MARDI : Les in-10-crétions du jour, en bref, en vrac et en toute liberté, avec un étonnant ménage à quatre et Woody Allen qui allume un signal faible pour une nouvelle exécration du luxe
Le 04 / 03 / 2014 à 07:11 Par Le sniper de Business Montres - 2519 mots
Mais aussi le dandy qui fume en couleur, l'insoutenable légèreté de la montre automatique, le tabou incapacitant sur les innovations électroniques et la nostalgie des montres mécaniques que portaient les super-héros...
▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ BREGUET : la première image de la future Hommage à Nicolas Hayek... ❏❏❏❏ UKRAINE : …
Mais aussi le dandy qui fume en couleur, l'insoutenable légèreté de la montre automatique, le tabou incapacitant sur les innovations électroniques et la nostalgie des montres mécaniques que portaient les super-héros...
▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ BREGUET : la première image de la future Hommage à Nicolas Hayek... ❏❏❏❏ UKRAINE : le marché gris fuit les bruits de bottes... ❏❏❏❏ H.MOSER & CIE : mais quelle est donc ce dandy avec ce cadran bleu fumé encore jamais vu ? ❏❏❏❏ RJ-ROMAIN JEROME : glaciale, cette campagne d'été... ❏❏❏❏ WOODY ALLEN : du ridicule à la stigmatisation du luxe... ❏❏❏❏ QUARTZ : pourquoi le tabou antiélectronique est devenu incapacitant pour l'industrie horlogère [ah, la nostalgie du temps où les montres des super-héros étaient mécaniques : ci-dessus]... ❏❏❏❏ JACOB & CO : la querelle de couple débouche sur un ménage à quatre... ❏❏❏❏ COULEURS : vos cadrans auront-ils la bonne influence sur l'achat de votre montre ? ❏❏❏❏ BRM : l'insoutenable légèreté du Makrolon... ❏❏❏❏ MONDAINE : on nous refait le coup de l'icône du design suisse, mais ce n'est plus la pendule des chemins de fer... ▶▶▶ LES IN–10–CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée et sans la moindre exhaustivité... ◉◉◉◉ H. MOSER & CIE : un veste comme celle-là, c'est forcément Laurent Picciotto, le dandy de l'horlogerie de choc (Chronopassion, Paris). À son poignet, une H. Moser & Cie créée spécialement pour lui, avec un cadran bleu fumé totalement inédit – et parfaitement seyant avec ses tenues habituelles [dommage que les chaussures soient floues : elles méritaient le détour !]. Ne pas manquer, à Baselworld, les nouvelles collections H. Moser & Cie (salon d'exposition au Ramada), avec des nouveaux calibres et un nouveau quantième perpétuel en titane DLC dont on vous donnera des nouvelles dans les jours qui viennent... ◉◉◉◉ BREGUET : première image de la future très grande complication « Hommage à Nicolas Hayek », une montre de poche présentée comme la digne héritière de la n° 160 « Marie-Antoinette » (source : application Quai de l'Horloge, Breguet). Le nombre de complications mécaniques n'est pas avancée, sans la moindre prétention au record du monde dans l'empilement des complications, de même que la date de présentation de cette montre double face n'est qu'allusive : une prudence de mise alors que Patek Philippe a peut-être déjà armé son über-complication commémorative du 175e anniversaire de la manufacture. Les fonctions qu'on devine sur ce cliché d'atelier sont pour l'instant très classique, mais visiblement de très belle facture traditionnelle... ◉◉◉◉ MONDAINE : la marque familiale des frères Bernheim prépare un « gros coup » à Baselworld, avec la présentation d'une montre annoncée comme au moins aussi iconique de le modèle des chemins de fer suisses [celui qui a servi d'horloge à Apple pour son iPad]. Un nouveau chapitre de l'histoire culturelle suisse au poignet... ◉◉◉◉ BLUE JASMINE : le dernier film de Woody Allen, récemment récompensé par un Oscar attribué à Cate Blanchett, est à surveiller de près. Il y est beaucoup questions de luxe, et pas de façon positive : le ridicule du personnage central est le ridicule de toutes les activités luxury driven qui occupent le devant de la scène médiatique. C'est d'autant plus amusant que les vedettes de ce film sont des « ambassadeurs » de marques de luxe comme Armani ou Dolce & Gabbana. L'ironie de Woody Allen sur l'artificialité de cet univers du luxe fait très mal – non seulement aux marques ainsi « ridiculisées » (Cartier, Hermès, Louis Vuitton), mais encore plus à l'image globale du luxe. Un signal faible du retournement de l'opinion ? ◉◉◉◉ UKRAINE : non seulement les oligarques locaux ne vont pas acheter beaucoup de montres, dans les boutiques ou sur le marché parallèle, qui a toujours été une spécialité culinaire ukrainienne pour accommoder les stocks de belles montres suisses, mais l'effondrement du rouble russe (50 roubles pour un euro) va dramatiquement renchérir le prix des montres suisses sur le marché grand-russe. Ceci sans préjuger des complications politiques si les uns ou les autres commencent à fermer les frontières ou à user de rétorsions économiques. De quoi impacter gravement les industries du luxe (toutes catégories de produits confondues) et affecter les comptes des grands groupes, puisque les Russes (au sens large, donc nouveaux riches ukrainiens compris) représentent la deuxième clientèle touristique pour le global shopping (environ 8 % du marché planétaire du travel retail de luxe) : la Côte d'Azur et Courchevel ont du souci à se faire, tout comme Paris, Londres ou Milan. D'autant que ces Européens de l'Est sont friands de grosses et belles montres. Cette situation est d'autant plus dangereuse que le vrai marché russe n'est pas comptabilisé dans les statistiques officielles, mais à travers des circuits parallèles – du blanc sale ou noir obscur, en passant par tous les gris possibles – qui sont les premiers à se crisper et à s'évanouir au moindre bruit de bottes... ◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : nouvelle campagne pour la marque, avec un storytelling Titanic qui ne se lasse pas. Belle réalisation, quoique les tons on the rocks soient un peu froids [ça nous rafraîchira dans les chaleurs de l'été], mais quel est le message ? ◉◉◉◉ COULEURS : un intéressant tableau de la perception des couleurs pour les consommateurs américains en situation d'achat. Cette perception et cette influence chromatique ne sont pas identiques pour les consommateurs asiatiques ou indiens, mais elles correspondent à peu près à la sensibilité des Européens (source : LudisMedia, infographie Kissmetrics). Le luxe horloger a-t-il les bons codes pour parler à ses clients ? ◉◉◉◉ JACOB & CO : en s'interrogeant sur l'« erreur de codage génétique » entre deux montres conceptuellement très proches, le Sniper du lundi (Business Montres du 3 mars) ne suspectait pas vraiment le troublant ménage à quatre qui a provoqué cette salade génomique. Décodons un peu : à l'origine [il y a environ trois ans], apparaissait la montre d'un jeune créateur horloger de Besançon, Benjamin Muller, familialement très impliqué dans l'horlogerie. Son concept était graphiquement intéressant [c'est très exactement celui de la montre Epic Jacob & Co, qui était présentée hier], mais son prix totalement irréaliste pour une nouvelle marque inconnue : à 30 000 euros, il n'y a plus de clients, même pour un mouvement squeletté chez Concepto ! Benjamin Muller a donc revendu tout son projet à Jacob & Co, qui n'a pas prouvé sa créativité en reprenant intégralement l'idée et sa réalisation, pour se contenter de griffer le tout Jacob & Co. Pendant ce temps-là, Concepto cédait cette idée de squelettage contemporain à RJ-Romain Jerome, qui ne faisait pas non plus la démonstration de sa totale originalité identitaire, mais qui avait la sagesse de commercialiser cette montre à un prix très inférieur à celui de Benjamin Muller et à celui de Jacob & Co. Voilà pour le ménage à quatre : il y avait donc un papa (Benjamin Muller), une maman (Concepto) et deux amants de l'un et de l'autre (RJ-Romain Jerome et Jacob & Co) ! Pour l'aspect « griffu » du design, impossible d'identifier la filière génétique : comme quelques marques l'avaient déjà fait, RJ-Romain Jerome pratique ces griffes sur le boîtier depuis une petite dizaine d'années, mais elles ont été exacerbées et « encornées » (intégrées dans les cornes) par le designer de Benjamin Muller. L'essentiel n'est d'ailleurs pas dans le design, mais dans cette affaire de consanguinité dont l'horlogerie ne sort pas grandie. Outre l'aveu de faiblesse créative qui consiste à acheter concepts, dessins et mouvements « sur étagères », cet épisode démontre le danger de l'hyper-diffusion d'un mouvement trop facile à identifier. Il n'y a pas si longtemps, la manufacture BNB est morte de son tourbillon trop vendu simultanément à trop de marques... ◉◉◉◉ BRM : parti-pris de légèreté, en visant les records du monde de la spécialité, pour la manufacture française de Bernard Richards. Il a misé sur le Makrolon pour battre quatre de ces records et présenter à Bâle la collection la plus légère du moment. Exemple avec cette V6-44-MK, qui s'annonce comme la montre automatique la plus légère du monde (41,8 g), avec boîtier Makrolon [un matériau de synthèse qu'on ne voyait plus beaucoup dans les créations horlogères, alors qu'il recèle de fantastiques possibilités], mouvement BRM, cornes, fond et boucle en Fortal, bracelet allégé, mais couronne et protège-couronne en titane. Style BRM indéniable... ◉◉◉◉ TABOU ANTI-QUARTZ : qu'est-ce qui permet de prévoir un retour d'affection pour les montres électroniques, dans l'entrée comme dans le haut de gamme ? Attention aux marques qui ne comprendraient pas le changement de paradigme et qui s'enfermeraient dans un intégrisme mécanique fermé aux évolutions de la demande. Une chronique Droit de ré>pons à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision (ci-dessous)... 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