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BUSINESS MONTRES ARCHIVES (accès libre)
La bombe de l’été et le demi-million de Rafael Nadal

Il y a environ huit ans (déjà !), « Business Montres » créait un nouveau rendez-vous horloger hebdomadaire avec le grand public : Atlantic-Tac, chaque vendredi, sur Atlantico, un des sites d’information indépendants les plus référents de la médiasphère française. Retour sur cette première chronique de 2012, dont certains sujets n’ont pas tenu la distance – à découvrir en fredonnant « Que reste-il de nos amours ? »…


Nitroglycérine, la bombe 

de l'été et Patek Philippe qui bat 

tous les records aux enchères 

Les montres animent une boîte de nuit au fond d’une piscine remplie d’eau déminéralisée, elles font pleuvoir la neige et elles étalent leurs millions d’euros.

Un demi-million pour Nadal, c’est bien un demi-million !

La semaine dernière (juin 2012), Atlantic-tac vous révélait que Rafael Nadal jouait avec une montre d’un demi-million d’euros au poignet. Trois jours plus tard, cette montre Richard Mille lui était volée dans son hôtel, pour être retrouvée le lendemain. Se recopiant à qui mieux mieux, toute la presse a évoqué le prix de 300 000 euros pour cette montre. Étrange pudeur des journalistes, qui se repompent bêtement les uns les autres : le prix catalogue (janvier 2012) de cette RM 027 réf. 527 72.91 est bien de 500 500 euros : je vous avais fait cadeau des 500 euros ! Mais ce n’est pas la plus chère des montres de Richard Mille, un Français qui n’en est pas moins un des plus célèbres horlogers « suisses » du monde...

C3H5N309 : un ovni vient de se poser dans le paysage horloger

La nouvelle génération horlogère pratique allègrement le cross-branding, en s’offrant un nouvelle marque, lancée par deux des plus importants créateurs de la nouvelle génération : Maximilian Büsser et Felix Baumgartner (retenez bien leur noms, ils entreront un jour au panthéon de la montre). S’ils s’associent ainsi le temps d’une « collection capsule » (douze pièces, pas une de plus), ce n’est évidemment pas pour jouer petit bras. Rien dans leur nouvelle marque qui ne soit inspiré par le « Think Different » de Steve Jobs. Le nom de la marque est à coucher dehors : C3H5N309 – ce qui est la formule chimique de la nitroglycérine, explosif qui vaut déjà à la montre baptisée Experiment ZR 012 (encore un nom à coucher dehors) le déflagrant surnom de « Nitro » (ci-dessous). Ensuite, le marketing est exactement à l’opposé de tout ce qui s’apprend dans les écoles de commerce : zéro promotion de lancement, zéro communication (sauf sur le site), zéro détaillant pour la distribuer (e-commerce sur le site, moyennant 90 000 euros HT), zéro concession aux bons usages ! Et zéro sacrifice aux canons de la beauté classique en horlogerie : selon un principe satellitaire, on lit l’heure en bas du cadran, sur un segment semi-circulaire, les minutes juste au-dessus. Selon les indicateurs rouges, il est 08:28 ou 18:28 sur le « cadran » (sic) de notre photo. Pour paraître plus intelligent en société à propos de la « Nitro », qui est le bombe de l’été, sachez que toute la mécanique visible est construite comme un « moteur rotatif » de voitures, avec des polygones triangulaires Releaux à course épitrochoïde (non linéaire) : ça fait toujours de l’effet...

Laurent Ferrier : le radicalisme d’une horlogerie ultra-classique

L’horlogerie créative, c’est aussi le retour en force d’un néo-classicisme intégral, qui pousse l’inscription tellement à l’extrême le souci de respecter la tradition qu’on peut le qualifier de rétrofuturisme. Exemple de ce nouveau radicalisme néo-classique avec Laurent Ferrier, jeune marque (née en 2011) qui s’inscrit dans la généalogie des grands mouvements mécaniques de l’âge d’or horloger, avec des finitions artisanales comme plus personne n’ose en faire en Suisse. Même le cadran est émaillé grand feu selon des codes immémoriaux qui remontent au XVIIe siècle. Les collectionneurs japonais s’en pâment de plaisir : ils parlent déjà de « trésor vivant » à propos de M. Laurent Ferrier, jeune retraité qui a voulu s’offrir « sa » marque en quittant la manufacture Patek Philippe où il avait passé trente-sept ans de sa vie. Loin d’être une maison « historique » du fait de son âge, Laurent Ferrier n’en est pas moins une marque (re)créatrice d’histoire...

Patek Philippe signe quelques miracles des enchères horlogères

On savait que les montres de collection Patek Philippe battaient tous les records aux enchères et pouvaient valoir plusieurs millions d’euros. On a compris ces jours-ci que la magie opérait aussi pour les Patek Philippe neuves. Spécialité de la maison : les montres « Heures universelles », qui permettent de lire l’heure dans plusieurs fuseaux horaires. Prix neuf en boutique : environ 55 000 euros. Si on y ajoute un décor émaillé, c’est un peu plus cher. Si ce décor en émail grand feu représente le fameux Jet d’Eau de Genève, jamais représenté en émail en quatre siècles d’horlogerie genevoise : les (riches) amateurs du monde entier se précipitent. S’ils repèrent le « Genève » écrit en bleu – Ø la place de Paris – dans la liste des villes qui servent de référence aux fuseaux horaires et s’ils savent que cette montre est et restera pièce unique, ils poussent les enchères à des sommets vertigineux : un million de francs suisses sous le marteau, seize fois le prix boutique. Ce qui fait cher du jet d’eau, mais c’était pour la bonne cause, à Genève, au cours d’une vente charitable au profit de l’association Childen Action.

De la neige sous globe pour des mécaniques tendance steampunk

L’art horloger relève des beaux-arts de la mécanique, avec une extension du domaine de lutte qui va jusqu’aux objets de décoration comme les « boules à neige » : Camryn Forrest Designs a imaginé des mécaniques sous globe basées sur des éléments de rouage horloger. Une épopée de l’infiniment petit entre steampunk et art naïf : le rêve d’un Facteur Cheval qui aurait trop lu Jules Verne et peut-être même trop vu Blade Runner...

TechnoMarine installe un night-club au fond d’une piscine

Une opération « virale » originale lancée par TechnoMarine, marque horlogère d’origine française, mais naturalisée suisse. L’idée : installer un vrai night-club dans une vraie piscine, remplie d’eau, au milieu des méduses. Avec des vrais consommateurs qui jouent aux fléchettes et qui dégustent à la paille de drôles de boissons derrière leurs casques de scaphandrier. « Unconventional Luxury », nous précise la vidéo : on allait le dire ! Ce n’est pas un montage d’images numériques : la scène a été tournée dans une eau déminéralisée (pour la qualité des images), dans une vraie fosse d’entraînement des forces spéciales américaines. Pas sûr que les méduses ne soient pas génétiquement modifiées, mais le passage de la raie manta n’a pas été retenu au montage...



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