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LUNDI : Contrairement à M. Fenouillard, difficile de se « réjouir en son coeur » de toutes ces montres connectées, même si elles sont ratées...

Et si les montres connectées nous obligeaient à reformater la totalité du logiciel de l'horlogerie suisse ? Erosion des volumes, réduction des profits et disqualification du marketing exigent une remise en cause rapide de nos routines intellectuelles...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, enquêtesRUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en …


Et si les montres connectées nous obligeaient à reformater la totalité du logiciel de l'horlogerie suisse ? Erosion des volumes, réduction des profits et disqualification du marketing exigent une remise en cause rapide de nos routines intellectuelles...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, enquêtes
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ ÉDITORIAL : pourquoi il ne faut pas se réjouir du manque d'intelligence de la montre intelligente de Samsung (ci-dessous : c'était plus rigolo du temps de Dick Tracy !) et pourquoi il faut profiter de ce répit pour préparer une riposte horlogère à la hauteur du défi... ❏❏❏❏ FENOUILLARD : allégorie de la sérénité horlogère fac aux montres connectées, « Et M. Fenouillard était réjoui en son coeur » (en cartouche ci-dessus)... ❏❏❏❏ BEIJING WATCH : le tourbillon double axe en vidéo... ❏❏❏❏ CARACAS : six après le passage du Venezuela à l'heure bolivarienne, il y a des horlogers qui n'ont pas encore compris que le fuseau de Caracas était à UTC - 4 h 30... ❏❏❏❏ LEVIEV : trois mois après le casse joaillier du siècle, où en est l'enquête sur les 100 millions d'euros de diamants volés cet été au Carlton de Cannes ? ❏❏❏❏ TIME : le Daily Mail a des doutes sur l'utilité des smartwatches... ❏❏❏❏ TIANBA : comment une marque chinoise récupère Psy pour lancer sa montre connectée en créant le buzz sur les réseaux sociaux... ❏❏❏❏ WESTIME : un réjouissant cocktail plein de couleurs qui concentre les codes de la culture californienne du luxe... ❏❏❏❏ HUGO BOSS : les montres travaillées dans un style chic-décontracté-rigoureux cartonnent à travers le monde... ❏❏❏❏ TOURISME CHINOIS : l'application qui peut relancer les achats après la prohibition des haltes commerciales obligatoires... ❏❏❏❏ ANIMATION : revenons un instant, le temps d'une animation, à l'affichage optotronique des heures que nous propose la Propeller Clock (ci-dessus : voir également Business Montres du 21 août)... ❏❏❏❏ OYSTER : mieux qu'une montre, la plus grande bibliothèque privée du monde accessible en quelques clics et consultable au bout du doigt... ❏❏❏❏ SÉANCE DE RATTRAPAGE : tout ce qu'il ne fallait pas manquer la semaine dernière dans Business Montres puisque ce n'est publié qu'ici et nulle part ailleurs, en exclusivité, en priorité et toujours en toute liberté... ❏❏❏❏ FIYTA : les champions chinois du chronographe sportif commémorent avec une montre lunaire les dix ans d'interventions chinoises dans l'espace... ❏❏❏❏ NISSAN : un nouveau marché, celui des montres connectées au téléphone ET à sa voiture ?
 
 ÉDITORIAL
Smart what ? Stupidwatch...
◉◉ Pour un mirage, c'est un mirage, une de ces illusions d'optique médiatiques qui envahissent régulièrement le champ et qui s'effacent comme des bulles de savon dans le soleil. Pour un non-événement, le lancement de la première smartwatch (« montre intelligente ») lancée comme un produit de masse est un macro-événement mondial à nano-valeur ajoutée (Business Montres du 4 septembre, complément du 5 septembre et analyse du 6 septembre) : Samsung, qui avait réussi à supplanter l'iPhone Apple sur le marché des smartphones [au moins sur les marchés asiatiques], a surtout prouvé qu'on pouvait être commercialement puissant en même temps que misérable sur le plan marketing. Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes entre le sentiment de supériorité sur ses concurrents et l'adoption d'une posture d'arrogance et de suffisance. C'est exactement ce danger qui guette les horlogers suisses, dont Le Figaro (6 septembre), qui fait une large place à nos analyses, nous assure qu'ils « ne paniquent pas face à l'arrivée des montres connectées ». Panique qui serait mal venue, mais la « sérénité » du Swatch Group ou l'« absence d'inquiétude » de Rolex ne sont pa forcément rassurantes. Une analyse purement comptable peut exonérer les marques suisses de tout danger : 80 % du chiffre d'affaires de l'industrie se fait sur des segments de prix supérieurs à ceux que visent les smartwatches – qui ne menaceraient donc pas les montres suisses plus haut de gamme ! C'est oublier deux choses : d'une part, la riposte d'Apple se fera certainement sur un segment de prix supérieur [c'est le privilège d'un prescripteur d'imposer son référentiel, et Apple a toujours pratiqué le marketing de rupture par le prix autant que par le concept]. Second point critique, et on pardonnera aux analystes un peu myopes de l'ignorer : les montres qui génèrent 80 % de ce chiffre d'affaires ne représentent, au mieux, que 20 % de volumes de l'horlogerie suisse. Si les montres connectées balayent l'entrée de gamme suisse [qui n'a guère d'arguments à opposer à des produits multi-fonctionnels qui iront bien au-delà du simple écran déporté de la Samsung] et elles disloquent la base de la pyramide suisse, le reste dégringolera en faisant un certain bruit. Les grandes marques de prestige – même hyper-verticalisées comme Rolex – ont besoin d'un tissu industriel riche et d'un terreau créatif fertile pour survivre. Faute de quoi, elles seraient obligées de revoir leurs prix de revient, donc leurs prix de vente, donc leurs volumes de ventes, donc leur stratégie marketing, donc leur communication et tout le reste. La logique systémique de l'érosion par la base est impitoyable...
◉◉ Un rappel historique pour les plus jeunes, qui n'ont aucune culture de la crise [puisque l'horlogerie vole de sommet en sommet depuis une décennie] : les grandes ruptures de l'histoire horlogère n'ont jamais été monocausales. C'est toujours la convergence de facteurs toxiques qui a provoqué les effondrements : pour ne prendre que l'exemple évident de la « crise du quartz », la disruption technologique était remédiable, mais elle a été aggravée et rendue léthale par la conjonction d'une crise monétaire internationale (le franc suisse trop fort face au dollar, et donc des montres suisses trop chères), d'une crise commerciale (l'arraisonnement du marché américain, premier marché pour les montres suisses, par Seiko, après une offensive préparée de longue date sur le seul terrain des montres mécaniques), d'une crise industrielle (l'inadaptation des structures de production en Suisse), d'une crise marketing (la démode statutaire du label mécanique suisse) et d'une crise pyschologique (la nulllité intellectuelle des dirigeants horlogers, incapables de comprendre les mutations du marché). À l'époque, seul Nicolas Hayek avait pris la mesure de cette mutation : son ovni Swatch ne répondait pas à une demande, mais à une disruption capable de sauver une horlogerie suisse dans laquelle il entreprenait parallèlement de faire le ménage (celui des structures autant que celui des élites incompétentes). La Swatch était la smartwatch (« montre futée », malicieuse et intelligente) des années 1980 ! La convergence du pire n'est pas aussi évidente aujourd'hui, mais les coups de boutoir des marques électroniques – additionnés à la dépression économique rampante des économies du monde entier (émergées et désormais émergentes), au renchérissement constant (et suicidaire) du prix des montres suisses, à l'asphyxie des marques créatives par les géants généralistes, à de nouvelles concurrents comme les Chinois et à la tétanie des dirigeants horlogers [on va s'arrêter là !] – devraient initier un séisme ravageur, même pour les marques les plus prestigieuses qui se croient « crisis proof »...
◉◉◉◉ Le défi des montres connectées est formidable : les géants de l'électronique se proposent de vendre une centaine de millions de montres dès les premières années de leur règne ! De quoi naufrager et engloutir, en une décennie, « les trois-quarts de l'activité horlogère suisse » (Grégory Pons au Figaro) : le chiffre peut faire sourire [surtout ceux qui ne croyaient pas que la crise de 2008 allait engloutir le quart de l'activité horlogère suisse], mais on ne voit pas comment, ni pourquoi, les acheteurs de montres connectées – vous, moi, nous, tout le monde, exactement comme pour les smartphones – acheteraient, en plus de leur smartwatch, des montres d'entrée ou de moyenne gamme à faible valeur ajoutée statutaire, dénuées de toute créativité et tout juste bonnes à indiquer l'heure avec des aiguilles sur un cadran basique vaguement Swiss Made. Même avec un mouvement automatique aussi innovant que le Sistem51, Swatch aura du mal à convaincre au même niveau de prix que les smartwatches. Demain, Business Montres analysera les résultats d'une étude sur l'optimisme des dirigeants horlogers pour 2013 : ça laisse plutôt pantois (image ci-dessous : illustration de Christophe dans La Famille Fenouillard, 1893)...
◉◉◉◉ La réponse au défi de la carpo-connexion (connectique de poignet) consistera, précisément, à trouver de nouvelles raisons d'acheter des montres. Dans l'entrée de gamme, cité par Le Figaro, Jean-Pierre Lutgen, le créateur d'Ice-Watch, pense avoir trouvé une partie de la solution : il a sans doute raison de miser sur l'« émotionnel », valeur-clé porteuse d'avenir. Les lignes de front vont bouger ! C'est cette création d'émotions nouvelles au poignet qui devrait également orienter la stratégie des marques de niche indépendantes : les « machines » de Maximilian Büsser, les mécaniques d'Urwerk ou les propositions de De Bethune tracent des perspectives pour une clientèle de collectionneurs contemporains, qui seront également tentés de se faire plaisir du côté des chefs-d'oeuvre vintage de l'âge d'or. Vouées à un mainstream de fort volume et soumises à l'exigence de fortes marges qui les empêchent de prendre le moindre risque commercial ou créatif [à quelques exceptions près], les plus grandes marques ont du souci à se faire, mais elles ont les trésoreries qui leur permettront de tenir quelques années contre vents et marées : après tout, Nokia a mis cinq ou six à plier le genou ! Le vrai enjeu et la vraie bataille face aux montres connectées, c'est la renaissance d'un marché de la créativité accessible, avec des propositions nouvelles à la portée des amateurs occidentaux étrillés par la décroissance économique et avec des volumes salvateurs pour les emplois. Business Montres a déjà donné quelques exemples de résurgence émotionnelle au poignet, comme Shinola aux Etats-Unis, Sevenfriday en Suisse ou même, dans un autre registre, Ice-Watch en Belgique. Les candidats ne manquent pas, de nouveaux intervenants devraient débarquer sur le marché et même quelques grandes marques ont compris ce qui se tramait (relire « Burberry sur les traces de Richard Mille » : Business Montres du 4 septembre). Profitons du répit que nous offre le bide de cette stupidwatch Samsung pour pousser nos feux et préparer une riposte qui redonne envie de conserver au poignet une place pour des vraies montres...
G.P.
 
 
 
 PARIS LUXURY
Une bouée de secours pour les globe shoppers chinois...
◉◉ Dans moins d'un mois, les cartes auront été redistribuées sur le marché international du tourisme chinois. Business Montres (22 août) a révélé les grandes lignes de la nouvelle loi promulguée par le Politburo chinois, et notamment son fatal article 35, qui prohibe non seulement les voyages organisés « à perte » [en drainant toujours plus de touristes et en réalisant sa marge sur les commissions générées par leurs achats], mais aussi les haltes commerciales obligatoires dans les boutiques duty free de centre ville à peu près organisées pour les seuls touristes chinois. Cette loi aura un impact non négligeable sur le marché du globe shopping, déjà partiellement affecté par une baisse de la consommation de ces touristes chinois [c'est normal : plus on ratisse dans des bassins de clientèles secondaires, plus on diminue le panier moyen], par une situation économique de plus en plus précaire en Chine et par une dispersion de ces achats – jusqu'ici concentrés sur quelques capitales, dont Paris – sur de nombreuses destinations. Ce tourisme chinois et ce shopping hors-taxes ne va pas cesser du jour au lendemain, mais, après cette loi, il sera moins flamboyant. D'ou l'urgence de le relancer grâce à des applications qui permettront aux touristes chinois de gagner du temps lors de circuits désormais « libérés » des pauses shopping imposées. Bon exemple avec Paris Luxury, une application iPhone déjà disponible en cinq langues (dont le chinois, bien sûr), qui cible 90 boutiques de marque parisiennes, dans trois catégories de produits (mode/maroquinerie, joaillerie, montres), avec toutes les informations pratiques pour s'y retrouver quand on visite Paris. Marketing Chine nous apprend que l'arme secrète des futurs rois du shopping est actuellement téléchargée plus de 100 fois par jour : selon son développeur (Webcitric), « le marché du smartphone en Chine est en pleine expansion, il est prévu plus de 300 millions d’unités vendues d’ici la fin 2013. Dans les années qui viennent, tous les touristes chinois auront leur smartphone en poche en visitant Paris. C’est le support idéal pour les relier aux boutiques parisiennes ». Développement en cours : le russe et le portugais. Pour l'instant, l'application (ci-dessous) est ouvertes aux annonceurs.
◉◉◉ 您正在巴黎寻找奢侈品商店吗?不要浪费时间或金钱,直奔目的地吧!« Vous recherchez une boutique de luxe à Paris ? Ne perdez pas votre temps ou votre argent, rendez-vous directement à la bonne adresse ! »...
 
 
 
 
 HUGO BOSS
Le triomphe du chic-rigoureux-décontracté...
 
 
◉◉ Il serait vain de réduire le groupe Movado à ses marques (Movado, Ebel, Concord, toutes un peu chancelantes sur la scène internationale), alors que les licences horlogères du portefeuille des frères Grinberg explosent de vitalité. Les montres Hugo Boss en sont une bonne illustration, avec une croissance interrompue depuis l'accord avec la marque de mode allemande (2005, avec une récente reconduite pour sept ans) et une série de quatorze trimestres de progression à deux chiffres jusqu'à cette rentrée – notamment 20 % sur le seul marché américain ! Estimation Business Montres : l'horlogerie Hugo Boss représente un volume de 450 000 pièces, pour 75 millions de francs suisses de chiffre d'affaires réalisés dans 2 500 points de vente à travers le monde. Si les montres ont bénéficié de la dynamique de la marque Hugo Boss (désormais deux fois milliardaire en euros), cette licence horlogère n'en vit pas moins une existence autonome, avec une structure originale : design américain, gestion suisse (Bienne) et production asiatique. Schéma de fonctionnement qui devrait évoluer dans les années qui viennent, avec le renforcement de la substance horlogère par une part grandissante de Swiss Made dans ces montres : même avec un prix moyen situé entre 200 et 500 CHF dans la distribution indépendante (panier un peu supérieur dans les boutiques Hugo Boss), on peut produire Swiss Made – tout en faisant des profits honnêtes – et on le pourra encore plus dans les années à venir grâce au développement des initiatives industrielles qui se dévoilent ici et là...
 
 
◉◉ Pour les montres Hugo Boss, pas question de se reposer sur ces lauriers : pour Xavier Gauderlot (ci-contre), qui pilote cette licence, la priorité reste la consolidation commerciale sur les marchés qui s'ouvrent à peine [déjà 200 shops-in-shop en Chine, mais ce n'est pas encore assez pour éponger la demande potentielle], solidifier le marché américain et grignoter de nouvelles parts du marché européen (notamment le Royaume-Uni et la France, couplée au marché allemand). Ceci sans perdre l'identité de la marque (élégance épurée, understatement sans concession au bling-bling, style classique, rigoureux et rassurant), mais en épaississant les collections plus orientées vers l'art de vivre comme Boss Orange (accès, entre 100 et 200 euros pour des montres plus jeunes et plus décontractées) ou Black (tailles plus sérieuses), qui se redécouvre une âme depuis quelques saisons : ces deux piliers de l'offre Hugo Boss au poignet devraient à terme représenter 25 % des volumes. Ils sont complétés cette saison par des références comme la collection Architecture (ci-dessus) ou Origin, qui pratique le retour aux sources. Il est vrai que Black et Boss Orange sont des propositions idéales pour coller au cahier des charges de la marque Hugo Boss : créer, dans l'univers des montres, des portes d'entrée vers l'univers de la mode Hugo Boss. Cible secondaire pour les années à venir : augmenter de façon substantielle les collections féminines, toujours limitées à 15 % de l'offre et encore trop cantonnée à la pair watch – la même montre que celle de son boy-friend, mais en plus petit [un concept qui fait un malheur en Asie, nettement moins performant en Europe !]...
 
 
◉◉ Des montres qui seraient à l'horlogerie ce que Mercedes est à l'automobile ? Pourquoi pas, même si ça fait souvent dans les bureaux du groupe Movado (MGI) à Bienne : pas de quoi empêcher les évolutions en cours pour renforcer les collections « tendance » (Black, Orange : ci-dessous) sans oublier les collections sportives (notamment pour la voile, sport de référence de la griffe Hugo Boss), comme la Driver ci-dessus et sous le titre. Si une maison d'horlogerie a vraiment un moral d'acier pour cette rentrée, c'est bien Hugo Boss – qui démontre que le cocktail rigueur qualitative  + créativité accessible reste le facteur critique le plus déterminant pour se différencier sur les marchés émergés...
 
 
 
 
 EXTRAORDINARY
Un concentré de culture californienne du luxe...
◉◉ Virtuellement condamnés par la stratégie des grandes marques, qui ont massivement opté pour des réseaux de distribution verticalisés, qui ne concèdent qu'une faible marge de manoeuvre aux détaillants indépendants (de toute façon pieds et poings liés face aux grandes puissances de la montre), les plus dynamiques de ces réseaux indépendants réagissent. Business Montres (23 août 2013) signalait récemment l'organisation d'une exposition « Super Machines – Horological Heroes » par The Hour Glass, à Singapour (21 présentations en première mondiale, 7 séries exclusives, 4 ateliers d'artisanat horloger). À Los Angeles, le réseau Westime (famille Simonian) prépare la troisième édition de son Extraordinary, une publication de luxe désormais également disponible en version numérique pour les tablettes (Westime, page « Publications »). C'est un concentré de culture californienne pour tout ce qui touche au luxe et à l'horlogerie (les nouvelles montres mécaniques pour les femmes, un entretien avec le patron d'Antiquorum, un regard indiscret sur les coulisses d'un tournage avec Cameron Diaz pour TAG Heuer (superbes mises en scène de mode), livres-cadeaux et vidéos à découvrir pour la version numérique (édition papier disponible en fin d'année dans les boutiques de Beverly Hills , West Hollywood et La Jolla, ainsi que dans la boutique Beverly Hills de Rodeo Drive et dans la boutique Hublot sur ​​Brighton Way, à Beverly Hills...
 
 
 
 
 SÉANCE DE RATTRAPAGE
Tout ce qu'il n'aurait pas fallu manquer ces jours-ci...
 
◉◉ PHILIPPE DUFOUR, SES REGRETS ET SES ESPOIRS : le « trésor vivant » de la vallée de Joux nous a confié ses regrets après une demi-siècle passé derrière un établi horloger (Business Montres Vision), ainsi que ses convictions fortes pour l'avenir de la montre suisse (« La vraie valeur ajoutée, c'est la main de l'homme »). Voir également « Philippe Dufour, le maître qui prouve qu'une autre horlogerie est possible » (Business Montres du 8 septembre)...
 
 
◉◉ LES DÉGÂTS INDUSTRIELS CAUSÉS PAR LES SMARTWATCHES :  et si ces montres « intelligences » [qui manquent un peu de finesse pour leur apparition sur le marché] s'avéraient capables de balayer les trois-quarts des volumes d'activité de l'horlogerie suisse en moins de dix ans (Business Montres du 6 septembre) ?
 
◉◉ MONTRES CONNECTÉES : c'était le grand sujet d'actualité pour l'horlogerie, même si les montres suisses ne semblaient pas concernées (« Les commentaires de Grégory Pons à la Radio Télévision Suisse » : Business Montres du 4 septembre), alors qu'elles risquent d'être gravement impactées par ces smartwatches (« L'ampleur du défi lancé aux montres suisses » : Business Montres du 6 septembre), en dépit même de la nullité de cette Samsung Gear (« Ouf, c'est moins pire que prévu ! » : Business Montres du 5 septembre)...
 
◉◉ COMMENT LA CIA A POURRI LA VIE DE CASIO : la simple possession d'une montre F-91 W (20 dollars grand maximum) a suffi pour faire enfermer de nombreux détenus supposés « terroristes » dans les geôles de Guantanamo (pages d'Archives)...
 
◉◉ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE : la présélection opérée par le jury révèle quelques tendances pour mieux comprendre qui seront les marques récompensées en novembre – tous les futurs gagnants sont dans cette liste (Business Montres du 3 septembre) !
 
◉◉ BURBERRY : où va-t-on si les marques « de mode » se piquent d'avancées horlogères et si Burberry se met à créer une collection The Britain bright qui utilise le même matériau que Richard Mille ou Vincent Perriard (Business Montres du 4 septembre) ?
 
◉◉ MAXIMILIAN BÜSSER, LE DYNAMITERO (MB&F) : avec la Legacy Machine n° 2, « Le futur s'écrit au passé recomposé » (Business Montres du 3 septembre) et « Le passé se recompose au présent mécanique » (Business Montres du 5 septembre)...
 
◉◉ ET TOUTES LES CHRONIQUES HABITUELLES : le Sniper du vendredi (des indiscrétions et des statistiques étonnantes), le 360° du lundi (ne pas manquer « La dérive des incontinents »), les sept montres de la semaine (À découvrir), les SMS du jeudi, l'actualité des montres sur le portail Atlantico (Atlantic-tac), les 26 vidéos de la semaine (Business Montres Vision), les révélations et les scoops de l'été (Délices d'initiés), la météo horlogère de juillet-août (Baromontres) et la rubrique Rock'N'Horl sur la périphérie créative des objets du temps...
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ LA CITATION DU JOUR : laissons à René Descartes (1596-1650), l'homme du fameux Cogito (« Je pense, donc je suis »), qui nous expliquait que, « pour examiner la vérité il est besoin, une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu’il se peut » (Les Principes de la philosophie, 1644).
 
◉◉ OYSTER : encore des méchants qui en veulent à Rolex, les animateurs de l'application Oyster, qui se lance sur le marché du prêt numérique de livres par abonnement. Dix dollars par mois pour lire autant de livres que vous le souhaitez sur vos tablettes (100 000 titres à disposition), soit une bibliothèque publique de bon niveau au bout de l'index, disponible à tout instant, où qu'on soit dans le monde. De quoi réenchanter l'expérience de la lecture : le vrai luxe, c'est l'usage, pas la priorité du papier imprimé !
 
◉◉ TIANBA : le nom de cett marque chinois est encore à peu près inconnu hors de Chine, mais sa dynamique promet des lendemains radieux, comme on dit en Chine : 200 000 montres par an, plutôt de bonne facture, pour une marque fondée en 1982 et passée depuis du groupe Powerwell Pacific Holdings Limited (coté à Hong Kong depuis 2011). Tianba ratisse large [y compris avec des mouvements suisses pour quelques collections], mais toujours sur le créneau de la « fierté chinoise », avec des déclarations dans le style « Si la campagne patrimoniale de Patek Philippe vous fascine, si Titoni vous fait aimer la qualité perfecte, si Swatch représente pour vous l'art de vivre, si Longines est une image d'élégance et si Omega est pour vous un symbole de succès, alors pourquoi ne seriez-vous pas fier d'être Chinois avec une Tianba au poignet ? ». Fierté que nous garantissent quelques boîtiers en jade, mais qui n'exclut pas de surfer sur les grandes tendances du moment, puisque Tianba se lance également sur le créneau des smartwatches avec sa T-Watch connectée, qui marie différents modes d'affichage de l'heure et des fonctions numériques « intelligentes » (téléphone, musique, etc.). Une montre qui bénéficie d'une promotion coup de poing sur les réseaux sociaux chinois, au besoin en exploitant l'image du fameux Coréen Psy [qu'on pensait abonné chez Franck Muller : Business Montres du 14 août]. L'image ci-dessous est en cours de mobilisation sur Weibo...
 
 
◉◉ LEVIEV : au fait, que devient l'enquête sur les pierres volées cet été au Carlton de Cannes et estimée à plus de 100 millions d'euros ? Les Lloyd, qui assuraient le magot, ont eu beau offrir une récompense d'un million d'euros pour tout renseignement utile, les policiers ne disposent toujours pas de la moindre piste. Le Huffington Post, qui suit l'affaire,  admet : « Pour l'heure, le cabinet d'expertise SW Associates a reçu plus de 300 appels. Une mobilisation notable qui n'a cependant pas encore porté ses fruits. "Moins de 10% des appels sont sérieux", estime John Shaw. Mais parmi ces coups de téléphone certaines pistes ont suscité un grand intérêt. Fin août, les experts pensaient même tenir un bon filon. Mais la piste n'a finalement pas abouti. Si les bijoux avaient été retrouvés, la personne qui aurait fourni les informations permettant leur découverte aurait obtenu la récompense d'un million d'euros au "prorata" de la valeur des pièces. Comprenez : les pierres précieuses ayant probablement déjà été désossées et retaillées, la prime n'aurait peut-être pas atteint un tel niveau »...
 
◉◉ CARACAS : les horlogers sont épatants ! Alors que le Venezuela a changé de fuseau horaire pour passer à l'« heure bolivarienne » en 2007, avec 4 h 30 de décalage en moins sur le temps UTC (c'était un scoop Business Montres du 25 août 2007), certaines maisons proposent encore des fuseaux horaires qui annoncent Cararas à - 4 h, ce qui juste faux d'une demi-heure, été comme hiver puisqu'il n'y a pas d'heure d'été au Venezuela. Apparemment, personne n'en a informé Philip Watch (groupe Morellato), dont la GMT Sea Horse – plutôt réussi pour 440 eurosn mouvement quartz suisse (ci-dessous) – se prend les pieds dans les fuseaux...
 
 
◉◉ FIYTA : prononcez « Fiyata » pour ne pas être ridicule ! Cette marque chinoise (Hong Kong), qui s'apprête à pousser ses avantages sur les marchés européens [arguments : ventes, design, qualité mécanique, y compris dans la haute horlogerie, et life style sino-globalisé], travaille désormais dans le style commémoratif. Le tourbillon titane GA 8600 WHW célèbre les dix ans de vols spatiaux chinois et anticipe, avec son cadran « lunaire » en argent sculpté de cratères le futur débarquement d'un engin chinois sur la Lune. Boîtier ultra-classique en 44 mm, mouvement asiatique, étanchéité à 100 m et série limitée à 100 pièces [déjà toutes vendues]. On notera au passage la discrétion du branding (le « Fiyta » allusif à 6 h, sans l'habituel « China Made »). Offensive marketing en Europe à prévoir pour 2014, avec le lancement de nombreuses pièces disruptives, dont les prototypes étaient dévoilés cette année à Bâle et confirmés lors des récents salons asiatiques (Shenzhen et Hong Kong)...
 
 
◉◉ SMARTWATCH : Nissan va un peu plus loin que tout le monde sur le marché des montres connectées, avec une montre dédiée à sa ligne ultra-sportive hybride Nismo. Fonctions possibles : enregistrer et analyser les performances de la voiture, mais aussi le rythme cardiaque du conducteur tout en veillant sur les réseaux sociaux sociaux avec une application reliée par Bluetooth au smartphone du porteur. Un projet qui sera présenté au prochain salon de Francfort, dans quelques jours, mais que vous pouvez découvrir tout de suite dans la vidéo ci-dessous : on reste évidemment dans le gardet connecté, mais cette initiative de Nissan ne fait qu'illustrer le concept de carpo-connexion (la grande bataille pour la connectique de poignet : voir notre éditorial ci-dessus), qui va bien au-delà d'un conflit résiduel entre montre suisse et smartwatch, pour déboucher sur une guerre territoriale généralisée pour la future conquête du poignet pour toutes sortes de prothèses nomades. Il n'y aura pas de la place pour tout le monde et les moins « indispensables » – par manque de consistance, de fonctionnalité, d'élégance ou d'originalité – seront vite éjectés de cet écosystème biotopique...
 
 
 
◉◉ OBSOLESCENCE SÉCULAIRE : au bout d'un siècle, après 3,16 milliards de cycles (un par seconde), cette horloge du designer-concepteur Che-Wei Wang se décrochera de son mur et tombera par terre. Une chute du temps dans le temps, après une rupture dans le temps : on vous laisse réfléchir là-dessus (« Rock'N'Horl » Business Montres du 8 septembre et Business Montres Vision, ci-dessous)...
 
 
◉◉ BEIJING WATCH : pour ceux qui n'auraient jamais de tourbillon bi-axial chinois autrement qu'en images, une revue « montre en main » et en vidéo du Wu Ji Infinite Universe (Business Montres du 7 août 2013), facturé autour des 60 000 dollars (A Blog To Watch). Le mouvement est réalisé par Xushu Ma, un génial jeune horloger qui exposait cette année à l’Académie des horlogers indépendants de BaselWorld. Selon le tai-chi, wuji est la posture de l'infini, ce qui correspond à l'univers neutre – soit la posture du vide absolu...
 
◉◉ QUELLE HEURE EST-IL ? Est-ce que les smartwatches servent vraiment à donner l'heure ? Le Daily Mail britannique a des doutes ! Elles donnent au moins la météo et la Cinquième de Beethoven... Il y a peut-être dans ce dessin une allusion assez vicieuse à un scandale londonien du XIXe siècle, quand les bobbies avaient été accusés de délester de leurs montres de poche les passants émêchés. Notez que, dans un anglais correct [pas forcément le nôtre], les Anglo-Saxons demandent et donnent le « temps » (time), pas l'« heure » (hour) : un détail sémantique qui introduit une autre relation au temps, plus souple et arithmétique moins que la nôtre...
 
 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTES
DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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