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MARDI : Alors, Bâle dans quarante-cinq jours, déjà prêts ?

Peut-on survivre à Bâle sans passer sous les fourches Caudines de Baselworld ? Certains ont pris ce pari risqué... Peut-on croire ceux qui effleurent le milliard de francs ? Les médias ont embrayé sans discuter... Mais qui admettra que les montres suisses seront moins 80 % moins suisses que les chocolats suisses ?  ▶ LES QUESTIONS DE CES SMS DU MARDILes détails après la pomme de Guillaume Tell ci-dessous...❏❏❏❏ BALANCIER : personne n'a encore fait mieux que 24 mm pour le …


Peut-on survivre à Bâle sans passer sous les fourches Caudines de Baselworld ? Certains ont pris ce pari risqué... Peut-on croire ceux qui effleurent le milliard de francs ? Les médias ont embrayé sans discuter... Mais qui admettra que les montres suisses seront moins 80 % moins suisses que les chocolats suisses ?

 
▶ LES QUESTIONS DE CES SMS DU MARDI
Les détails après la pomme de Guillaume Tell ci-dessous...
❏❏❏❏ BALANCIER : personne n'a encore fait mieux que 24 mm pour le balancier d'une montre-bracelet, qui se permet en plus de battre avec l'extraordinaire majesté d'un simple Herz...
❏❏❏❏ SWISS MADE : les chocolats suisses et les fromages suisses sont presque deux fois plus suisses (80 %) que les montres suisses, c'est le résultat aberrant des décisions de la bureaucratie helvétique en matière de suissitude !
❏❏❏❏ ANTIQUORUM : le grand feuilleton tragi-comique des enchères nous offre un nouvel épisode burlesque, avec la transformation d'Antiquorum en anagramme potache d'Osvaldo Patrizzi...
❏❏❏❏ MILLIARD : à partir de combien de dizaines, ou de centaines de millions en moins, peut-on parler d'effleurer un milliard, comme nous l'annonce le Swatch Group pour son pôle luxe ?
❏❏❏❏ AMENDE : pas loin de 200 millions de dollars d'amende fiscale pour les nouveaux co-actionnaires de De Grisogono, qui n'avaient payé qu'une centaine de millions de dollars pour l'entreprise (moralité : investissez dans les manufactures suisses !)...
❏❏❏❏ BERCEAUX : quelques nouvelles marques de l'année 2013, avec un peu d'eau pure des glaciers de Norvège, un peu de design venu d'Honolulu, une peu de scandale autour de Mike Tyson et un peu de sérieux dans le quantième perpétuel germanique...
❏❏❏❏ IN-10-CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (les "montres" de l'Empire romain, le disque des minutes selon Perrelet, le tricentenaire d'une horloge pédagogique, l'unanimité des forums sur la misère sexuelle chez les amateurs de montres, les chaises musicales, le repompage créatif à la baguette, etc.)...
La montre Guillaume Tell mise en scène par Les Millionnaires (à découvrir au Palace de Baselworld)
 
▶ ANTOINE MARTIN
Le temps ralenti pour mieux en savourer les secondes...
◉◉◉ Quand tout le monde s'acharne à traquer les hautes fréquences, Martin Braun et son équipe (la jeune manufacture Antoine Martin) revient à des battements plus amples et surtout plus lents : 24 mm pour le balancier, qui a quasiment la taille d'un mouvement mécanique classique, et un seul Hz (7 200 A/h) pour ce calibre AM36.001 (ci-dessous). Ce qui est, à ce jour, une première mondiale. L'idée est évidemment de laisser décélérer le temps pour mieux l'apprécier, avec un aiguille des secondes qui avance deux fois par seconde pour mieux faire savourer son battement. Beaucoup de nouvelles technologies (notamment du silicium pour le spiral) dans cet échappement, dont le spiral s'avère particulièrement stable, mais aussi des solutions traditionnelles repensées, comme les deux vis de réglage du balancier (pas de raquette), les courbes inhabituelles du spiral ou la serge du balancier en titane grade 3. On notera, au passage, la denture en biais de la roue de remontage. L'esthétique de la montre (cartouche en haut de la page) privilégie la lecture de ce temps ralenti avec majesté, qui illustre parfaitement la vision non-conformiste – quoique traditionnelle – de l'horlogerie façon Martin Braun...
 
 
 
 
▶ SWATCH GROUP
On nous refait le coup du milliard de francs suisses...
◉◉◉ Faut-il vraiment croire ce que racontent les médias perroquets à propos du milliard de CHF frôlé en 2012 par le pôle luxe du Swatch Group (Breguet, Blancpain, Jaquet Droz) que dirige Marc Hayek ? À vrai dire, on a des doutes... On se souvient d'un certain Jean-Christophe Babin qui se flattait lui aussi de frôler le milliard de francs suisses : selon nos dernières estimations [nouveaux chiffress à paraître bientôt, en accès libre pour les abonnés platine], TAG Heuer en serait à 953 millions pour 2012 – ce qu'on peut effectivempent appeler "frôler". Un milliard pour le pôle luxe du Swatch Group, c'est moins évident. Première remarque : pourquoi ne compte-t-on plus Glashütte Original dans ce pôle ? La marque saxonne compterait-elle désormais... pour du beurre dans les comptes du Swatch Group, alors qu'elle doit encore se situer dans les 25-30 millions de francs d'activité ? Disons que Glashütte Original n'a qu'un tort : celui de travailler dans la vallée de Glashütte, loin, très loin des yeux de l'état-major biennois. Seconde remarque : sachant que Jaquet Droz, dont on nous jure – croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer – que la marque a connu une "progression à deux chiffres", ne doit guère dépasser les 25-30 millions de chiffre d'affaires (2 000 à 3 000 montres par an), avec une profitabilité aléatoire, sinon négative, il faudrait que Breguet et Blancpain assurent, ensemble, 900 à 950 millions de CHF pour "frôler" décemment ce milliard. Admettons, mais quelque chose ne colle quand même pas ! Prenons Blancpain, qui doit vendre 15 000 à 20 000 montres par an grand maximum, en les facturant à une prix moyen (retail) qui ne doit pas dépasser les 10 000-15 000 francs suisses [la marque n'a pas beaucoup de boutiques propres et elle a recentré son offre sur des montres sportives] : on peut donc logiquement situer le chiffre d'affaires moyen de la marque autour des 200 millions de CHF. Ce qui est serait une belle performance, parce qu'on aura noté, d'un rapport d'activités à l'autre, que l'activité de différentes filiales a été consolidée dans le chiffre d'affaires de Blancpain, dont la progression s'est donc opérée par croissance externe (Frédéric Piguet, Simon & Menbrez, etc.) plus que par croissance organique...
◉◉◉ Ce qui fait que Breguet devrait facturer au moins 700 à 750 millions de CHF pour "effleurer" [c'est le terme officiel] le seuil symbolique du milliard : on en est sans doute encore un peu éloigné ! Breguet doit vendre un maximum de 22 000-25 000 montres par an, à un prix moyen (retail) de 20 000-25 000 CHF [ce qui serait déjà très élevé, compte tenu de la structure réelle des ventes], soit un chiffre d'affaires maximum estimé de 600 millions de CHF. Dernière remarque, compte tenu des ambitions de 10 % de croissance globale 2013 annoncés par le Swatch Group, le franchissement du milliard situerait le résultat théorique 2012 du pôle autour des 900 millions de francs. D'autant que l'addition des résultats de la maison Harry Winston – récemment agglomérée au pôle luxe – permettra aisément de rendre Marc Hayek milliardaire au sein du groupe, un seuil plus symbolique que réellement signifiant sur le plan commercial. Disons, en conclusion, que la consolidation de toutes les marques du pôle luxe (intégration des sous-traitants comprise) peut s'estimer, pour 2012, entre 850 et 900 millions de francs suisses, donc pas vraiment aux frontières du milliard annoncé : qui s'en soucie dans les médias qui ont repris le message du groupe sans le moindre recul critique ? Le mot "effleurer" est par nature extensible...
 
 
 
▶ NOUVELLES MARQUES 2013
Quelques berceaux supplémentaires dans la nurserie...
◉◉◉ BRUVIK : l'équipe de Bruvik – pas Breivik, comme Anders le cinglé assassin – nous arrive de Norvège, avec des montres dessinées par Rure Bruvik pour rendre hommage à la nature, à l'environnement, aux paysages et à la culture norvégienne. Ce qui nous vaut des montres un peu froides, avec des cadrans bleu glacier comme les lacs du pays, qui contiennent de la vraie eau pure de Norvège [encore un cas d'horlogerie hydraulique] et même de la glace des vrais glaciers norvégiens [encore un cas d'horlogerie géo-testimoniale, dans le style poussière lunaire RJ-Romain Jerome ou sable australien chez Bausele]. Ce sera la référence # 30/Génération 2013 (intéressante vidéo de découverte de la marque)...
 
 
◉◉◉ INDIVIDUAL DESIGN : Hawai, métropole horlogère ? Après Bathys, que les lecteurs européens de Business Montres avaient découvert en 2007, voici maintenant Individual Design (Honolulu), avec mouvements suisses (ETA), design et usinage américains, style contemporain et identité marquée (ci-dessous). Le coup de crayon de Mark Carson est original, la fabrication soignée par des professionnels américains de l'horlogerie et les prix relativement modérés (autour de 1 200 dollars) pour cette référence #31/Génération 2013...
 
 
◉◉◉ BUBEN & ZORVEG : on ne va pas fair de Buben & Zorweg une nouvelle marque [elle est spécialisée dans les remontoirs horlogers et les coffre-forts], mais elle n'en présentera pas sa toute première montre à Baselworld. Il s'agit d'un quantième perpétuel au design innovant, The One (46 mm, mouvement manuel à échappement silicium)...
 
 
◉◉◉ HOLLER : pas très politiquement correct, Mike Tyson est moins sulfureux en Europe, ce qui choquera moins pour la marque Holler, lancée l'été dernier (référence # 57/Génération 2012 : Business Montres du 13 août), qui arrive maintenant sur le marché avec une collection qui rend hommage à l'ancien champion de boxe (ci-dessous) sans cesser de dédier des collections de montres à la musique noire américaine...
 
 
 
 
▶ ANTIQUORUM
Izzi Trip SA comme anagramme de... Patrizzi ! 
◉◉◉ C'est le nouveau gag de l'inépuisable feuilleton Antiquorum, dont les lecteurs de Business Montres suivent les différents épisodes, au plus près de l'action, depuis le rachat inattendu de la maison d'enchères par un fonds japonais (c'était une révélation du 29 janvier 2006, et personne n'y avait cru en Suisse : voir notre édition papier de l'époque). Ensuite, à l'été 2007, c'était le putsch contre Osvaldo Patrizzi (révélation Business Montres du 10 août 2007) et le début d'un véritable polar horlo-financier, toujours en cours d'instruction à Genève et à New York, avec une valse des millions, des accusations infâmantes contre Osvaldo Patrizzi [aujourd'hui pratiquement abandonnées] et un coup de projecteur dont tout le monde se serait bien passé sur les coulisses pas forcément tapissées de pétales de rose des enchères horlogères. La tragi-comédie sait aussi nous ménager des épisodes burlesques, comme cet hommage facétieux des New-Yorkais au "renard argenté" italien : Business Montres avait signalé (19 mai 2011) la dévolution des actifs d'Antiquorum SA [la société initialement fondée par Osvaldo Patrizzi] à une nouvelle entité, Antiquorum Geneva SA. Business Montres se doit donc de vous raconter le changement de nom d'Antiquorum SA, maison devenue Izzi Trip SA – anagramme façon potache rigolard de... Patrizzi ! Ce serait amusant, mais ça ne dispense d'aller y voi de plus près : on découvre ainsi que l'usage de la marque Antiquorum, théoriquement devenue propriété d'Antiquorum Geneva, a en fait été enregistrée à New York en 2008 (extrait OMPI), ce qui fait d'Antiquorum Geneva un simple franchisé prestataire de services. Evan Zimmermann, le CEO d'Antiquorum, nous a confirmé le changement de nom (extrait du registre du commerce de Genève), mais en nous précisant que les deux entreprises avaient désormais un management et des actionnaires différents – ce qui n'est pas tout-à-fait exact, puisque lui-même, Evan Zimmermann, et son directeur local, Julien Schaerer, figurent parmi les responsables des deux sociétés. Dans l'organigramme de Izzi Trip, on a la surprise de retrouver d'anciens dirigeants comme Bob Maron, ex-CEO d'Antiquorum aujourd'hui en procès avec l'auctioneer, ou comme Yo Tsukahara, la marionnette japonaise perdue depuis corps et biens [ils sont donc juridiquement responsables d'Antiquorum version Izzi Trip et ils porteront le chapeau en cas de liquidation]. Comme nous l'a précisé Evan Zimmermann, ce genre de changement de nom est banal dans la vie des affaires, quand une société n'a plus d'activité – ce qui est le cas d'Antiquorum SA-Izzi Trip SA – et quand elle veut se défaire du poids de son passé, y compris celui des "dettes qu'elle considère comme non légitimes" (citation). Autant dire qu'il y a de la liquidation dans l'air. Ce qui nous annonce un possible dénouement tout aussi tragi-comique : Patrizzi contre Patrizzi, du moins contre Izzi Trip SA ! La nouvelle société est désormais, devant les juges, l'adversaire de celui dont elle porte plus ou moins le nom : une poule n'y reconnaîtra plus ses poussins et ça va devenir au moins aussi compliqué que l'affaire en cours d'instruction à New York, où le génie procédurier des avocats juifs de Brooklyn déployé par Evan Zimmermann embrouille à l'envie la défense d'Osvaldo Patrizzi...
 
 
▶ SWISS MADE
Les chocolats seront plus suisses que les montres...
◉◉◉ Pas de doute, ça va devenir très compliqué d'expliquer aux consommateurs du monde entier les subtilités du nouveau Swiss Made. Un minimum de 80 % de produits suisses (matières premières helvétiques) sera nécessaire pour pouvoir baptiser "suisse" un produit local, qu'on parle de fromage, de miel ou même de chocolat : une exception est prévue pour certains produits tropicaux, qui font néanmoins partie du savoir-faire traditionnel suisse. Jusque-là, tout va bien : 80 % de suissitude pour du chocolat suisse, c'est aussi admissible que compréhensible. En revanche, ce ne sera que 50 % pour les montres, en incluant dans cette valeur ajoutée suisse les coûts de fabrication et d'assemblage, ainsi que ceux de recherche et de développement ainsi que ceux liés à la certification. Comment dit-on se tirer une balle dans le pied en Schweizerdeutsch ? Autant dire qu'on va tout droit dans le mur, avec des montres encore moins suisses – au sens où le voudrait l'acception commune du terme – qu'avant le vote des deux chambres suisses : il suffira de beaucoup charger le poste R&D [quelques secrétaires de plus] pour suissiser n'importe quel calibre hâtivement rebaptisé suisse pour avoir fugacement été déballé dans un atelier suisse. Le jour où les Chinois vont réaliser l'arnaque, les dégâts seront incontrôlables sur les réseaux sociaux...
 
 
 
 
MARVIN
L'invitation au voyage – à Bâle sans Baselworld...
◉◉◉ La non-présence dans un des halls de Baselworld sera cette année encore plus problématique que les autres années, même pour les lieux d'exposition tout proches du salon. Marvin en a pris le risque en retrouvant sa villa d'architecture, à 300 mètres du Hall 4 – ce qui reste beaucoup l'année où Baselworld a regroupé ses forces autour de la Piazza (Business Montres du 11 mars). Quelques bonnes surprises dans la besace de Cécile Maye, mais il faudra surveiller les poches de son mari, Jean-Daniel, qui aura peut-être une ou deux propositions inattendues à présenter dans les mois qui viennent...
 
 
 
▶ DE GRISOGONO
Une amende à 150 millions d'euros pour l'actionnaire...
◉◉◉ Omega Diamonds, le diamantaire anversois actionnaire (secret) de la manufacture De Grisogono vient de faire une transaction avec le fisc belge : 150 millions d'euros d'amende immédiate (180 millions de CHF, 200 millions de dollars) pour effacer une ardoise fiscale portant sur trois milliards d'euros de "fraudes" constatées depuis 2006. Omega Diamonds – qui possède des bureaux dans les Ports-Francs de Genève – fait partie du tour de table des nouveaux actionnaires de la maison De Grisogono, qui avaient apporté une centaine de millions de dollars pour éponger les dettes et relancer l'entreprise. On en déduira qu'il vaut mieux investir dans la joaillerie en Suisse que dans les combines en Belgique...
 
 
 
▶ LES IN-DIX-CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉◉ CHAISES MUSICALES : retour de Luis Andre (ex-FP Journe, ex-Harry Winston, ex-Raymond Weil) comme responsable des ventes de la nouvelle marque Breva (à découvrir à Baselworld). Luis André avait passé dix ans chez Harry Winston à la direction commerciale Europe, Amérique du Sud, Afrique, avec un bilan personnel qui frôle les 500 % d’augmentation du chiffre d’affaires pour la période de son passage, avant d'être remercié par Frédéric de Narp (révélation Business Montres du 23 mars). Où va-t-on si les nouvelles marques, pour se lancer sur le marché, recrutent les directeurs commerciaux de maisons comme FP Journe ?
 
◉◉◉ STORM : pourquoi se gêner ? Même quand on est une marque pleine d'imagination (et les Londoniens de Storm n'en manquent pourtant pas !), on peut se laisser à la facilité du repompage pur et simple. Il suffit d'un simple calibre chinois pour vous pousser au crime, comme en témoigne la Mekon ci-contre, qui rappellera aux plus myopes les Ti-Bridge de Corum (mouvement mécanique en ligne pour cette édition limitée à 3 000 pièces). C'est ce qu'on appelle de la créativité... à la baguette !
 
◉◉◉ BASEWORLD : ne pas manquer la première partie de notre promenade commentée dans les nouveaux espaces de Baselworld (exclusivité Business Montres du 11 mars). À suivre : la découverte des trois niveaux du nouveau Hall 1...
 
◉◉◉ BARBOUR : le groupe horloger britannique Zeon, qui gère quelques licences et qui possède la marque sino-chinoise Ingersoll, annonce la signature d'une nouvelle licence avec Barbour, la célèbre référence international des vêtements en toile huilée (chasse, pêche, moto, etc.). Lancement prévu en 2014 et diffusion dans les boutiques Barbour, puis chez quelques détaillants, avec des collections masculines et féminines.
 
◉◉◉ HOROLOGIA : « L'histoire des objets du temps portables vient de gagner deux millénaires », annonçait récemment Business Montres (18 février). Cette révolution archéologique n'est pas mince, puisqu'elle va obliger tout le monde à réécrire d'urgence les manuels d'histoire de l'horlogerie. Premier colloque officiel sur le thème le 29 mars, à l'université de Lille 3, avec une journée d'études « Horologia et Solaria, instrumentaliser le temps à l’époque romaine » organisée par Javier Arce et Jerôme Bonnin, les deux nouveaux spécialistes de cette question (source : Insula, programme à télécharger). Objectif de cette journée : « Faire le point sur nos connaissances concernant les instruments de mesure du temps gréco-romains et sur l’usage qui en était fait à l’époque romaine. Cette rencontre se veut surtout centrée sur l’objet lui-même, ses types, particularités, résonances artistiques ou sociales, et non sur la question du temps comme notion philosophique, métaphysique ou littéraire. En effet, l’horloge, quelle que soit sa forme ou sa signification, est bien souvent la grande oubliée des études portant sur le "Temps" dans l’Antiquité, ce qui est tout de même assez paradoxal ». C'est le moins qu'on puisse dire : on parle bien d'instruments du temps portables et d'horloges portables, qui, pour ne pas être mécaniques au sens classique du terme, n'en sont pas moins des constructions complexes comportant des éléments mécaniques et témoignant de connaissances étendues dans le domaine du temps et de l'espace...
 
◉◉◉ MAURICE DE MAURIAC : pour ajouter encore à l'identité de la marque et renforcer la consistance de ses racines helvéto-zurichoises, un joli film sur la ville de Zürich, supposée emblématique de la marque, de ses valeurs suisses et de son héritage Swiss Made...
 
◉◉◉ PERRELET : pour Baselword, la marque à la turbine [récemment reprise en main par Gérald Roden : révélation Business Montres du 20 février) s'offre son premier chronographe, avec une seconde centrale (échelle tachymétrique sur la lunette) et un disque des minutes très original. Comme on ne pouvait pas percer des axes sur le cadran sans renoncer au concept de la Turbine en rotation sous ce cadran, l'affichage des minutes du chronographe est assuré par un disque tournant central, qui égrène ses chiffres face à un repère rouge fixe (mouvement automatique à dateur et double rotor Soprod, dans un boîtier de 47 mm : ci-contre) : une solution technique intelligente, qui relance la mise sur la capacité d'évolution de cette collection Turbine – devenue la clé de voûte de l'identité Perrelet.
 
◉◉◉ POST TENEBRAS LUX : la devise de Genève (d'ailleurs inexactement retranscrite d'après la Bible) a été reprise pour le titre du dernier film du réalisateur mexicain Carlos Reygadas, qui n'avait convaincu personne lors de sa présentation à Cannes, l'année dernière, mais qui arrive bientôt sur les écrans (bande-annonce). Aucun rapport avec Genève, mais il faut garder un oeil sur la nouvelle marque d'horlogerie genevoise Spero Lucem, qui reprend la citation biblique exacte et que son créateur – notre ami le remuant Yvan Arpa – entend vouer à la célébration de l'excellence traditionnelle des montres réalisées à Genève. Présentation au Palace de Baselword dans 45 jours...
 
◉◉◉ TRICENTENAIRE : un métier d'avenir, l'horlogerie ? Pour les élèves de l'EMT (École des métiers de Porrentruy), les montres relèvent de la culture et du savoir-faire : ils ont choisi de s'attaquer à l'entretien et au réglage d'une horloge qui affiche ses 300 ans (intéressante vidéo)...
 
◉◉◉ FORUMS : unanimité des forums à la lecture de l'article imbécile de Marianne (France) sur les capacités sexuelles fragiles des amateurs de montres (Business Montres du 11 mars). Unanimes, les intéressés se sont déchaînés, tant sur Chronomania que sur Forumamontres sur ces considérations filandreuses à propos du "fantasme masculin sur les belles mécaniques"...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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