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MERCREDI : avec cinq sélections pour sept prix, Richard a Mille tous les atouts de son côté

Si le GPHG est un club réservé aux ex-lauréats, il suffit de le dire : jamais on n'avait vu une telle concentration sur un dizaine de marques multi-présélectionnées. La qualité du spectacle final en souffrira, de même que la motivation des nombreuses marques qui ne veulent pas y participer...   〓 LE TROU NOIR DE L'ANALOGIQUE EINSTEINIEN(un vortex horloger dans un monolithe bétonné)••• Nostalgiques de 2001, L'Odyssée de l'espace, ne pas s'abstenir : il y …


Si le GPHG est un club réservé aux ex-lauréats, il suffit de le dire : jamais on n'avait vu une telle concentration sur un dizaine de marques multi-présélectionnées. La qualité du spectacle final en souffrira, de même que la motivation des nombreuses marques qui ne veulent pas y participer...

 
 
〓 LE TROU NOIR DE L'ANALOGIQUE EINSTEINIEN
(un vortex horloger dans un monolithe bétonné)
••• Nostalgiques de 2001, L'Odyssée de l'espace, ne pas s'abstenir : il y a de toute évidence un lien entre cette horloge Albert (ci-dessus) et le monolithe qui sert de fil conducteur du film de Stanley Kubrick. Sauf que ce monolithe de béton, signé Welter Egon (Egon Studio) donne l'heure avec des aiguilles, quand celui du film se contentait de nous faire voyager dans le temps. L'idée de Welter Egon était de rendre hommage à la théorie de la relativité d'Albert Einstein (d'où le nom de l'horloge, "Albert") et à la "courbure" du temps qu'on pense constater aux abords des mystérieux trous noirs qui ponctueraient l'espace galactique. L'horloge se présente sous la forme d’un caisson en béton haute-performance, dans lequel viennent se plonger les aiguilles, créant ainsi un effet d’optique vertigineux qu'on pourrait qualifier de vortex. Chaque aiguille est forgée à la main par Nicole Avé (héritière de la prestigieuse maison Paul Boulnois, fondée en 1850) avant d'être dorée à l’or fin 24 carats et déclinée en trois tons : blanc, jaune et champagne. Histoire de nous faire comprendre que le temps précieux – mais tous les lecteurs de Business Montres en ont une vague idée... Disponible en édition limitée et numérotée, les premiers modèles de cette collection seront présentés en exclusivité lors du salon off de la Paris Design Week, au Musée de la Mode et du Design.
 
 
〓 GIRARD-PERREGAUX EN QUÊTE DE NOUVELLES ÉMOTIONS
(les vieilles manufactures aiment la chair fraîche !)
••• Un actionnaire sincèrement passionné de montres et pas pressé, c'est bien (Business Montres d'hier), mais c'est encore mieux quand il donne à sa manufacture – celle dont il veut faire le coeur battant de son pôle horloger – les moyens de réveiller pour mieux se révéler. Le meilleur, c'est cependant quand le même François-Henri Pinault regarde un peu plus loin que le bout de son cours boursier [donc plus que ses concurrents] et qu'il investit dans l'avenir et sur les prochaines générations. C'est la leçon qu'on peut tirer d'une semaine d'opérations organisée par Girard-Perregaux à Paris, à l'occasion d'une étape de sa Tournée des jeunes horlogers : l'avenir de l'horlogerie est au poignet des jeunes urbains – les city fighters – plutôt que dans les vitrines des vieux collectionneurs. D'où l'importance de retremper les racines d'une maison de tradition dans ce terreau de la ville, ici et maintenant, plutôt que dans le moelleux humus gazonné qui tapisse les vallées horlogères. C'est en mettant le nez à la fenêtre que la haute horlogerie se synchronisera avec son temps : monter un établi devant Notre-Dame (ci-dessous : cette scène n'est pas un montage !), c'est se montrer, donc démontrer son savoir-faire et cet esprit tourné vers l'avant qui souffle sur la manufacture depuis sa reprise en main par le groupe PPR. Démonstration qui vaut également à usage interne : il n'est jamais inutile de rappeler qu'on a changé de décennie, sinon de siècle et même de millénaire. Démonstration participative, comme il convient à l'âge des réseaux sociaux, avec une horlogerie 2.0 qui ne craint de convoquer les amateurs devant un établi, loupe à l'oeil et brucelles entre pouce et index : rechercher un rouage perdu le nez sur la moquette est encore le meilleur moyen de poser ensuite un regard respectueux sur tout calibre mécanique digne de ce nom. Donc, qu'on se dise : Girard-Perregaux n'a plus peur de mettre en avant ses jeunes talents – ses artistes du temps – et ces derniers [qui sont huit en tout : The New Face of Tradition] n'ont pas peur de la vie, ni du grand monde, puisqu'on verra leurs blouses blanches à Beijing et à, après les avoir croisé à New York et à Paris.
 
••• Entre deux shows horlo-touristiques, on prépare également la suite pour Girard-Perregaux, qui fera son grand retour à Bâle en 2013 (révélation Business Montres du 13 décembre dernier). Les collections ont été rationalisées et le catalogue simplifiée : quatre piliers pour les messieurs, quatre pour les dames, la clé de voûte restant une offre de haute horlogerie d'autant plus singulière qu'elle sera nourrie des idées du génial Dominique Loiseau, qui n'a pas fini de nous étonner tellement il a de complications – grandes ou petites –dans son sac à malices. Bonne nouvelle : il ne faudra pas attendre Baselworld, fin avril, pour voir se dessiner le nouveau profil de Girard-Perregaux. Premier échauffement en octobre avec un hommage spectaculaire à l'architecture contemporaine. Galop d'essai en novembre avec une collection capable de bousculer les rentes de situation sur le marché du sport chic. On reprend le rythme en janvier avec de la haute mécanique avancée, et ainsi de suite jusqu'à Baselworld, notamment du côté des dames : Salma Hayek [Mme François-Henri Pinault à la ville] devrait trouver son bonheur dans ce qui se prépare...
••• Ne pas oublier, dans cette préparation d'artillerie qui prélude à une nouvelle renaissance pour Girard-Perregaux, le sort enviable fait à JeanRichard, marque soeur pour laquelle on a tout remis à plat : le concept, la production, le design, le positionnement, le marketing et la communication, mais pas l'audace, ni l'envie d'aller à la rencontre d'une nouvelle génération d'amateurs...
 
 
〓 LA MODE DE LA MULTI-SÉLECTION POUR LE GPHG
(un grand prix d'horlogerie qui ressemble à un derby entre ex-lauréats)
••• 70 montres pour les 190 pièces inscrites : c'est parti pour la 12e édition ! Avant les jurés officiels, le public pourra voter pour le Prix du public dans les différentes expositions des montres présélectionnées (Zurich, Hong Kong, Shanghai, Genève quelques jours avant le prix). Les internautes peuvent voter en ligne. Comme le commissariat du GPHG a appelé ces jours-ci les principaux sélectionnés pour vérifier que les montres répondaient bien aux critères du Grand Prix (notamment la disponibilité chez les détaillants), ce palmarès ne sera pas une surprise pour les marques concernées ! Ce premier travail de déblayage ne provoquera aucune surprise chez les aficionados : tout au plus pourrait-on reprocher aux journalistes qui composent la majorité du jury un relatif manque d'audace.
••• La multi-présélection de (trop) nombreuses marques est la seule "nouveauté" de cette douzième édition. On assiste à un tir groupé de marques qui ont trois, voire quatre ou cinq montres en course pour les sept catégories de prix, ce qui permettra d'optimiser la distribution finale. Cette nouvelle concentration sur une ou deux poignées de marques est une dérive à surveiller – non seulement parce qu'elle fausse la compétition, mais aussi parce qu'elle affadit considérablement le spectacle. Cinq Richard Mille pour sept prix, c'est peut-être beaucoup, non ? S'il n'est pas sélectionné pour le prix "Petite Aiguille", c'est uniquement parce que ses prix publics sont trop élevés ! Quatre Zenith, quatre Harry Winston : si c'est un club réservé aux anciens gagnants d'un des prix, autant nous le préciser avant...
••• Sinon, ceux qui avaient toutes les chances de se retrouver sur le podium final y sont. Les marques qui étaient de rigueur y sont pour la "Montre Dame" – c'est-à-dire à peu de choses près les finalistes des années précédentes. Même constat pour la "Montre Homme", où Urban Jürgensen a réussi à glisser une proposition qui rompt avec le conformisme "historique" de la sélection. Le prix de la "Montre Innovation" s'annonce très disputé dans la complication conceptuelle : là, on risque la surprise ! Pas beaucoup d'incertitudes, en revanche, pour le prix "Montre Joaillerie et Métiers d'art", qui ne devrait pas échapper à une des marques déjà présélectionnées pour les catégories précédentes. On trouve, dans la sélection du prix "Grande complication", des montres qui auraient été plus à l'aise en "Innovation", et vice versa : tant pis pour les jurés, qui devraient choisir entre la carpe et le lapin – mais qui feront à coup sûr des mécontents chez les éconduits. La "Montre Sport" (concept flou qui a provoqué cette année plusieurs erreurs de casting) confirme l'orientation générale de la concentration. C'est finalement le prix "Petite Aiguille" qui pratique le moins une lassante endogamie : le jeu y sera très ouvert.
 
 
〓 QUELQUES ACTUALITÉS HORLOGÈRES
(notée à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité)
 
••• NOUVELLES MARQUES (1) : sous-segment de l'entrée de gamme, le monochrome-monomatière est dominé par Ice-Watch, mais les clones et les "inspirés" par le succès de la marque prolifèrent. Sur ce terrain, les Français d'Open Watch (référence #62/Génération 2012) reprennent l'idée du tout-silicone, et même celle des drapeaux sur le cadran (un des best-sellers d'Ice-Watch), ainsi que celle des têtes de mort [tant qu'à faire, autant rafler tout ce qui marche ailleurs], mais avec une idée amusante pour l'emballage de montres qui tournent dans les 40-50 euros. Elles sont livrées dans une canette (style soda : ci-dessous), qu'il faut décapsuler pour accéder à la montre.
 
 
••• NOUVELLES MARQUES (2) : Japan Rags ("fripe japonaise" dans le texte) est une marque de mode( prêt-à-porter), déclinaison masculine du Temps des cerises, qui cible les jeunes urbains actifs et branchés. Une collection de montres masculines a été lancée, dans le goût sportif avec bracelet en silicone bleu électrique ou dans le goût néo-classique vintage (boîtier carré). Pas de quoi grimper au rideau, mais ce sera tout de même la référence #63/Génération 2012 des nouvelles marques de l'année...
 
••• NOUVELLES MARQUES (3) : intemporelles et ludiques, les montres Little Marcel (référence #64/Génération 2012) reprennent les rayures, le vichy, les couleurs et l'esprit "plage" de la marque (ci-dessus). De même qu'il y a des moules marinière, on parlera désormais des... montres marinière !
 
••• NOUVELLES MARQUES (4) : vous avez aimé Flik Flak ? Vous allez adorer Diddl (référence #65/Génération 2012), qui ne se réclame pas de la moindre suissitude horlogère, mais cette marque d'origine allemande plaît beaucoup aux enfants – question de couleurs et de motifs. La souris Diddl fait des ravages...
 
••• SHY'M : elle présente bien, elle chante bien et elle se déhanche bien, mais la vedette de Danse avec les stars a désormais un charme supplémentaire à nos yeux (ci-dessous)... Elle aime les montres et elle est devenue la partenaire officielle de la marque brésilienne YoT (Your Own Time), qui était une découverte bâloise de Business Montres le 26 mars dernier et dont on aurait dû faire la référence #66/Génération 2012 (oubli réparé)...
 
 
••• DES GOÛTS ET DES COULEURS : savez-vous pourquoi Chaumet a beaucoup de mal à s'imposer à Hong Kong ? La boutique de la marque affiche un somptueux bleu Klein, mais ce bleu est synonyme de mort et de deuil dans la symbolise chinoise. Du coup, au prisme du regard "culturel" chinois, ce bleu très chic en Europe donne à la boutique Chaumet [il semblerait qu'elle ait été fermée depuis] une allure de... funérarium pour le coup pas très chic ! C'est pour éviter ce genre de gaffe culturelle que l'agence Illuminant a réalisé une passionnante infographie (ci-dessous) sur les codes chromatiques dans les archétypes qui structurent l'inconscient collectif chinois. Méfiez-vous de la palette qui vous est imposée par vos designers européens !
 
 
 
 
 
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