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IN MEMORIAM (accès libre)
L’horlogerie genevoise doit tant à Carlo Lamprecht qu’elle doit honorer sa mémoire

Carlo Lamprecht, l’ancien président du Grand prix d’horlogerie de Genève (GPHG), nous a quittés. Il avait mis toutes les forces dans la bataille pour faire de cet événement une référence internationale. Il faut que le GPHG crée un prix spécial à son nom.


C’est demain après-midi qu’auront lieu les obsèques de Carlo Lamprecht, ancien président du conseil d’État du canton de Genève, qui vient de nous quitter à l’âge de 87 ans. Tessinois d’origine, formé à la rude école de la mécanique automobile (puis du design et de l’ingénierie mécanique), Carlo Lamprecht était un responsable politique qui avait les pieds sur terre, mais c’(était surtout un homme qui avait du cœur – et même du cœur à revendre. Sans lui, le Grand prix d’horlogerie de Genève, ne serait pas ce qu’il est devenu. 

Par chance, il était président du conseil d’État du canton de Genève (2000-2001) quand notre ami, le regretté Gabriel Tortella, qui œuvrait alors à Tribune des Arts (groupe Tribune de Genève) était venu lui présenter le projet d’un « grand prix d’horlogerie » lié à la ville de Genève. Ancien (et futur) conseiller d’État du canton de Genève chargé de l’Économie, Carlo Lamprecht avait immédiatement compris tout l’intérêt pour Genève d’approfondir son identité horlogère grâce à un Grand Prix de référence internationale. Sans Carlo Lamprecht, qui avait jeté tout son poids politique [qui était considérable du fait de son appartenance à un parti centriste « charnière » comme le Parti démocrate-chrétien (PDC), pivot social-conservateur de la vie politique en Suisse], le GPHG n’aurait jamais pu s’installer au meilleur niveau dès ses premières éditions, ni bénéficier de l’appui ultérieur des autorités de la ville et du canton de Genève. C’est grâce à Carlo Lamprecht que les élus genevois ont pris l’habitude d’intervenir lors de la cérémonie de remise de prix et c’est toujours grâce à lui qu’une fondation a pu être mise en place pour pérenniser tout le travail effectué par Gabriel Tortella : Carlo Lamprecht finira ainsi par présider le GPHG de 2009 à 2017 [le Grand Prix sera d’ailleurs reconnu d’« utilité publique » en 2011].  

Il semblerait donc logique que la Fondation du Grand prix d’horlogerie de Genève crée, à la mémoire de Carlo Lamprecht, un prix spécial qui viendrait s’ajouter à la vingtaine de prix déjà décernés par l’Académie et par le jury du GPHG. Ce prix pourrait récompenser un responsable politique agissant en faveur de l’horlogerie suisse ou une initiative politique destinée à reconnaître, à soutenir ou à encourager le développement et le rayonnement de l’horlogerie suisse à travers le monde : ce serait l’hommage de l’horlogerie suisse aux pouvoirs publics qui la soutiennent – quoi de plus normal que de donner à ce prix le nom de Carlo Lamprecht ? C’est d’ailleurs en direction d’un soutien plus ferme des autorités suisses au GPHG que les successeurs de Carlo Lamprecht auront à œuvrer : on sait l’actuel président, Raymond Loretan, très actif sur ce dossier auprès des autorités de Berne…

Toutes nos pensées vont évidemment vers sa femme, vers son fils et vers  toute sa famille, auxquels nous nous associons pour un dernier hommage à ce chevalier blanc méconnu de l’horlogerie genevoise, qu’il était allé défendre un peu partout dans le monde, en Europe, en Asie, en Amérique latine, en Russie et au Proche-Orient. Adieu, Carlo, que les dieux du temps te soient favorables après tout ce que tu as pu faire pour eux !


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