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APPLE WATCH : Pourquoi une grande marque comme Apple se prend-elle toujours des râteaux en Suisse ?

C'est la blague permanente entre designers : quel est le second prénom de Jonatan « Jony » Ive, le designer vedette d'Apple ? Réponse : certainement pas Paul, comme le précise l'état-civil britannique. C'est... Dieter, à cause de Dieter Rams, le designer allemand que Jony ne cesse de pomper ! Apparemment, la Californie a du mal avec l'Europe des Alpes et du Rhin... ▶▶▶ 


C'est la blague permanente entre designers : quel est le second prénom de Jonatan « Jony » Ive, le designer vedette d'Apple ? Réponse : certainement pas Paul, comme le précise l'état-civil britannique. C'est... Dieter, à cause de Dieter Rams, le designer allemand que Jony ne cesse de pomper ! Apparemment, la Californie a du mal avec l'Europe des Alpes et du Rhin...

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▶ LES PÉPINS DE LA POMME
C'est encore loin, la Suisse ?
Tais-toi et rame !
 
◉◉ NE REMUONS PAS LE COUTEAU DANS LA PLAIE : les accusations de plagiat portées contre Jony Ive, l'actuel directeur de la création et vice-président d'Apple (ci-dessus, avec Steve Jobs) ne sont pas nouvelles. Surtout pour ce qui concerne ses emprunts aux concepts créés par Dieter Rams, le designer de Braun. Ive lui-même a reconnu publiquement qu'il devait beaucoup à Dieter Rams – le quasi-inventeur du concept « Less is More » [il préfère nettement le « Moins en Mieux » – et à ses principes de design industriel : Jony Ive admet d'ailleurs facilement être un élève de Dieter Rams, bien que le « maître » n'ai jamais vraiment digéré les emprunts de son « élève ». Pour les curieux, et pour comprendre à quel point une marque aussi dominatrice [sinon arrogante] qu'Apple a du mal avec les créateurs européens, il faut savoir qu'il y a, sur les réseaux sociaux, des pages qui répertorient ces démarquages – notamment iStolen (tout ce que Apple a fauché à Dieter Rams et à Braun : ci-dessous) : c'est à la fois impressionnant et très édifiant...
 
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◉◉ POUR CE QUI EST DE LA SUISSE, APPLE A ENCORE MOINS DE CHANCES : en terre helvétique, les considérations de puissance s'effacent devant le droit. On ne badine pas avec la propriété intellectuelle. Premier accroc, chacun s'en souviendra, avec l'horloge des chemins de fer suisses (CFF). Un design emblématique, parfaitement protégé en soi et concédé à la marque Mondaine dans le domaine horloger – ce que les géniaux, mais hautains juristes californiens n'avaient pas pu imaginer. Une fois l'iPad lancé avec ce design d'horloge comme icône numérique pour annoncer l'heure, Apple s'est fait taper sur les doigts et a dû plier le genou : un « oubli » qui a coûté 20 millions de dollars à Cupertino, en même temps qu'un sacré coup de pub pour Mondaine et pour les CFF helvétiques. Maintenant, on connaît ce symbole de l'exactitude ferroviaire suisse dans le monde entier [même si cette horloge a été retirée des versions ultérieures iOS7 de l'iPad]...
 
Retiensletemps-Businessmontres◉◉ DEUXIÈME GIFLE PUBLIQUE POUR APPLE, qui annonçait déjà dans le monde entier le lancement de son iWatch : l'avertissement public lancé par les juristes du Swatch Group concernant la trop grande proximité entre ce nom de « iWatch » et le nom d'une « iSwatch » très opportunément lancée dès qu'on a parlé de la montre connectée d'Apple. Il y a un peu plus de deux ans, Business Montres (13 février 2013) avait dévoilé ce premier assaut juridique [notamment les changements de nom de modèles portant la même référence chez Swatch]. Embrouille qui se compliquait de l'intervention de la marque Ice-Swatch, qui s'invitait dans le débat avec des arguments complémentaires sur la proximité entre une éventuelle iWatch et la marque générique Ice-Watch. Ce tandem de riposte Swatch Group-Ice-Watch était d'autant plus rigolo que les deux opposants à la iWatch d'Apple étaient eux mêmes en train de se déchirer devant le tribunal fédéral de Berne pour une question de propriété intellectuelle touchant à la consonnance entre Swatch et Ice-Watch ! Les grandes manoeuvres autour de la smartwatch étaient lancées, mais Apple avait toutes les chances de perdre ce premier round, si bien que le combat a tourné court : on a rangé cette iWatch et on n'a plus parlé que de l'Apple Watch. Pour la seconde fois en quelques mois, la Suisse faisait perdre la face à Apple...
 
n°2-williamleong-ATLANTIC-TAC-2015-04-03◉◉ TROISIÈME HUMILIATION, ET VRAIE DÉCULOTTÉE COMMERCIALE pour les conquérants de Cupertino, qui vivent donc un vrai chemin de croix dans les vallées suisses : l'interdiction de toute exploitation du mot « Apple » et d'un logo à la pomme en Suisse, du moins dans un contexte horloger. Encore un révélation Business Montres (2 avril), qui a fait cette fois le tour du monde des médias : au cours des jours suivants, les lecteurs de Business Montres ont pu découvrir comment il suffisait d'un Singapourien pour bloquer la machine Apple en Suisse [ce que les horlogers suisses n'avaient pas eu l'idée de faire], pourquoi le marché suisse, avec ses 750 000 touristes chinois étaient un marché stratégique pour Apple (4 avril), comment il suffirait de verser 700 CHF, en décembre 2015, pour bloque à nouveau pour cinq ans toute exploitation par Apple d'une montre en Suisse (6 avril) ou pourquoi Apple avait vraiment tout tenté – en vain ! – pour déposer sa marque horlogère en Suisse (10 avril). Et ce n'est sans doute pas fini, parce qu'il faudra bien qu'on vous raconte un jour les négociations qui doivent s'intensifier entre Singapour et Cupertino [Apple a absolument besoin de vaincre au pays des belles montres], à moins que les avocats ne se décident à faire parler la poudre : ceux d'Apple pourraient invoquer le fait que la marque n'a pas été exploitée, mais ils redoutent le coup fourré judiciaire à la suisse et la botte secrète dont pourrait disposer l'honorable William Leong (ci-contre : une image qui a fait le tour du monde !). Lequel n'a jamais eu un aussi beau moral au beau fixe de toute sa vie. Promis, on vous en dira plus dès que ce sera mûr !
 
CarteSuisse-Businessmontres◉◉ ON PEUT LE VÉRIFIER, LE RÉDUIT ALPIN SUISSE n'est pas une légende quand on le regarde de Californie, où on s'est un peu trop amusé à prendre de haut les prétentions d'un petit pays bien moins peuplé que la seule agglomération de San Jose, la petit ville à côté de Cupertino [et on ne vous parle pas des 39 millions d'habitants de la Californie]. Sauf que les habitants de ce village gaulois helvète digne d'Astérix ne s'en laissent pas compter par ces Californiens tapageurs qui ont tendance à se croire en pays conquis dès qu'ils débarquent en Europe. Et ils ne se laissent pas impressionner par une entreprise dont le seul chiffre d'affaires équivaut à la moitié du produit intérieur brut de la Suisse. Deux Apple vaudraient donc une Suisse ? Sur le papier, c'est évident. Dans les faits, il suffit d'un nom (« iSwatch » ou « Ice-Watch »), voire de l'envie singapourien de croquer une pomme, il y a trente ans, pour bloquer la machine impériale qui veut trop rapidement venir à bout de la République rebelle [comme dans Star Wars : ci-dessous]
 
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