> 


LUNDI : Alors, cette révélation qui peut provoquer une révolution dans l'histoire de l'horlogerie ?

Et si c'était vrai, cette histoire de révolution dans nos connaissances historiques ?  Et si les historiens de l'horlogerie – pas seulement ceux qui se repompent les uns les autres – étaient passés à côté d'un vrai pionnier de la chronométrie mécanique ?  ▶ LES QUESTIONS DE CE 360° DU LUNDILes réponses après l'ovni Ferrari ci-dessous...❏❏❏❏ REVOLUTION : mais qu'est-ce qui pourrait bien être signé Louis Moinet, qui remonterait au XIXe …


Et si c'était vrai, cette histoire de révolution dans nos connaissances historiques ? 

Et si les historiens de l'horlogerie – pas seulement ceux qui se repompent les uns les autres – étaient passés à côté d'un vrai pionnier de la chronométrie mécanique ?

 
▶ LES QUESTIONS DE CE 360° DU LUNDI
Les réponses après l'ovni Ferrari ci-dessous...
❏❏❏❏ REVOLUTION : mais qu'est-ce qui pourrait bien être signé Louis Moinet, qui remonterait au XIXe siècle et qui devrait nous obliger à réécrire les livres d'histoire de l'horlogerie ?
❏❏❏❏ DISPARITION : mais que devient Christophe Berthaud, responsable de Swiss Timing et vice-président du Swatch Group, convoqué dans quelques semaines, avec deux de ses cadres supérieurs, devant un tribunal indien qui les soupçonne de corruption ?
❏❏❏❏ RÉVISION : mais que ne fallait-il absolument pas manquer ces jours-ci dans Business Montres, puisque ces informations n'ont été publiées qu'ici et nulle part ailleurs, en exclusivité, en priorité et/ou en toute liberté ?
❏❏❏❏ RECONVERSION : mais pourquoi lance-t-on autant de montres dédiées à l'univers Star Wars, dont les licences horlogères ne se comptent plus au risque de provoquer un vrai brouillage ?
❏❏❏❏ INTUITION : mais que vient faire cet ovni dans la collection Ferrari et s'agit-il de la montre que portait Luca di Montezemolo quand il est venu présenter sa nouvelle LaFerrari à Genève ?
❏❏❏❏ IN-10-CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (le LEM en or massif de Cartier, le beurre fait par les marques de luxe sur la détaxe touristique, la rançon des touristes chinois en Italie, le bon temps publicitaire des montres Kelton, le rêve secret de Xi Jinping, la visite virtuelle des horloges new-yorkaises, la montre du pape François, etc.)...
 
 
▶ FERRARI
Entre le retour de Cabestan et la rechute Parmigiani...
◉◉◉ Il manquait une dimension essentielle à l'ovni motorisé publié par Business Montres lundi dernier : c'était bien un tourbillon, mais il porte la marque la marque Ferrari, marque dont cette montre – s'agit-il vraiment d'une montre-bracelet ? – reprend d'ailleurs le principe de capot transparent et de moteur longitudinal. Impossible de spéculer sur la marque de la montre, puisque ça ne ressemble à rien de connu, sinon à une Cabestan (engrenages verticaux) qui aurait fauté avec une Parmigiani (affichage latéral). Une certitude : c'est mécanique et sacrément compliqué. On repère bien l'alignement parallèle – l'empilage – de nombreux rouages, qui peuvent cacher une complication inédite à découvrir sous le capot, au centre de la pièce. En regardant bien, on peut même se demander s'il n'y a pas des tubes ou des tuyauteries, qui nous ramèneraient vers Christophe Claret (son X-Trem 1 magnétique) ou vers les capillaires fluido-mécaniques façon HYT. Concepts pas morts, constatait le Sniper du vendredi dans sa dernière intervention ponctuelle ! Là, c'est du lourd : comme disait Michel Audiard, "faut quand même admettre, c'est plutôt une boisson d'homme" (ci-dessous)...
 
 
 
 
▶ OBJETS DÉRIVÉS
La licence Star Wars est une coquine licencieuse...
◉◉◉ Licencieuse et coquine parce qu'elle couche avec tout le monde. On ne compte plus les collections horlogères dédiées à l'univers Star Wars, notamment chez Lego ou chez Timex (Marc Ecko). Dernière date : la collection Seiko, dont on pensait que c'était la bonne et la plus définitive (Business Montres du 13 septembre dernier). En voici une nouvelle fournée, dans des prix moyens, qui nous arrive du Royaume-Uni et qui est produite par le groupe Zeon, spécialiste de la licence (Disney, Superman, tortues Ninja, Spiderman, Star Trek et maintenant Star Wars pour la culture populaire, ou Vivienne Westwood, Braun et bientôt Barbour pour la mode, avee Ingersoll et Ventura pour l'horlogerie). L'accord signé avec LucasFilm concerne cinq personnages (Luke Skywalker : ci-dessous ; R2-D2, Boba Fett, Stormtrooper et Dark Vador). Comptez entre 150 et 200 dollars pour des montres qui ne sont ni pour les adultes (trop kiddies), ni pour les enfants (trop lourdes). Sauf, peut-être, dans une lointaine, très lointaine galaxie...
 
 
 
 
CWG SCAM
Mais où est passé Christophe Bertaud (Swatch Group) ?
◉◉◉ CWG Scam pour scandale dans les Commonwealth Games : des Jeux qui se sont déroulés à Dehli, en Inde, en 2010. Omega en était le chronométreur officiel, en confiant l'exécution technique de ce TSR (Timing, Scores & Results) à Swiss Timing, le bras armé du Swatch Group sur ce marché (Swiss Timing opère pour toutes les marques du groupe). Alors que nos lecteurs avaient été informés des développements du scandale de corruption (supposé) qui entoure l'attribution de ce marché à Omega, Business Montres a révélé, la semaine dernière, comment l'étau judiciaire se resserrait : trois dirigeants de Swiss Timing sont maintenant convoqués, pour la fin mai, devant le tribunal de Dehli qui jugera les onze accusés de ce dossier. S'ils ne se rendaient pas à ce procès [ce qui est probable pour des présumés innocents, mis hors de cause par les déclarations du Swatch Group], ces trois cadres – dont le directeur de Swiss Timing, Christophe Berthaud – pourraient être jugés par contumace et condamnés s'ils étaient estimés coupables. La presse indienne, qui ne parle plus que de ce CWG Scam, devenu emblématique de la corruption qui pourrit l'économie et la politique locales, met en avant de nouveaux témoignages sur la façon dont les dirigeants des CWG ont forcé la main de leurs équipes pour faire attribuer ce marché du TSR à Swiss Timing (Business Montres du 16 mars). Si ces témoignages étaient validés par les juges, on ne pourrait qu'en conclure à l'immense passion personnelle et privée de Suresh Kalmadi, le principal accusé (responsable de l'organisation des CWG : ci-dessous, avec la mascotte des Jeux), pour le chronométrage suisse en général, et pour les prestations de Swiss Timing en particulier. Passion personnelle et privée qui auraient pu l'inciter à négliger les 16 millions de francs suisses surfacturés par Swiss Timing au détriment de la société espagnole apparente moins disante de 50 % dans cet appel d'offres...
◉◉◉ Le plus troublant est aujourd'hui la disparition de Christophe Bertaud, le directeur général de Swiss Timing, qui n'en est d'ailleurs peut-être plus. le patron Officiellement, il semblerait qu'il soit toujours vice-président du Swatch Group [un titre qui impressionnera probablement les juges indiens], mais c'est lui qui se présente ainsi sur les médias sociaux, alors qu'il a officiellement été radié (personne et signature) de l'inscription au registre du commerce de Swiss Timing (notification FOSC 236/2012 du 04.12.2012). Comme tous les dirigeants du Swatch Group, Christophe Berthaud a l'interdiction formelle de mettre en pied en Inde avant que la procédure ne doit terminée et que son innocence ne soit proclamée urbi et orbi...
 
 
 
 
▶ LOUIS MOINET
La révolution horlogère est planifiée pour ce mercredi...
◉◉◉ Plus que deux jours pour avoir un avant-goût de la révélation dont la marque Louis Moinet nous promet qu'elle va révolutionner l'histoire horlogère telle que nous l'écrivons depuis deux siècles. en cherchant bien dans les archives de Business Montres, on découvre une bien intéressante histoire, rapportée le 21 mai dernier : pendant la vente Christie's, Jean-Marie Schaller – le refondateur de la marque Louis Moinet – avait soufflé sous le nez du musée Patek Philippe une pièce assez rare signée Louis Moinet. Un lot n° 236 estimé initialement 5 400 dollars et finalement adjugé 67 500 dollars, pratiquement douze fois l'estimation haute [comme l'avait d'ailleurs prévu Business Montres]. Sous-enchérisseur, le musée Patek Philippe avait craqué à 50 000 francs suisses. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser Jean-Marie Schaller à casser sa tirelire, tout en poussant le musée Patek Philippe – dont on connaît l'extraordinaire collection d'objets chronographiques (sans doute la plus belle du monde) – à se battre ainsi pour ce compteur de tierces totalement inconnu, mais dont le catalogue Christie's nous précisait qu'il était daté de 1820-1830 et qu'il avait une précision de l'ordre du soixantième de seconde. Large de 64,7 mm, cette pièce – un compteur de sport, comme on dira plus tard, et non une montre de poche – disposait d'un système de remontage à fusée-chaîne assez archaïque...
◉◉◉ Compteur de tierces ? En dépit de cette appellation aujourd'hui musicale, la notion de tierce renvoie à la tierce (troisième) subdivision de l'heure. À l'origine, la minute était la plus petite subdivision connue de l'heure [minus comme "petit", base étymologique qui est aussi celle de... ministre !]. Les scientifiques ont ensuite exigé une subdivision encore plus petite, la seconde (deuxième) après la minute, qui a donc été divisée par 60 : c'est notre actuelle seconde (pour deuxième division de l'heure). À la fin du XVIIIe siècle, cette subdivision s'avérait insuffisante poru la communauté scientifique : il fallait donc une troisième subdivision, la tierce (logique après la seconde), qui consistait à diviser la seconde par 60. Un soixantième de seconde est donc, dans la sémantique horlogère, une tierce, parfois qualifiée de "tierce d'observation" ! Cette durée infiniment petite était notamment utile aux observations astronomiques. Ce sont ces tierces que le compteur mis au point par Louis Moinet pouvait mesurer et, surtout, décompter, avec une "aiguille de rapport qui s'arrête et qui part à volonté au moyen d'un bouton extérieur à la boîte, sans que la marche du chronomètre ou de ses secondes ordinaires en soit aucunement altérée". Avant Louis Moinet (ci-contre : un portrait apocryphe de Louis Moinet jeune), dans les années 1770-1790, l'horloger britannique John Arnold (père) avait tenté un compteur de tierces dont l'aiguille faisait un tour du cadran en une seconde et pouvait être stoppée dans sa course, mais vraiment parvenir à le mettre au point de façon satisfaisante.
◉◉◉ Si l'horloger Louis Moinet est entré dans l'histoire par son Traité d'horlogerie (publié en 1948), c'est dans le tome II de son Nouveau traité général élémentaire, pratique et théorique d'horlogerie qu'il décrit son compteur de tierces (pages 430-431). Le fonctionnement au soixantième de seconde est d'autant plus étonnant que les "chronographes" de l'époque n'affichaient guère qu'une précision au sixième de seconde, exceptionnellement du dixième de seconde. Si la création de ce compteur de tierces remonte aux années 1820-1830 comme annoncé par le catalogue Christie's [qui n'est pas une bible], il n'y a pas vraiment de révolution par rapport à ce qu'on pouvait savoir de Nicolas Rieussec, "inventeur" officiel du chronographe (du moins pour Montblanc, qui en a fait un argument marketing), ou du grand Abraham Louis Breguet, pionnier officieux de la chronographie. En revanche, si on pouvait établir que Louis Moinet a inventé son compteur de tierces avant 1821, il faudrait réécrire les manuels d'histoire de la montre : le mystère réside dans l'écrin ci-dessous. Il faudra de toute façon les réécrire à la lumière de ce "compteur de tierces" une fois qu'on l'aura étudié de près : Christie's se contente d'évoquer à "échappement à très haute fréquence", mais on sait par la description qu'en donne Louis Moinet que cet "échappement garni en rubis avec huile" battait à 216 000 vibrations par heure ! Ce qui ferait de Louis Moinet le pionnier très des hautes fréquences : 30 Hz dans les années 1820, alors qu'on maîtrise tout juste les 5 Hz (36 000 A/h, fréquence du El Primero de Zenith) et à peine les 10 Hz (72 000 A/h, fréquence de la Type XXII de Breguet), il y a des responsables R&D qui vont prendre un coup de vieux [n'oublions quand même pas les 500 Hz expérimentaux et conceptuels de TAG Heuer pour son Mikrotimer Flying 1000]...
 
 
 
 
▶ SÉANCE DE RATTRAPAGE
Ce qu'il ne fallait surtout pas manquer ces jours-ci...
◉◉◉ La convocation de trois cadres supérieurs du Swatch Group devant un tribunal indien pour des accusations de corruption pendant les derniers jeux du Commonwealth à Dehli...
◉◉◉ La première promenade dans les cinq espaces et les douze niveaux du nouveau Baselworld, en deux parties, dont le tout nouveau Hall 1 et ses trois étages entièrement recomposés...
◉◉◉ Les chaises musicales chez Sotheby's, mais aussi quelques changements notables chez Hublot (la démission de Valérie Servageon-grande) et quelques autres (on en comptera encore quelques-uns cette semaine)...
◉◉◉ La révolution de l'histoire horlogère selon Louis Moinet : on s'est posé beaucoup de questions, tout en semant beaucoup d'indices à propos de cette révélation annoncée...
◉◉◉ Les questions sur le Swiss Made de la collection Fossil qui veut rendre hommage aux traditions horlogères de la Suisse : un vra boeuf helvétique ou du cheval chinois passé en fraude ?
◉◉◉ La mystérieuse montre de Luca di Montezemolo quand il est venu présenter la nouvelle LaFerrari à Genève : une Hublot sans doute (à moins que...), mais laquelle ?
◉◉◉ Les concepts d'avant-garde de retour à Baselworld : le Sniper du vendredi a déniché quelques images de concepts innovants qui seront présentés dans cinq semaines...
◉◉◉ 900 000 vues pour Business Montres Vision : un cap symbolique pour la chaîne images la plus regardée du paysage horloger francophone...
◉◉◉ L'article horloger le plus imbécile de l'année : il vient d'être publiée dans Marianne et on y assimile les amateurs de montres à de parfaits crétins, infantiles et sexuellement déficients...
◉◉◉ Et toutes les rubriques habituelles de votre Quotidien des Montres, comme les nouvelles marques de la semaine, les délires horlogers, la chronique Atlantic-tac (l'actualité horlogère grand public dans Atlantico), notre page d'Archives (la suite de notre Dictionnaire de la montre et de l'horlogerie, qui remonte à 2004), Le Zapping vidéo (les 18 vidéos de la semaine sur la chaîne images Business Montres Vision), la rubrique À découvrir (les sept montres de la semaine) ou l'actualité plus légère, décolletée et mini-jupée (Rolex et TAG Heuer à Melbourne), voire rançonnée avec Osvaldo Patrizzi...
 
 
 
▶ LES IN-DIX-CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
◉◉◉ NOSTALGIE : vous vous souvenez forcément de la campagne "Vous vous changez, changez de Kelton", qui avait commencé à faire des montres – qui étaient mécaniques et vendues à un prix très accessible – de simples accessoires de mode. Les publicités Kelton étaient parmi les plus inventives de l'époque. Une des plus réussies était celle de 1981. Tout y est : l'humour sociétal [très français !], le slogan qui percute, la mise en scène bien maîtrisée pour un format très court (15 petites secondes). Le problème ? Impossible de la refaire aujourd'hui ! Quelle marque prendrait le risque d'enfreindre la condamnation morale des ligues de vertu, d'inventer une formule magique aussi efficace et, surtout, de ne pas parler de son héritage ou ses montres, mais de leur seul usage ?
 
 
◉◉◉ DÉTAXE : dans "La vérité sur l'argent des produits détaxés" (Challenges), Thiébault Dromard raconte les coulisses du business de la détaxe en centre ville. Loin de ristourner aux touristes (chinois) la totalité de la TVA perçue sur leurs achats de luxe, les marques n'en remboursent qu'un peu plus ou un peu moins de la moitié – c'est variable selon les marques. Le reste part en commissions diverses : temple parisien de la sino-consommation, Les Galeries Lafayette ont gagné 30 millions d'euros à ce petit jeu en 2012. Manque à gagner annuel pour l'Etat : 650 millions d'euros. Tout aussi intéressant dans cet article : alors que la France ne rembourse cette TVA aux non-Européens qu'à partir de 175 euros d'achat (pour un article), certains pays européens remboursent au premier euro, comme l'Autriche.
 
◉◉◉ DÉTAXE (2) : Challenges ne parle pas de la combine mise au point par le fisc italien, méthode déjà signalée par Business Montres à ses lecteurs : pour éviter aux touristes chinois en provenance d'autres pays de l'Union européenne de revendre en Italie des produits de luxe achetés au cours de leur périple touristique, les douaniers italiens imposent aux Asiatiques une sorte de "caution" sur la valeur de ces articles, somme à payer à l'entrée en Italie et à se faire rembourser à la sortie. Sauf que, bien évidemment, au moment de quitter le territoire italien, le touriste pressé peut faire confiance à la légendaire organisation de la bucreaucratie locale pour que le bureau ne soit ouvert aux bonnes heures ou que le fonctionnaire n'ait pas les tampons nécessaires. Pas d'estimation sur le manque à gagner des touristes ainsi rançonnés...
 
◉◉◉ DIETLIN : toujours artisan, mais plus métallier, un nom que plus personne ne comprenait ! Xavier Dietlin, le vitriniste le plus déjanté de sa génération (expression Business Montres, libre d'emploi), devient inventeur et mettre en scène de vitrines originales. La signature est plus logique, mais le talent reste inchangé. Un conseil préventif : ne manquez pas son traditionnel gros coup de l'année, sur le stand Hublot, à Baselworld ! Ça va faire des bulles, mais on n'en dira pas plus pour ne pas causer d'émotions trop vives aux services de sécurité du salon...
 
 
◉◉◉ CARTIER : la joaillerie à l'âge de l'espace ? C'est à la Forbes Gallery de la Ve Avenue, à New York, avec de nombreuses pièces inspirées par le grand rêve d'une conquête de l'espace, devenu réalité au XXe siècle. Certains des bijoux exposés prouvent la fertilité de cette source d'inspiration interstellaire, dans les thèmes décoratifs comme dans les matériaux. Une des pièces les plus étonnantes de l'exposition est cette reproduction du LEM (Lunar Excursion Module de 1969) en or massif, imaginée par Cartier en hommage aux pionniers d'Apollo 11. La mention du Figaro rappelle une opération de promotion du quotidien français, qui avait fait appel à la générosité de ses lecteurs pour s'associer à cette opération (un microfilm listant les noms des lecteurs souscripteurs est logée dans la reproduction : ci-dessous)...
 
 
◉◉◉ PRÉCISION ET SPLENDEUR : on peut procéder à la visite virtuelle de la magnifique exposition "Precision and Splendor : Clocks and Watches at the Frick Collection" qui vient de s'ouvrir à New York (montres et pendules historiques du XVIe au XVIIIe siècle). Deux axes de visite, gros plans possibles sur les pièces (ne pas négliger les notices détaillées de certaines pièces sur le site de la Frick Collection)...
 
◉◉◉ CHINE (1) : c'est bien parti pour un renforcement de la campagne anti-corruption, au nom d'une nouvelle frugalité socialiste, et pour une relance de thématiques nationalistes sous toutes leurs formes, qu'elles soient culturelles ["la grande renaissance de la nation chinoise"] ou économiques [la reconquête du marché intérieur]. Pour ce qui concerne les montres, les conséquences de l'impulsion donnée au sommet par Xi Jinping et son Premier ministre LiKeqiang ne sont pas minces : la demande globale pour les montres européennes ne sera sans doute pas affectée par cette promotion du "rêve chinois et de l'esprit chinois" (comprenez "l'esprit national centré autour du patriotisme, de la réforme et de l'innovation"), on peut estimer que cette fierté nationaliste ne pourra que profiter aux marques locales. Surtout pour équiper les poignets des élites chinoises du nouveau régime on peut donc estimer que le printemps se lève pour les marques d'horlogerie chinoises haut de gamme (Fiyta, Shanghai Watch, Beijing Watch, etc.). De même, les projets de construction d'immenses centres commerciaux en duty free dans le sud de la Chine [toutes les marques y ouvriront des boutiques] annoncent une nouvelle ventilation géographique de la consommation globale des montres par les Chinois : on voit mal le Politburo résister longtemps à la tentation de manipuler les taxes sur le luxe pour réorienter les flux commerciaux au profit des opérateurs chinois [l'autre tentation irrésistible étant de jouer avec les visas touristiques pour en faire une arme de dissuasion commerciale massive]...
 
◉◉◉ CHINE (2) : dans une pays aussi centralisé et conditionné que la Chine, l'appel à la délation populaire contre les fonctionnaires corrompus et la valorisation d'une nouvelle frugalité (au nom de la "cause du socialisme aux couleurs de la Chine") vont profondément modifier le marché des "cadeaux de corruption" qui étaient le moteur de la consommation chinoise des montres de luxe, à l'intérieur des frontières comme pour les achats touristiques à l'étranger [la part destinée à être revendue sur place]. Il faut lire attentivement les compte-rendus de cette prise de pouvoir dans Le Quotidien du peuple : « Nous devrions commencer par nous-mêmes, en renonçant à toute idée de faire de l’argent, en réduisant nos dépenses, en s’imposant à soi une révolution ». On s'achemine vers un changement de paradigme : les montres de luxe – surtout les plus voyantes – ne seront un symbole social positif de réussite, mais l'objet symbolique d'une nouvelle réprobation sociale, sinon le fétiche d'une nouvelle exécration populaire – qui frappera "les mouches et les tigres", a prévenu le nouveau président ! Ce qui, paradoxalement, va inciter les investisseurs et les amateurs à se reporter vers des montres plus discrètes, moins ostentatoires et plus patrimoniales (notamment les montres de collection). Le mouvement va relancer le pendule vers des marques moins connues (donc moins repérables) que toutes celles qu'on trouve dans les boutiques ouvertes à grand frais dans toutes les villes. L'hyper-communication sur certaines références est clairement devenue contre-performante : dans un contexte d'austérité néo-prolétarienne, les emblèmes représentatifs du "régime précédent" [les années-fric d'avant Xi Jinping], donc les montres, vont se trouver très vite démonétisés...
 
◉◉◉ CHINE (3) : à quoi ressemble la nouvelle communication des marques suisses en Chine ? Un bon exemple avec IWC, qui fait campagne sur Weibo pour promouvoir les nouvelles valeurs du voyage et les montres qui vont avec, dans un grand jeu-concours (tombola) pour recruter des "amis" tout en gagnant des billets de théâtre ou des goodies IWV...
 
◉◉◉ FRANÇOIS : on a connu des papes équipés de Patek Philippe. Certains portaient des Rolex. Le précédent démissionnaire (Benoit XVI) se contentait d'une Junghans allemande. Il semblerait bien que le nouveau souverain pontife se contente d'une gentille montre à quartz, en plastique, apparemment même pas une Swatch...
 
 
 
 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES
DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter