BW 2013 #10 : Il faut quand même s'attendre à une nouvelle vague de concepts décoiffants...
Les petites marques n'ont plus le choix : c'est l'imagination ou la mort ! Alors, elles nous bricolent pour Baselworld beaucoup de ces concepts innovants qu'on disait naufragés après la crise de 2008. Du coup, on a vraiment une horlogerie à deux vitesses : celle qui prend des risques et celle qui prend des bénéfices. L'offre des grandes marques risque de paraître bien fade... ▶ BELLES & REBELLESLe grand retour des concepts esthético-mécaniques...
Les petites marques n'ont plus le choix : c'est l'imagination ou la mort ! Alors, elles nous bricolent pour Baselworld beaucoup de ces concepts innovants qu'on disait naufragés après la crise de 2008. Du coup, on a vraiment une horlogerie à deux vitesses : celle qui prend des risques et celle qui prend des bénéfices. L'offre des grandes marques risque de paraître bien fade...
▶ BELLES & REBELLESLe grand retour des concepts esthético-mécaniques... ◉◉◉◉ U-BOAT : la montre de poche U-65 (ci-dessus) est un pont jeté entre les premières « montres » un peu bizarres du XVIe siècle [celles qui allaient engendrer les montres de poche] et l'idée qu'on peut se faire de la montre de poche après un siècle de montres-bracelets. Trois fuseaux horaires, rythmés par trois mouvements ETA (dont un 7750), avec quelques astucieux systèmes pour protéger les poussoirs du chronographe ou pour disposer les couronnes de remontage. Les dimensions sont respectables (54 mm x 80 mm x 17 mm pour le boîtier en titane) : Italo Fontana, le designer de la marque, a su se montrer radical jusque dans le style de la chaîne... 
◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : ce sera une Moon quelque chose, comme en témoigne la vidéo destinée à nous aguicher, avec une Lune et un jeu de mots visuel sur SOON et MOON (« La Lune, c'est maintenant », comme disait François Hollande. Quelques indices de forme ont déjà été publiés dans ces pages (Business Montres du 17 avril), mais on peut y ajouter d'autres détails (image ci-dessus). Une certitude : ce sera portable, soigneusement dessiné et surtout accessible côté prix, dans l'esprit de la Spacecraft, qui sera officiellement présentée aux détaillants après son baptême médiatique tonitruant (Business Montres du 20 février)... ◉◉◉◉ CYRUS : Laurent Lecamp n'a pas oublié sa promesse de nous présenter, dès que possible, un « mouvement manufacture » de haute lignée. C'est fait avec la nouvelle Kambys (ci-dessous), présentée à Baselworld dans quelques jours. Le calibre a été développé par Jean-François Mojon, quasi-associé de Cyrus pour le développement de solutions mécaniques originales. Un double barillet pour sept jours de réserve repérés par les trois cylindres latéraux (à droite de la montre : leur glissement le long de l'axe vertical indique les journées) et une aiguille des secondes tripale sur trois secteurs à 7 h. en haut à gauche du cadran, entre 9 h et 12 h, une animation secrète : en poussant la couronne à 9 h, on dévoile où s'inscrit le nom de la marque, une pièce de monnaie de Cyrus le Grand, le numéro de la montre (éditée à 188 pièces, boîtier titane de 50 mm) ou toute autre gravure personnalisée. La première montre de cette collection sera la pièce Only Watch... 
◉◉◉◉ HAUTLENCE : pas grand-chose à montrer pour l'instant (les prototypes viennent à peine d'être livrés), mais la marque a cassé sa tirelire pour lancer une nouvelle collection de montres accessibles (annoncées autour de 15 000 euros, soit la moitié des prix d'il y a deux ans). L'essai semble réussi, avec un design de Sébastien Perret qui a su conserver l'esprit Hautlence en évitant de retomber dans les contraintes de production qui expliquaient le dérapage des tarifs précédents. À suivre de près, mais ce sera un des meilleures surprises de Baselworld 2013... ◉◉◉◉ DEVON WORKS : dévoilée par Business Montres dès le 20 février dernier, la montre à exosquelette de Scott Devon sera, cette année, une des montres à ne pas manquer. Ne serait-ce que parce qu'elle prouve qu'on peut inventer de nouvelles façons de faire de l'horlogerie créative, ailleurs qu'en Suisse, et à des prix décents. Voir également notre information du 13 avril sur ce saisissant « alien d'acier et de polycarbonate », dont la version dorée n'est pas la moins baroque... 
◉◉◉◉ MEISTERSINGER : la montre Rodella (ci-dessous) rend hommage à l'horloger italien Giambattista Rodella, qui avait popularisé, au XVIIIe siècle, les cadrans qui affichaient l'heure sur six heures, et non sur douze. Champion allemand (et international) des montres mono-aiguilles, MeisterSinger reprend ce principe graphique de présentation du temps qui passe : le temps « perçu » s'en trouve à la fois ralenti – les heures semblent s'étirer – et accéléré, puisque l'aiguille des heures fait le tour du cadran quatre fois par jour... 
◉◉◉◉ ET TOUT LE RESTE : toutes les montres dont nous avons déjà parlé [souvent avant tout le monde] et sur lesquelles il est inutile de revenir avant Bâle, quand on aura pu les contextualiser... ◉◉◉◉ La nouvelle montre Ferrari préparée par Hublot : elle sera sur le podium des concepts les plus décoiffants de Bâle, avec son architecture verticale, son tourbillon perpendiculaire, ses rouleaux d'affichage et ses onze barillets (Business Montres du 25 mars)... ◉◉◉◉ La nouvelle H2 de HYT : une amélioration esthétique et mécanique du concept H1, toujours dans le style fluido-mécanique inventé par la marque, mais avec une interprétation plus horlogère (Business Montres du 25 mars)... ◉◉◉◉ Le premier alti-baromètre de haute horlogerie : la montre est signée Breva, nouvelle marque qui se risque sur le marché de l'horlogerie météorologique, avec une nouvelle tentative de montre dotée d'un baromètre anéroïde et d'un altimètre dont on peut recaler les échelles (Business Montres du 21 mars)... ◉◉◉◉ Christophe Claret a retrouvé la voie de la rondeur pour nous régaler d'une Kantharos qui sonne quand on joue son chronographe monopoussoir et qui est réglée par un nouveau concept de force constante (dernier article : Business Montres du 15 avril)... ◉◉◉◉ La troisième dimension du temps qui passe est dépassée par la nouvelle Ressence Type 3 Le Scaphandrier (Business Montres du 5 avril) : une montre dont le cadran « baigne » dans un liquide spécial pour créer un effet optique qui met les affichages horaires en valeur... ◉◉◉◉ DANS LA CATÉGORIE OBJETS DU TEMPS : pour l'instant, on en tient deux, mais des bons, de ceux qui vont marquer durablement les esprits en créant le buzz à Bâle comme sur les réseaux sociaux ! ◉◉◉◉ Ne pas manquer sur le stand de MB&F (Maximilian Büsser), au Palace, un co-branding aussi inattendu qu'efficace sur le plan de la démonstration mécanique : c'est de la 3D, c'est mieux qu'au cinéma et c'est déjà quasiment pré-acheté par tous les petits malins de la distribution qui ont eu la chance de découvrir l'ovni en question. Bonne nouvelle : la M.A.D. Gallery de Genève en a fait mettre une dizaine de côté ! ◉◉◉◉ La Watch Capsule de Hublot va battre des records d'affluence : la nouvelle animation présenté ci-dessous nous en dit un peu plus sur les jeux de lumière chromatiques de ce voyage dans le temps, mais pas vraiment sur la fonction de l'objet... ◉◉◉◉ HORS CONCOURS : sans prétendre au statut de purs concepts horlogers comme la plupart des montres ci-dessus, quelques montres se distinguent par la radicalité de leur design ou de leur parti-pris néo-classique, tout aussi radical. ◉◉◉◉ Pas question d'en parler déjà, mais c'est du lourd qui s'annonce chez De Bethune, avec [entre autres nouveautés marquantes] un tourbillon de toute beauté qui ne concourt pas dans la catégorie néo-traditionnelle, mais dans un registre de néo-classicisme post-moderne...◉◉◉◉ La nouvelle montre masculine de Boucheron (Business Montres du 15 avril) : un bon exemple de minimalisme chic, avec le retour en majesté du double godron [traditionnel chez Boucheron, mais un peu oublié]et la volonté d'affirmer un style raffiné qui va de soi dans une maison comme Boucheron... ◉◉◉◉ Ne pas oublier la H11 signée Haldimann dans ce panthéon de la haute tradition : elle est trop ouvertement « sage » pour ne pas cacher une infinie subtilité mécanique – les aiguilles co-axiales au balancier – et beaucoup de réflexion culturelle chez cet « extrême-centriste du radicalisme horloger » (Business Montres du 14 avril)... ◉◉◉◉ Julien Coudray persiste et signe dans sa volonté d'illustrer les beaux-arts du temps à travers des collections de montres qui rendent hommage à tous les métiers de de l'horlogerie (Business Montres du 16 mars) : sa Manufacture 1528 est un manifeste en trois aiguilles et onze index émaillés de ce que la tradition a de meilleur... ◉◉◉◉ Zeitwinkel creuse inlassablement son sillon néo-classique avec une 188° de toute beauté (Business Montres du 3 mars), d'une intégrité suississime et d'une remarquable maîtrise graphique... ◉◉◉◉ La nouvelle Traveller de Laurent Ferrier : un double fuseau horaire affiché par guichet à neuf et un micro-rotor optimisé pour une montre très raffinée, dont on perçoit la haute culture horlogère qui a pu l'inspirer (ci-dessous)... 
QUELQUES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DE BASELWORLD,DES MARQUES ET DES MONTRES...