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MASH-UP HORLOGER : Mixez un peu de Romain Jerome, un peu de Louis Moinet, un peu de Patek Philippe et un peu du reste...

Encore une montre qui rend hommage à Jules Verne, en compilant de multiples sources et en mariant les tendances à la mode pour créer une montre plutôt séduisante... Encore une proposition pertinente, née en ambiance 2.0... ▶ NAUTILUS CHRONOMAG Un intéressant hommage 2.0 à Jules Verne ◉◉◉ Le père de 20 000 lieues sous les mers est décidément à …


Encore une montre qui rend hommage à Jules Verne, en compilant de multiples sources et en mariant les tendances à la mode pour créer une montre plutôt séduisante...

Encore une proposition pertinente, née en ambiance 2.0...

▶ NAUTILUS CHRONOMAG Un intéressant hommage 2.0 à Jules Verne

◉◉◉ Le père de 20 000 lieues sous les mers est décidément à la mode chez les horlogers :on ne compte plus les montres qui lui rendent hommage (récemment encore, Thomas Prescher, Louis Moinet ou RJ-Romain Jerome, mais aussi Panerai et d'autres, y compris Patek Philippe avec sa célébrissime Nautilus). Cette unanimité a forcément impressionné les amateurs, qui en réclameraient bien davantage de leurs marques préférées, mais elles tardent à embrasser la légende vernienne comme elle le mériterait. Du coup, les amateurs tchèques du forum Chronomag ont décidé de se lancer pour créer, en souscription, une montre Nautilus [tiens, tiens !], qui compile avec intelligence les tendances esthétiques de l'air du temps. On pourrait s'amuser à lister les "citations" qui sont autant d'hommages aux créateurs horlogers contemporains, mais à quoi bon ? D'une part, c'est une édition privée : donc, chacun fait de ce qu'il veut avec son cercle de copains [c'est la logique 2.0 du crowdfunding des années 2010]. D'autre part, ne s'agit-il pas d'un hommage collectif au rétropédalage horloger tel qu'on le pratique en Suisse ? À force d'habituer les amateurs à regarder dans le rétroviseur, ils finissent par apprendre la leçon et par en appliquer les recettes à leurs propres initiatives. En même temps, c'est un signal fort de la renaissance active des plus vieilles places horlogères européennes : Prague avait des horloges ultra-compliquées bien avant Genève...

◉◉◉ Avec nos remerciements à l'équipe de Chronomag pour ces images, et nos félicitations pour une montre plutôt réussie, qui se présente dans un boîtier de 42 mm, exactement sablé comme on l'aime [pourquoi les marques s'acharnent-elles à polir à ce point leur habillage ?] et avec un ton canon de fusil qui confirme l'option esthétique pré-industrielle des "clous" sur la lunette, dans le style hublot riveté. Sûr que le capitaine Némo aurait aimé cette montre à son poignet ! Côté mouvement, les amateurs tchèques ont opté pour l'indestructible Unitas 6498, "tracteur" indémodable, qui ne sera même pas visible au verso puisque le fond a été gravé [merci pour la reprise du titre de Jules Verne en français : on parie que le titre aurait été traduit en anglais par les Suisses romands ?]. "Mobilis in Mobili", nous précise la gravure sur le cadran [c'était la devise du capitaine Nemo], dont le guillochage horizontal est lui aussi pré-industrielle, mais tomber dans le steampunk...

◉◉◉ L'hélice qui sert d'aiguille des secondes (à 6 h) assure l'animation indispensable sur un cadran plutôt austère, avec son double cercle des heures (chiffres romains) et des minutes (chiffres arabes). Les aiguilles ressemblent à celles d'un transmetteur d'ordres : elles sont traitées en mat, comme l'hélice des secondes. S'il y avait un reproche à faire à cette montre, ce serait sa couronne, un peu trop banale sur une montre à ce point "commémorative" d'un style aussi épique que littéraire, et la police typographique des inscriptions, elle aussi passe-partout et trop "moderne". La bonne surprise, c'est le prix pour une série aussi exclusive (33 exemplaires) : il suffira d'un peu moins de 900 euros (1 200 CHF) pour accrocher cette Nautilus à son poignet. La mauvaise, c'est la série est déjà sur-souscrite, donc sold out avant même d'être livrée...

◉◉◉ Que vaut une montre de forum ?Sans doute pas grand-chose aux yeux des marques, mais on manque un peu de recul pour juger de leur cote dans la durée (notamment aux enchères) : les amateurs qui souscrivent à ces montres y tiennent trop pour les remettre sur le marché dans les années qui suivent leur achat. En revanche, ces montres sont très représentatives de la demande profonde des amateurs éclairés et des aficionados : des montres plus sobres et plus expressives, moins inutilement compliquées [mécanique basique, boîtier simplifié, codes esthétiques immédiatement perceptibles] mais davantage chargées de significations symboliques. Des montres capables de raconter une histoire – toujours cette rengaine du storytelling – simple, mais qui ne se limite pas à l'histoire de la marque : une histoire sémiologiquement riche, tant sur le plan de signifiés du récit que dans leur richesse graphique potentielle [ici, cent cinquante ans après sa naissance, Jules Verne est un univers parfait et un gisement idéal de déclinaisons créatives].

◉◉◉ Pourquoi le mash-up du titre ? L'équivalent français de "pot-pourri" est bien accepté dans un contexte parfumé, mais il peut prêter à confusion pour qualifier un travail horloger parfaitement honorable...

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