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BEST-OF MÉDIAS : Les feuilles d'automne (une revue très libre de la presse horlogère de saison)

L'orgasme public d'une rédactrice qui ne s'essouffle pas en dix-huit pages... Le bulletin paroissial d'une épicerie de quartier pour les collectionneurs de montres... Un empereur chinois délocalisé dans les montagnes suisses... La presse écrite horlogère au fil des pages et au gré des humeurs de l'automne...    ➤ HEURE (Genève)n° 118, août-septembre 2012Un empereur chinois, un nettoyeur et un Willie enfin sauvé...


L'orgasme public d'une rédactrice qui ne s'essouffle pas en dix-huit pages... Le bulletin paroissial d'une épicerie de quartier pour les collectionneurs de montres... Un empereur chinois délocalisé dans les montagnes suisses... La presse écrite horlogère au fil des pages et au gré des humeurs de l'automne... 

 
 
➤ HEURE (Genève)
n° 118, août-septembre 2012
Un empereur chinois, un nettoyeur et un Willie enfin sauvé...
••• Bizarre, une revue de montres dont l'éditorial nous conseille, pour commencer, de nous passer de montre : "C'est le luxe des luxes", nous assure Joël A. Grandjean ! Passé le premier tunnel des "actus" qui n'étaient déjà plus d'actualité lors de la mise en pages (au fait, il y en a 74, dont 11 de publicité) et des onze pages de fiches "nouveautés" [même remarque que pour les "actus"], on passe aux choses sérieuses, avec des informations intéressantes sur Cho Dong Hee, le nouvel empereur chinois d'Interlaken [province chinoise délocalisée dans les montagnes suisses] et un portrait de Maurice Goldberger, que la presse horlogère découvre des années après Business Montres [nous, c'était dès juin 2010 qu'on faisait parler "Momo le nettoyeur"]. Rien de passionnant dans l'examen pré-nuptial du mariage montre-football, sinon un renvoi d'ascenseur à nos amis d'Incabloc [publicité en page 70], mais il ne faut pas manquer l'interview de William Rohr, pionnier du web (co-fondateur de Timezone), ancien d'Antiquorum [les lecteurs de Business Montres se souviendront de notre "Sauvez Willie"] et désormais consultant en investissements horlogers pour des maisons comme Bonhams. Mais non, William, tu n'es pas un grand-père aux yeux de la nouvelle génération, juste un vénérable vétéran ! Vingt ans d'Internet horloger constituent une époque située "il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie, très lointaine"...
••• Quoi de mieux qu'une photo pleine page pour remplir un magazine ? C'est moins cher qu'un article payé au journaliste et le photographe met ça dans son book : huit pages de gagnées. De toute façon, après le plat de résistance William Rohr [du roboratif sans langue de bois !], difficile de se refaire le palais. Même la jolie Karin Eensaar, joaillière estonienne showroomée à Genève sous le nom de Karin E., a du mal à nous entraîner vers les dernières pages : pourtant, elle a l'habitude de nous mettre le couteau sous la gorge [au sens propre !]. Un dernier conseil : prenez un comprimé d'aspirine avant d'attaquer l'article sur le "Béotien qui donne du temps au temps" (pages 58-59) – on n'y comprend rien !
 
 
 
➤ MOVMENT (Genève)
n° 2, automne 2012
Le magazine du Cercle de l'Arcade du Pôle (le tout... de l'Horlogerie) !
••• Pour sa saison 2, Movment version Le Pole de l'horlogerie (by David Mouquet) maintient son demi-format (146 pages dos carré, avec 3 pages de publicité, dont Rolls-Royce) et sa couverture muette (sans image), avec un sommaire qui hésite toujours entre la formule classique des médias horlogers et le bulletin paroissial centré sur les activités du groupe De l'horlogerie (piloté par le même David Mouquet). Pas de signatures de journalistes, donc pas de réflexions personnelles désobligeantes à leur égard, mais on s'attend d'avance à lire que l'excellente Carole Forestier-Kasapi (Cartier) – par ailleurs conférencière du Cercle de l'horlogerie – est "l'avenir de l'homme" : gagné ! C'est ce qu'on dit en conclusion de tous les articles consacrés aux femmes de la montre, et elle n'échappe à la formule. On revient ensuite à la feuille d'informations commerciales de L'Arcade de l'horlogerie (créateur : David Mouquet), avec 24 pages pour promouvoir la bimbeloterie maison [traduction : "Nouvel espace boutique du collectionneur"]. On n'est jamais mieux servi que par soi-même : il ne manque que l'épicier avec son crayon sur l'oreille !
••• Viennent ensuite quelques fiches produits, histoire de se mettre en bouche avant le grand dossier, consacré aux multiples labels de certification suisses (COSC, Poinçon de Genève, etc.) : c'est succinct, mais bien documenté [même s'il en manque] et correctement éditorialisé [on y découvre "L'avis de Movment", intelligemment critique]. Pas de clichés, pas de contresens : on en déduira que c'est du Joël Grandjean, dont le dossier est à archiver pour la formation interne des chefs produits juniors. On retombe à nouveau dans le bulletin paroissial, avec 24 pages consacrées cette fois aux activités du Cercle de l'horlogerie (animateur : David Mouquet), dont les membres passent apparemment leurs soirées à l'Arcade de l'horlogerie, verre de champagne à la main, pour écouter les conférences du Pôle de l'horlogerie. Quelle santé ! On s'aère ensuite les neurones avec un portrait-interview de Richard Mille [que serait la presse horlogère sans les interviews de Richard Mille, "l'homme-qui-a-bouleversé-les-codes-de-l'horlogerie" ?] et on termine avec quelques notices académiques sur les métiers horlogers : l'ébavurage et l'étirage au dessert, quelle drôle d'idée !
 
 
 
➤ LA REVUE DES MONTRES (Paris)
n° 178, septembre 2012
Un orgasme joaillier dans des draps de papier glacé...
••• Tiens, l'éditorial de Stephan Ciejka fait plus de 100 mots, et même pas loin du double, en fait : un signe encourageant pour entrer dans ces 80 pages (17 pages de publicité), qui commencent par nous faire découvrir les nouvelles boutiques parisiennes ou exotiques [apparemment, elles sont bien !] et les nouvelles montres [confirmation, elles sont bien elles aussi]. Vincent Daveau tente ensuite un panorama du design horloger à travers les siècles. Il doit avoir une dent contre les horlogers du Premier Empire, dont il juge les montres "de mauvais goût" (?) : pourquoi pas, mais on ne le répètera pas à notre ami Abraham Louis Breguet. Du même auteur, on apprend que Roger Tallon [pas Talon, c'est réservé à Achille] et Gérald Genta avaient des dessins intrusifs (?), ce qui sous-entend qu'ils n'étaient pas les bienvenus ou qu'ils jouaient les immigrés clandestins – tiens, on n'avait pas gardé ce souvenir de leurs créations ("intrusif" : "action de s'introduire dans un lieu, une société sans invitation, sans droit, sans y être attendu", CNRTL) !
••• Vient ensuite [on est déjà à la page 39] le temps des grandes sagas : tous en choeur façon Yannick Noah, "Saga Carrera, ambiance de la Suisse" ! On fêtera l'année prochaine le cinquantenaire de cette collection TAG Heuer, qui fait la couverture de ce numéro (ci-dessus) : autant s'habituer à la prochaine Carreramania. Après ces huit pages, "L'odyssée du style" Louis Vuitton fait un peu cheap sur deux pages, d'autant cette double est écrasée par les 18 pages qui présentent les joailleries de la Biennale des Antiquaires. Qu'on se rassure : c'est "à couper le souffle", ça "éclate de virtuosité", c'est d'un "raffinement exquis" et on se sent parcouru de "frissons cosmiques" ! Merci à la journaliste pour cet orgasme sémantique entre deux draps de papier glacé : Donna (Summer) tenait trois minutes sur Love to love you, Nathalie (Koelsch) tient dix-huit pages – les rédactrices de La Revue des montres ont du tempérament ! Evidemment, les articles historiques de la fin manquent un peu de piment après des émotions aussi torrentielles, et c'est dommage parce que l'histoire d'Edward Howard, pilier de l'horlogerie américaine, est bien intéressante...
 
 
 
 à suivre...
L'image en haut de page est seulement là pour rappeler que la presse est un grand marigot peuplé de méchants crocodiles...
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