MÊME PAS PEUR ? Les montres connectées et les commentaires de Grégory Pons à la Radio Télévision Suisse...
Le 04 / 09 / 2013 à 19:40 Par Le sniper de Business Montres - 1271 mots
Alors que Samsung donne le coup d'envoi de la saison des smartwatches, dont on compte déjà plus de 125 projets, et en attendant la iWatch d'Apple, l'horlogerie suisse fait preuve d'une stupéfiante égalité d'âme : puisque Nick Hayek (Swatch Group) n'y croit pas, on peut mépriser ces concurrents ! Business Montres se prépare au pire...
▶▶▶ SMARTWATCHESFaut-il croire à la mutation profonde des marchés ? ◉◉◉◉ En cette soirée de « Shana Tova …
Alors que Samsung donne le coup d'envoi de la saison des smartwatches, dont on compte déjà plus de 125 projets, et en attendant la iWatch d'Apple, l'horlogerie suisse fait preuve d'une stupéfiante égalité d'âme : puisque Nick Hayek (Swatch Group) n'y croit pas, on peut mépriser ces concurrents ! Business Montres se prépare au pire...
▶▶▶ SMARTWATCHESFaut-il croire à la mutation profonde des marchés ? ◉◉◉◉ En cette soirée de « Shana Tova » à tous nos amis juifs (« Bonne année », à l'occasion de Roch Hachana, la nouvelle année du calendrier hébreu), un proverbe de la vieille sagesse yiddish remonte dans nos mémoires : « Prépare-toi au pire, le meilleur peut s'arranger de lui-même ». C'est l'introduction des commentaires de Grégory Pons (Business Montres) dans le Forum du mercredi 4 septembre de la Radio Télévision Suisse. ◉◉◉◉ Question posée : Les horlogers suisses sont-ils parés face au défi des montres intelligentes ? Actualité de ce Forum du 4 septembre 2013 selon sa rédaction : « Le fabricant de téléphones mobiles sud-coréen Samsung va présenter ce mercredi soir sa montre intelligente, en première mondiale au salon IFA Berlin. L'événement est très attendu par les férus de nouvelles technologies. Il suscite aussi beaucoup d'intérêt en Suisse, où l'on se demande si la "smartwatch", la montre intelligente, représente un danger pour l'industrie horlogère. Est-ce que Swatch Group, le numéro un mondial de la branche, va se lancer dans la course ? L'interview de Grégory Pons, journaliste spécialisé et responsable du site businessmontres.com »... ◉◉◉◉ Réponse dans le podcast de Forum : une interview de 02:50 mn ! On y rappelle à quel point le Swatch Group, par la voix de son président, a les plus grands doutes sur cette « révolution des montres intelligentes » (smartwatches) et à quel point il affecte publiquement – posture ou arrogance ? – de mépriser ce marché émergent, auquel il ne croit pas. Il faut dire, malgré tout, que le passif du Swatch Group dans ce domaine est consistant, d'autant qu'il s'agissait à chaque fois de projets menés personnellement par Nick Hayek : échec du téléphone Swatch dans les années 1990, échec de la montre Internet Paparazzi développée avec Microsoft (ci-contre), échec de la Swatch Beat. On sait que, dans ce domaine, une position trop dominante fait de celui qui se sent trop en sécurité son propre ennemi : mépriser la concurrence est encore le meilleur moyen de se tromper de stratégie face à des ruptures [l'horlogerie suisse l'a chèrement payé dans les années 1980, quand les montres asiatiques ont submergé la planète]. Cette position de Nick Hayek est d'autant plus sensible au moment où Nokia, qui avait clairement émis les plus grands doutes sur le marché des tablettes (lors du lancement par Appele de son iPad) baisse les bras et se vend pour sept ou huit milliards de dollars à Microsoft, alors que sa capitalisation boursière dépassait les 230 milliards de dollars il y a cinq ans ! Alors que le Swatch Group possède les technologues utiles à la smartwatch (notamment les écrans tactiles) et qu'il maîtrise l'alimentation en énergie, ainsi qu'une certaine familiarité avec l'univers téléphonique, on comprend que la prudence soit de mise. N'est-ce pas dangereux au moment où Casio, qui maîtrise également des technologies indispensables (micro-consommation de courants faibles, énergie solaire, heure atomique, écrans tactiles), n'entend pas se laisser déborder par les géants de l'électronique ? ◉◉◉◉ Commentaire : comment ne pas imaginer que l'arrivée sur le marché de 30 à 60 millions de montres connectées en quelques mois [dès que la iWatch sera sur le marché] n'ébranlera pas la pyramide des marques suisses et n'aura aucune conséquence sur l'économie horlogère ? Ce serait absurde ! Tout comme il serait absurde de penser que le Swatch Group n'a pas, dans ses tiroirs, un projet de montre connectée – la question de la pertinence de cette Smartswatch restant à creuser. Dans tous les cas, la guéguerre n'est pas entre Samsung et Swatch, ou entre Apple et Swatch [ah, comme il aurait été intelligent de créer une joint-venture, que les querelles d'égo ont torpillée dans l'oeuf !] : la vraie bataille, c'est celle du poignet et de la carpo-connexion (connexion de poignet), qui va voir tous les acteurs du marché, venus de tous les horizons (téléphonie, biomédical, réseaux, musique, coaching, e-commerce, etc.), se battre pour s'imposer au poignet, seul lieu physiologiquement acceptable pour « embarquer » sur un corps humain toutes les prothèses numériques de l'avenir. Le défi n'est pas technologique, comme lors de la crise du quartz, mais topographique : deux poignets par individu, un seul réellement utile, soit 25 centimètres carrés et tant d'objets à y installer ! Dans ce contexte, les montres mécaniques classiques ne vont pas disparaître : elles vont devenir symboliques. Il serait douteux que les acheteurs de smartwatches additionnent, à budget égal, une montre high-tech multi-fonctionnelle et une montre classique : le nettoyage se fera donc par le bas de la pyramide et dans les segments de prix les plus concurrencés par les smartwatches. Plus haut en gamme, la montre deviendra le témoignage sublime d'un art de vivre suranné, un peu comme les noeuds papillon de nos smokings, sinon comme nos cravates : ce seront les témoins d'un temps plus raffiné, l'équivalent de nos week-ends en cabriolets vintage – des expériences fortes, mais impossibles à vivre au quotidien. Forcément, on en reparlera... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...