BAROMONTRES MAI 2013 : Les tendances météo de l'horlogerie
Les hommes, les marques et les faits de mai 2013, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres. Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère pour ce mois de mai 2013, où l'actualité retient son souffle avant Baselworld... ◀▶ BAROMONTRES MAI 2013Une ambiance de post-bulle ou un parfum de pré-crise ?▶▶▶ Plus personne ne doute de l'imminence d'une nouvelle crise, et ce n'est pas un effet dépressif d'un printemps particulièrement peu gâté par la météo. Les nouvelles qui remontent des marchés sont inquiétantes, mais les effets du ralentissement restent …
Les hommes, les marques et les faits de mai 2013, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres.
Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère pour ce mois de mai 2013, où l'actualité retient son souffle avant Baselworld...
◀▶ BAROMONTRES MAI 2013Une ambiance de post-bulle ou un parfum de pré-crise ?▶▶▶ Plus personne ne doute de l'imminence d'une nouvelle crise, et ce n'est pas un effet dépressif d'un printemps particulièrement peu gâté par la météo. Les nouvelles qui remontent des marchés sont inquiétantes, mais les effets du ralentissement restent à venir, en fonction du fameux « effet coup de fouet » – Bullwhip effect, bien repéré par Business Montres dès janvier 2009 – qui ne va pas tarder à amplifier les variations de la demande. On constatera au passage que les managers de l'industrie des montres n'ont rien appris, ni rien retenu de la crise de 2008-2009, qu'ils niaient d'ailleurs avec une ardeur et une résolution touchantes. Peut-être parce qu'ils n'y ont rien compris : alors que tous les signaux étaient à l'orange dès le premier semestre 2012, on constate une incroyable aggravation des stocks u Swatch Group pour cette période (689 millions de CHF pour les seuls montres !) – après, il était trop tard pour ralentir et le groupe a terminé l'année avec, en stocks, l'équivalent de 2,7 années de ses ventes actuelles ! Tout ceci n'a pas empêché certains de tirer leur épingle du jeu : pour ceux, c'était le Grand Beau. Pour les autres... GRAND BEAU (par ordre alphabétique et sans idée de classement)1) AUREL BACS (Christie's)▶▶▶ Le directeur international des montres chez Christie's s'invite une fois de plus aux meilleures places de notre Baromontres mensuel. C'est qu'il a non seulement remarquablement tiré son jeu d'enchères compliquées, surpassant haut la main et comme sans efforts visibles, tous les concurrents, mais aussi en relançant la mise sur des terrains on on l'attendait pas, comme les grandes complications Patek Philippe dont il a exhumé, tracé et valorisé une montre inconnue, dont on peut attendre qu'elle dépasse largement l'estimation prudente posée par le catalogue (vidéo de découverte Business Montres Vision et information Business Montres du 9 mai). Consécration : Aurel Bacs sera le prochain président du jury pour le Grand Prix d'Horlogerie de Genève... 2) BUSINESS MONTRES VISION▶▶▶ Déjà plus d'un million de « vues » (visionnages) pour une chaîne images qui est aujourd'hui le premier canal vidéo de l'horlogerie francophone, avec près d'un millier de vidéos – exclusivement horlogères – en ligne et l'équivalent de plus de treize mois d'écoute permanente 24 heures sur 24 heures ( « minutes regardées »). Le tout sans la moindre promotion, ni la moindre publicité infligée aux amateurs : comme toujours, Business Montres, c'est 100 % liberté et 0 %... 3) GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE▶▶▶ Un nouveau jury (beaucoup plus éclectique et plus international), un nouveau réglement intérieur et des nouveaux prix, plus nombrux (16 au lieu de 11) et mieux définis vont considérablement changer la règle du jeu pour le GPHG 2013 (analyses Business Montres en quatre volets : 24 mai (les nouveaux dosages du jury), 25 mai (le nouveau profil des jurés), 27 mai (le nouveau réglement intérieur) et 29 mai (le mode d'emploi pour mettre toutes les chances de son côté). Tout semble donc bien parti pour un grand millésime du GPHG... 4) VIANNEY HALTER (Vianney Halter)▶▶▶ Son tourbillon Deep Space s'avère déjà la pièce la plus marquante de l'après-Baselworld (vidéo de présentation en haut de la page et Business Montres du 6 mai). Il prouve en tout cas que l'ermite horloger de Sainte-Croix, qui avait semblé perdu corps et biens pour la montre, est de retour, au meilleur niveau créatif, sur le devant de la scène. On ne parlera que de lui dans les jours qui viennent, tellement il a su dépasser l'esbroufe des concepts un peu gratuits des années 2000 et le reflux néo-classique des années 2010 pour en faire une synthèse totalement séduisante... 5) NAYLA HAYEK (Swatch Group)▶▶▶ Présidente du conseil d'administration du groupe en même temps que CEO de la manufacture Harry Winston (récemment rachetée par le Swatch Group); Nayla Hayek s'est offert deux plaisirs en mai, en jouant deux superbes coups de communication. D'abord, l'achat du plus gros diamant incolore jamais proposé aux enchères, devenu le « Winston Legacy » depuis que le groupe a posé 26,7 millions de dollars sur la table pour ses 101 carats. Ensuite, la présentation très réussie des comptes annuels du Swatch Group, avec une dividende servi aux actionnaires qui a muselé toute opposition intérieure et toute question oiseuse à propos des deux ans et demi de stocks accumulés par le groupe (analyse Business Montres du 29 mai et documents du 28 mai)... 6) JÉRÔME LAMBERT (Montblanc)▶▶▶ Sans être totalement inattendue, la promotion de Jérôme Lambert à la présidence de Montblanc (chaises musicales Business Montres du 8 mai) sanctionne l'impressionnant parcours accompli depuis plusieurs années, tant dans la requalification industrielle de la marque que dans la reconquête d'une image de marque internationale à la hauteur de son potentiel. On ne voit pas ce qui l'empêcherait de poursuivre chez Montblanc un parcours d'excellence jusqu'ici tracé sans fautes : la marque de Hambourg semble être devenue, au sein du groupe Richemont, la marche vers les honneurs suprêmes. Au nouveau CEO de ne pas décevoir les attentes de son actionnaire, alors que le marché semble entrer dans une phase de décroissance difficile à gérer... 7) STÉPHANE LINDER (TAG Heuer)▶▶▶ Il a officiellement pris les commandes fin mai, pour le pilotage d'une marque est – selon nos estimations – au quatrième ou au cinquième rang mondial de l'horlogerie (suisse), et le leader sur son segment de marché. Parti présider Bvlgari, Jean-Christophe Babin lui a laissé les clés d'une maison en ordre et parées pour plusieurs années (analyse Business Montres du 7 mai) : fin connaisseur de la marque (où il a déjà passé plus de vingt ans), il en reçoit le commandement alors qu'une crise horlogère se profile à l'horizon. À ce passionné de course automobile de nous prouver qu'il est aussi un barreur de gros temps... VARIABLE(par ordre alphabétique et sans idée de classement) 8] BUCHERER▶▶▶ Que va-t-il se passer chez Bucherer, à Paris, où l'activité commerciale reste à un niveau critique par rapport aux objectifs et au modèle économique ? Après un trimestre d'ouverture, on en reste à peu près au tiers de ce qui serait nécessaire pour atteindre le point mort (Business Montres du 31 mai), alors même que la décroissance du marché parisien est officiellement actée par les exportations suisses et que le reflux des touristes chinois dans la capitale française est devenu évident, avec une baisse tendancielle du panier moyen des dépenses horlogères de ces voyageurs (statistiques Global Blue). 9) SOTHEBY'S▶▶▶ La maison d'enchères, principale concurrente de Christie's, a-t-elle encore quelque chose à dire sur le marché des montres de collection ? Sans être un désastre, la vente genevoise de la mi-mai était tout sauf un succès, ni pour le chiffre d'affaires (qui relègue Sotheby's au troisième rang, derrière Antiquorum et Christie's), ni pour le taux de lots invendus (qui frôle la cote d'alerte), ni visiblement pour la confiance des collectionneurs, qui ont désormais clairement opté Christie's. Heureusement, la vente des montres neuves à Hong Kong fonctionne très bien pour le bilan horloger annuel de Sotheby's : s'imposer en déstockeur ou en boutique d'occasion peut faire vivre une équipe, mais sans doute pas traduire une vision du marché, ni créer ce supplément d'âme dont Sotheby's a tant besoin... AVIS DE TEMPÊTE 10) COMCO (Commission suisse de la concurrence)▶▶▶ Impossible de rester indifférent au projet d'accord amiable négocié en toute discrétion entre le Swatch Group et la Comco suisse à propos des livraisons de mouvements de spiraux : révélé par Business Montres dès le 17 mai (avec une reprise par la presse suisse onze jours plus tard), ce texte – qu'on peut juger exécrable – entérine la position dominante du Swatch Group tout en contrevenant à de nombreuses dispositions des lois anti-cartel qui régissent l'économie suisse. Il semblerait donc que la Comco ait tenté de botter en touche, sans trouver l'assentiment des marques concernées, mais en soulevant l'indignation des manufactures de mouvements concurrentes du Swatch Group, dont la Comco planifie la mise à mort par étranglement. Bref, zéro pointé pour les « sages » chargés de veiller sur la loyauté d'une concurrence qu'ils étranglent par leur aveuglement...
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