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CHAISES MUSICALES : Jérôme Lambert quitte Jaeger-LeCoultre pour présider Montblanc

Le groupe Richemont offre à Jérôme Lambert une présidence à la mesure de ses ambitions : la maison Montblanc, deuxième cash machine du groupe, qui emploie 3 500 personnes (460 boutiques) et qui vise à s'établir comme marque globale dans l'univers du luxe. La présidence de Jaeger-LeCoultre est confiée à son actuel directeur industriel, Daniel Riedo. Que faut-il en penser ?   ▶▶▶ DIAGONALE


Le groupe Richemont offre à Jérôme Lambert une présidence à la mesure de ses ambitions : la maison Montblanc, deuxième cash machine du groupe, qui emploie 3 500 personnes (460 boutiques) et qui vise à s'établir comme marque globale dans l'univers du luxe. La présidence de Jaeger-LeCoultre est confiée à son actuel directeur industriel, Daniel Riedo. Que faut-il en penser ?

 
 
 DIAGONALE
Le Sentier-Hambourg pour se rapprocher du paradis... 
 
◉◉ Les rumeurs allemandes de ces derniers jours étaient donc fondées : confirmant le scoop publié ce matin par Stéphane Ciejka dans La Revue des Montres, le groupe Richemont a choisi Jérôme Lambert (l'actuel CEO de la manufacture Jaeger-LeCoultre, au Sentier) pour présider Montblanc, à Hambourg. Après onze ans d'un parcours pratiquement sans fautes à la direction de Jaeger-LeCoultre (où il aura en tout passé dix-sept ans), Jérôme Lambert passe aux commandes de la seconde cash machine du groupe Richemont (après Cartier) : 3 500 employés, un réseau de 460 boutiques dans le monde et un outil industriel multi-spécialisé (écriture, horlogerie, accessoires). Il remplace dans ce fauteuil présidentiel (qu'il occupera dès le mois de juillet) le sympathique Lutz Bethge, qui devient président du conseil d'administration de la marque. Chez Jaeger-LeCoultre, Daniel Riedo, l'actuel directeur industriel de la manufacture, remplacera Jérôme Lambert (voir le communiqué officiel du groupe Richemont daté de ce jour).
 
◉◉ Le bilan de Jérôme Lambert chez Jaeger-LeCoultre est indéniablement spectaculaire : en une grosse décennie, la marque s'est imposée comme une des grandes manufactures horlogères de référence et comme une grande marque de luxe, capable de produire la totalité de ses mouvementd aussi bien que d'approvisionner le réseau de marques du groupe et de ses alliés. Plus de 1 200 personnes travaillent aujourd'hui chez Jaeger-LeCoultre, qui intègre dans ses ateliers la quasi-totalité des métiers nécessaires à son exercice, qu'on parle de très hautes complications ou des montres de production courante. Il était donc assez logique que Johann Rupert ait pensé à Jérôme Lambert pour reprendre en main Montblanc, sans doute avec des arrière-pensées qui vont bien au-delà de cette présidence de Montblanc, marque de luxe désormais globale, qui est devenue un des pivots stratégiques du groupe Richemont. La maison hambourgeoise ne pouvant plus guère progresser sur son terrain d'élection (les instruments d'écriture), il fallait pouvoir la doper sur son second terrain de prédilection : l'horlogerie. Si Montblanc a mis en place tous les ingrédients nécessaires au succès (vrai manufacture en Suisse, excellente politique produits, ancrage dans le très haut gamme avec le rachat de l'outil Minerva, appui international sur le réseau commercial Richemont, démonstration au SIHH, etc.), c'est sans vraiment parvenir à prouver sa légitimité. Avec Jérôme Lambert aux commandes, l'horlogerie Montblanc devrait rapidement monter en puissance, tant en volume qu'en valeur – ce qui ne va pas simplifier la vie des concurrents...
 
◉◉ Cette nomination prend également tout son sens dans le cadre de la partie de go qui électrise les stratégies personnelles des grands barons du groupe Richemont.  Même dans un groupe qui sait recycler à l'infini ses élites, tout le monde que la génération des sexas et des septas qui ont fait la grandeur du groupe [la génération d'Alain Dominique Perrin et ses ex-lieutenants] finira par passer la main dans les années qui viennent, en libérant de nouveaux espaces à la direction même de premier groupe de luxe de l'horlogerie mondiale. Perspectives alléchantes, qui aimantent les ambitions. On se souviendra ici que Montblanc a déjà servi de tremplin à Norbert Platt (ex-président de Montblanc) pour accéder à la présidence de Richemont. On n'oubliera pas que la « filière allemande » est devenue une des voies royales au sein du groupe, le passage par la case Hambourg n'ayant plus rien de pénalisant, au contraire. D'une cash machine (purement horlogère, mais spectaculaire) à l'autre (plus globale et plus consistante), Jérôme Lambert a pris une diagonale spectaculaire. Ses concurrents ont forcément pris quelques longueurs de retard. Certains vont regretter de n'avoir pas donné suite aux alléchantes propositions que les concurrents de Richemont ont pu leur faire au cours de ces derniers mois...
 
 
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