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JEUDI : Comment se fait-il que le Swatch Group ait en stock l'équivalent de deux ans et demi de ses ventes de montres et de mouvements ?

Certains chiffres – en petits caractères dans le rapport d'activités 2012 – font froid dans le dos : en fait, c'est deux ans et huit mois de stocks (produits finis et semi-finis) qui sont dans les tuyaux. Sur un marché en décroissance, ce n'est pas sain et ce n'est pas bon signe. Même les analystes s'en inquiétent... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ...❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... Notamment...


Certains chiffres – en petits caractères dans le rapport d'activités 2012 – font froid dans le dos : en fait, c'est deux ans et huit mois de stocks (produits finis et semi-finis) qui sont dans les tuyaux. Sur un marché en décroissance, ce n'est pas sain et ce n'est pas bon signe. Même les analystes s'en inquiétent...

▶ EN RÉSUMÉ...
❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... Notamment...
❏  Le coup de bluff des 60 % de taxes douanières supprimés en dix ans...
  La céramique rouge comme révolution de l'habillage dans les nouveaux matériaux...
  La future boutique TAG Heuer des Champs-Elysées...
❏  Les coups de canif de la Comco dans l'esprit de la loi anti-cartels...
  La concurrence qu'on veut abattre à travers les dispositions anti-Sellita de l'accord amiable proposé par la Comco...
❏  La crise commerciale que tout le monde nie, mais à laquelle tout le monde pense...
 La collection des 20 clips les plus sexy de toute l'histoire de la montre et de la communication horlogère...
  Le retour du crétin qui veut refaire avec la Swatch le coup de la « Rolex à 50 ans »...
  Les stocks de montres et de mouvements du Swatch Group qui inquiètent les analystes...
  La montre de Batman, qui commande ses stylos et ses boutons de manchette chez Montegrappa (ci-dessus)...
  La superforme des enchères horlogères à Hong Kong, où tout se vend comme quand une bulle se gonfle...
❏  Et tout le reste : les chaises musicales, la batterie Made in France de Breitling, l'horloge la plus précise du monde, la grande classe pour Christophe Claret, etc...
 
 
 
 ÉDITO
Recherche bonnes nouvelles, désespérément...
◉◉ C'est bien connu : les journalistes préfèrent parler des trains en retard plutôt que des trains qui arrivent à l'heure. Admettons : il n'est ni nouveau, ni intéressant [les deux mots-clés de l'information] de relever ce qui se passe normalement. Même si on préfèrerait souvent annoncer des bonnes nouvelles plutôt que d'empiler les sujets d'inquiétude. Ces jours-ci, c'est pourtant la déprime, non seulement à cause de la météo, mais aussi de tous les clignotants qui s'allument dans le paysage horloger.
 N'est-il pas inquiétant de voir les statistiques horlogères s'éroder mois après mois, sans effet pré-Baselworld et sans rémission côté chinois, où la campagne contre les « montres de corruption » bat son plein ? Manifestement, la crise est là : comme en 2008-2009, personne ne veut l'avouer [pourquoi ?], tout le monde serre les fesses et même les marques qui avaient su remarquablement tirer leur épingle du jeu pendant la reprise trouvent que ça patine. Les économies développées sont entrées en récession, mais ça ne va pas mieux ailleurs : l'OCDE révise à la baisse les prévisions de croissance de la Chine (voir le décodage d'Atlantico) et la « reprise » américaine semble plus virtuelle que réelle. Dans le même temps, les ouvertures de boutiques monomarques se multiplient (ci-dessus : la nouvelle future boutique TAG Heuer des Champs-Elysées, à côté de qui vous voyez – avec celle qui doit ouvrir ce mois-ci à côté de Bucherer, à l'Opéra, ce sera la troisième boutique parisienne de TAG Heuer)...
◉ Est-il normal que le Swatch Group ait plus de deux ans et demi de stocks de montres et de mouvements dans ses magasins et dans ses ateliers ? N'importe quel chef d'entreprise s'en inquièterait, mais l'assemblée générale des actionnaires a validé ce compte de résultat consolidé en reconduisant avec allégresse l'actuel conseil d'administration et en lui accordant de fastueuses rémunérations, dignes  de sociétés qui réalisent des chiffres d'affaires annuels dix fois supérieurs. On comprend la frilosité des analystes sur l'action du groupe...
◉ Est-il intelligent de faire croire qu'une baisse de 60 % de droits de douane – en dix ans ! – sur les montres suisses importées en Chine aura un effet positif sur les ventes et sauvera l'horlogerie ? Pas une marque ne baissera ses prix (l'impact serait au mieux de 3 % de baisse du prix public la première année), mais toutes en profiteront pour reconstituer leurs marges. C'est donc, au mieux, un non-événement (Business Montres du 28 mai), au pire une manoeuvre du gouvernement chinois pour redorer son blason côté OMC tout en préparant une reprise en main de la distribution locale des montres de luxe par des opérateurs chinois. Cette concession douanière semble très anodine à côté des nombreux responsables politiques chinois qui veulent une augmentation des taxes à la consommation sur le luxe [le mouvement est déjà lancé pour les voitures]...
◉ Est-il vraiment malin de se laisser aveugler par le rideau de fumée déployé autour des spiraux traditionnels [ceux que Nivarox va pouvoir livrer au compte-gouttes] et des arrangements préparés par la Comco avec la Swatch Group quand il faudrait investir et se battre pour mettre en place une production de spiraux au silicium, aujourd'hui oligopolisés par le Swatch Group, qui en produit exclusivement pour ses marques, mais aussi par Rolex (qui a du mal à monter en puissance pour en équiper tous les mouvements) et Patek Philippe (qui avance très lentement sur cette voie) ?
Est-il sensé de persister à ne pas voir que le vrai problème – sinon le scandale – de l'accord amiable proposé par la Comco pour régler la question des non-livraisons de mouvements n'est plus dans cette pénurie organisée ? Business Montres (17 mai) a publié – en exclusivité et onze jours avant les médias suisses ne s'en soucient – le texte intégral de cet accord amiable, avec les commentaires nécessaires. Ce projet contrevient à l'esprit même des législations suisses anti-cartels : il n'est ni clair, ni net, ni précis, de même qu'il n'est pas loyal. Il prévoit trop d'exceptions et de clauses dérogatoires pour être franc du collier. Il entérine des situations de discrimination qui sont inacceptables et qui appellent forcément une validation du tribunal fédéral – ce qui laisse les marques dans l'expectative, mais qui permet au Swatch Group de gagner du temps [c'est de bonne guerre], mais avec l'aval – sinon la complicité – de la Comco [ce qui n'est pas du tout l'esprit de la loi]...
◉ Est-il judicieux, dans ce contexte tendu et compte tenu du rapport de forces imposé qui s'est imposé au fil des années, de confier à ETA un droit de vie et de mort sur  ses concurrents, comme l'admet implicitement le projet d'accord amiable envisagé par la Comco ? La « loi anti-Sellita » est une pilule empoisonnée cachée dans les dispositions contournées de cet accord amiable, qui imposé aux marques par une Commission suisse de la concurrence plus pressée de boucler le dossier que de veiller au respect réel de la concurrence. Il serait temps de comprendre que, derrière Sellita, Soprod, Lajoux-Perret ou Dubois Dépraz, il y a des centaines de marques [200 pour Sellita] dont on peut à tout moment enrayer la croissance, sur simple caprice conjoncturel de l'actuel fournisseur...
◉◉ Il y aurait beaucoup d'autres sujets de mécontement ou d'inquiétude à évoquer, mais ceux-là suffisent pour créer un mauvais climat et une atmosphère de défiance collective, entre les marques, entre les marques et leurs fournisseurs, entre les fournisseurs comme entre les marques et les consommateurs. Ça ne sent pas bon, tout ça...
G.P
 
 
 
 SWATCH GROUP
Deux ans et demi de stocks d'avance à éponger... 
◉◉ Ne revenons pas sur l'ambiance unanimiste (parfaitement bien orchestrée : Business Montres du 29 mai) qui a fait de la récente assemblée générale du Swatch Group un grand moment de communion consensuelle autour des valeurs suisses, et prenons maintenant le temps de regarder plus attentivement ces comptes que les actionnaires ne voulaient pas voir. Si le niveau des stocks affiché sur écran géant sautait au visage, Thierry Kenel, le directeur financier du groupe nous rassurait immédiatement : « C'est normal, tout va bien. Il faut beaucoup d'inventaire pour beaucoup vendre, surtout quand on a beaucoup de boutiques ». Raisonnement imparable : effectivement, si on n'a rien en magasin, on ne vend rien. Raisonnement qui a cependant ses limites : ce n'est pas parce qu'on a davantage de stock en magasin qu'on vend davantage de montres ! Du coup, on regarde plus attentivement le compte de résultat consolidé du rapport de gestion 2012 : c'est en page 152 (ci-dessous), dans ces petits caractères auquel on ne comprend généralement pas grand-chose. Là, quelques chiffres s'imposent : en déduisant des « marchandises et matières achetées » les « variations de stocks », on obtient 1 634 millions de francs suisses (CHF) de ventes annuelles. Rapportées aux stocks (page 186 : ci-dessous), estimés à 4 407 millions de CHF (dont 3 321 millions de produits finis et semi-finis), on doit donc comprendre que le Swatch Group a environ 2,7 ans de stocks d'avance, avec le tempo de ses ventes en 2012. Tempo dont on sait qu'il se ralentira en 2013. Les stocks de montres et de mouvements (4 300 millions de CHF) représentent 54 % du chiffre d'affaires annuel en montres et en mouvements (7 854 millions). Normal, pas normal, ce niveau de surstockage ? Les chefs d'entreprise apprécieront...
 
 
◉◉ Ne revenons pas non plus sur la rémunération  des dirigeants du Swatch Group, qui passionnent beaucoup plus les journalistes que les « perles » du rapport de gestion. Que Nicolas Hayek ait gagné en moyenne 521 000 CHF par mois (toutes rémunérations comprises, dont 127 000 CHF de salaire mensuel) ne regarde que ses actionnaires et son conseil d'administration : les performances financières du groupe ont été exceptionnelles, avec un résultat opérationnel de 1 984 millions, lui aussi exceptionnel (ci-dessus). Les actionnaires ont tranché. On ne voit pas au nom de quelle morale on reprocherait à un chef d'entreprise aussi efficace de bien gagner sa vie...
 
 
 
 
 JACQUES SÉGUÉLA
Le crétin de « la Rolex à 50 ans » remet le couvert avec Swatch...
◉◉ Lu dans Libération à propos de l'ex-publicitaire Jacques Séguéla, autrefois inventeur de la « force tranquille », slogan pour la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981 : « Défendant sur France 2 le bon goût horloger de son champion [Nicolas Sarkozy], il avait cette phrase malheureuse : "Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie" ». Jacques Séguéla s'explique sur cette gaffe de 2009 : « Je ne parlais pas des Français, mais du président de la République... Je voulais dire qu’on ne peut pas être président sans s’être acheté une Rolex. Quoiqu’avec le gouvernement actuel, mieux vaut avoir une Swatch »... À la place de Swatch, on se méfierait : les propos imbéciles du publicitaire avaient provoqué une chute tendancielle des ventes de Rolex dans l'hexagone et une association négative systématique de la marque à tous les rituels d'exécration politique de Nicolas Sarkozy...
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES : spécialiste des marchés asiatiques, Sylvain van Muylders (ex-directeur commercial international de Girard-Perregaux, ex-Raymond Weil) revient à La Chaux-de-Fonds, mais cette fois comme responsable commercial international – notamment pour l'Asie – de la manufacture Greubel-Forsey, dont la cote est au plus haut sur les rivages du Pacifique (400 000 dollars pour une GMT : lot n° 2763 de la vente Christie's du 29 mai)...
 
 
◉◉◉◉ LAURENT FERRIER : le passage par les enchères est souvent fatal aux marques de la nouvelle vague (créateurs indépendants). Pour son épreuve du feu sous le marteau (Christie's, Hong Kong : lot 2756 de la vente du 29 mai), Laurent Ferrier s'en tire plutôt bien, avec un Galet micro-rotor parti à 45 200 dollars pour une estimation médiane de moitié inférieure. Cette adjudication est exactement le prix payé en boutique...
 
◉◉◉◉ BLACKOUT CONCEPT : autre bonne surprise, l'excellente tenue sous le marteau de la référence genevoise Blackout Concept, « atelier de préparation » de Rolex et d'autres icônes. 25 800 dollars pour une Daytona traitée en PVD noir (lot n° 2007 de la vente Christie's Hong Kong du 29 mai) pour une estimation médiane inférieure de moitié : c'est quasiment le double du prix de la montre neuve !
 
 
◉◉◉◉ CHRISTOPHE CLARET : la classe ! La répétition minutes Soprano de Christophe Claret vient d'entrer dans le « Best of the Best » 2013 du Robb Report (catégorie Montres masculines)...
 
◉◉◉◉ BUSINESS MONTRES VISION : la collection de clips promotionnels horlogers la plus sexy de toute l'histoire des montres, ce sont les 20 vidéos réalisées pour Breil entre 1995 et aujourd'hui – à visionner sur Business Montres Vision (en exclusivité à une telle dose de concentration). Et à méditer : cette collection prouve qu'on peut parfaitement rester soi-même en jouant avec les codes de la montre et du luxe, en toute impertinence, avec ce qu'il faut de sexy, de glamour et de provocant...
 
 
◉◉◉◉ HUBLOT : Jean-Claude Biver l'avait promis à Luca di Montezemolo, le jour des noces entre Ferrari et Hublot. À l'époque, ce n'était encore qu'un vague projet sur le bureau de Mathias Buttet : obtenir un tel rouge homogène est tout sauf évident ! La R&D Hublot a tenu parole avec cette céramique rouge qui tire effectivement sur le rouge Ferrari, mais qui n'avait encore jamais été maîtrisée dans l'industrie horlogère. La recette est évidemment secrète, mais elle s'annonce prometteuse, surtout pour des montres à boîtier céramique qui vont pouvoir s'enrichir d'autres couleurs (Red'n'Black Skeleton Tourbillon)...
 
 
◉◉◉◉ iWATCH (APPLE) : Tim Cook, le CEO d'Apple, avait récemment une conversation avec AllThingsD. Pour ne pas dire grand-chose, certes, sinon à demi-mots mystérieux et équivoques, mais aussi pour préciser sa philosophie en matière de montres. Ce n'est pas la montre qui l'intéresse, c'est le poignet : une analyse topologique souvent évoquée par Business Montres, qui a depuis longtemps diagnostiqué une prochaine « bataille du poignet ». Pour Tim Cook, c'est au poignet qu'on pourra intégrer de nouveaux objets nomades, liés au téléphone ou à l'informatique. « Le poignet est intéressant, a-t-il précisé. Même si on doit encore convaincre les gens que cela vaut le coup de porter une montre : la plupart des jeunes gens n'en portent pas ». Une approche qui est relativement rassurante : Tim Cook n'a pas compris la dimension psycho-culturelle de la passion contemporaine des objets du temps. Au poignet, la place est déjà prise : les montres y détiennent une position dominante. Il sera difficile de les déloger grâce à de simples gadgets, sinon par une vraie montre qui en donnerait plus que les montres classiques : « Bouleverser la norme », comme l'ambitionne Tim Cook, c'est la dépasser par un produit disruptif, qui change la vision qu'on avait des objets dont on disposait auparavant [c'était le cas, chez Apple, pour l'informatique personnelle, l'ordinateur nomade, le téléphone ou la tablette]...
 
◉◉◉◉ MR JONES : intéressante interview de Rachael Taylor (Watch Pro), qui fait parler Crispin Jones, alias « Mr Jones », un des créateurs horlogers les plus amusants du moment (ci-contre). Ce Londonien n'a peur de rien, et surtout pas de l'excentricité : ses montres ne ressemblent à rien, ou plutôt à toutes les autres, mais elles osent tout, avec une science très britannique du décalage créatif et du détail qui tue. On filrte en permanence avec l'ironie, le pétillement inspirant et le clin d'oeil générationnel : c'est un hommage permanent à la tradition horlogère, mais avec un regard décentré, dont sa montre Time Traveller est un bon exemple. Pour 200 CHF, c'est une vrai montre à heures universelles, capable d'indiquer l'heure sur 24 heures, mais dont les aiguilles reprennent les monuments les plus emblématiques d'une quinzaine de grandes capitales dans le monde (Paris et la Tour Eiffel, la Sky Tower d'Auckland, New York et la statue de la Liberté, Big Ben pour Londres, le Burj Khalifa de Dubai, etc.). C'est un pigeon rouge qui marque les heures (mouvement électronique)...
 
 
◉◉◉◉ PROLLION : beau succès pour l'entreprise française Prollion (Grenoble), à qui Breitling a confié la mise au point de la batterie rechargeable qui équipe la nouvelle montre-balise Emergency 2. L'objectif était d'assurer l'autonomie, la puissance et la sécurité de cette batterie lithium-ion, adapté aux missions d'alerte d'une montre unique au monde. Principales avancées : une grande autonomie (jusqu’à 50% supérieure aux solutions actuellement disponibles sur le marché), de forts appels de puissance et plusieurs centaines de cycles de charge et de décharge...
 
◉◉◉◉ L'HORLOGE LA PLUS PRÉCISE DU MONDE : faute de pouvoir vérifier scientifiquement l'information, faisons confiance au MIT américain qui nous raconte comment ses physiciens ont mis au point cette horloge jumelle [l'une contrôlant l'autre] qui donne un temps précis au 10 puissance 18 d'unité – ce qui doit correspondre à une seconde pour une durée équivalente à l'âge de l'univers, ou à l'épaisseur d'un atome rapportée à la taille de la Terre. Pour ceux qui peuvent comprendre et que ça intéresse en détail, une publication scientifique fait le point (ci-dessous). On ne la contredira pas faute de moyens intellectuels, mais ça s'annonce passionnant : les horloges atomiques dont nous sommes aujourd'hui si fiers n'atteignent qu'une précision de 10 puissance 16, très rarement puissance 17...
 
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