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ENCHÈRES @2013 : « Biddez... Eliminez ! » (ambiance dans les salles)

« Je me sens tout mou, mou, si mou » : une célèbre publicité pour Vittel, avec une campagne qui fête cette année ses trente ans de célébrité (idée créative CLM-BBDO). C'est exactement l'ambiance des salles d'enchères genevoises, ce week-end : « Mou, si mou ». Et on peut vérifier que les acheteurs ont, eux aussi, décidé d'éliminer...  ▶▶▶ SOTHEBY'S + ANTIQUORUMOn s'ennuie dans les salles d'enchères horlogères ! 


« Je me sens tout mou, mou, si mou » : une célèbre publicité pour Vittel, avec une campagne qui fête cette année ses trente ans de célébrité (idée créative CLM-BBDO). C'est exactement l'ambiance des salles d'enchères genevoises, ce week-end : « Mou, si mou ». Et on peut vérifier que les acheteurs ont, eux aussi, décidé d'éliminer...

 
▶▶▶ SOTHEBY'S + ANTIQUORUM
On s'ennuie dans les salles d'enchères horlogères !
 
 
❏❏❏❏ En anglais comme en franglais, on « bidde » pour dire qu'on enchérit (to bid : poser une enchère). Avec le coup de mou qu'on ressent presque physiquement dans les salles, on est tentés d'illustrer cette perception d'un marché qui se « sent mou, si mou » par la ritournelle publicitaire des années 1980, quand Vittel lançait : « Buvez, éliminez ! ». Là, ce serait plutôt « Biddez, éliminez » tellement les acheteurs sont devenus experts en tri sélectif dans les lots proposés. C'était vrai dans l'offre Sotheby's de samedi, dont un quart des lots proposés ont été spectaculairement refusés par le marché. C'était encore vrai ce matin chez Antiquorum, même si les prix de réserve plus réalistes ont permis de conclure davantage d'affaires : un lot sans prix de réserve est même parti à 138 CHF (110 CHF sous le marteau) ! Il n'y a pas de petite enchère... Pour le reste, les prix étaient normaux chez Antiquorum, sans emballement majeur, avec une prime pour les montres neuves [le phénomène de « monnaie parallèle » s'est vérifié : Business Montres du 11 mai] et une défiance marquée pour les Rolex vintage ordinaires. 
 
❏❏❏❏ Manifestement, les acheteurs n'ont plus faim, ni dans la salle, ni en ligne ou au téléphone. Il en faut beaucoup pour les motiver, mais, quand ils se manifestent, c'est pour la bonne cause : si la pièce le justifie, les enchères montent très vite. Sinon, on s'ennuie dans les salles, qui semblent devenues des salles d'attente plutôt que des salles de marché. On rase le bas des estimations basses quand on les atteint. Sinon, on s'abstient, sans la moindre réaction face à des lots qui auraient trouvé preneur voici deux ans, quand tout se vendait ou pouvait se vendre tellement l'optimisme était de rigueur. Le coup de frein était spectaculaire sur les Rolex vintage – ce qui confirmait le constat fait chez Sotheby's samedi : Rolex n'est probablement la roue de secours espérée par le marché ! On peut estimer que près de la moitié des Rolex non-neuves de la matinée n'ont pas été vendues chez Antiquorum... Oubliée, l'hystérie téléphonique de ces dernières années, quand les Asiatiques mettaient le feu aux enchères...
 
❏❏❏❏ Même les habituelles petites transactions entre amis des marchands présents à Genève sont en panne. On n'échange rien, ou si peu, dans les couloirs et dans les bars. Même les Daytona restent dans les poches des marchands. Le seul à faire des affaires ce week-end était probablement Alfredo Paramico, le gérant du fonds d'investissement Precious Time (investi en montres de collection), qui a liquidé une partie de son inventaire pour dégager de nouvelles liquidités, et donc de nouvelles capacités d'investissement : il a revendu à peu près 10 % de ses montres [à leur dernières estimation, donc en dégageant un profit] à quelques marchands européens. La suite des adjudications en salle, cet après-midi, chez Antiquorum...
 
❏❏❏❏ Quelques enchères remarquables de la matinée: les montres émaillées de Vacheron Constantin ont décidément la cote, comme le prouvent les 110 000 CHF du lot n° 26 (émail cloisonné d'après les oiseaux d'Audubon : image ci-dessous) ; la Piaget omanaise du lot n° 43 (Business Montres du 10 mai) a trouvé un poignet à 74 000 CHF ; la Vacheron Chossat émaillée du lot n° 51 a été adjugée à 31 000 CHF (quatre fois l'estimation basse : image sous le titre, ci-dessus) ; beau carton de l'Atmos Jaeger-LeCoultre du millénaire (lot n° 177, vendu 60 000 CHF, soit trois fois l'estimation basse) ; petite déception pour la Patek Philippe émaillée du lot n° 137 (délicieuse colombe, envolée à tout juste 5 600 CHF), alors que d'autres Patek Philippe restaient sur le carreau ; ce qui n'était pas le cas de la Patek Philippe de poche du lot n° 137, quasiment neuve de stock et parti à 11 000 F (quatre fois l'estimation basse)...
 
❏❏❏❏ On vérifiera demain, chez Aurel Bacs (Christie's) la « théorie du panier de fraises » : quand on achète une barquette de fraises chez un bon commerçant, on lui pardonne un ou deux fruits gâtés en payant le lot à son prix normal [donc, en acceptant de payer les fruits écrasés au prix des fruits sains]. En revanche, si trop de fraises semblent en mauvais état, et qu'on n'a plus vraiment confiance dans le commerçant, on refuse de payer la barquette au prix demandé, et même les fruits sains se trouvent dévalorisés et rabaissés au prix des fruits gâtés. On retrouvait dans les catalogues de Sotheby's et d'Antiquorum trop de marchandise initialement refusée par Christie's, qui aspire désormais le meilleur des stocks marchands et des collections privées. L'effet « panier de fraises » s'est vérifié samedi et dimanche. Nouvelle expérience in vivo lundi chez Christie's...
 
 
 
 
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