MERCREDI : À une semaine de Baselworld, le doute asiatique commence à contaminer les esprits
Le 17 / 04 / 2013 à 06:00 Par Le sniper de Business Montres - 5368 mots
Tout le monde a compris que, si une nouvelle crise internationale s'installait, nous n'aurions plus le moteur asiatique ou le moteur des BRICS pour nous tirer d'affaire : pas vraiment de quoi redonner le moral à une semaine de l'ouverture des nouveaux espaces de Baselworld, qui verront les opérateurs chinois se regrouper face aux grandes marques suisses...
▶ LES QUESTIONS DE CE ZAPPING DU MERCREDILes réponses après la Watch Capsule ci-dessous...
Tout le monde a compris que, si une nouvelle crise internationale s'installait, nous n'aurions plus le moteur asiatique ou le moteur des BRICS pour nous tirer d'affaire : pas vraiment de quoi redonner le moral à une semaine de l'ouverture des nouveaux espaces de Baselworld, qui verront les opérateurs chinois se regrouper face aux grandes marques suisses...
▶ LES QUESTIONS DE CE ZAPPING DU MERCREDILes réponses après la Watch Capsule ci-dessous...❏❏❏❏ RUMEURS & MURMURES : mais de quoi a-t-on parlé, de quoi parle-t-on et de quoi parlera-t-on ?❏❏❏❏ NOIR DÉSIR : mais quelle est cette nouvelle profondeur noire de la Mondaine zébrée de rouge ?❏❏❏❏ FORCE CONSTANTE : mais quel dispositif a pu inspirer Christophe Claret pour sa Kantharos ?❏❏❏❏ ÉTHIQUE : mais comment concilier déontologie professionnelle et voyages de presse promotionnels ?❏❏❏❏ VÉRIN : mais quelle légende lunaire Manuel Emch (RJ-Romain Jerome) est-il en train de nous inventer ?❏❏❏❏ IN-10-CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (les chaises musicales chez Festina, chez IWC et chez Breva, les angles aiguisés de la Spacecraft, le tourbillon que Richard Mille jetait par terre, la montre qui rend hommage au boson de Higgs, les chiffres LVMH comme signal d'alarme, les nouilles à l'heure du monde, la capsule temporelle de Hublot, les pizzas au chocolat chez De Grisogono, les neuf points de vente Rolex qui cernent la nouvelle boutique Rolex de Bucherer Paris, etc.)... ▶ RJ-ROMAIN JEROMELa démocratisation du voyage dans la Lune...◉◉◉◉ La forme des vis [très Star Wars], le nid d'abeille sur le fond et l'amorce du mot « Moon » : pas de doute, c'est une RJ-Romain Jerome, mais ce ne sera pas une Moon Invader (pas de cornes en rotule). Peut-être une Moon Traveller, une Moon Walker [un défi à Omega ou un hommage à la légende Michael Jackson ?] ou une Moon Orbiter : ce sera de toute façon une montre à un prix plus accessible que la Moon Invader [les rotules étaient industriellement très coûteuses], dont RJ-Romain Jerome a besoin pour élargir sa base de clientèle. On ne sait pas si la corne est articulée, mais le « vérin » qui la soutient est très bien dessiné : un rapport avec le stand RJ-Romain Jerome, toujours en construction (nouveau niveau à l'étage, nouveau décor) dans le Hall 1.1 de Baselworld ? ▶ FORCE CONSTANTELa vraie inspiration de Christophe Claret...◉◉◉◉ La force constante s'invite décidément dans le débat horloger, du moins pour les marques qui ont fait de la reconquête chronométrique leur Graal. La nouvelle Kantharos de Christophe Claret (chronographe monopoussoir sonnant) se situe dans cette tendance des montres à complications qui ont néanmoins la politesse de l'exactitude. Son échappement à force constante a été inspiré par les trouvailles horlogères d'un Maurice Cornioley, inventeur horloger réputé entre les deux guerres mais bien oublié aujourd'hui. Son brevet pour « l'application d'une force pratiquement constante » aux organes d'échappement remonte à 1944 et il relève désormais du domaine public : on reconnaîtra dans le calibre de Christophe Claret quelques citations discrètes de ce brevet (Business Montres du 28 mars et Business Montres du 12 avril)... ▶ MONDAINENoir désir pour la Géante du printemps...◉◉◉◉ Tous les ans, Mondaine nous offre une évolution de sa Giant Seasonal (42 mm, ça n'a plus rien de géant aujourd'hui) : la proposition 2013 est étonnante par sa rupture avec les codes de la marque, qui concentre l'attention sur la fameuse aiguille à palette rouge des secondes. Le noir mat crée un effet de profondeur qui reste dans l'esprit du minimalisme fonctionnel initial, en lui apportant une nouvelle dimension : effet cygne noir garanti ! ▶ RUMEURS & MURMURESOn en a parlé, on en parle et on en reparlera...◉◉◉◉ Une des montres néo-classiques les plus élégantes de Baselworld pourrait bien être la nouvelle Laurent Ferrier Traveller (micro-rotor optimisé et second fuseau horaire digital par guichet), sur laquelle Business Montres reviendra ultérieurement. On aura noté (ci-contre) le mimétisme très patékien des deux correcteurs GMT situés à gauche du boîtier... ◉◉◉◉ Toujours chez Laurent Ferrier, lancement du compte à rebours pour le nouveau site mis en place [est-ce vraiment une bonne idée promotionnelle ?] pendant Baselworld, avec de nouveaux outils de communication dont la page d'accueil du site donne un avant-goût rétro : notez le Swissair nostalgique du quadrimoteur à hélices qui annonce le compte à rebours... ◉◉◉◉ Autre site en réfection : Worldtempus, qui annonce lui aussi [à nouveau, est-ce vraiment une bonne idée promotionnelle ?] une nouvelle architecture et un nouveau style pour l'ouverture de Baselworld, toujours dans une logique de « partenariat » avec les marques (80 à ce jour) et dans une optique de « révolution des contenus », pour laquelle une petite vingtaine de collaborateurs ont été mobilisés... ◉◉◉◉ Le nouveau grand stand Burberry (marque du groupe Fossil qui fera sa première apparition à Baselworld : Hall 1.1) sera une attraction de la semaine prochaine, d'autant que la marque va y présenter une nouvelle collection de sa montre The Britain, sculptée dans un « or trench » (or 18 K couleur de trench-coat) d'une grande classe, avec une déclinaison à cadran pavé pour les dames... ◉◉◉◉ Toujours quelques rumeurs récurrentes de rachats dans l'horlogerie, comme tous les ans à l'approche de Baselworld, dans la haute horlogerie comme du côté des marques accessibles : les dossiers circulent dans les banques d'affaires, avec des accélérations soudaines du tempo et des ralentissements tout aussi inattendues des négociations : ce qui est récurrent, c'est de voir qu'il est toujours question des mêmes noms... ◉◉◉◉ Impossible de déterminer le choix de l'ex-champion du monde Michael Schumacher pour sa prochaine montre : il pose encore avec son Audemars Piguet, mais son nouveau contrat d'ambassadeur commercial avec Mercedes pourrait l'amener à s'équiper chez IWV, nouveau partenaire horloger de la marque (au moins dans la F1)...◉◉◉◉ Qui n'a pas encore réservé sa boutique dans les futurs espaces offshore que Monaco veut construire – dans ses eaux territoriales – au large du Rocher : le prince Albert II vient de relancer un ancien projet qui lui tenait à coeur. Six hectares au large du Forum Grimaldi, avec une zone commerciale pour accueillir les passagers des immenses paquebots qui pourront s'amarrer à quai en eaux profondes, ça fait rêver de nouvelles boutiques dans cette inaltérable Mecque du luxe que Monaco a su demeurer... ◉◉◉◉ Le SIHH de Hong Kong (Watches & Wonders) n'a certes pas du plomb dans l'aile, mais il fait beaucoup tousser dans les directions des treize marques embarquées par le groupe Richemont dans l'opération (25-28 septembre, au HKCEC de Wanchai) : avec un coût moyen estimé autour de deux millions de dollars par marque, l'impact financier n'est pas mince, puisque les marques auront à supporter les coûts de deux salons (SIHH = W&W) dans un seul exercice budgétaire. Marques concernées : A. Lange & Söhne, Audemars Piguet, Baume & Mercier, Cartier, IWC, Jaeger-LeCoultre, Montblanc, Officine Panerai, Piaget, Richard Mille, Roger Dubuis, Vacheron Constantin, Van Cleef & Arpels (soit tout Richemont, avec le renfort d'Audemars Piguet et Richard Mille). Avec la brutale décélération du marché chinois et l'absence totale de visibilité pour le second semestre, plusieurs voix s'élèvent pour évoquer un effet « miroir aux alouettes »... ◉◉◉◉ Les phases de lune se défonctionnalisent pour devenir de simples éléments d'animation d'un cadran – ce qui oblige à les faire sortir de leur petit guichet habituel : bon exemple avec la HM Perpetual Moon d'Arnold & Son (ci-dessous), qui accentue l'effet graphique de sa méga-Lune de précision (un jour de décalage tous les 122 ans) en lui créant une illusion de relief en 3D, qui rappelle un peu la Lune en argent gravée au dos des Moon de RJ-Romain Jerome. On comprend l'impact visuel de cette méga-Lune en la comparant à la Lune « simple » de la version laquée bleue... ▶ DÉONTOLOGIELes voyages de presse sont-ils vraiment « éthiques » ? ◉◉◉◉ Quelques mots préalables pour calmer les grincheux : j'ai moi-même beaucoup pratiqué le voyage de presse, sans trop verser dans le tourisme horloger pratiqué par certains de mes confrères frequent flyers et en ralentissant ma propre consommation, désormais liée à l'intérêt réel de l'information à découvrir ou de l'actualité à couvrir (sans parler de la fatigue physique doublée du manque de productivité). Le fait d'avoir véniellement péché ne dispense d'un minimum de réflexion sur une pratique dont Rue 89 pointait récemment du doigt les limites déontologiques. Une première évidence : à l'heure où la classe politique occidentale est incessamment rappelée à l'éthique et à la transparence par la classe médiatique, il serait étonnant que cette classe médiatique ne soit pas, elle aussi, questionnée sur ses pratiques de connivence, dont le voyage de presse est une assez belle illustration – on y récompense les « amis de la marque » [notion déontologiquement problématique] tout en mettant une pression subtile sur les journalistes qui ne sont pas encore embedded, avec des prétextes informatifs parfois très flous, pour ne pas dire inexistants. Une seconde évidence : les journaux et les journalistes vivant dans une situation précaire, il n'est généralement plus possible de réaliser des « grands reportages » autofinancés : si les marques acceptent d'organiser des voyages utiles, pourquoi refuser cette prise en charge ? ◉◉◉◉ Un rappel récent, qui situe bien les urgences éthiques à la veille de Baselworld : la semaine dernière (12 avril), le Sniper du Vendredi applaudissait l'initiative de Manuel Emch (RJ-Romain Jerome), qui avait décidé de ne plus distibuer de sucettes promotionnelles (« cadeaux presse ») pendant le salon, en affectant le budget ainsi libéré à une organisation charitable. Quelques confrères ont râlé, certains pour des raisons d'ailleurs éthiques : après tout, la marque ne leur force-t-elle pas la main dans un domaine charitable qui relève de la conscience personnelle ? Sans doute aurait-il été préférable de laisser le choix aux journalistes en partant : accepter le « cadeau presse » ou décider, volontairement, d'en affecter le montant à des projets charitables entre lesquels opter. On peut se demander quel aurait été le choix majoritaire des journalistes. En attendant, Rue 89 pose les bonnes questions en ironisant sur un voyage de presse organisé en Chine (de façon légèrement totalitaire) et en rappelant le code de déontologie de certains titres, comme Le Monde ou Les Echos, médias où le régime des « cadeaux presse » est bien encadré (au-dessus d'une certaine valeur, ils sont remis au comité d'entreprise). Par principe, Rue 89 interdit à ses journalistes de participer à un voyage de presse ou d’accepter le moindre cadeau. Excessif ? Probablement : la marque invitante tirant parti de la communication organisée autour du voyage, on peut considérer comme normal qu'elle apporte sa contrepartie en facilitant le travail d'information effectué. On est ici sur le fil du rasoir, entre la politesse (remerciements) et la complaisance (flagornerie) : c'est l'éthique individuelle du journaliste qui fait la différence, avec la qualité du regard qu'il porte sur lui-même. Notions ô combien élastiques ! ◉◉◉◉ La bonne question à se poser n'est pas celle d'un confort personnel ou d'une discrimination affective (« Être ou ne pas être l'"ami de la marque", that is the question »), mais celle d'une exigence éditoriale : « Ce voyage de presse est-il pleinement utile à mon exercice professionnel et en quoi l'améliorera-t-il pour mieux servir mes lecteurs ? ». Simple et clair, sans vide existentiel ! L'existence de Business Montres comme média horloger indépendant aurait tendance à montrer qu'on peut concilier proximité professionnelle avec les marques [et donc voyages ou travaux rédactionnels quand cela se justifie] et indifférence totale aux pressions publicitaires, amicales ou institutionnelles : c'est en tout cas le contrat de lecture dans lequel se reconnaissent un nombre croissant de lecteurs et d'abonnés. Reste une certitude : la classe parlante – les journalistes officiels, mais aussi les blogueurs – sera de plus en plus ouvertement questionnée par la classe lisante – l'audience de ces médias, nouveaux ou traditionnels. Espérons que nous n'irons pas jusqu'à la déclaration, sinon de patrimoine, du moins des miles parcourus ou des casquettes brodées fourrées dans un shopping bag...G.P.
▶ LES IN-10-CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : c'est maintenant officiel pour Gérald Roden comme homme providentiel du groupe Festina (la révélation en était faite aux lecteurs de Business Montres dès le 20 février dernier). L'ex-relanceur de la manufacture Gérald Genta-Daniel Roth (depuis absorbée par Bvlgari) et le consolidateur de De Grisogono va remplacer Jean-Claude Schwarz, qui était le relais suisse de Miguel Rodriguez, fondateur du groupe Festina. Comme Business Montres l'avait expliqué, Gérald Roden – qui sera vice-président de Festina – supervisera non seulement le pôle de haute horlogerie du groupe (Perrelet, comme CEO, et L. Leroy), mais également le pôle industriel (les motoristes MHVJ et Soprod, ainsi que différents ateliers stratégiques). On sait que Miguel Rodriguez a de grandes ambitions sur un amont industriel de plus en plus indispensable aux marques non alignées... ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : Corinne Jacot quitte Michel Jordi pour rejoindre l'équipe de la jeune marque Breva (haute horlogerie météorologique, à des prix stratosphériques), dont elle prend la direction de la communication... ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (3) : Roy Davidoff, qui avait récemment quitté la maison Bovet, devient le nouveau International Retail Trainer de la manufacture IWC, à Schaffhouse... ◉◉◉◉ RICHARD MILLE : dimanche prochain, une surprise sur les écrans BFM TV (France), dans « Goûts de luxe ». Richard Mille en personne, pour expliquer sa diagonale du succès : comment créer une marque de réputation planétaire dans la très haute horlogerie quand on est Français, indépendant, inconnu (presque) et très culotté ? Ci-dessous : la première RM 01. Tout y était déjà, ou presque : c'est ce tourbillon que Richard Mille jetait par terre –vraiment par terre ! – dans les couloirs de Baselworld, où il n'avait de stand, histoire de nous convaincre qu'il avait vraiment inventé une montre anti-chocs [à l'époque, il était d'usage de mettre des gants blancs pour prendre en main un tourbillon !]... ◉◉◉◉ HUBLOT : les spéculations vont bon train pour tenter de comprendre ce que sera la Watch Capsule présentée par Hublot à Baselworld. Après l'hypothèse Business Montres du 15 avril et nos multiples informations de ces dernières semaines, une nouvelle image surprend l'équipe de Xavier Dietlin au travail sur la future « bulle temporelle » (image en haut de la page, sous le sommaire). L'idée d'une machine à voyager dans le temps se renforce, avec un concept de cabine sphérico-circulaire qui réclame un fauteuil de pilotage, des tuyauteries compliquées et une débauche d'énergie électrique. Rendez-vous dans une semaine pour les premiers essais – si la sécurité de Baselworld les autorise et si la capsule ne nous fait pas un Big Bang à sa mise en service : qui aura le courage d'être le premier à faire son voyage dans le temps avec Hublot ? Arrivée possible de la capsule à Baselworld planifiée pour le début de la semaine prochaine; Dans le stand Rolex situé face à Hublot, de l'autre côté de l'allée latérale, on commence à s'inquiéter... ◉◉◉◉ BOSON : si la Watch Capsule de Hublot (voir ci-dessus) est une sorte de réduction du Large Hadron Collider (grand collisionneur de hadrons) lancé par le CERN de Genève à la recherche du boson de Higgs (la « particule de Dieu », dont les physiciens estiment qu'elle peut révolutionner notre conception de la physique), il faut quand même savoir qu'il existe déjà une montre dédiée à ce fameux boson. À 36 dollars, ce n'est évidemment pas de la haute horlogerie, mais ça reste une excellente initiation à la physique quantique, niveau grand débutant option horlogère. Si vous voulez rigoler un peu à Baselworld, venez poser avec cette montre devant la Watch Capsule de Hublot ! ◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : le nouveau stand de Baselworld (image en haut de la page, au-dessus du sommaire) a pris la forme de la Spacecraft, qui reste – en dépit de sa présentation récente – une des nouveautés fortes de cette saison 2013 pour la marque, avec son heure (présentation Business Montres du 20 février). Rappel concernant cette heure sautante, latérale, linéaire et digitale : concept Manuel Emch ; design Eric Giroud ; mécanique Jean-Marc Wiederrecht)... ◉◉◉◉ ROLEX : « Le grand frisson de la chasse », ou les émois d'un collectionneur de Rolex en quête de pièces rares. C'est le récit d'Eric Ku, grand amateur (et marchand) américain, publié sur le blog Longitude (Christie's). il s'agit d'une « chasse » à la réf. 6063 de Rolex, la fameuse « Jean-Claude Killy », et à la Submariner patinée à cadran Explorer « militaire ». Ces montres se retrouveront demain dans la collection d'un autre amateur [statut marchand oblige], mais Eric Ku est déjà en chasse de nouveaux trésors... ◉◉◉◉ LVMH : notre publication des vrais chiffres 2012 du pôle horloger [en direct, ou presque, du cartable de Bernard Arnault !] n'a certes pas fait plonger le cours de l'action LVMH, qui a dévissé hier suite à la publication de chiffres décevants pour le premier trimestre 2013. On sait que la montre est un indicateur très précis des fièvres et des emballements de l'économie : avec une année 2012 sans cette croissance vigoureuse qu'on nous promettait et une entrée dans 2013 en demi-teintes, les analystes commencent à prendre en compte le coup de frein asiatique et le ralentissement économique mondial, d'autant plus inquiétant qu'on sait désormais le moteur chinois incapable de nous arracher à l'ornière, comme en 2009-2010. L'effondrement de l'or-papier traduit par ailleurs une perte de confiance tragique des opérateurs. Attachez vos ceintures, ça va tanguer : les lecteurs de Business Montres savent heureusement à quoi s'en tenir, depuis la rentrée 2012, sur la maladie de langueur qui paralyse désormais le marché horloger en Asie, toujours sous-estimé en Suisse... ◉◉◉◉ DE GRISOGONO : le nouveau stand de Baselworld sera sensiblement le même que l'année dernière (même décoration, même surface à quelques mètres carrés près), mais la marque a gagné de la place en situant son accueil à l'extérieur et en créant, autour du stand (nouveaux espaces du Hall 1.1), un lounge ouvert sur l'extérieur. De quoi se relaxer dans des canapés en profitant des animations visuelles sur les totems-écrans de 6m de haut (ci-dessous). Les amateurs de gastronomie baselworldienne se souviennent que de Grisogono est le meilleur plan du salon pour le risotto préparé par le chef : cette année, il se peut fort qu'on déguste, pendant la fameuse party du mercredi après-midi, quelques-unes de ces mini-pizzas au chocolat qui sont un des meilleurs fruits défendus du restaurant genevois Quirinale, dont Fawaz Gruosi est co-actionnaire. On y parlera aussi des nouvelles collections de joaillerie « accessible » [pour de Grisogono, ça commence à 3 000 CHF !], notamment les bracelets Allegra : ils vont faire un malheur chez les journalistes life style qui vont adorer les accrocher au poignet. Donc, conseil d'initié : ne manquer ni les pizzas, ni les bracelets de la party... ◉◉◉◉ BUCHERER-OLD ENGLAND : pas d'impatience, chers lecteurs ! Nous irons cette semaine rendre visite au mégastore parisien dont nous avions révélé le projet (Business Montres du 9 novembre) à une profession horlogère incrédule [on se souvient des vigoureux démentis du groupe Richemont], avant que les détaillants parisiens ne comprennent toute l'ampleur de la déstabilisation en cours (Business Montres du 29 novembre). Nous ne manquerions pour rien au monde ce haut-lieu de la montre parisienne (ci-dessous : le joli rhabillage du grand escalier classé). Avant de publier notre reportage et histoire de réfléchir aux implications commerciales de cette ouverture, un rapide décompte, lié à la présence d'une boutique Rolex de 120 mètres carrés chez Bucherer Paris : qui sait qu'il y a déjà, dans un rayon d'un kilomètre autour de Bucherer, au moins neuf détaillants Rolex, dont la plus grande boutique d'Europe (tenue par Dubail, place Vendôme) et le corner Rolex le plus profitable d'Europe, sinon du monde (Galeries Lafayette) ? La situation est pratiquement identique pour Cartier, qui aura sa propre boutique intégrée chez Bucherer... ◉◉◉◉ HEURES DU MONDE : bonne idée horlo-publicitaire pour Noodles & Company (Etats-Unis), qui nous explique que la cuisine est mondiale et que la consommation des pâtes est globalisée (création TDA_Boulder, Colorado)...
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