RÉTROPÉDALAGE #11 (accès libre)
« Il n’y a pas plus déprimant qu’une dépression que personne ne veut voir s'installer »
L’industrie des montres déteste certains mots : le mot « crise » fait l’objet d’une aversion particulière. Elle déteste aussi qu’on lui mette sous le nez les indices de décroissance que les marchés mettent en évidence. Un rétropédalage qui nous rappelle qu’il faut savoir écouter les lanceurs d’alerte…
S’il est un peu facile de considérer que Business Montres n’est, après tout, qu’un canal d’expression pour les Cassandre d’aujourd’hui, il est en revanche plus difficile de nier que les alertes de Business Montres concernant les crise successives qui ont frappé l’horlogerie au cours de ces dernières décennies étaient parfaitement justifiées : on pense à nos avertissements précurseurs sur la crise de 2008-2009 [nous avions lancé l’alerte quelques semaines avec le krach de la banque Lehman Bortohers], sur la crise larvée mais destructrice du milieu des années 2010 ou sur la crise dans l’horlogerie post-pandémique vient de commencer à s’enfoncer, alors qu'on pouvait en déchiffrer les signes avant-coureurs depuis plusieurs trimestres....
Aux esprits chagrins, rappelons que, depuis le début de l’année, des patrons de grandes marques comme Rolex ou Patek Philippe ont, eux aussi, anticipé un ralentissement non négligeable de l’actualité : personne ne les a vraiment écoutés, chacun préférant le « doudou » rassurant des statistiques mensuelles qui ont, comme toujours, trop tardé à annoncer la récession en cours. L’autre jour, un crétin du management d’un groupe nous expliquait que, quand on annonce une crise, elle finit par arriver et qu’il suffit donc à Business Montresd’attendre et de répéter ses prévisions pour finir par avoir raison ! Raisonnement stupide, assez digne du ravi de la crèche qui pensait ainsi faire de l’esprit : le problème est que nous n'avons pas parlé de crise n’importe quand, ni à n’importe quel sujet, mais seulement quand le décalage devenait trop flagrant entre les cocoricos – statistiques ou boursoguidés – de l’officialité horlogère et ce que nous pouvions connaître des réalités du terrain. Alors que se profilent, après les « Trente festives » de ces dernières années, une douloureuse séquence de « Trente régressives », jetons donc un œil dans le rétroviseur et rétropédalons vers nos sirènes d’alarme précédentes : pour le plaisir des yeux, une compilation piochée dans nos pictochroniques de ces dernières années – vous ne direz plus que vous n'aviez rien vu venir…
(dessin publié en décembre 2017)
(dessin publié en mai 2022)
(dessin publié en juin 2022)
(dessin publié en avril 2022)
(dessin publié en mai 2023)
(dessin publié en mars 2016)
(dessin publié en août 2022)
(dessin publié en novembre 2022)
(dessin publié en décembre 2017)
(dessin publié en mai 2022)
(dessin publié en mars 2023)
(dessin publié en juin 2022)
(dessin publié en juillet 2023)
(dessin publié en juin 2022)
(dessin publié en mai 2022)
(dessin publié en novembre 2022)
NOS RÉTROPÉDALAGES PRÉCÉDENTS
Nos séquences précédentes de rétropédalage sont à retrouver, avec les liens qui y mènent, dans l'épisode ci-dessous...
▶▶▶ RÉTROPÉDALAGE ESTIVAL
••• « Il n’y a pas plus sacré que nos sacrées vacances horlogères » (Business Montres du 17 août)
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS