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CARROUSEL DU LOUVRE : Les 10 bonnes surprises du salon Belles Montres

Réussite incontestable de la sixième édition du salon Belles Montres, qui impose son style "parisien" comme référence internationale – souvent imitée, jamais égalée – pour les salons horlogers proposés au grand public : un mélange quasi-idéal de tradition et d'innovation... Devon Steampunk   ❏ LES DIX BONNES SURPRISES DE BELLES MONTRES...Paris plus que jamais capitale des salons horlogers de prestige ! ❤❤❤ L'affluence : le record de fréquentation du vendredi matin prouvait la …


Réussite incontestable de la sixième édition du salon Belles Montres, qui impose son style "parisien" comme référence internationale – souvent imitée, jamais égalée – pour les salons horlogers proposés au grand public : un mélange quasi-idéal de tradition et d'innovation...
Devon Steampunk
 
 
 
LES DIX BONNES SURPRISES DE BELLES MONTRES...
Paris plus que jamais capitale des salons horlogers de prestige !
 
❤❤❤ L'affluence : le record de fréquentation du vendredi matin prouvait la consistance de l'affluence de la veille, lors de la soirée d'inauguration. Belles Montres est bien l'événement impossible à manquer – incontournable, comme on dit à la télé – qui marque la fin de la saison horlogère et des grands salons. On verra dimanche soir si cette tendance s'est confirmée, mais une autre indice ne trompe pas : celui des événements extérieurs au salon organisés au cours du week-end à Paris, qu'ils soient "montés" par des partenaires du salon [la soirée de La Revue des Montres] ou par des marques opportunistes [la soirée Laurent Ferrier, qui n'exposait pas cette année, mais qui a profité du salon pour regrouper quelques collectionneurs dans un dîner]. On devrait logiquement dépasser les 15 000 visiteurs pour cette sixième édition...
 
❤❤❤ La mise en scène : pour qui revient des salons QP (Londres), Munichtime (Munich) ou même SIAR (Mexico), il n'y a vraiment pas photo ! Le rendez-vous de Paris reste, de loin, le parangon des autres salons horlogers et le modèle toujours imité, mais encore pas égalé – ni de près, ni de loin. La culture parisienne du luxe se remarque dans les détails de la mise en scène, unifiée et valorisante pour les marques (sobriété de la palette graphique) autant que dans la mise à disposition d'un plateau unique, au coeur d'un lieu central et prestigieux du Paris touristique (le Carrousel du Louvre). La dispersion des "Petits Suisses" et des créateurs indépendants sur les marches des grandes marques fonctionne parfaitement, la circulation dans les allées restant logique et favorable à la création de nouvelles émotions. Belles Montres, c'est... Belles Montres et ça reste sans comparaison – à des prix qui ont su, eux aussi, rester accessibles. Le concept initial a été respecté, mais on attend tout de même quelques innovations pour la septième édition – en termes de trafic comme en termes d'animation...
 
❤❤❤ La qualité de l'organisation : l'atout majeur de Belles Montres, c'est sans doute sa double direction. Alain Faust, le co-fondateur, pour la stratégie horlogère (le choix des marques, la commercialisation) et Catherine Faust-Tobiasse, co-fondatrice, pour la stratégie d'hospitalité (l'accueil des exposants et des visiteurs, du mobilier aux bouquets de fleurs), la mise en scène générale, la scénographie, la direction artistique et la stratégie de communication multi-plateformes, dont le catalogue officiel. Leur rigueur sans formalisme a fait de Belles Montres le troisième événement horloger du calendrier international (après Baselworld et le SIHH), et donc le premier pour les salons qui ciblent le grand public. Leur passion est contagieuse : les exposants le savent et les visiteurs le sentent. Même s'il y a des critiques à formuler (voir ci-dessous), elles restent mineures par rapport à la dynamique d'un événement qui s'est mué en institution du calendrier annuel de la montre.
 
❤❤❤ La valorisation culturelle : d'année en année, on trouve à Belles Montres de plus en plus d'ateliers de démontration des multiples beaux-arts de la montre, de l'émaillage au sertissage, avec cette année plusieurs graveurs. L'horlogerie échappe insensiblement au marketing pour valoriser son savoir-faire artisanal et ses traditions de bienfacture [également valorisées pendant les conférences] : qui s'en plaindrait, sinon les marques qui n'ont rien à dire ? La ferveur du public prouve à quel point ces établis, où oeuvrent de grands professionnels dans un environnement de travail assez difficile, répondent à une demande forte, désormais bien prise en charge par les marques. Les ateliers les plus impressionnants de cette année : les trois établis de la toute jeune marque Julien Coudray 1518, qui place la barre très haut pour sa première apparition à Belles Montres. Ceux qui ont pu assister la conférence sur l'émaillage donnée par l'expert de la marque regardent les cadrans supposés en "émail grand feu" d'un tout autre oeil...
 
 
❤❤❤ L'exposition de la haute horlogerie : on ne reviendra pas sur les atouts d'une magnifique exposition, à ne manquer sous aucun prétexte, dont Business Montres (9 novembre) avait déjà dit tout le bien qu'on pouvait en penser. Pas de fausse note dans ce panorama de l'histoire des objets du temps, avec des notices efficaces, des montres intelligemment sélectionnées et une mise en perspective synoptique qui aide à mieux décoder l'offre contemporaine. Placée à l'entrée de l'espace centrale, cette exposition sur "La conquête du temps" s'impose comme la préparation mentale idéale pour comprendre la soixantaine de marques exposées...
 
❤❤❤ Les nouvelles marques (1) : si les grandes maisons ne négligent aucun effort (ni aucun atelier d'artisan) pour séduire les amateurs, Belles Montres reste – la tradition est récente, mais impérative – le lieu de recontre privilégié des amateurs et des "petits Suisses" – un terme générique qui englobe tous les créateurs indépendants, dont certains ont commencé dans cet espace des "Petits Suisses" pour avoir aujourd'hui "pignon sur rue" dans les allées les plus huppées du salon. Parmi les plus marquantes de ces nouvelles apparitions, on peut citer les montres "fluido-mécaniques" de HYT (installées d'emblée parmi les grandes marques), mais aussi les montres (dé)polarisées de Revelation, l'apparition de Suissemecanica, la série réellement fonctionnante de 4N [dont on suit d'année en année la maturation], le nouveau style steampunk de Devon (en haut de page) ou la présence marquante de Julien Coudray 1518 [qui s'impose comme la montre dont a le plus parlé entre amateurs : ci-dessus]...
 
❤❤❤ Les nouvelles marques (2) : sans être à proprement parler "nouvelle", le repositionnement à des prix décents de Jeanrichard a passionné les aficionados, de même que la découverte des nouvelles merveilles mécaniques [sinon électroniques] de Jacob & Co. Une des vraies meilleures surprises reste cependant l'éclosion d'une proposition comme celle de Haute Couture Horlogère, un concept de "montre sur mesures" lancé par Romain Réa (ci-dessous, sa Type 22), qui combine l'offre d'une vraie manufacture mécanique et la réponse à une nouvelle exigence de personnalisation des collectionneurs. Pour beaucoup d'amateurs, une autre surprise restera l'offre de Tournaire, joaillier parisien un peu déjanté et capable de proposer des sculptures de poignet qui servent à la fois de guide touristique parisien et de visite dans les catacombes...
 
 
❤❤❤ L'éclectisme de l'exposition : le grand attrait de Belles Montres, c'est d'offrir un plateau aussi varié que la carte des fromages français ! Le tourbillon Première de Chanel (récompensé au dernier GPHG) peut y cotoyer les "ovnis" de MB&F (eux aussi primés) ou les créations qui illustrent la dilection de Vacheron Constantin pour les métiers d'art. Quand Hublot fait le zèbre dans ses vitrines, Zenith exploite son chronographe le plus rapide du monde. L'Ivresse de Badollet n'a rien à envier avec le voyage sur la planète Mars de Cyrus, tandis que Cartier réffirme inlassablement son statut souverain et que Corum dédie une série limitée aux amateurs français (ci-dessous). Impossible de citer tout le monde, mais pas une allée qui ne suscite des émotions fortes et plurielles. La réussite de Belles Montres, c'est un stupéfiant melting-pot de déclarations amoureuses adressées aux objets du temps...
 
❤❤❤ L'institutionnalisation du rendez-vous : la tradition du Carrousel du Louvre à la fin novembre est désormais institutionnalisée, que les marchés européens soient porteurs ou déprimés. Les "grands" collectionneurs ont fait – discrètement – le déplacement pour commander quelques pièces rares (et chères) dont ils avaient entendu parler sans pouvoir les prendre en main. Les amateurs moins fortunés rêveront de marques plus modestes, mais non moins créatives, qu'on parle ici des séries limitées de Turbine chez Perrelet ou des chronographes "militaires" d'Hanhart, voire des nouvelles "TYpe 20" d'Auricoste. C'est autour de Belles Montres que se retrouvent les "posteurs" des forums horlogers, qu'ils soient inconditionnels du style mécanique rugueux de BRM ou dévots sectaires du style Panerai. Ils n'auront manqué ni la Harley-Davidson de Bell & Ross, ni la "naissance d'une montre" chez Greubel Forsey. Le rendez-vous Belles Montres, c'est enfin celui des médias, avec un hors-série passionnant de La Revue des Montres (très belles images de Guy Lucas de Peslouan) ou "Goûts de Luxe" sur BFM (radio et télévision : Business Montres du 24 novembre)... 
 
 
 
 
ET SEPT MAUVAISES SURPRISES...
Belles Montres du côté obscur de la Force...
 
✄✄✄ L'insécurité (1) : alors que les Français découvrent que la délinquance n'est pas une maladie réservée aux "petits Blancs" des espaces urbains au-delà du périphérique, il aurait été anormal que Belles Montres échappe à cette recrudescence de "petite délinquance". En dépit des précautions policières et du passage régulier des services de sécurité, cette édition aura été marquée par la multiplication des vols de téléphones portables et d'ordinateurs ou de tablettes, sur les stands des exposants comme chez les visiteurs. Dans un pays où des pickpockets tentent de voler la Patek Philippe du président de la République (Business Montres du 16 avril dernier), il est fatal que Belles Montres soit une cible de choix pour les margoulins...
 
✄✄✄ L'insécurité (2) : les salons horlogers sont propices aux braquages des maisons de montres. Récemment, les voleurs ont profité de la fin du salon QP, à Londres, pour dérober 250 000 euros de montres à Seiko. Quelques heures auparavant, lors du démontage du salon Les Montres (Paris), Hermès s'est fait dépouiller de 200 000 euros de montres. Pour Belles Montres, les policiers parisiens étaient sur les dents : certains opéraient même en civil, déguisés en "monteurs" de stands, pendant la mise en place des stands. Ce qui n'a pas empêché le vol de 700 000 euros de montres de haute horlogerie (sept montres !) sur le stand d'Ateliers de Monaco, à l'heure du repas, jeudi midi...
 
✄✄✄ L'éclairage : dans les allées centrales, certains stands sont trop illuminés et, sous peine de risquer l'éblouissement, il devient difficile d'y admirer des montres sans lunettes de soleil. D'autres (notamment ceux des "Petits Suisses" et des créateurs indépendants) souffrent d'une pénombre qui n'est pas compensé – mais au contraire souligné – par l'éclairage violent des vitrines. Quand cette pénombre est approfondie par des moquettes et des cloisons sombres, certaines présentations prennent des allures de messes noires...
 
✄✄✄ La cantine : le luxe horloger ne rend pas obligatoire l'extorsion de fonds aux heures de repas ou au moindre petit café. Outre qu'il n'est pas interdit d'avoir un peu d'imagination créative dans la composition des sandwiches [il y a une vie en dehors du jambon-beurre !], les tarifs prohibitifs, la queue pour le moindre verre et le manque de place ont un peu gâché la fête, alors que la "cantine" était idéalement et stratégiquement placée à l'entrée du salon...
 
✄✄✄ Le surbooking des pique-assiettes : avec 3 800 personnes sur place lors de la soirée d'inauguration, Belles Montres était aux limites des normes de sécurité en matière de fréquentation. Le culte des mondanités est un exercice salutaire, mais il trouve ses limites dans l'impossibilité de circuler et donc de procéder aux mondanités élémentaires. C'était particulièrement vrai autour des excellents buffets libanais préparés par Noura, attraction préférée des pique-assiettes qui avaient visiblement une très faible motivation pour les vitrines horlogères. Cette soirée VIP gagnerait sans doute à retrouver un peu d'exclusivité, de même qu'il serait nécessaire de prévoir une avant-première presse dans l'après-midi du jeudi, juste avant la soirée mondaine...
 
✄✄✄ Les marques absentes : comme toujours les absents ont toujours tort, surtout dans les fêtes de famille qui réussissent à fédérer la communauté des amis de la montre. De nombreux visiteurs ont cherché en vain où se trouvaient les espaces de marques comme Jaeger-LeCoultre, Audemars Piguet, IWC ou TAG Heuer – pour ne rien dire de Rolex, de tout le Swatch Group ou de Patek Philippe – qui auraient toutes pourtant là l'occasion de toucher un public de connaisseurs et d'amateurs qui ne fréquentent pas forcément les boutiques du réseau. Une absence d'autant moins justifiée que tout le monde s'accorde à penser que le contact direct avec le client final est la clé stratégique du succès dans les années à venir...
 
✄✄✄ La punition du GPHG : cette année, pas d'exposition des montres finalistes du GPHG, ce que tous les aficionados ont regretté. Aucune explication claire à cette abstention de la part de la direction du Grand Prix, qui se prive ainsi d'un public qui doit représenter la moitié de l'audience "physique" de ses différentes expositions à travers le monde. Et aucune explication non plus de la part de la direction du salon. Là encore, il faut toujours respecter les fêtes de famille – d'autant que les trophées du GPHG ne manquaient pas dans les vitrines des différentes marques primées à Genève : quel meilleur vecteur que Belles Montres pour une "opération coup de poing" de popularisation d'un Grand Prix très franco-suisse ? 
 
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