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ENCHÈRES @2013 : Un génial inventeur horloger originaire du Mexique

Quelques doses de culture horlogère tirés des catalogues d'enchères de ces prochains jours, comme une « montre d'explorateur » du XIXe siècle et une « montre de géographe-astronome », toujours du XIXe siècle. Nos aînés dans l'horlogerie ne manquaient pas de génie, ni de belles idées et ils allaient au bout de leur rêves...   ▶▶▶ SOTHEBY'SL'héritage du Mexicain (pas celui des Tontons flingueurs)...  ◉◉◉◉ On ne …


Quelques doses de culture horlogère tirés des catalogues d'enchères de ces prochains jours, comme une « montre d'explorateur » du XIXe siècle et une « montre de géographe-astronome », toujours du XIXe siècle. Nos aînés dans l'horlogerie ne manquaient pas de génie, ni de belles idées et ils allaient au bout de leur rêves...

 
 
 SOTHEBY'S
L'héritage du Mexicain (pas celui des Tontons flingueurs)...
 
 
◉◉ On ne peut pas dire que Juan Nepomuceno Adorno (1807-1880) ait marqué l'histoire de l'horlogerie. D'abord, il a eu la mauvaise idée de naître Mexicain – et non Suisse, ce qui est rédhibitoire pour les historiens qui écrivent les manuels horlogers. Ensuite, on ne sait quasiment rien de ses montres, alors que ses talents d'inventeur, d'ingénieur, d'astronome, de cartographe, de musician et même de philosophe sont nettement mieux connus. On doit à cet utopiste [fondateur de la doctrine « providentialiste »] quelques « machines » géniales et pionnières, comme un « kaléidoscope » capable d'empêcher la contrefaçon de documents officiels ou une « machine musicale » (le Mélographe, une sorte de pianola) qui pouvait à la fois jouer et transcrire les notes jouées. Il en a exposé quelques-unes à l'Exposition universelle de Paris, en 1855. Côté horlogerie, rien, sinon cette montre n° 1 dont Sotheby's a fait le lot n° 67 de sa vente new-yorkaise du 10 juin prochain : c'est dire l'intérêt de cette pièce, aussi extraordinaire dans son concept que dans sa réalisation (estimation : 70 000-100 000 dollars)...
 
 
◉◉ La montre se présente elle-même comme « géographique et astronomique ». C'est une pièce unique (n° 1, sans suite, datée de 1875), dans un format montre de poche en or (53 mm), avec une décoration émaillée très soignée du double cadran astronomique et un mouvement à complication (deux trains de rouages, répétition minutes, seconde indépendante, calendrier et phases de lune). Le cadran principal est une vue de la Terre de l'hémisphère sud (avec le pôle Sud au centre), avec un double anneau bleu des heures (24 heures et 12 heures), dont les 24 h sont marquées en étoiles d'acier. Un guichet à 12 h indique le mois, le jour et la date. Les heures de nuit sont indiquées par une ombre sur le cadran. Au dos, le cadran figure l'hémisphère nord vu du pôle Nord, avec un ciel marqué des principales étoiles repérables, avec une Lune en acier poli et bleui. La couronne est une sphère entourée d'un ruban d'or. Cette montre n'est pas inconnue : elle est passée chez Antiquorum en 1980 (Genève : lot 151 de la vente du 12 octobre), après un passage chez Sotheby's, la même année (New York : lot n° 721 de la vente du 10 juin). C'est une rareté absolue : pas sûr qu'on en ait compris tout l'intérêt à l'époque...
 
 
 
 
 
 BONHAMS
Une astucieuse  « montre d'explorateur »...
 
 
◉◉ Signée Searle & Co (Londres), cette montre de 1890 en argent est datée de 1890. Le problème était alors de garantir l'étanchéité de montres qui se remontaient sans clé, mais dont le mécanisme de remontage par la couronne restait à la fois fragile et générateur d'intrusion de poussière, d'eau et d'humidité dans la montre. La demande était d'autant plus forte que les Européens partaient alors à la conquête de la planète, sous toutes les latitudes et dans tous les climats. D'où la floraison d'une série de montres qui qualifierait aujourd'hui de « taillées pour l'aventure », sinon de « professionnelles » pour les amateurs de sensations fortes. Estimée 3 000-4 500 dollars, cette Searle & Co est le lot n° 161 de la vente Bonhams du 11 juin, à Londres. Si le boîtier en argent (55 mm) et la mécanique suisse sont courants, le système de remontage l'est moins. On connaît quelques autres propositions de ce type de montres, utilisées à la fin du XIXe siècle par les explorateurs de la Royal Geographical Society –d'où leur désignation comme « montre d'explorateur ». La couronne surdimensionnée est protégée par un logement spécial, où se trouvait le joint isolant (généralement en cuir ou en liège), avec un capuchon impossible à perdre puisqu'il est relié par une chaîne au boîtier. On avait ainsi externalisé (satellisé) cette lancinante question de l'étanchéité : à défaut d'être élégante, la solution était au moins efficace...
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES ENCHÈRES
POUR LES MONTRES ET LES MARQUES...
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