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JEUDI : L'actualité horlogère sans neige, sans verglas et sans la moindre fumée blanche

Les noms des marques et leurs codes identitaires sont-ils de simples commodités onomastiques, dont n'importe qui peut se prévaloir pour exploiter leur style ? Aux Etats-Unis, le procès intenté contre Costco par Tiffany & Co peut se révéler lourd de conséquences pour les maisons qui tiennent tant à leur image de marque...  ▶ LES QUESTIONS DE CES SMS DU JEUDILes réponses après la nouvelle Corum ci-dessous...❍❍ POIGNET : pourquoi …


Les noms des marques et leurs codes identitaires sont-ils de simples commodités onomastiques, dont n'importe qui peut se prévaloir pour exploiter leur style ? Aux Etats-Unis, le procès intenté contre Costco par Tiffany & Co peut se révéler lourd de conséquences pour les maisons qui tiennent tant à leur image de marque...

 
▶ LES QUESTIONS DE CES SMS DU JEUDI
Les réponses après la nouvelle Corum ci-dessous...
❍❍ POIGNET : pourquoi et au nom de quoi ne faudrait-il pas prendre au sérieux l'esthétique nettement décalée des marques life style qui ne se prennent pas au sérieux ?
❍❍ SWISS MADE : suffit-il d'un atelier qui emboîte dans le Tessin suisse des mouvements asiatiques à l'intérieur de boîtiers asiatiques pour lancer une collection de montres flatteusement Swiss Made ?
❍❍ SINATRA : pourquoi les journalistes perdent-ils la mémoire sur les montres musicales du marché dès qu'on leur donne un dossier de presse et une coupe de champagne ?
❍❍ FERRARI : si ce n'était pas une Big Bang, était-ce vraiment une Hublot, la montre que Luca di Montezemolo portait pour se mettre au volant de sa nouvelle LaFerrari ?
❍❍ IN-10-CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (Rolex pour Rihanna, deux lumières pour Circuit, Chanel sous l'auvent, Breva dans le vent, Corum tout en courbes, Richard Mille en famille, Tiffany & Co qui en devient générique, les squelettes de Molnar Fabry, les passions de Jean-Claude Biver, le bras-de-fer Twitter contre Instagram, etc.)...
 
 
 
▶ HUBLOT FERRARI OU PAS HUBLOT ?
Mais qu'est-ce que c'était que cette montre ?
❏❏❏❏ Venu à Genève présenter sa nouvelle LaFerrari, Luca di Montezemolo, le président de Ferrari, portait une Big Bang Hublot en arrivant et en partant, mais pas pendant son intervention publique : on lui avait passé une autre montre au poignet. Les témoins directs sont formels : ce n'était pas une Big Bang, mais quelque chose de beaucoup plus bizarre, style concept avancé de nouvelle génération. Hublot ou pas Hublot ? On était apparemment dans un esprit plus proche de l'esthétique Cabestan [ancien partenaire de Ferrari pour les montres très haut de gamme] que de l'offre Big Bang Ferrari 2013. Il était évidemment interdit de prendre des photos rapprochées de Luca di Montezemolo avec sa nouvelle montre, qui pourrait devenir la montre officielle de cette LaFerrari très spéciale (1,2 million d'euros pièce, mais déjà sur liste d'attente)...
 
 
 
 
▶ FOSSIL
Le doute subsiste sur cette suissitude...
❏❏❏❏ Les marques qui n'ont aucun souci à propos du Swiss Made s'en moquent un peu, tellement elles sont peu soupçonnables à ce sujet. Celles qui sont un peu plus tangentes le défendent bec et ongles, avec une énergie qui finirait par les rendre suspectes. Celles qui ne pratiquaient ce Swiss Made et qui se prennent aujourd'hui à l'apposer sur leurs cadrans restent problématiques. Que le groupe texan Fossil rende hommage au Swiss Made en créant une collection spécialement dédiée à cette tradition suisse de la belle montre est réjouissant (c'était une révélation Business Montres du 6 février). Si on revient aujourd'hui, c'est que la réalité de ce Swiss Made reste problématique, en dépit des questions posées à la marque. "Ingéniosité américaine et qualité suisse", nous précise Fossil pour cette collection positionnée entre 700 et 1 000 euros. L'ingéniosité ne consiste-t-elle pas, justement, à se parer d'une qualité suisse qu'un atelier d'assemblage dans le Tessin suisse peut justifier, mais à condition d'ignorer d'où proviennent les éléments assemblés dans le Tessin ? On est, une fois de plus, au carrefour de l'esprit et de la lettre d'un Swiss Made qui, de toute façon, n'est formellement contrôlé par aucune autorité, ni horlogère [ce qui est un comble], ni semble-t-il légale. Les composants de ces mouvements de ces chronographes et de ces montres automatiques  – par ailleurs plutôt séduisantes et réussies côté design – sont-ils nés en Suisse, de parents suisses ? Certainement pas. Les boîtiers et les bracelets sont-ils suisses ? Certainement pas. Les mouvements de cette collection sont-ils assemblés en Suisse ? Certainement pas en totalité, l'exception d'un assemblage suisse confirmant la règle d'une livraison en provenance d'Asie à un atelier déjà soupçonné d'être un "cheval de Troie". Les montres ainsi assemblées en Suisse sont-elles vraiment suisses ? Au regard des règlements obsolètes de ce Swiss Made, peut-être, mais on joue ici sur les mots et sur l'interprétation de la loi. Le pire : avec les nouvelles dispositions adoptées par la Confédération, n'importe quel carré de chocolat suisse et n'importe quelle portion de fromage suisse seront plus authentiquement suisses (règle des 80 %) que ces montres Swiss Made, puisqu'il suffira à Fossil d'inclure dans leur prix de revient les frais de R&D pour respecter la règle des 60 % appliquées aux produits industriels non alimentaires. On marche sur la tête et on piétine un Swiss Made qui a toujours été un rempart efficace contre les concurrents internationaux...
 
 
 
 
▶ ULYSSE NARDIN
Stranger in the light...
❏❏❏❏ C'est troublant, cette manie des médias de tout oublier ! Non, Ulysse Nardin n'est pas la première – ni la seule – marque de montres (de poignet) à proposer une boîte à musique intégrée dans le boîtier. Une maison suisse en a fait sa spécialité (Boegli, à Genève, présente à Baselworld) et, voici trois ans, Reuge avait tenté une diversification dans ce domaine avec une collection Mermod Frères particulièrement ingénieuse, dont la nouvelle Stranger d'Ulysse Nardin (ci-dessous) reprend le principe général de plateau musical horizontal (deux brevets complémentaires ont été déposés par Ulysse Nardin). Pourquoi Stranger ? Parce que Stangers in the night, le tube absolu de Franck Sinatra, dont la Stranger reprend inlassablement la ritournelle, toutes les heures si on la laisse faire (à la façon d'une montre à sonnerie), sinon à la demande quand on veut s'offrir une pause musicale de 16 secondes. Série limitée à 99 exemplaires (105 000 CHF), dans un boîtier de 45 mm, sélecteur de fonction à la Richard Mille (quoique plus intelligemment co-axial) et aménagements techniques à la Ulysse Nardin (échappement au silicium)...
 
 
 
 
▶ GAGA MILANO
Il faut de tout pour faire un monde...
❏❏❏❏ L'esthétique GaGa Milano dérange beaucoup d'amateurs,mais faut-il la prendre au sérieux ? Sans doute pas, mais les collections restent cependant pleines de bonne humeur : elles décalent avec beaucoup d'impertinence chromatique le concept traditionnel des montres de poche, avec une couronne à midi et deux poussoirs "cornes de taureau" sur une montre-bracelet. Le chronographe est à quartz, les chiffres tentés par la pop, le bracelet en gomme franchement constrastée et le boîtier en acier traité or rose (le tout 1 200 euros). GaGa : pas Lady, mais au moins aussi excentrique...
 
 
 
 
▶ IN-DIX-CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
 
❏❏❏❏ CIRCUIT : un anneau plaqué sur le mur en guise de cadran et de boîtier, une lumière (discrète) émise par un LED dont le faisceau est orienté vers l'extérieur de l'anneau pour les heures, une autre lumière, toujours par LED, qui court à à la surface de l'anneau pour les secondes, une dernière lumière, orientée vers l'intérieur pour les minutes. Le code horaire est celui de nos montres. Trois pinceaux lumineux en temps réel suffisent donc à cet objet du temps pour être à la fois précis, sobrement élégant et terriblement présent (Circuit). Suggestion : en guise d'index, on peut disposer sur le mur différentes informations : images, post-it de choses à ne pas oublier, graffitis, etc...
 
❏❏❏❏ ROLEX : pour le plaisir des yeux et pour vérifier que Rolex reste [quoiqu'on en dise] la marque préférée des célébrités, les pages du dernier Rolling Stone consacrées à Rihanna (ci-contre).
 
❏❏❏❏ RICHARD MILLE : un nouveau directeur général pour la manufacture franco-suisse, qui s'offre les services de François Tauriac, l'ancien éditeur du magazine français TV Magazine (groupe Figaro), leader européen avec 7 millions de lecteurs. Richard Mille reste président (CEO). François Tauriac est le petit-fils du joaillier Jacques Lenfant, bien connu dans les coulisses de la place Vendôme, et le fils du journaliste et historien Michel Tauriac. On reste en famille, puisque Florence Tauriac, sa femme, a la responsabilité des relations publiques de Richard Mille...
 
❏❏❏❏ TIFFANY & CO : intéressant procès aux Etats-Unis entre le soldeur Costco (qui liquide des stocks de montres et de bijoux de luxe dès que c'est possible) et Tiffany & Co. L'utilisation d'une mention du genre "Style Tiffany & Co" est-elle légale ou constitue-t-elle une promotion de contrefaçons qui ne seraient de vrais pièces Tiffany & Co ? Cette mention "Tiffany setting" est-elle un terme générique ou une tentative d'induire le consommateur en erreur en abusant de son discernement ? En résumé, le nom des marques peut-il devenir générique ? Au-delà des (graves) accusations de contrefaçons formulées par Tiffany & Co, qui a saisi le juge fédéral à New York, la querelle onomastique n'est pas mince. Certes, Costco n'a pas utilisé le logo Tiffany & Co, ni les codes couleur bleu de la marque, ce qui limite les risques de "confusion", mais imaginons que tout le monde se mettre à parler de "style Rolex" ou de "style Patek Philippe" : le risque de dilution des images de marques n'est pas mince ! C'est la rançon de la gloire pour les icônes du marché, mais quelle porte ouverte à tous les abus dans la communication et le marketing ! Pour se faire une idée plus précise de cette querelle : la plainte déposée par Tiffany & Co et la réponse argumentée de Cosco...
 
❏❏❏❏ CHANEL : dans la série des nouveaux stands dont on parlera le plus à Baselworld, ne pas manquer le nouveau palais Chanel, dans le Hall 1.0 (pour savoir exactement où c'est, face à Breitling et Omega : promenade exclusive Business Montres du 12 mars). 1 580 mètres carrés : base en aluminium noir superstructure monolithique blanche, ce sont les couleurs fétiche de Chanel et de ses J12. Trois niveaux de 500 mètres carrés, soit le triple du précédent stand, dont un méga-lounge qui sera un des mieux fréquentés de Baselworld. L'espace est signé Peter Marino, qui célèbre là les dix ans de présence de Chanel à Baselworld. On remarquera la solution architecture de la structure en auvent, qui permet d'éviter l'effet bunker tout en marquant visuellement son territoire [de nombreux autres espaces de marques ont opté pour un tel auvent]...
 
 
❏❏❏❏ BREVA : cette nouvelle marque sera un des événements de Baselworld, avec un concept d'objet du temps qui conjugue tous les modes de notre rapport au temps. Pourquoi Breva ? C'est le nom d'un figue précoce (mûrie aux premiers jours de l'été), c'est le nom d'un célèbre modèle de moto chez Guzzi, mais c'est surtout le nom d'un vent chaud qui souffle sur le lac de Côme et qui est généralement porteur de beau temps. Ce qui est de bonne augure pour une marque qui se lance cette année sur le marché, qui sera la référence #34/Génération 2013 et dont nous reparlerons...
 
❏❏❏❏ MOLNAR FABRY : remerciements à notre copain Ariel Adams pour avoir attiré notre attention sur cet atelier slovaque qui se spécialise dans les montres squelettées et gravées, avec des mouvements suisses (tourbillon Christophe Claret, Unitas 6497 ou ETA 2824) et une exécution artistique tantôt animalière, tantôt purement décorative, en style contemporain (ci-contre) ou plus traditionnel. Molnar Fabry est une marque à part entière, slovaque (ce qui n'est pas fréquent, mais il y en a d'autres dans ce pays de très ancienne tradition horlogère), à découvrir dans une vidéo de présentation.
 
❏❏❏❏ CORUM : une nouvelle image, très réussie (sous le sommaire), de la nouvelle Corum Ti-Bridge automatique, dont on peut apprécier la qualité esthétique (la tension de la courbe est parfaitement maîtrisée), ainsi que le détail des finitions (crantage de la couronne, intégration des vis, logo dans le cabochon, filets évidés, etc.)...
 
❏❏❏❏ JEAN-CLAUDE BIVER : ses montres, ses vaches, ses voitures et sa verve, ainsi que sa marque (Hublot). C'est l'histoire d'une passion d'une Very Informal Person, racontée par Boris Pjanic dans OM Magazine (Italie), une publication horlogère de plus en plus intéressante par la qualité de ses textes et celle de ses images...
 
❏❏❏❏ TWITTER OU INSTAGRAM : le match qui oppose les deux réseaux sociaux n'est pas négligeable, puisqu'il conditionne une large part de la communication [au moins visuelle] des marques horlogères, alors que Facebook décline pour une utilisation professionnelle. L'infographie ci-dessous aidera tout le monde à faire une idée plus précise du rapport de forces (source : Mashable)...
 
 
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