte d’intérieur Alain Silberstein est chaud bouillant pour créer des montres. Avec sa femme, Sylvie, il se lance en 1985 sous la marque Klok, une sorte de galop d’essai avant la création des montres Alain Silberstein, présentées officiellement à Baselworld dès 1987. Sous le pavillon Klok, qui porte déjà les couleurs de ce que sera le « style Silberstein » [exemples ci-dessous : pour des pièces à quartz d’une marque oubliée, ces montres signées par Alain Silberstein restent relativement valorisées], le designer et son distributeur français Guérande vont réussir un joli coup : tous deux sont fans de la dessinatrice Claire Bretécher, qui est alors la coqueluche des médias branchés parisiens. Ils vont obtenir de la dessinatrice le droit d'utiliser certains de ses dessins pour des « montres à message », Alain Silberstein se chargeant de la sélection et de l'adaptation au format d’un cadran horloger (ci-dessous). La même opération sera menée avec succès avec le dessinateur Georges Wolinski, assassiné par les terroristes islamistes lors de l’attaque contre Charlie Hebdo. Voici quelques jours, Business Montres (12 février) rendait hommage à Claire Bretécher : nous ajoutons ici une page horlogère à sa mémoire…