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VENDREDI : Qui veut payer 1 % de son prix boutique une Opus 12 facturée 250 000 euros ?

C'est l'année de la chasse aux touristes chinois surconsommateurs de montres de luxe sur les marchés européens déprimés... C'est la fin de la semaine : avec l'actualité des montres en ligne de mire, le sniper du vendredi a... ••• DOUTÉde pouvoir faire un tour sur les motos du nouveau petit garagiste...••• On parle évidemment …


C'est l'année de la chasse aux touristes chinois surconsommateurs de montres de luxe sur les marchés européens déprimés... C'est la fin de la semaine : avec l'actualité des montres en ligne de mire, le sniper du vendredi a...
••• DOUTÉ
de pouvoir faire un tour sur les motos du nouveau petit garagiste...
••• On parle évidemment du petit garagiste de la nouvelle horlogerie, qui a monté son atelier de motos rue Verdaine (Genève), dans les locaux de la MAD Gallery imaginé par Maximilian Büsser. Le garagiste en question, c'est Chicara Nagata, un dandy insulaire japonais qui a décidé, voici quelques années, de piloter une moto pas comme les autres, son seul problème étant de ne pas en trouver à son goût sur le marché. C'est ce qui a poussé ce graphiste à refaire, à sa manière pointilliste et acharnée, quelques belles mécaniques motocyclistes, en compliquant là où les usines vont trop vite, en fuselant ce qui pourrait l'être, en polissant ce qui n'est pas, en ajoutant des détails prodigieusement inutiles mais parfois absolument magnifiques, en posant des chromes là où ça ne s'imposait et en se prenant à rêver de motos impossibles à faire. Bref, il a fait du hyper-fine tuning et de la personnalisation poussée à l'extrême, au point de transformer ses motos – s'agit vraiment de motos ? – en oeuvres d'art et en sculpture mécanique, qui ont d'ailleurs remporté quelques prix dans les concours de Moto Art. Eh oui, ça existe ! Il est évident qu'on ne pouvait le rencontrer qu'en un seul lieu à Genève : chez Maximilian Büsser, évidemment, qui va exposer jusqu'en février trois de ces "machines mécaniques" qui roulent là où les machines mécaniques de MB&F tournent et détournent le temps. Le voisinage des deux collections prend tout son sens, mais attention le caprice : on est quand même dans les 370 000 CHF pour la Chicara Art I (base Harley-Davidson 1939) et la Chicara Art III (base Meguro 1950), la Chicara Art IV (base Honda 1966) se négociant autour de 78 000 CHF – hors taxes, vous l'aurez compris [on ne rigole jamais avec l'art contemporain !]. Pourquoi numéroter ces motoraptors (Business Montres du 5 juin) ? Parce qu'il y en a déjà dix-huit, dont quatre ont été vendues, à des amateurs qui s'en servent !  Le plus amusant est, en effet, que ces "machines" sont fonctionnelles – du moins, elles pourraient l'être, moteur en marche, si les fonctionnaires des services d'homologation ne risquaient pas la crise cardiaque en les voyant débarquer sur leur plateau technique...

 
••• TENTÉ
de ne payer que 2 500 euros une Opus 12 flambant neuve...
••• La combine, c'est de jouer à Dream Pursuit, la "chasse au trésor de luxe" ! Le concept Dream Pursuit est assez simple tout en se révélant très malin : c'est un concours en ligne novateur qui met le luxe à la portée de tous, avec un tirage qui repose à la fois sur la chance et sur la perspicacité pour répondre à des énigmes sur le produit qu'on souhaite gagner (yachts, voitures, motos, villas, bijouterie, horlogerie, gastronomie, high-tech, voyages de rêve, etc.). Pièces horlogères actuellement "offertes" : une Rolex Sea-Dweller pour laquelle il faut miser 75 euros ou une Harry Winston Opus 12 d'une valeur de 250 000 euros, qu'on peut gagner avec une mise de 2 500 euros. Dès qu'on accepte de miser, il suffit qu'il y ait cent enchérisseurs pour déclencher le processus du concours. La "chasse au trésor" démarre : la pièce sera au premier qui aura répondu aux six questions sur le produit en jeu. Miser 1 % de la valeur d'un lot pour gagner un billet pour Madonna en concert, des skis Lacroix, un Ipad customisé par Cottin, un téléphone Vertu, une montre Rolex, un séjour VIP à New-York, un diamant d'un carat, une Audi R8, un séjour sur un yacht une Formule 1, un vol stratosphérique en Mig 27, un tour du monde : pourquoi pas ? Pour l'instant, pas d'arnaque décelable...  
••• DÉCOUVERT
un très intéressant concept éditorial ciblé sur le tourisme marchand...
••• Le magazine Movment devrait lancer en fin d'année un Guide de l'horlogerie, dont le titre 钟表指南 ("Le Guide de l'horlogerie") situe tout de suite la cible et les enjeux. Côté forme, on est dans le luxe, sinon dans la "boîte à bijou" (couverture découpée et gaufrée, papier chromolux, etc : couverture ci-dessous). C'est, à ce jour, le premier guide 100 % horloger dédié aux "Globe Shoppers", ces touristes fortunés qui font leur shopping dans le monde entier, et notamment leurs achats de montres dans les grandes capitales européennes. Deux bonnes idées dans le concept éditorial de ce Guide de l'horlogerie : Il a été développé en partenariat avec Global Blue, premier réseau mondial pour les achats détaxés, dont la base de données détaillées laisse rêveur, puisqu'elle permet de tracer avec précision les achats de chaque client – sachant que Global Blue ne couvre qu'une part estimée à 20 % des achats mondiaux. Le Guide exploite ces données pour créer, pour les destinations de shopping, des médias ultra-ciblés sur des rythmes et des routes parfaitement connues. Les populations sont elles aussi bien cadrées, les statistiques horlogères Global Blue (dont Le Pôle de l'Horlogerie, qui édite le Guide, est partenaire exclusif) permettant de détecter les meilleurs clients pour les meilleures destinations horlogères... Ce Guide est expédié en amont, avant le voyage de ces shoppers, à titre personnel et en même temps que leurs titres de voyage, pour qu'ils aient le temps de préparer leurs achats – produits et boutiques. Cette clientèle est celle des fortunes émergentes qui ont intégré le shopping comme une des composantes fondamentales du nouvel art de voyager. C'est l'arme secrète qui change tout et qui permet au Pôle de l'Horlogerie de "griller" tous ses concurrents : si le produit est à la hauteur des attentes, ça peut tout changer sur ce micro-marché des "chasseurs de Chinois", qui compte déjà quatre offres concurrentes déjà signalées par Business Montres... La première édition du Guide est annoncée pour la fin de l'année, avec un média tiré à 100 000 exemplaires pour les touristes chinois voyageant en Suisse, en France et en Allemagne [la rédaction et l'édition seront réalisées en Chine]. Ces trois pays ont été choisis parce qu'ils concentrent 51 % des achats de montres détaxées à plus de 10 000 euros pour les shoppers chinois. Annoncées pour la suite, une édition pour les Globe Shoppers russes sur leurs destinations européennes (France, Suisse, Alpes, Riviera) et une pour les Brésiliens (Espagne, Portugal, France, Italie, Etats-Unis). Business Montres reviendra plus longuement sur le concept de ce nouveau média, d'autant plus intéressant qu'il capte à la source une clientèle dont les postures d'achat sont bien tracées : le ciblage marketing horloger sort de sa poésie traditionnelle [restons polis] et de son culte du copinage pour entrer dans une phase plus scientifique de son développement. On va commencer à parler chiffres au lieu de renvois d'ascenseurs. Et ces chiffres seront très intéressants à révéler...  
••• NOTÉ
quelques informations horlogères à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
••• NAVIGATEUR DU TEMPS : dans la série des nouvelles marques de l'année, la référence #55/Génération 2012 va à la maison Burel, "montres françaises", qui nous invite à "venir naviguer avec le temps". On aura compris que Burel a "pour première inspiration le monde nautique". On se rassure : "Chacun de ces gardes-temps reste fidèles aux grandes valeurs horlogères" [on a corrigé les fautes d'orthographe]. Le plus clair de cette inspiration nautique est, pour l'instant, dans le cadran style "petites lattes" (acajou-érable) des futures montres Class Yacht [pas très original, ce nom]. Le nom de la marque évoque les Riva par son graphisme. Mouvements Unitas et prix annoncé sous les 900 euros (ci-dessous). Bon courage aux nouveaux matelots : ils vont devoir souquer ferme sur une mer agitée et peuplée de prédateurs impitoyables !

••• LA PREUVE : mais oui, on trouve plein de boutiques de montres en Afrique ! La preuve, au Congo : elles brûlent... 600 boutiques (pas toutes horlogères) parties en flammes dans l'incendie du marché Congo, à Douala (Cameroun). Et les pillards en ont profité (source locale : Le Jour)... ••• OUF, ELLE FONCTIONNE ! Les mécaniques horlogères sont increvables, comme cette montre automatique qui a dû passer une ou deux bonnes dizaines d'années sous l'eau et qui est repartie à la première impulsion de celui qui l'a retrouvée, alors qu'elle n'était que water-resistant (une belle histoire racontée sur Forumamontres)... ••• LES BONNES LECTURES D'UN WEE-END DE DÉTENTE : c'est l'été qui nous rend plus intelligent, parce qu'on a le temps de faire ce qu'on ne fait plus toute l'année. Observer le comportement des clients : coup de chance, l'été retrousse les manches ! Et lire : coup de chance, la page Périscope Attitude de Business Montres propose tous les jours – même le week-end, et même en vacances – de huit à dix liens pour des "lectures utiles" qui stimulent les neurones... ••• "IWC, C'EST L'ART DU NON DESIGN" : ce n'est pas un propos en l'air, mais une citation de Christian Knoop, co-directeur de l'équipe créative d'IWV, à Schaffhouse. "Même un enfant pourrait dessiner nos montres, qui sont rondes avec deux aiguilles". Le propos est repris par le journaliste Alexander Linz, collaborateur d'IWC dans les pages "Expériences" du site de la marque. "Avant d'entrer chez IWC, il y a quatre ans, je n'avais jamais dessiné une montre", admet Christian Knoop... ••• 2013, ANNÉE INTENSE CHEZ TAG HEUER : intelligente série estivale dans Worldtempus, sur le thème des "femmes dans le monde horloger". Première personnalité à se prêter au jeu de l’interview, Françoise Bezzola, directrice de la communication de TAG Heuer depuis cinq ans. Avis aux amateurs : c'est avec McGyver qu'elle aimerait être coincée dans un ascenseur. Côté montres, elle annonce : "A la rentrée, il faut préparer 2013. Donc les outils de communication, les partenariats, les plans de lancement et les budgets qui vont avec et les expliquer à nos 17 filiales dans le monde qui vont ensuite localement mettre la stratégie en musique. Nous avons aussi quelques nouveaux produits à faire découvrir à la presse, comme de nouvelles AquaRacer que nous allons présenter dans le cadre des régates de l'America's Cup qui se dérouleront en octobre à San Francisco. Nous prévoyons aussi un autre événement avec Cameron Diaz, plutôt en fin d'année, pour continuer à creuser le sillon avec la cible féminine. Bref, ce sera intense, comme toujours chez TAG Heuer"... ••• ENFIN, DES INFOS CONSISTANTES SUR LA DAYTONA-YACHT MASTER : si, si, cette Rolex un peu (beaucoup, mais aujourd'hui plus du tout) légendaire a existé ! Le Rolex Passion Report analyse une des rarissimes montres rescapées de cette série mythique de la fin des années 1960. C'est signé Philipp Stahl & Friends et ça fera référence (image ci-dessous). Elle permettait de décompter les départs des régates (calés à l'époque sur cinq minutes)...

••• COMPLÈTEMENT GIVRÉ : refroidi, mais pas ralenti, le chronographe El Primero que Zenith accrochera au poignet de Felix Baumgartner le jour de son fantastique saut dans le grand vide de l'espace (Business Montres du 5 juillet). Après un dernier test, c'est pour cet été, au-dessus de la Californie : une pluie de records pour la manufacture... ••• LES RÉCESSIONS ÉCONOMIQUES SONT DES MASSACRES : trois dégâts majeurs pointés du doigt par Elite Daily, dont deux "massacres" récents qui intéressent l'industrie des montres. D'abord, la mort annoncée des shopping malls américains, prélude inévitable au déclin des autres shopping malls dans le monde [on le vérifie déjà en France avec le déclin tragique des centres commerciaux]. Ensuite, la disparition programmée des petits réparateurs indépendants. Elite Daily mentionne également la presse écrite, mais on se consolera avec l'analyse du toujours intelligent Bernard Petitjean sur les dernières chances de s'en sortir qui restent aux médias classiques (Seprem)... ••• BREAD & BUTTER (BERLIN) : pas beaucoup d'horlogers au salon Bread & Butter de Berlin (dernier jour : aujourd'hui), hormis quelques marques life style, mais une façon originale de présenter la mode (street wear) et les marques. Un exemple qui devrait faire réfléchir les maisons de montres. On peut faire son business sérieusement sans se prendre au sérieux, mais en respectant les vrais codes de sa clientèle. À commencer par l'éclatement en sous-salons thématiques, qui n'ont rien à voir avec le stockage aléatoire des marques dans les halles de Baselworld : tiens, au fait, on en est où pour le regroupement de la nouvelle génération esquissé ou du moins envisagé pour 2013 ? ••• STATUE DE LA LIBERTÉ : Lady Liberty est décidément une source d'inspiration pour les artistes. Après RJ-Romain Jerome et sa Liberty-DNA qui encapsule des fragments de la robe du monument (Business Montres du 3 juillet), c'est Danh Vo qui semble fasciné par les détails grandeur nature de la statue et qui en a fait une spectaculaire "installation", titrée JULY, IV, MDCCLXXVI (image ci-dessous). Pas de patine, mais cette allure de neuf est peut-être encore plus impressionnante avec la taille des objets (galerie Kunsthalle Fridericianum)...

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