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BAROMONTRES JANVIER 2013 : Le Baromontres des tendances météo de l'horlogerie

Les hommes, les marques et les faits de janvier 2013, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres. Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère pour le coeur de ce début 2013, où l'actualité a retenu son souffle... (source : Horlogerie suisse)  ◀▶ BAROMONTRES JANVIER 2013Un début d'année en mode optimiste ••• Janvier reste, depuis quelques années, le mois des salons horlogers genevois : la fameuse Wonder Week permet aux professionnels de prendre la température des marchés en attendant le …


Les hommes, les marques et les faits de janvier 2013, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres.

Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère pour le coeur de ce début 2013, où l'actualité a retenu son souffle...

(source : Horlogerie suisse)
 
◀▶ BAROMONTRES JANVIER 2013
Un début d'année en mode optimiste
 
••• Janvier reste, depuis quelques années, le mois des salons horlogers genevois : la fameuse Wonder Week permet aux professionnels de prendre la température des marchés en attendant le rendez-vous de Bâle. Cette année, l'optimisme était de rigueur et les commandes des détaillants tout-à-fait confiantes – du moins pour les grandes marques, parce que les plus modestes et les créateurs indépendants tirent la langue, sauf quand leur positionnement de niche est cohérent et leurs moyens à la hauteur de leurs ambitions.
 
 
 
DANS LES GRANDES LÉGENDES DU TEMPS
 
0) FRANK LOW (Bédat & Co)
••• Un des plus sympathiques animateurs de la distribution asiatique nous a quittés brutalement (Business Montres du 8 janvier). Vrai ami des montres suisses et distributeur de nombreuses marques de créateurs dans son réseau LuxuryConcepts, Frank Low avait animé la reprise de Bédat & Co (marque rachetée au groupe PPR) sans pouvoir vraiment la relancer. Sa disparition compromet l'avenir de cette marque, ainsi que le destin de plusieurs marques sur les marchés du Sud-Est asiatique...
 
  
GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
 
0) CAROLE FORESTIER-KASAPI (Cartier)
••• Si la haute horlogerie Cartier est enfin crédible, après des années de gonflette marketing [les fameux mouvements MC-Manufacture Cartier achetés sur étagère], c'est grâce à cette horlogère qui n'a peur d'aucun concept, et qui va très vite et très loin parce que le talent n'a pas de frontières. On lui doit quelques-unes des plus belles montres du SIHH 2013, dans la catégorie complications comme dans la catégorie bizarreries, comme cette ID Two qui utilise le vide d'air pour économiser l'énergie. Carole Forestier-Kasapi n'a peur de rien, et certainement pas de se tromper, puisque tout semble lui réussir et qu'elle dispose d'un outil manufacturier enfin digne de Cartier...
 
0) ROMAIN GAUTHIER (Romain Gauthier)
••• La nouvelle montre Logical One prouve que le padawan de Philippe Dufour est devenu un vrai Maître Jedi et un horloger à part entière, avec lequel il faudra désormais compter. Romain Gauthier a terriblement progressé en quelques années, tant pour exprimer sa passion mécanique par un design décent que pour imaginer des solutions non horlogèrement correctes à des défis prosaïquement horlogers. Son concept de colimaçon (à la place de la fusée) et de chaîne (réalisée en rubis horlogers) est stupéfiant de maturité, de même que son ressort de barillet entre deux tranches de saphir ou son remontage par poussoir. Et si la Logical One (Business Montres du 17 janvier) était la montre la plus intéressante de ce début d'année ?
 
0) RICARDO GUADALUPE (Hublot)
••• On attendait le successeur de Jean-Claude Biver au tournant de cette Wonder Week, la première étape genevoise d'une année Hublot où Jean-Claude Biver interviendra plus comme "statue du Commandeur" que comme Deus ex-machina omniprésent et omnipotent. L'épreuve genevoise a été remportée haut la main par un Ricardo Guadalupe qui croit désormais à son destin et qui habite pleinement le costume du président d'une grande marque du groupe LVMH. Sa bonne connaissance du réseau  commercial international de la marque complète ses relations étroites avec les fournisseurs. Plus question de le prendre pour une doublure...
 
0) FABIEN HAURET (Geneva Time Exhibition)
••• Après avoir mérité un bonnet d'âne pour ses précédentes tentatives (qui lui avaient valu d'être placé en "Avis de tempête" dans ce Baromontres), le salon indépendant de Genève a trouvé cette année son identité, son rythme et sa légitimité. Il était temps ! Le choix du bon lieu, des bonnes marques et des bonnes règles du jeu ont fait la différence et attiré vers le Bâtiment des forces motrices, sur le Rhône, un nouveau public de détaillants, de journalistes et d'amateurs. Pourvu que ça dure...
 
0) NICK HAYEK (Swatch Group)
••• La blitzkrieg qui a fait tomber Harry Winston sous le contrôle du Swatch Group a été rondement menée, à un prix relativement intéressant (un milliard de dollars pour le "roi du diamant") si on escompte l'explosion des profits qu'on peut attendre de l'intégration du joaillier new-yorkais dans un groupe structuré. Nick Hayek a prouvé l'efficacité de ses méthodes solitaires, mais cette brillante opération ne dissipe pas les incertitudes pour l'avenir : le Swatch Group n'a pas les ressources humaines, ni l'expérience culturelle pour gérer une marque de joaillerie, métier absent de ses compétences actuelles. Reste que ce rachat a prouvé aux concurrents qu'il fallait toujours compter avec Bienne, y compris dans la haute joaillerie...
 
0) OBSERVATOIRE DE BESANÇON (chronométrie)
••• Les services chronométriques de l'Observatoire ont accordé leur précieux bulletin de marche à une cinquantaine de montres (sur une centaine testées), en plaçant en tête une montre signée Laurent Ferrier, avec une montre L. Leroy en seconde position (révélation Business Montres du 29 janvier). Les amateurs à fort indice de culture horlogère voient dans ces bulletins d'observatoire une garantie de qualité qu'ils ne trouvent plus dans des certificats du COSC sans réelle valeur de réassurance mécanique. L'Observatoire de Besançon fait ce que les ex-observatoires suisses refusent de comprendre...
 
 
VARIABLE
 
0) LA ZOOPHILIE HORLOGÈRE (naturalisme animalier)
••• Ne toucherait-on pas aux limites de la décoration naturaliste, avec tous ces cadrans pleins de petites bestioles, d'insectes, d'hirondelles, de papillons ou de bouquets fleuris ? C'est très mignon, mais comment différencier des montres qui mettent en scène à peu près les mêmes motifs en faisant appel aux mêmes "métiers d'art" ? Impossible de confondre un cadran Cartier exécuté en "granulation" et un cadran Piaget exécuté en micro-mosaïque de verre. Pour le reste, l'horlogerie a un peu trop tendance à confondre maniérisme et miniaturisme. Quand on en abuse, le bestiaire fabuleux est surtout une jungle dangereuse...
 
 
AVIS DE TEMPÊTE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
 
0) L'HIMALAYA DE LA PENSÉE HORLOGÈRE (Parmigiani-Vaucher)
••• Le génial gourou de la Fondation Sandoz a encore frappé fort pendant la Wonder Week ! On sait qu'il déclare chaque année à une presse ébahie que tout va de mieux en mieux pour une marque Parmigiani on ne peut plus profitable et abonnée à la croissance. C'est même cette performance imparable (quoique séquentielle) qui lui a valu son surnom d'"Himalaya de la pensée horlogère". Cette année, il a réussi à faire encore plus fort, en admettant dans Le Temps qu'il faudrait encore trois ou quatre ans pour que Parmigiani soit enfin rentable ! Ce grand spécialiste de la haute altitude horlogère a un talent fou : il aura donc mis vingt ans pour parvenir – s'il y parvient – à une profitabilité élémentaire. Et pour flamber une enveloppe qu'on peut estimer entre 120 et 140 millions de francs suisses...
 
0) THIERRY NATAF (ex-Slyde)
••• À peine installé à la présidence de la nouvelle marque Slyde (montres mécanumériques à complications virtuelles), l'homme qui avait permis la renaissance de Zenith a dû s'éclipser, faute d'avoir compris que le marché avait changé depuis la crise. Était-ce l'aller-retour de trop dans une carrière horlogère qui a désormais beaucoup trop de plomb dans l'aile ? La roue tourne... La magie Nataf n'opère plus (Business Montres du 7 janvier) et les tours de passe-passe du magicien sont désormais trop connus pour rester crédibles ou même efficaces. Il existe sans doute de nombreux secteurs de l'économie où l'expérience du luxe se valorise aisément : pour ce qui est des montres, il est sans doute trop tard...
 
 
 
••• RAPPEL (année 2012) •••
 
••• Le précédent Baromontres décembre 2012 de Business Montres (5 janvier 2013) :
GRAND BEAU • Guillaume Brochard et Dennis Chan (Qeelin) • Maximilian Büsser (MB&F) • Démographie horlogère (nouvelles marques 2012) • « Gen'vois Staïle » (Laurent Nicolet) • Gian Riccardo Marini (Rolex)...
VARIABLE • Dominique Fléchon (historien) • Sotheby's (département Montres) • tourbillon mécanique (complication)...
AVIS DE TEMPÊTE • De Grisogono (manufacture) • Mayageddon (fin du monde)...
 
 
 
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