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REPÉRAGES #222-2024 (accès libre)
Sept montres qui tentent courageusement d’émerger dans les tempêtes commerciales de cette rentrée (avec nos commentaires)

En toute transparence, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 221e épisode de notre panorama des montres de l’année 2024, avec sept montres de sept marques : Delbana, Frederique Constant, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Traser, Venezianico et Zenith…


Pour se tenir au courant des nouveautés en cours, de nombreux lecteurs apprécient le panorama que constitue cette chronique « Repérages » – c’est d’ailleurs, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 1 600 nouveautés chroniquées chaque année. Cependant, ces mêmes lecteurs se sentaient un peu frustrés de ne pas y trouver notre avis sur les montres retenues. Nous commençons donc à commenter notre sélection de montres dans les pages plus ou moins quotidiennes de « Repérages » : des notations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté positivement – tout le monde l’aura compris, les absents ont toujours tort !

VENEZIANICO nouvelle Arsenale

Construit en 1104, l'Arsenal de Venise était un exemple pionnier d'organisation industrielle. Grâce à des techniques avancées pour l'époque, la Sérénissime a réalisé une production navale remarquable, devenant ainsi une puissance maritime et industrielle de premier plan. Grâce à des processus à la chaîne et à des machines innovantes, l'Arsenal a introduit un nouveau concept industriel qui allait façonner le monde pendant des siècles. C'est ce qui a inspiré les frères Morelli pour créer une montre qui rende hommage à ce bâtiment historique et à son esprit d'innovation : Arsenale, un garde-temps qui reflète la précision technique et le design raffiné qui ont longtemps défini l'Arsenale. La montre Arsenale incarne le concept du bâtiment qui lui a donné son nom, mêlant harmonieusement l'ancien et le moderne. La montre allie un design moderne, avec des surfaces planes alternant avec des biseaux polis, et une esthétique minimale, profondément ancrée dans l'horlogerie classique, comme la finition Côtes de Genève du cadran et les aiguilles dauphines squelettées. Cet équilibre entre tradition et innovation représente parfaitement l'essence de l'Arsenale, qui a marqué l'histoire du progrès technologique sans oublier ses racines. La montre se distingue par son élégant boîtier de 40 mm en acier 316L, caractérisé par une alternance continue de finitions polies et satinées. L'un des points forts du modèle est le bracelet Canova Concept, une évolution du design emblématique de la Venezianico. Ce bracelet a été redessiné pour améliorer à la fois l'esthétique et le confort, tout en conservant la structure originale, caractérisée par l'alternance de formes concaves et convexes. Les maillons sont désormais plus plats et plus modernes, ornés de deux biseaux polis, créant un contraste élégant avec les surfaces satinées. Le Canova Concept est une synthèse parfaite entre tradition et innovation, grâce à divers détails artisanaux qui en augmentent la valeur et en améliorent l'ergonomie, ce qui le rend idéal pour un usage quotidien.

La lunette en acier poli à texture moletée est l'un des éléments distinctifs de l'Arsenale, inspiré par les deux tours emblématiques qui dominent l'entrée du chantier naval éponyme. Le design, qui reproduit le motif exact des tours, n'est pas seulement un détail esthétique, mais un rappel symbolique de l'importance historique et technologique de ce bâtiment. Le cadran, qui présente une finition verticale Côtes de Genève, disponible dans les tons bleu, anthracite et violet, est un autre exemple de maîtrise technique. Cette finition, obtenue grâce à un processus méticuleux utilisant des brosses rotatives, donne au cadran profondeur et luminosité, tout en reflétant la lumière avec un effet kaléidoscopique unique lorsque le poignet bouge. À l'intérieur d'Arsenale, un fin mouvement automatique Cal. Miyota 9029 anime le garde-temps. Les aiguilles dauphines squelettées se déplacent sur de petits index carrés en acier poli, ce qui donne une montre qui, bien qu'abritant un mouvement automatique, ne fait que 8,95 mm d'épaisseur, assurant ainsi un excellent confort au poignet. Résistante à l'eau jusqu'à 50 mètres, Arsenale rejoint la collection Venezianico aux côtés des modèles Bucintoro, Nereide et Redentore, comme expression de la créativité et de la vision novatrice de la marque. Elle représente un véritable pont entre la tradition et le futur, symbolisant la capacité de la marque à évoluer sans jamais perdre le contact avec son héritage culturel. Le fond du boîtier gravé, représentant les tours de l'Arsenale, est un hommage supplémentaire à la forge historique de l'innovation de Venise.

UN COMMENTAIRE ? Et si c’était une des meilleures affaires de cette rentrée horlogère ? Tant le volume (40 mm) que le style (très Genta, mais pas que, avec une touche de Parmigiani en prime), mais aussi la mécanique automatique (l’inusable tracteur Miyota) et le prix (autour des 800 euros) font de cette Arsenale une rdoutable machine de guerre. En mode Swiss Made, même à trois ou quatre fois ce rapport qualité-prix pour une « sportive chic » de cette classe, ce serait déjà une bombe commerciale !

TRASER nouvelle P68 Pathfinder Solar

La famille P68 Pathfinder de Traser a toujours été synonyme de liberté illimitée et d'indépendance totale. Aujourd'hui, le pionnier suisse de l'horlogerie de plein air poursuit cette philosophie de produit tout en introduisant quelque chose d'entièrement nouveau : la première montre Traser alimentée par l'énergie inépuisable du soleil - la P68 Pathfinder. Grâce à des technologies efficaces et à un design fonctionnel, la P68 Pathfinder Solar est un compagnon fiable à tout moment, en tout lieu et en toute circonstance. Les explorateurs, les aventuriers et les amateurs d'activités de plein air reconnaissent le soleil comme un point de référence fiable pour la navigation et comme une source inépuisable d'énergie. Ces deux principes sont appliqués dans le nouveau P68 Pathfinder Solar. Comme tous les modèles de la famille Pathfinder, la montre est équipée d'un disque de boussole qui peut être ajustée à l'aide d'une couronne vissée située à 8 heures : avec la position du soleil et de l'aiguille des heures, il permet de déterminer avec précision les directions cardinales - et donc l'itinéraire - même dans les conditions les plus reculés, sans qu'il soit nécessaire de capter un téléphone portable ou un GPS. Aujourd'hui, Traser associe l'anneau de boussole à une véritable innovation : le cadran gris de la P68 est équipé d'une cellule solaire qui alimente de manière durable le mouvement suisse précis et efficace. Grâce à une fonction de démarrage rapide, une minute d'ensoleillement suffit à faire fonctionner une montre complètement déchargée. Après une minute supplémentaire, le mouvement a accumulé suffisamment d'énergie pour une journée entière. Une fois complètement chargée, la P68 Pathfinder Solar dispose d'une réserve d'énergie de huit mois dans l'obscurité. C'est également grâce à la technologie Trigalight auto-éclairante que l'on peut compter sur la P68 non seulement en plein soleil, mais aussi dans des conditions d'éclairage difficiles, et jusque tard dans la nuit. Lorsque les matériaux lumineux conventionnels s'estompent dans l'obscurité, les aiguilles, les index et le cadran de la P68 continuent à briller de manière constante et restent lisibles sans source d'énergie externe pendant des années. Traser associe l'indépendance géographique et énergétique de la P68 Pathfinder Solar à une grande résistance physique. Un verre saphir inrayable, un boîtier en acier inoxydable avec revêtement PVD résistant à l'eau jusqu'à 10 bars et des couronnes vissées protègent la technologie horlogère innovante de la P68. Au choix, un bracelet textile gris-brun ou noir, ainsi qu'un bracelet en caoutchouc foncé, permet d'attacher confortablement et en toute sécurité la montre au poignet du porteur.La nouvelle P68 Pathfinder Solar de Traser garantit une indépendance sans limite. Avec ce garde-temps, aucun endroit n'est trop éloigné, aucun voyage trop lointain et aucune nuit trop sombre. Le porteur et la montre suivent leur propre chemin. Tous deux puisent leur énergie dans la force inépuisable de la nature.

UN COMMENTAIRE ? Sans avoir l’âme d’un commando des forces spéciales, on se sent rassuré avec un telle montre au poignet : on sait qu’elle ne flanchera et qu’elle indiquera toujours la bonne direction, du moins au premier rayon de soleil. Même sans soleil, sa luminosité exceptionnelle en fait un montre instrument de référence. À moins de 600 francs suisses (bracelet textile), c’est la tool watch par excellence, celle qu’on devrait toujours emmener en week-end avec soi, et même pour un rendez-vous en amoureux : on ne sait jamais, pouvoir lire l’heure dans le noir peut servir…

DELBANA chronographe Fiorentino

Le nouveau chronographe Fiorentino apporte une touche sophistiquée et sportive à une collection admirée pour sa polyvalence intemporelle et son style impeccable. S'inspirant des modèles emblématiques des années 40 et 50, le Fiorentino rend hommage au riche héritage de Delbana tout en intégrant les fonctionnalités avancées d'un chronographe moderne. Ce nouveau garde-temps allie design nostalgique et technologie et matériaux modernes. Son boîtier classique de 42 mm, fabriqué en acier inoxydable, est complété par des cornes élégamment effilées, ce qui en fait un choix parfait pour le porteur exigeant d'aujourd'hui. Un verre saphir résistant aux rayures révèle un cadran brossé soleil méticuleusement conçu, doté de compteurs de minutes et de secondes azuréens. Les chiffres arabes appliqués, les aiguilles en forme de feuille et la minuterie classique évoquent une élégance intemporelle. Conçue à la fois pour le style et la fonctionnalité, la montre chronographe Fiorentino est étanche jusqu'à 50 mètres et incarne la précision suisse. Un guichet de date encadré à 6 heures ajoute une touche pratique. Disponible en argent classique avec des détails bleus ou en noir, bleu ou vert raffiné avec des accents argentés, chaque montre chronographe Fiorentino est méticuleusement fabriquée sur commande. Choisissez entre un bracelet en cuir véritable ou un bracelet robuste en acier inoxydable à trois maillons pour adapter la montre à votre style personnel. Fidèle à l'engagement de Delbana de créer des montres de luxe abordables, la collection Fiorentino est conçue pour sublimer chaque occasion. Elle offre un mélange parfait de praticité, de style et d'adaptabilité pour ceux qui s'efforcent de faire en sorte que chaque seconde compte.

UN COMMENTAIRE ? Pour moins de 450 euros, ce chronographe à quartz Swiss Made résume à peu près tout ce qu’on peut attendre d’une montre de ce genre et tous les détails qui plaisent à des amateurs qui n’ont pas les moyens de payer dix fois, vingt fois ou trente fois plus cher un chronographe mécanique de ce style, griffé par une grande marque et forcément marketé à outrance. On aime donc la taille (42 mm), les deux compteurs sur un cadran très sobre, les couleurs (noir, bleu, vert ou argent), les poussoirs champignon, les grands chiffres à la « Portugaise » et tout le rste. Franchement, s’il n’y avait pas écrit « Delbana » sur le cadran, vous ne penseriez pas à un chronographe beaucoup plus huppé ?

HUBLOT Big Bang Unico ‘O Ka Mua

Allez savoir pourquoi Hublot, marque romande installée au cœur de la Suisse francophone, ne souhaite pas communiquer en français sur cette « surfeuse », alors que la communauté des amateurs francophones représente 150 millions de locuteurs francophones à moins de trois heures d’avion du canton de Vaud ! Nous respectons cette volonté en ne présentant pas en français cette pièce à nos lecteurs francophones…

UN COMMENTAIRE ? Inutile de commenter plus avant une énième variante de Big Bang en céramique, réservée à la boutique Hublot de Honolulu, tout aussi sévèrement facturée que ses compagnes (comptez un peu moins de 26 000 francs suisses) et tout aussi semblable aux déclinaisons précédentes, à quelques détails de décoration polynésienne près – en anglais dans le texte, « The essence of Hawai’i »…

JAEGER-LECOULTRE Master Hybris Artistica calibre 184

En septembre 2024, Jaeger-LeCoultre dévoile une nouvelle interprétation artistique du Calibre 184. Créé en 2019, ce mouvement exceptionnel associe la plus petite version du Gyrotourbillon bi-axial à un quantième perpétuel ultra intuitif, une répétition minutes à sonnerie Westminster, un mécanisme à force constante d’une minute, une date sautante et une minute morte.  La Master Hybris Artistica Calibre 184 sera présentée à Pékin en septembre à l’occasion de l’exposition « Le Pionnier de la Précision ». D’abord proposée dans une version en or rose 750/1000, elle se déclinera par la suite en or blanc 750/1000. Chaque variante sera produite en édition limitée à cinq exemplaires seulement. Sur les pièces de la collection Hybris, Jaeger-LeCoultre a souhaité regrouper certains des savoir-faire horlogers les plus pointus. À cette mécanique perfectionnée, la ligne Hybris Artistica ajoute une décoration artistique sophistiquée. Ainsi, le Calibre 184 réunit trois des plus grandes complications de l’histoire de l’horlogerie, chacune représentant un pilier de l’expertise technique de la Maison : la sonnerie, la précision et l’astronomie. En outre, la nouvelle expression de la Master Hybris Artistica met en valeur les talents d’émaillage Grand Feu et de laquage de l’atelier des Métiers Rares de la Manufacture. Preuve de l’extraordinaire raffinement du Calibre 184, l’assemblage de ses 1 052 composants exige environ cinq mois de travail et le dévouement d’un unique horloger du début à la fin du processus. En effet, rares sont ceux qui maîtrisent un tel niveau d’aptitude. Complexe et visuellement intrigant, le cadran de la Master Hybris Artistica Calibre 184 est un bijou d’harmonie et de contraste. Ses courbes douces tranchent avec la géométrie rectiligne de sa décoration ; ses surfaces texturées avec sa brillance et son intrication visuelle avec la sobriété de sa palette bicolore. Ses plaques décoratives en émail Grand Feu noir affichent un motif géométrique composé de lignes fines. Elles encadrent le compteur des heures et du quantième perpétuel, dont le centre en verre saphir semi-transparent noir fumé laisse entrevoir les disques du calendrier. La moitié inférieure du cadran, ajourée, est dominée par l’hypnotisant Gyrotourbillon, de part et d’autre duquel se déploient, comme des ailes, les marteaux de la répétition minutes. Juste en dessous, les fameux timbres courbés sont habillés de noir, en parfaite harmonie avec le nuancier global de la montre.

À l’image de la complexité de l’ensemble, la boîte de la Master Grande Tradition compte plus de 80 composants et juxtapose les finitions polies, brossées et microbillées qui soulignent sa forme sculpturale. Sur la Master Hybris Artistica Calibre 184, les designers de Jaeger-LeCoultre se sont servi de ses flancs pour faire écho à la nouvelle décoration du cadran : de chaque côté a été ajoutée une plaque présentant le même motif géométrique, laqué de noir. Sur la boîte, le souci du détail s’étend jusqu’au mécanisme permettant d’activer la répétition minutes. Plutôt qu’un curseur traditionnel ou un simple bouton-poussoir, les designers ont mis au point un poussoir rétractable qui se fond complètement dans le boîtier afin de préserver l’élégance de ses lignes. Le Calibre 184 présente la cinquième itération du Gyrotourbillon, qui revient à la forme originale du Gyrotourbillon de 2004. Toutefois, le mécanisme a été entièrement repensé et sa taille considérablement réduite pour incorporer une répétition minutes sans trop épaissir le calibre. Il est intéressant de noter que les 94 composants du Gyrotourbillon ne pèsent au total que 0,4 gramme. En horlogerie, la précision repose sur la régularité de la transmission d’énergie à l’organe réglant. Les ingénieurs de Jaeger-LeCoultre ont donc intégré un mécanisme à force constante d’une minute pour assurer un flux d’énergie homogène au Gyrotourbillon. Parce qu’elle ne fait avancer l’aiguille des minutes qu’une fois toutes les 60 secondes (à l’instar d’une seconde morte), cette solution présente également un avantage significatif pour la répétition minutes. En temps normal, quand celle-ci est activée entre deux minutes, elle sonne l’heure une minute trop tôt ou trop tard. Avec ce système, elle sonne toujours la minute précise indiquée par l’aiguille. La répétition minutes du Calibre 184 joue la sonnerie Westminster, rendue célèbre par la tour d’horloge abritant Big Ben du Palais de Westminster, à Londres. Cette mélodie est rare en horlogerie en raison de la complexité du mécanisme nécessaire à sa réalisation, qui requiert quatre marteaux au lieu des deux habituels. Dans le Calibre 184, ils sont empilés deux par deux afin de frapper les timbres avec le même angle. Expert en carillons, Jaeger-LeCoultre a toujours recherché des moyens d’améliorer le son de ses montres. Ainsi, le Calibre 184 réunit plusieurs inventions brevetées : des marteaux à trébuchet, qui frappent le timbre avec plus de force, et les timbres cristal, ainsi nommés parce qu’ils sont reliés directement au verre (cristal) sur la face avant de la montre, ce qui permet une transmission plus pure du son et un volume accru. La complication intègre également un système de réduction des temps morts, une signature de la Maison qui assure une cadence régulière des frappes quelle que soit l’heure sonnée. De plus, cette répétition minutes présente deux caractéristiques uniques : les timbres sont incurvés vers l’extérieur, pour coïncider avec le point de frappe naturel des marteaux, et arborent un profil variable carré, offrant une plus grande surface de frappe pour plus de netteté.

Le quantième perpétuel, quant à lui, est un bel exemple de la maîtrise des complications astronomiques par Jaeger-LeCoultre. Prenant en compte les différences entre les cycles des corps célestes et les divisions de l’heure civile standard, il ne nécessite d’être ajusté manuellement que lors des années centenaires qui ne sont pas bissextiles – ce qui assure une tranquillité totale d’esprit jusqu’en 2100. Le fonctionnement du quantième perpétuel du Calibre 184 est à la fois innovant et très intuitif puisqu’il permet de régler la date vers l’avant ou vers l’arrière. La disposition des indications du calendrier est extrêmement facile à lire : intégrés au cadran des heures et des minutes, trois petits guichets affichent l’année, le mois et le jour, tandis que la date est indiquée sur le rehaut du compteur. Les espaces entre les dates sont parfaitement uniformes, à l’exception des 16 et 17 qui sont séparés de 60 degrés, permettant ainsi à l’aiguille de passer de l’un à l’autre sans obstruer la vue sur le Gyrotourbillon. Visible à travers le fond en verre saphir, l’envers du mouvement se révèle tout aussi envoûtant. Les platines ajourées permettent une observation en profondeur du calibre : le Gyrotourbillon s’affiche dans toute sa splendeur, tout comme le régulateur de la répétition minutes. Ce dernier utilise les frottements et la force centripète pour réguler la vitesse de la sonnerie et limiter ainsi les silences entre les frappes. Enfin, le mouvement présente de remarquables finitions manuelles, à la hauteur des savoir-faire mécaniques et artistiques exceptionnels mis à l’honneur sur cette création. Les ponts sont anglés main, les Côtes de Genève irradient à partir du point d’ancrage du quantième perpétuel et les vis bleuies à la flamme s’insèrent dans des logements polis et anglés à la main. Plusieurs ponts microbillés créent un agréable contraste de texture avec les éléments polis. Réunissant trois grandes complications horlogères avec un degré exceptionnel de savoir-faire et d’esthétique, la Master Hybris Artistica Calibre 184 concentre toute la virtuosité des 180 métiers pratiqués au sein de la Manufacture Jaeger-LeCoultre. Une création qui réaffirme sa place d’Horloger des horlogers dans le monde de la haute horlogerie.

UN COMMENTAIRE ? Certes, la virtuosité mécanique mis en évidence par ce calibre exceptionnel relève par instants de l’art pour l’art et de la sophistication pour la sophistication, mais la démonstration de savoir-faire est époustouflante par la maîtrise de trois des plus grandes complications de l’art horloger dans un boîtier qui ne fait jamais que 43 mm de diamètre. Il n’y en aura guère que cinq de réalisées en or rose et cinq en or blanc, mais les heureux amateurs qui en auront une n’ont pas fini de s’amuser avec ce phénoménal « jouet de garçon »…

FREDERIQUE CONSTANT Classics Moneta Moonphase

La nouvelle Classics Moneta Moonphase est une création dont le réhaut s’inspire du pourtour cannelé d’une pièce de monnaie, d’où son nom. Proposée en boîte acier de 37 mm, la pièce renouvelle l’exercice de la lunette cannelée, grand classique genevois, au profit d’un garde-temps plus original, atypique. Sur cadran bleu, noir ou argenté, elle s’offre les finitions traditionnelles de haute horlogerie, tout en restant abordable grâce à un mouvement à quartz fort de 5 ans d’autonomie. Les ponts sont faits pour être franchis. Frederique Constant s’y emploie depuis plus de 35 ans. La manufacture genevoise fait tomber, une à une, les barrières qui empêchent la belle horlogerie de s’exprimer. Par exemple, en créant des garde-temps de luxe accessibles, deux termes considérés jusque-là comme antinomiques. Cette vision se poursuit aujourd’hui avec la nouvelle Classics Moneta Moonphase. L’idée est d’abolir les différences qui se glissent habituellement entre horlogerie mécanique et à quartz. Déjà, en supprimant l’aiguille des secondes, dont seule la progression permettait d’identifier un calibre de l’un ou l’autre type. La Classics Moneta Moonphase ne comporte que deux aiguilles des heures et minutes, ainsi qu’une phase de Lune. Rien ne permet donc, au premier abord, de savoir si la pièce est mécanique ou à quartz. Il ne s’agit plus de technique, mais simplement de créer le beau, l’harmonieux, en usant du meilleur calibre capable de se contenir en 37 mm, au prix le plus juste. Ensuite, la Classics Moneta Moonphase s’empare de tous les attributs esthétiques de la belle horlogerie mécanique. On y trouve un cadran finement soleillé, deux aiguilles dauphine, des index appliqués. Son réhaut offre un délicat guillochage cannelé qui évoque le pourtour d’une pièce de monnaie – d’où son nom.

À 6h, on retrouve également l’emblématique complication de l’horlogerie traditionnelle, la phase de Lune. Elle s’abrite sous une découpe guillochée circulaire, en aplomb de la mention « Swiss Made » qui atteste de l’ancrage genevois de la manufacture. Avec toujours le même soin de simplicité pour le plus grand nombre, le calibre et sa complication se règlent ensemble, par la couronne. Et le mouvement quartz gardera la phase de Lune précise pendant des mois, même si la montre n’est pas portée. L’habillage adopte le même degré d’exigence. Le verre est saphir, avec traitement antireflet. Les aiguilles sont polies à la main. Le bracelet est en cuir véritable et offre une surpiqûre associée, selon modèle, soit au ton du cadran, soit à celui du bracelet lui-même. La nouvelle Classics Moneta Moonphase garantit jusqu’à 60 mois de durée de vie de la batterie, soit 5 années complètes. Elle se décline en boîte acier de 37 mm offerte en trois variations de couleurs de cadran et de bracelet : un modèle intégralement noir, très contemporain ; une radieuse déclinaison bleu marine ; et enfin, un dernier modèle de facture plus classique et très horlogère, avec cadran argenté sur bracelet brun.

UN COMMENTAIRE ? Une montre qui coche à peu près toutes les bonnes cases pour tirer son épingle du jeu dans les nouvelles configurations du marché : taille, couleur, style, détails de décoration, complication mécaniques et même prix. On comprend que les amateurs habituels des grandes marques de haute horlogerie commencent à s’intéresser à Frederique Constant, une des marques qui offre aujourd’hui un des meilleurs rapports qualité-prix…

ZENITH Defy Skyline Chronograph (édition boutique)

Avec la Defy Skyline Chronograph, présentée lors du salon Watches & Wonders 2024, l’audacieuse ligne all-occasions de la Manufacture s’est enrichie d’un chronographe El Primero doté de l’indication des 1/10e de seconde. Pour la toute première édition Boutique du modèle, Zenith a choisi un duo de couleurs contrastées original, gris ardoise et or. La collection Defy Skyline n’aurait pas été complète sans une ligne de chronographes. Le calibre El Primero, le plus emblématique de Zenith, trouve place dans la collection d’avant-garde Defy depuis plus de 50 ans. Cette année, la Defy Skyline a enfin accueilli la version chronographe attendue depuis longtemps : le design contemporain audacieux de la montre va de pair avec le calibre chronographe automatique à haute fréquence El Primero de dernière génération, qui indique les 1/10de seconde. Aujourd'hui, dans la toute première édition Boutique, la Defy Skyline Chronograph arbore les couleurs gris ardoise et or. Objet géométrique au caractère architectural, avec des formes complexes mais ergonomiques, le boîtier en acier de 42 mm de la Defy Skyline Chronograph est une version modernisée du boîtier octogonal, surmonté d’une lunette à multiples côtés, de la Defyd’origine. Il reprend l’ADN de robustesse et de durabilité de ses prédécesseurs, tout en adoptant une esthétique et des proportions contemporaines plus audacieuses. Sur la Defy Skyline Chronograph, les poussoirs épousent les lignes clairement dessinées du boîtier, alors que la couronne vissée, ornée de l'étoile emblématique, assure une étanchéité à 100 mètres (10 ATM).

En exclusivité pour l'édition Boutique, et dans l’esprit des choix chromatiques effectués pour les éditions Boutique Defy Skyline et Defy Skyline Skeleton, le cadran de la Defy Skyline Chronograph arbore un fond gris ardoise et un décor signature, composé d’étoiles à quatre branches gravées, de couleur or. Le contraste apporte une impression de profondeur et de chaleur singulière, renforcée par les appliques et les aiguilles assorties. Véritable modèle El Primero, la Defy Skyline Chronograph Boutique Edition reflète la configuration caractéristique du calibre, avec trois compteurs et la date dans un guichet à 4 h 30 – ici sur disque gris ardoise assorti au cadran. Trois compteurs légèrement surdimensionnés se chevauchent pour afficher les secondes et les minutes écoulées du chronographe, ainsi que la petite seconde. L'échelle des 1/10e de seconde s’inscrit sur le rehaut dont les douze côtés suivent les contours de la lunette dodécagonale, dans le prolongement des index des heures. Caractéristique exceptionnelle, l’indication des 1/10e de seconde de la collection Defy Skyline n’a pas d’équivalent dans le monde horloger. Dans la Defy Skyline Chronograph, elle s’effectue via l’aiguille centrale des secondes du chronographe qui fait une révolution toutes les 10 secondes, en affichant avec précision chaque dixième. Cette prouesse mécanique relève du calibre à haute fréquence El Primero 3600, cadencé à 5 Hz (36 000 alternances par heure), visible à travers le fond du boîtier. La masse oscillante à remontage bidirectionnel, ajourée en forme d'étoile, assure avec efficacité 60 heures de réserve de marche. Parmi les points forts de la Defy Skyline figure le mécanisme de changement rapide du bracelet, intégré au boîtier, qui permet un remplacement facile, sans l’aide du moindre outil. D'une simple pression sur un bouton, le bracelet à trois maillons en acier peut être remplacé par le deuxième fourni, un modèle en caoutchouc à motif étoilé noir, doté d’une boucle déployante en acier. La Defy Skyline Chronograph Boutique Edition a été dévoilée lors de l'inauguration de la nouvelle boutique de Zenith au TRX de Kuala Lumpur, en Malaisie. Elle est proposée en exclusivité dans les boutiques réelles et en ligne de Zenith à travers le monde.

UN COMMENTAIRE ? En version simple comme en version chronographe, la Defy reste une valeur de l’horlogerie Zenith, le calibre El Primero et l’affichage du dixième de seconde ajoutant sa touche de désirabilité à ce boîtier modernisé redevenu iconique chez les aficionados de la marque. Contraste gris ardoise/or très réussi sur le cadran. On ne regrettera que le prix public, qui va chatouiller celui de la Rolex Daytona : il n’est pas évident que Zenith puisse trouver un peu d’oxygène à cette altitude – comme on aimerait que la manufacture atterrisse !

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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