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ARCHIVES # 18 : 66 % de valse des fauteuils de direction en cinq ans (2008)

Il y a tout juste cinq ans (2008), Tribune des arts publiait avec Business Montres une liste des « 12 hommes à suivre en 2008 ». C'était sept mois avant la crise qui devait bousculer (avec les accidents de la vie et les évolutions de carrière) les trois-quarts de cette liste : les « survivants » se comptent sur les doigts d'une main...  ◀▶ TRIBUNE DES ARTS (Genève)12 hommes à suivre en 2008 


Il y a tout juste cinq ans (2008), Tribune des arts publiait avec Business Montres une liste des « 12 hommes à suivre en 2008 ». C'était sept mois avant la crise qui devait bousculer (avec les accidents de la vie et les évolutions de carrière) les trois-quarts de cette liste : les « survivants » se comptent sur les doigts d'une main...

 
◀▶ TRIBUNE DES ARTS (Genève)
12 hommes à suivre en 2008
 
❏❏❏❏ Exercice éditorial usuel en début d'année, cette liste des « 12 hommes à suivre en 2008 » a été publiée dans Tribune des arts (Genève) le 25 février 2008 par l'éditeur de Business Montres, qui dirigeait alors la rédaction de Worldtempus (article repris par différents titres en Suisse, dont Bilan). Cinq ans plus tard, on constate que près des trois-quarts de ces managers ne sont plus en place, au même poste. Soit du fait des lois de la vie (Nicolas Hayek), soit parce qu'ils ont perdu ou abandonné leur fauteuil (Thierry Nataf, Jean-Christophe Bédos, Vincent Perriard, Thomas Meier, Patrick Heiniger, Marcello Thomas van der Kallen, Jean-Marc Pontroué). Si on prenait en compte le fait que Marcello Binda – qui est toujours assis dans le même fauteuil – n'a plus ni « les moyens de ses ambitions », ni peut-être même les « ambitions de ses moyens », le score de ce chamboulement passerait à 75 % de pertes...
 
❏❏❏❏ Ce qui est considérable et très révélateur des mutations de l'horlogerie suisse à la faveur de la crise de 2008 – qui avait été pronostiquée avec plusieurs mois d'avance dans Worldtempus (15 septembre 2008), avant même que n'éclate le scandale Lehman Brothers. Sans retouches, le texte de 2008 est lui aussi révélateur de l'insouciance et de l'optimisme de ces années 2000 où il aurait été déraisonnable de rester raisonnable...
 
❏❏❏❏ Fait encourageant : un seul de ces évincés – Patrick Heiniger – a (définitivement ?) quitté l'industrie horlogère, le reste de la troupe se recasant soit dans d'autres marques, soit dans des activités connexes. Ceci en considérant que Thierry Nataf est toujours parmi nous...
 
 
◀▶ Qui étaient donc
ces « 12 hommes à suivre en 2008 » ?
 
❏ Thierry Nataf (Zenith)
Le plus singulier des grands managers horlogers n’a pas cessé de nous étonner depuis son arrivée à la manufacture du Locle : nouvelle identité et nouvelles collections, jusqu’à ces incroyables Defy Xtrem, dont les détracteurs restent cois après le Prix du public attribué lors du Grand Prix d’Horlogerie 2007. Ce n’était qu’un début : le combat pour l’ultra-horlogerie postmoderne continue!
 
❏ Georges Kern (IWC)
Toujours en première ligne et jamais à court d’audace pour étoffer la légitimité de sa marque, Georges Kern déploie une infatigable énergie au service de sa manufacture schaffhousoise. Il nous convie cette année à une redécouverte des sept «piliers» de la légende écrite depuis cent quarante ans par les équipes d’IWC. Sept hommages à la grande tradition suisse, qui sont peut-être les sept piliers de la sagesse horlogère.
 
❏ Jean-Christophe Bédos (Boucheron)
La première marque à s’être installée place Vendôme fête cette année ses 150 ans, avec un faste qui va permettre à son jeune président, Jean-Christophe Bédos, de réaffirmer avec éclat les richesses et les valeurs du patrimoine de Boucheron. La récente alliance avec la manufacture Girard-Perregaux souligne les nouvelles ambitions de Boucheron sur le marché de la haute horlogerie.
 
Vincent Perriard (Concord)
Sur le créneau du «sport chic», le plus disputé du marché horloger, Vincent Perriard a su redonner une nouvelle légitimité à Concord, marque qui soufflera en 2008 les bougies de son 100e anniversaire. La Belle au Bois dormant s’est réveillée : par un savant mariage de design et de complication mécanique, son nouveau Prince charmant veut l’imposer comme arbitre des élégances néosportives.
 
❏ Thomas Meier (ETA)
A travers la manufacture ETA (Swatch Group), ce manager tient dans ses mains le destin de l’industrie horlogère. De ses ateliers sortent les mouvements mécaniques ou électroniques qui porteront à travers le monde le prestige des montres Swiss Made. Sans ces mouvements, pas de nouveautés horlogères. Sans les composants produits par ETA, pas de SAV possible. On ne fait pas plus « stratégique » que cet homme-clé !
 
❏ Patrick Heiniger (Rolex)
Le plus réservé des grands féodaux du luxe horloger célébrera avec d’autant moins d’ostentation le centenaire de la création de la marque Rolex qu’il se préoccupe surtout de mettre en musique les cent prochaines années d’une manufacture d’exception, devenue synonyme international de montres de qualité. La partition est écrite et les instruments parfaitement accordés : eh bien, dansez maintenan !
 
❏ Marcello Binda (Binda Group)
Avec, dans son portefeuille de montres et de joaillerie, des marques comme Wyler Genève, Breil, D & G Time ou même Paris Hilton Watches, ainsi que la distribution italienne de Nike ou Seiko, le groupe familial Binda ne cesse de progresser dans le peloton de tête des grandes puissances horlogères. Aux commandes, un Marcello Binda bien décidé à conquérir le monde. Il a les moyens de ses ambitions. 
 
❏ Thomas Van der Kallen (Ebel)
Les vents mauvais qui s’acharnaient depuis dix ans sur Ebel ont été domptés par le nouveau capitaine du navire. Sans effets de manches, mais avec la confiance de son actionnaire (Movado Group), Thomas Van der Kallen a su opérer un retour aux racines de la marque, qui retrouve à la fois les faveurs de ses anciens fidèles et celles d’une nouvelle génération d’amateurs de belles montres, discrètement démonstratives.
 
❏ Nicolas Hayek (Breguet)
Fervent admirateur de Marie-Antoinette, le président de Breguet avait décidé de refaire la fameuse « montre Marie-Antoinette », pièce de légende commandée à Breguet avant la Révolution mais terminée par lui sous l’Empire. Considérée comme perdue depuis 1983, la montre originale vient d’être retrouvée, au moment où sa version moderne était achevée. Une coïncidence qui fera de cette montre exceptionnelle la star du prochain Baselworld 2008.
 
❏ Jean-Marc Pontroué (Montblanc)
En s’emparant de la manufacture Minerva, prestigieuse quoique bien oubliée (alors qu’elle célébrera cette année son 150e anniversaire), Montblanc a clairement exprimé son intérêt pour la très haute horlogerie. L’homme qui porte cette ambition stratégique est un des meilleurs représentants de la nouvelle génération horlogère : sa connaissance du luxe et des montres lui permet de rêver grand, de penser clair et de marcher droit.
 
❏ Richard Mille (Richard Mille)
Couronné par l’Aiguille d’or 2007, récompense suprême du Grand Prix d’Horlogerie de Genève, et plébiscité par les amateurs du monde entier, Richard Mille ne se laisse pas griser par une notoriété acquise en moins de dix ans. Fondateur d’un nouveau classicisme horloger, c’est avec une évidente jubilation esthétique qu’il affirme désormais ses convictions mécanico-technologiques.
 
❏ Stephen Urquhart (Omega)
Plusieurs milliards de téléspectateurs découvriront cet été que les Jeux olympiques de Beijing se déroulent à l’heure exacte d’Omega, chronométreur officiel des épreuves. «Steve» Urquhart, le président d’Omega, offre ainsi à la marque un fantastique avantage sur le non moins fantastique marché chinois. Place Tiananmen, à Beijing, une horloge Omega de 14 m de haut décompte chaque seconde jusqu’à l’ouverture des Jeux, le 8 août (08) 2008, à 8 h 8 min et 8 sec.
 
 
 D'AUTRES SÉQUENCES TIRÉES DE NOS PAGES D'ARCHIVES...
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