CARILLON : Le secret le mieux gardé dans les profondeurs de la Genève horlogère
Le 30 / 07 / 2013 à 06:32 Par Le sniper de Business Montres - 802 mots
Au coeur des rues commerçantes de Genève, entre luxueuses boutiques de montres et débits de hamburgers-frites, une étonnante parade historico-horlogère se joue tous les jours sur fond de Vieille-Ville et de complications mécaniques, dans une envolée de cloches qui évoquent la lutte de Genève pour son indépendance. À ne pas manquer...
▶▶▶ CARILLON MÉCANIQUESeize cloches qui sonnent dans l'indifférence de la Ville...◉◉◉◉ Tout le monde connaît l'horloge fleurie, qui draine quotidiennement des milliers de touristes au ras d'un des quais les plus embouteillés de Genève, …
Au coeur des rues commerçantes de Genève, entre luxueuses boutiques de montres et débits de hamburgers-frites, une étonnante parade historico-horlogère se joue tous les jours sur fond de Vieille-Ville et de complications mécaniques, dans une envolée de cloches qui évoquent la lutte de Genève pour son indépendance. À ne pas manquer...
▶▶▶ CARILLON MÉCANIQUESeize cloches qui sonnent dans l'indifférence de la Ville...◉◉◉◉ Tout le monde connaît l'horloge fleurie, qui draine quotidiennement des milliers de touristes au ras d'un des quais les plus embouteillés de Genève, mais combien de touristes font le détour par le passage Malbuisson, entre la rue du Marché et la rue du Rhône, dans un espace truffé de diverticules qui permettent de passer de la place de la Fusterie à la place du Molard. Le vrai nom de cette percée est d'ailleurs galerie Jean-Malbuisson. On y trouve un étonnant carillon mécanique, qui réussit à marier la tradition de la complication mécanique chère à l'horlogerie genevoise et la tradition historique de l'Escalade, qui magnifie les luttes des Genevois calvinistes contre l'impérialisme du duché de Savoie catholique... ◉◉◉◉ Toutes les heures, à l'heure juste, le carillon met en branle ses 16 cloches. Il faut alors lever le nez pour découvrir, à trois mètres du sol, entre deux portes latérales, une parade de 13 chars et de 42 personnages de bronze, qui vont défiler pendant deux minutes au rythme des cloches (voir la vidéo de découverte ci-dessus). Le décor arrière est celui de la Vieille-Ville de Genève, enclose dans ses remparts à l'aube du XVIIe siècle, à peu près telle qu'elle était au Moyen-Age. Tous ces personnages, sculptés par de nombreux artistes et des artisans genevois, représentent les héros de l'Escalade, cet épisode historique (1602) qui reste la seule victoire militaire des bourgeois de Genève et le symbole chéri de leur indépendance face aux grandes puissances de l'époque. Ne pas oublier, tout de même, la qualité du mécanisme horloger de ce carillon, créé par l'horloger Edouard Wirth en 1962, qui a pu ajouter au cadran de l'heure un affichage des phases de lune et un calendrier à triple quantième [la publicité pour Longines est fortuite : elle s'explique par la présence de plusieurs détaillants horlogers dans ce passage]. ◉◉◉◉ Dans n'importe quelle autre « capitale » horlogère n'importe où dans le monde, un tel carillon mécanique et musical à automates historiques bénéficierait d'une intense promotion – d'autant qu'on y trouve un fascinant résumé du destin de Genève, cité-marché médiévale bien protégée sur son éperon au-dessus du lac du Rhône devenue bastion protestant au milieu de fiefs catholiques et donc refuge pour les huguenots ui allaient lui donner ses lettres de noblesse horlogères. Pourtant, Genève ignore superbement ce chef-d'oeuvre un peu naïf, mais si convaincant : pas la moindre signalétique dans les abords, pas la moindre explication sur place, pas la moindre information du public, qu'il soit genevois [combien d'habitants savent que ce carillon fonctionne toujours ?] ou visiteur de Genève. Un indice supplémentaire de l'indifférence des autorités de la ville à une horlogerie dont ils apprécient plus les revenus qu'ils n'en cultivent les retombées touristiques... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...