À DÉCOUVRIR # 13 : Les 7 montres de la semaine
Le 02 / 12 / 2012 à 10:51 Par Le sniper de Business Montres - 2477 mots
Comme chaque semaine, à chaque jour suffit sa montre...
Tantôt précieuse, tantôt modeuse... Tantôt dérangeante, tantôt encourageante... Tantôt massive, tantôt fluide...
Avec trois, quatre, cinq ou même six chiffres pour la facture finale : l'offre horlogère commence lentement à basculer dans 2013, qui s'annonce comme une année régressivement correcte...
◀▶ HCH "BÉTON ARMÉ"Un bunker de poignet pour les pros du BTP...◇◇◇ HCH pour Haute Couture Horlogère, le nouveau concept d'atelier-manufacture "à …
Comme chaque semaine, à chaque jour suffit sa montre...
Tantôt précieuse, tantôt modeuse... Tantôt dérangeante, tantôt encourageante... Tantôt massive, tantôt fluide...
Avec trois, quatre, cinq ou même six chiffres pour la facture finale : l'offre horlogère commence lentement à basculer dans 2013, qui s'annonce comme une année régressivement correcte...
◀▶ HCH "BÉTON ARMÉ"Un bunker de poignet pour les pros du BTP...◇◇◇ HCH pour Haute Couture Horlogère, le nouveau concept d'atelier-manufacture "à la française" lancé par l'expert Romain Réa, qui a entrepris de réaliser des montres en "demi-mesure" (personnalisation sur une base gabarisée), dont la très réussie Type 22 récemment dévoilée à Belles Montres (Business Montres du 23 novembre). À l'origine d'HCH, il y a une demande insolite, qui a indirectement provoqué la mise en place de cette manufacture, aujourd'hui installée à Tours, dans la vallée de la Loire, pour rendre hommage aux premiers horlogers français du XVIe siècle [ceux qui seront contraints à l'exil par les Guerres de religion et qui viendront fonder l'horlogerie suisse à Genève]. Il s'agissait de créer une montre en... béton, la première de l'histoire horlogère, pour les cadres d'une multinationale n° 1 du BTP français. Idée séduisante sur le papier, mais relativement complexe à mener, qui a réclamé un solide budget de R&D et la mise en place d'outils qui deviendront ensuite le berceau de HCH. Place donc à la première montre en béton armé de l'histoire (ci-dessous), qui inaugure l'usage horloger d'un matériau qui est peut-être d'avenir [on a repérée depuis d'autres boîtiers en résine bétonnée ou des cadrans, comme ceux de Girard-Perregaux]...◀▶ ◀▶ FESTINA LADY COLLECTIONUn léopard tacheté qui va faire une grosse impression...◇◇◇ Si Festina se met au léopard, c'est que le vent de la mode commence à regonfler de gros nuages pleins d'impressions léopard, de bracelets panthères et d'ambiances de jungles ou de savanes. Pour Noël, la femme Festina – pardon, Lady Festina ! – va s'offrir quelques frissons sauvages, comme ce chronographe [indispensable dans nos jungles urbaines] serti de zirconium. Juste avant de pousser son célèbre cri pour séduire sa Jane, qui en feulera de plaisir, Tarzan va lui aussi grogner de bonheur au bout de sa liane : 139 euros le fétiche léopardisé, ce n'est même plus la peine de partir à la chasse aux grands fauves. Festina, la marque qui mérite le respect des grands félins. Seul problème pour Jane et pour Tarzan : trouver une pile quand celle de la montre sera épuisée...◀▶ ◀▶ GIRARD-PERREGAUX CHRONOGRAPHE VINTAGE 1945 XXLDeux compteurs pour un style à l'heure du rétro-classique...◇◇◇ Un bon design, c'est une expression stylistique qui "fonctionne" bien, dans la durée, sans perdre de son efficacité (fonction, séduction), en résistant aux modes et en se permettant – du fait de sa longue mémoire – de les précéder. Beaucoup d'appelées dans ce paradis des belles montres intemporelles, mais peu d'élues 8 La Vintage 1945 de Girard-Perregaux est une de ces montres qui ont échappé au démodage, peut-être parce qu'elles n'ont jamais été vraiment à la mode, sans d'ailleurs avoir jamais vraiment été totalement ringardes. Elles étaient là, mais on les voyait moins : dès que le regard se fatiguent de celles qu'on a trop vues, on les retrouve avec plaisir – ce qui est le cas de la Vintage 1945, proposée maintenant en version XXL [concession au temps présent], avec un style rétro-classique [concession à la tradition], deux compteurs pour faire sérieux, des aiguilles bleuies, un galbe confortable à porter, des chiffres Breguet appliquées et cette minuterie "chemin de fer" délicieusement pré-moderne. Un jour, tout amateur qui se respecte doit s'offrir une "montre de forme" : Girard-Perregaux ne manque pas d'arguments sur ce terrain...◀▶ ◀▶ ANGULAR MOMENTUM "ANNÉE DU SERPENT"Même les serpents ont le droit de se faire tirer le portrait...◇◇◇ Les beaux serpents ne méritent-ils pas des beaux portraits ? La maison Angular Momentum (Suisse) a renoué avec la tradition des miniatures sur verre églomisé, peintes au revers du verre saphir. Pour les heures, une disque digital suffit à ne pas être trop en retard à travers le guichet : ce ne sont pas des montres "pour-tous-les-jours", mais uniquement pour les temps précieux d'une existence raffinée. Comme c'est bientôt l'année du Serpent dans le calendrier zodiacal chinois, toute la Suisse va en profiter pour se livrer à des orgies ophidiennes. En Asie, le serpent n'a pas la connotation négative qu'il a fini par acquérir dans la culture chrétienne, alors qu'il était considéré comme un symbole positif dans l'Europe pré-chrétienne. S'il ne fait pas hurler de peur les demoiselles phobiques [généralement européennes], le petit serpent bleu d'Angular Momentum aurait tout pour être très mignon. Les natifs du Serpent se réjouiront même de son élégante reptation sur le cadran...◀▶ ◀▶ BAUME & MERCIER CLIFTON 1830Plus méca-tradi-chic que moi, tu meurs...◇◇◇ Alors, on peut y croire à la renaissance deBaume & Mercier, phénix renaissant éternellement de ses cendres mais ne parvenant plus guère à s'arracher aux sortilèges de sa décadence ? Cette fois-ci, il semblerait bien qu'on puisse redonner une chance à cette maison honorable, qui erre depuis une grosse décennie en se cherchant – sans les trouver – de bonnes raisons d'avoir quelque chose à dire au marché. La nouvelle collection Clifton 1830 – 1830 pour la fondation de la maison, Clifton pour la touche anglo-saxonne – a choisi d'opter franchement pour un retour à la tradition de l'élégance mécanique suisse des années 1950, âge d'or de la belle montre : lignes fermes et courbes tendues, boîtier en 42 mm (41 mm en acier), très mince sans donner dans l'extra-plat (cartouche en haut de page), beau galbe des cornes, verre galbé à l'ancienne [on dirait presque de l'acrylique], mouvement mécanique La Joux-Perret [non automatique : c'est le détail qui fait mouche], cadran argenté opalin [toujours à l'ancienne], chiffres en applique et petite seconde bleuie [comme les repères des minutes : là encore, c'est le détail qui signe le grande classe]. Vrai bonheur pour les amateurs de chic néo-classique : après des années de concepts baroques, on se prend à aimer la simplicité quasi-spartiate de ce style antiqué, qui a même repris les cornes traditionnelles de la grande époque. On ne peut critiquer que la signature un peu trop présente sur le cadran [un cran au-dessous aurait été plus élégant] et le prix, qui témoigne plus des prétentions revues à la hausse de la marque que de sa perception réelle sur les marchés [même pour de l'or rose, on est tout de même 25 %,trop cher]. L'acier sera un peu plus raisonnable, mais tout de même au-dessus de ce qui aurait été réaliste pour faire de cette montre une "bombe" commerciale. Cette querelle sur les prix ne devrait pas trop déranger nos amis asiatiques, qui vont adorer se mettre cette Clifton 1830 sous la dent [disons sur le poignet], mais il serait absurde que les Européens se prennent à bouder un tel régal...◀▶ ◀▶ DIOR GRAND SOIRLes fiançailles de la haute couture et de la haute joaillerie...◇◇◇ Non, ce n'est pas une erreur de mise en page. Oui, c'est très volontairement que nous présentons les deux Dior grand soir couchées. La n° 11 (pièce unique, en haut de page), vue de dos toute en vert et jaune, avec un grand élan de jade et de grenats tsavorites serti de diamants, de saphirs et d’émeraudes, qui fait écho au jaune éclatant d’un bracelet de taffetas. La n° 7 (pièce unique, ci-dessous), avec le bleu nuit de ses saphirs et son cadran bleu glacier ourlé de diamants qui rappellent l'écume des vagues de sa nacre. C'est couchées qu'elles sont plus belles [les montres de femmes, pas les femmes, encore que...], même de dos : la n° 11 permet d'ailleurs de comprendre que ces montres sont équipées d'un mouvement automatique Elite [merci, Zenith] et de masses oscillantes particulièrement précieuses. On notera au passage l'étiquette de la haute couture, restée au "Christian Dior Paris" quand les montres ne sont plus que "Dior", et la qualité couturière des tissus. Pour le Grand Soir, Dior emploie décidément les grands moyens : les six nouvelles pièces uniques de cette collection sont plus élégantes et plus séduisantes les unes que les autres...◀▶ ◀▶ CORUM ADMIRAL'S CUP ACOUSTICALes diamants sont-ils les meilleurs amis du son ?◇◇◇ Lors de sa présentation à Baselworld, cette Acoustica (répétition minutes) avait impressionné tout le monde par ses qualités harmoniques : quatre marteaux et quatre timbres lui permettent de sonner chaque indication horaire sur deux notes, donc par un accord harmonique enrichi [do-sol pour les heures, mi et do à l'octave pour les minutes]. La sonorité est excellent, le son profitant des 46 mm du boîtier pour se donner des grands airs. Bon point supplémentaire : le mécanisme d'armage de la répétition minutes n'est pas un poussoir, ni un verrou classique, mais la lunette, qu'on tourne sur 27 % pour déclencher la sonnerie. Avec la version (pièce unique) de cette Admiral's Cup sertie de 614 diamants ronds (boîtier, protection de la couronne, boucle ardillon) renforcés par 36 diamants baguette sur la lunette (total : 11,91 carats), on entre dans l'extrême de l'ultime mécanico-joaillier, mais Antonio Calce, le jeune président et co-actionnaire de Corum n'est pas un garçon frileux : il ose ! Reste à savoir quelle est l'influence réelle d'un tel sertissage sur le son, d'autant que les autres répétition minutes de cette série étaient en titane (excellent conducteur), alors que cette version singulière est en or blanc. Il faudra demander à l'amateur qui s'en emparera. Pour ne pas vous gâcher vos fêtes de fin d'année, on ne vous dira pas le prix, mais il est lui aussi dans le superlatif de la quintessence du sublime [comme disent les attachées de presse qui ont des lettres]...◀▶
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