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#JESUISEDOUARD (séquence 2, accès libre)
Mais quelle grande marque « iconique » a eu la peau de la Swiss Icons Watch de H. Moser & Cie. ?

Hier, Édouard Meylan défrayait la chronique horlogère avec le lancement de sa Swiss Icons Watch, compilation parodique qui servait d'étendard à une contestation en règle des dysfonctionnements de l'industrie horlogère. Réactions contrastées, enthousiastes ou mitigées, sur les réseaux sociaux. Énormes pressions des grandes marques pour balayer la poussière sous le tapis : la vidéo a été supprimée de la chaîne images de H. Moser & Cie, de même que des multiples pages de la marque sur les réseaux sociaux. Comme la créature du Dr Frankenstein, la « Frankenwatch » accusatrice a échappé à son créateur...


On s’attendait à ce que ça « branle dans les bambous » (comme disait le titre aberrant d’un film chinois de 1972), mais sans imaginer que la réplique des grandes marques ferait tomber la foudre aussi rapidement. Impossible de savoir si c’est notre article d’hier matin qui a mis le feu aux poudres (« Il finira mal, ce petit Meylan, à force de tacler tout le monde dans la cour de récréation » : Business Montres du 11 janvier). Toujours est-il que l’affaire a vite passionné les réseaux sociaux, tantôt avec une jubilation qui devrait faire réfléchir les grandes marques, tantôt avec les discrets rituels d’exécration murmurés par quelques papes intégristes de la bienpensance horlogère. Le danger venait cependant d’ailleurs…

En quelques heures, c’était plié. Sans la moindre explication, Édouard Meylan, le jeune CEO de H. Moser & Cie. [pourtant rôdé aux opérations coup de poing depuis sa Swiss Alp Watch et sa Swiss Mad Watch, dont la vidéo était autrement plus féroce], retirait la vidéo en ligne : elle est heureusement toujours visible sur notre chaîne images Business Montres Vision (ci-dessous), avec une page relais de secours sur notre chaîne vidéo alternative RuTube [on n’est jamais trop prudent quand rôde la censure]. Dans le même temps, H. Moser & Cie supprimait tout accès aux images de la montre – une pauvre pièce unique – sur ses propres réseaux sociaux (notamment sa page Instagram).


On est donc obligé de poser la question : comme on n’imagine pas la pression des vestales qui se sont pincé le nez sur les réseaux sociaux en présentant cette insolence iconique lancée à la face des grandes maisons horlogères, il faut bien admettre qu’une ou plusieurs des dix marques parodiées par la Swiss Icons Watch a (ont) fait pression sur la direction de la manufacture H. Moser & Cie pour effacer la montre par laquelle le scandale éclatait. On peut d’emblée éliminer les deux-tiers de ces marques, dont certains CEO, consultés par Business Montres, rigolaient plutôt franchement de l’opération [ni Girard-Perregaux, ni Richard Mille, ni Panerai, ni Hublot, ni Breguet, ni les autres maisons de ce groupe n’auraient imaginé d’intervenir dans ce domaine]. Reste le dernier carré des suspects : nous en saurons davantage dans quelques jours, le soupçon s’orientant en particulier vers la mauvaise humeur vindicative d’une marque de référence ! On verra dans trois jours si ces « pressions amicales » – mon œil ! – ont également obligé Édouard Meylan à retirer sa Swiss Icons Watch des vitrines du SIHH…

Quelques commentaires supplémentaires en forme d’interrogations ponctuelles : est-ce en redoutant quelques représailles « industrielles » supplémentaires que H. Moser & Cie. a soigneusement évité quelques codes aux icônes majeures du Swatch Group [hormis, peut-être, les aiguilles Breguet] ? Est-il éthiquement soutenable d’être à la fois juge et partie, à la fois marque engagée dans la mêlée (liée à la grande bullshit zone des salons horlogers) et juge fustigeant les autres marques de la mêlée ? La vidéo ne reprend-elle pas, sans une originalité marques, les mêmes thèmes contestataires que les productions promotionnelles qui avaient permis à la jeune marque Code 41 de se lancer et d’émerger ? L’ambush marketing a ses contraintes et se périls : H. Moser & Cie. a peut-être eu les yeux plus gros que le ventre et l’embuscade a mal tourné – Vae Victis ! Le missile ayant été lancé, il était à nos yeux vain – et un peu lâche – de tenter d’en effacer les traces : il faudrait maintenant lancer une pétition « #JesuisEdouard » pour marquer notre soutien collectif à l’équipe de H. Moser & Cie. en exigeant la rediffusion de la vidéo et la remise en ligne des images de la montre…


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