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MERCREDI : Le capitaine Nemo a retrouvé sa montre par 888 pieds de fond

Ce n'est pas faire de la politique que de prévenir Arnaud Montebourg quand sa montre n'est pas et ne peut pas être "Made in France" à ce prix : à son gouvernement de permettre aux entreprises de produire français à des prix décents – ce qui n'est plus possible aujourd'hui ! À son gouvernement de faire renaître une horlogerie française digne de ce nom...  ▶ AU SOMMAIRE DE CE ZAPPING DU MERCREDIDes informations …


Ce n'est pas faire de la politique que de prévenir Arnaud Montebourg quand sa montre n'est pas et ne peut pas être "Made in France" à ce prix : à son gouvernement de permettre aux entreprises de produire français à des prix décents – ce qui n'est plus possible aujourd'hui ! À son gouvernement de faire renaître une horlogerie française digne de ce nom...

 
AU SOMMAIRE DE CE ZAPPING DU MERCREDI
Des informations qui seront développées après le décollage de M. Santos-Dumont...
 
❍ LE BUZZ DU JOUR : c'est Business Montres qui le fait, du moins dans le domaine horloger, avec la reprise par de nombreux médias (dont Le Monde et Le  Figaro) de nos informations sur la montre Michel Herbelin "pas si Made in France que ça" du ministre Montebourg...
 
❍ LA BONNE IDÉE DU JOUR : pourquoi les journalistes ne donneraient-ils pas leur avis sur les prix d'horlogerie, dont Montres Passion ouvre la saison européenne dès la fin de cette semaine ? Une blogueuse pleine de charme s'y risque avec bonheur...
 
❍ LE PÉRISCOPE DU JOUR : à la demande des lecteurs abonnés [donc prioritaires] qui préfèrent tout trouver en un seul clic et sur une seule page, nous réintégrons à partir d'aujourd'hui les liens quotidiens et les lectures utiles de notre page Périscope. Dommage pour les non-abonnés, puisque cette page Périscope était en accès libre...
 
❍ LE SCANDALE DU JOUR : la mode du harcèlement horloger des responsables publics est contagieuse. Après la Chine, c'est au tour de l'ex-Union soviétique, avec le président d'une petite République qui tombe dans le piège de la mauvaise conscience en remplaçant sa montre par un... autocollant !
 
❍ LA LÉGENDE DU JOUR : l'avantage des bons storytelllings, c'est qu'ils font de l'usage et qu'ils se transmettent de génération en génération, comme la pieuse légende d'Alberto Santos-Dumont qui comptait ses secondes de vol sur une montre qui n'avait pas d'aiguille des secondes...
 
❍ LA MONTRE DU JOUR : c'est une revenante, qui avait trois petits tours de piste à Baselworld 2011 avant de retourner en couveuse comme tout prématuré bâlois qui se respecte, mais qui revient dans les vitrines, cette fois avec de belles couleurs de bébé prometteur...
 
❍ LA DATE DU JOUR : on n'a pas le choix (dans la date), puisqu'il n'y aura plus de 12-12-12 avant le XXIIe siècle, dans cent ans. Raison de plus pour profiter de ce 12 décembre comme "journée du douzième art" [comprenez l'horlogerie]...
 
❍ LES ACTUALITÉS DU JOUR : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale (une nouvelle femme pour M. Journe, les secrets de Karl sur les réseaux sociaux, dix ans de roulements de tambour chez Lousi Vuitton, les bonnes affaires d'Only Watch et de la légende Rolex, la boutique de Max, )...
 
(image tirée du film "L'Odyssée de Cartier")
▶ LE BUZZ DU JOUR 
La montre qui ridiculise la marinière du ministre Montebourg...
 Pour une montre qui n'est pas tellement "Made in France" [mais comment pourrait-elle l'être à ce prix, avec les charges dont on accable les entreprises françaises ?], le ministre Montebourg (Redressement productif) frôle la correctionnelle médiatique : ni sa marinière, ni son Moulinex, ni surtout sa montre ne profitent vraiment à l'économie française. Pour la partie horlogère du dossier, Business Montres a tiré la sonnette d'alarme dès le 19 octobre – et même dès le 18 octobre sur notre page Facebook ! Puis, dès ce week-end, Atlantico a pris la balle au bond dès le 20 octobre. Ensuite, la machine médiatique s'est emballé, dans les médias classiques (Le Monde, Le Figaro, la presse régionale comme Le Dauphiné) et à la télévision (France 3), ainsi que sur d'innombrables blogs (notamment Slate ou Arrêt sur images), sans parler des médias sociaux (Facebook ou Twitter)...
 
 
 
▶ LE PÉRISCOPE DU JOUR 
Les lecteurs ont toujours raison, surtout quand ils sont abonnés...
 Pour de nombreux lecteurs, il est préférable de déguster sur une seule page le Quotidien des Montres, donc de réintégrer les liens et les lectures utiles (ancienne page Périscope) dans le flux d'informations de chaque journée – sans remettre en cause la création de nouvelles pages quotidiennes sur des sujets différents. Donc, pour aujourd'hui, une dizaine de suggestions pour une veille concurrentielle souvent périphérique à l'actualité horlogère, mais susceptible de l'éclairer – sinon de l'influencer...
 
 Les commentateurs chinois, qui sont ils ? Sur le Net chinois, les commentaires sont nombreux, parfois marrants, gentils ou cyniques, agressifs ou flatteurs… Une analyse de ces commentaires sur la toile chinoise, dans le but d’identifier une typologie de commentateurs chinois (Marketing en Chine)...
 
 Révolution : l’imprimante 3D, la machine à vapeur du XXIe siècle ? A partir d’un fichier, l’imprimante 3D permet à (presque) n’importe qui de créer un objet. Une innovation qui peut tout bouleverser, notamment le prototypage horloger et les nano-séries de montres ou de composants (Rue89)...
 
 À qui profite la mondialisation ? Choix industriels et interdépendances économiques : le cas du Boeing 787 et de l’économie française (la réalité est beaucoup plus complexe qu'on l'imagine : une analyse passionnante de Jean-Paul Maréchal dans EspacesTemps.net)...
 
 Comment le couple maudit gouvernements-banques continue à creuser le trou de la dette pour le plus grand bénéfice de l'industrie de la finance : des intérêts généraux, ceux des États, des banques et du système boursier, tous unis pour ne pas perdre une once de leur pouvoir, le tout au détriment du citoyen (Atlantico)...
 
 Des lingots d'or pour célébrer l'identité chinoise des îles Diaoyu-Senkaku : Le Quotidien du Peuple (Chine) nous révèle que la province du Guangdong met en vente des lingots d'or "nationalistes" qui réaffirme les droits de la Chine sur ces îlots (ci-contre)...
 
 A la recherche de l’Europe : beaucoup d’Européens croyaient savoir ce qu’est l’Europe. Ils se fiaient à quelques signes très visibles : l’euro, Bruxelles, la Champions League. Certains l’aimaient, certains y voyaient la cause de leurs maux, mais la crise a semé le doute (point de vue libéral de Jacques Garello : Libres.org)...
 
En Inde, les grandes marques de luxe investissent en force pour la période des fêtes : Chanel, Hermès, TAG Heuer, Seiko ou Zenith entendent créer de la visibilité et de l'émotion pour susciter du désir et toucher de nouveaux consommateurs sur ce marché (The Economic Times)...
 
 Chine : l'élection présidentielle la plus secrète du monde. Les coulisses du changement d'équipe gouvernementale et politique en Chine et un voyage au coeur du système politique chinois, le plus secret du monde (Marianne)...
 
 Comment parvenir au sommet de la hiérarchie du Parti communiste chinois ? Les impitoyables secrets de la réussite politique au sein du système autoritaire le plus fermé –et sans doute le moins éthique – du monde (BBC News)...
 
 Des montres et du grand écran : une histoire toujours féconde. À l'occasion de la sortie du nouveau James Bond, une réflexion de WatchPro sur une histoire d'amour qui se perpétue depuis l'aube du cinéma... 
 
 
 
▶ LA MONTRE DU JOUR
Vingt mille heures sous les mers pour la montre du capitaine Nemo...
  Pas de nouvelle légende avec cette Octopus [ce n'est pas un nom très original pour une "plongeuse", puisqu'il a déjà baptisé plusieurs montres], mais un enrichissement esthétique de la collection Titanic-DNA, série vouée aux grandes profondeurs par son hommage rouillé au paquebot englouti, mais jusqu'ici dramatiquement dépourvue de montre capable d'atteindre ces grandes profondeurs. Pour l'instant, l'Octopus n'arrivera pas jusqu'au Titanic : 888 pieds seulement – soit 270 mètres, mais c'est un bon début pour une montre de plongée fonctionnelle, dont l'intérêt principal est cependant dans un audacieux renouvellement esthétique des codes horlogers sous-marins. Les indications basiques y sont : heures, minutes, secondes centrales et même la lunette tournante intérieure [actionnée par la couronne de gauche] pour contrôler les temps de plongée ou de palier. Cette lunette tournante unidirectionnelle, qui fait office de réhaut, est en saphir. Pour gagner en lisibilité subaquatique, les index du tour d’heure sont en SuperLumiNova Blue emission et les extrémités des aiguilles sont luminescentes. Mouvement automatique et série limitée à 888 exemplaires, comme il se doit.
  Style sportif affirmé, avec la reprise d'une lunette rouillée et stabilisée – traditionnelle chez RJ-Romain Jerome, et fortement liée au Titanic, puisque l'acier de cette pièce oxydée contient des fragments de la coque du paquebot ! Le crantage profond de cette lunette accentue le style sport-chic décalé, confirmant la touche steampunk des rivets des deux couronnes [superbe design, qui rappelle les chapiteaux égyptiens] et des vis très structurées – cet effet pré-industriel est renforcé sur les versions or rose (en haut de page et ci-dessous). Clin d'oeil supplémentaire à l'esprit Vingt mille lieues sous les mers de cette montre qu'aurait adoré le capitaine Nemo : les "ventouses" du bracelet en caoutchouc. Le fond est gravé d'une pieuvre (dessin en haut de page).
 
 
 
 
▶ LE SCANDALE DU JOUR
Le micro-président d'une mini-république russe harcelé par un micro-blogueur...
 Pour une fois, ça ne se passe pas en Chine, mais dans la microscopique République d'Oudmourtie [capitale : Ijevsk, avec l’oblast de Kirov, le kraï de Perm, la Bachkirie et le Tatarstan comme frontières, au cas où vous l'auriez oublié !], nano-Etat vassal de la Russie. En terre oudmourte, la corruption ne se porte pas plus mal que dans l'ex-Union soviétique, mais elle n'est pas mieux vue. Ni par le suzerain russe, ni par les populations locales, toujours attentives aux signes extérieurs d'une richesse bien mieux partagée entre dirigeants qu'entre gens du peuple. Il ya quelques semaines, à Ijevsk, le président de la République d'Oudmourtie s'affichait sur d'immenses panneaux publicitaires, avec une montre Breguet à son poignet – prix moyen aux alentours de 120 000 euros, ou plus si affinités (ci-dessous). Rien de choquant dans une Russie où le mot "Breguet" –prononcez Bréguette – est synonyme de "montre". Les blogueurs locaux, notamment Andrei Konoval, journaliste et opposant à ce président, s'était moqué de ce dernier sur son blog, LiveJournal, en rappelant que le président Volkov avait appelé ses électeurs à "se serrer la ceinture"...
 
 
 Le même journaliste a remarqué, avant-hier, que la montre Breguet avait mystérieusement disparu de l'affiche et que le président de la République ne portait plus cette montre, mais une banale pièce sans marque, recollée sur l'ancienne image (voir toutes les photos sur le blog : lien ci-dessus). Une vidéo prouve que l'affiche a été bidouillée ! Dans une interview officielle, un bureaucrate porte-parole de l'administration oudmourte, Vladimir Chulkov, a déclaré qu'il n'avait jamais vu le président Volkov "porter une telle montre [Breguet]» et que l'affiche originale a été peinte par les plaisantins anonymes, accusant implicitement l'opposition de créer un scandale. Il y a quelques mois, le patriarche orthodoxe avait été pris en flagrant délit de gommage Photoshop d'une de ses montres de luxe : il ne s'agissait que d'une Breguet à 30 000 dollars ! Finalement, avec ses montres de luxe à 100 000 euros les 10, le ministre français Cahuzac joue petit poignet. Et son collègue Montebourg fait presque pitié avec sa fausse montre française à 790 euros...
 
 
 
 
▶ LA BONNE IDÉE DU JOUR
Les coups de coeur d'une ardente blogueuse de luxe...
❤❤❤ "Sur le podium des montres dames, les gagnantes [du Prix du public] seraient donc pour moi – tadada roulement de tambours levé(e) de rideau : 1) New Gent Lacquered de Swatch ; 2) Stirrup de Ralph Lauren ; 3) Ocean Sport ladies Chronograph de Harry Winston". Florence Jacquinot (ci-dessous), l'animatrice du fameux blog Secrets of Style (ultra-mode, hyper-drôle et méga-tendance : la première soirée d'anniversaire est pour bientôt) a le courage – rare chez les journalistes – de dire publiquement ce qu'elle préfèrerait voir récompensées pour le Prix du public décerné par les votes du public pour les prix horlogers organisés vendredi soir par le magazine Montres Passion. Style de ses commentaires (brut de décoffrage digital) : "Oh mais je vous entends crier : une Swatch dans le top 3 ? Oui, une Swatch, mais pas n’importe laquelle les filles : la montre de l’été. Une prévision que j’avais annoncé en avril et qui s’est vu confirmée. Couleur vive affirmée, bold et bien visible, pleine de peps, cette montre offre 3125 combinaisons, que des pièces quasi uniques a moins de 100 francs. Suivant la tendance mode des colorblocks, pratique en vacances, elle évitait de prendre le risque d’ensabler votre automatique et de réclamer un service polissage au retour des congés! Une montre qui s’est donc retrouvée propulsée aux poignets de toutes celles qui se sont reconnues dans son clip psychédélique à la Delight “groove is in the hearrrt”, des terrasses des cafés aux clubs renommés. C’était fun, accessible et terriblement bien pensé, de plaire aux fashionistas qui se sont plues à la porter partout et à la partager, avec leur homme !" À part ces trois montres : "Et le reste ? Oh sans amertume aucune, j’ai un pincement au cœur pour la Cartier c’est évident. Parce que je porte aussi une baignoire: c’est une montre qui me rend belle. Mais enfin pas quand elle joue ici à s’affubler de ce qui fait un merveilleux succès chez Piaget. Et le souci de cette pièce, c’est qu’on craint toujours terriblement de l’abîmer". On a même droit au choix de Florence pour des montres masculines : "Enfin si j’avais un cadeau à offrir à l’homme de ma vie, sans hésiter je choisirai la Breguet Tradition, pour son mélange de modernités associées. Tout en m’extasiant sur la création H1 Titanium de Vincent Perriard ou la Fifty Fathoms de Blancpain"...
 
 
❍❍❍ Une bonne idée en inspire toujours d'autres : puisque Florence Jacquinot s'y risque [et quoi qu'on ne soit pas du tout d'accord avec  son choix], pourquoi pas Business Montres, même si c'est avec moins de charme et de paillettes, sauf que nous n'aurons pas de parti-pris pour une montre féminine ? Dans la liste des 39 montres sélectionnées pour le Prix du public par Montres Passion, sur la base des votes en ligne du "grand public" [liste dans laquelle il n'y a objectivement que... trois montres clairement féminines !], notre podium masculin serait le suivant – pas sûr que ce soient les choix du "grand public"...
1) TUDOR Heritage Black Bay : une des plus belles montres de plongée proposées cette année, avec un excellent mixage des codes vintage et des codes contemporains, à un prix décent qui devrait faire honte à beaucoup de maisons qui pratiquent l'extorsion de fonds...
2) BELL & ROSS BR 01 Horizon : une excellente idée horlogère, qui reprend l'idée d'un instrument de bord en la mariant à un cadran de montres et qui convient parfaitement au "récit de marque" d'une maison devenue leader mondial de la montre "militaire"...
3) VAN CLEEF & ARPELS Pierre Arpels : tout homme a (ou aura) besoin d'une montre habillée pour sortir le soir, pas forcément avec une lunette sertie de diamants, ni en or rose, mais il faut savoir reconnaître et récompenser un design exceptionnellement réussi...
❍❍❍ Promis, dans quelques jours, notre pronostic sur le prochain vote des jurés pour le Grand Prix d'Horlogerie de Genève (décerné le 15 novembre), ainsi qu'un vote de Business Montres sur la base de la présélection des 70 montres retenues par le jury (trois montres pour chaque prix attribué)...
 
 
 
LA DATE DU JOUR
Que de 12 pour ce 12e jour du douzième mois de la douzième année du XXIe siècle...
 Certains attendent – avec anxéité ou en rigolant – le 21 décembre et son Apocalypse maya. D'autres ont choisi le 12 décembre (12-12-12) pour lancer une fête du 12e art – qui sera la fête des arts horlogers et joailliers, promus à ce rang par Carlo Lamprecht lui-même, lors du dernier Grand Prix de Genève. Il existe désormais un Manifeste du 12e Art, qui ajoute donc les beaux-arts de la montre aux six beaux-arts incarnés par les muses de l'Antiquité [la poésie, la musique, le théâtre, les arts plastiques, l’éloquence et la danse ]Si tout le monde est d'accord jusqu'au septième [le cinéma], le huitième [la radio-télévision] ou même le neuvième art [la bande dessinée], le flou s'installe pour le dixième [on a parlé des jeux vidéo ou de la haute cuisine] et le onzième art [la cuisine encore ou l'art numérique]. Raison de plus pour arraisonner la douzième place, en criant plus fort que les autres pour en faire une vérité révélée : le septième art n'a guère qu'un siècle, le huitième un demi-siècle et les autres quelques années tout au plus. Le 12 convient parfaitement à la haute horlogerie et à la haute joaillerie, comme le rappellent les promoteurs du Manifeste, qui ont mis en place un site 12th Art pour en populariser les grands thèmes (l'ancien conseiller genevois Carlo Lamprecht est d'ailleurs, semble-t-il, un de leurs "ambassadeurs"). Un accord a été trouvé avec la fédération HBJO (France) pour organiser, chez les détaillants et avec leurs clients, une "fête du 12e art"...
 
 
 
 
▶ LA LÉGENDE DU JOUR
Et Cartier inventa la première montre-bracelet de pilote... Ah bon ?
 Les légendes ont la vie dure, même dans le blogs qui ont en général un peu de tenue. Ainsi de la légende de la montre d'Alberto Santos-Dumont, "première montre de pilote" de l'histoire horlogère selon Monochrome (Pays-Bas), qui lui donne 1904 pour date de naissance. Pourquoi pas, mais il faudra nous expliquer plusieurs choses avant de nous convaincre ? D'abord, le premier vol des frères Wright date de 1903  [59 secondes] et on sait aujourd'hui que l'un d'eux portait une montre à son poignet : une Vacheron Constantin, montre de poche dotée d'un bracelet [elle fait aujourd'hui partie des collections de la marque]. D'autre part, dans les archives Cartier, pourtant bien tenues, rien n'atteste la légende d'une quelconque montre-bracelet destinée à Santos-Dumont ou baptisée "Santos" avant 1911 : il existait à cette date de nombreuses autres montres-bracelets sur le marché et de nombreux autres pilotes pour les porter. Selon la légende en usage dans la maison, Alberto Santos-Dumont (image en haut de page : "L'Odyssée de Cartier) aurait commandé cette montre à Louis Cartier dès 1904. Pourquoi pas ? Dans ce cas, et à cette date, si c'était pour pouvoir mesurer ses temps de vol, qui n'excédaient jamais quelques secondes [21 secondes en 1906 pour le premier record inscrit dans les annales de la Fédération aéronautique internationale], pourquoi Louis Cartier aurait-il livré à son ami Santos-Dumont une montre dénuée d'aiguille des secondes ? Dans les cas, avant les années 1910 et l'essor de l'aviation militaire, les pilotes ne restaient pas suffisamment en l'air [quelques minutes au plus] pour avoir le temps de consulter leur montre, même au poignet, et pour discerner avec précision les  minutes de vol sur de minuscules cadrans. D'autant que, sur la montre attribuée à Santos-Dumont par la légende Cartier (image ci-dessous), on voit tout de suite que la "pomme" de l'aiguille Breguet couvre le "chemin de fer" des minutes, ce qui limite la précision de la lecture à deux ou trois minutes près : cette montre n'est d'ailleurs que la plus ancienne des Santos de la collection Cartier – pas forcément celle de Santos-Dumont [elle serait datée en fait de 1913]...
 
 
 Soyons réalistes : qu'est-ce que des "merveilleux fous volants sur leurs drôles de machine" auraient bien pu faire de montres-bracelets, alors qu'ils n'avaient déjà pas assez de forces pour tenir les commandes de leur engin et qu'ils étaient concentrés sur le seul souci de rester le plus longtemps possible en vol sans "casser du bois" [Alberto Santos-Dumont s'est plus souvent crashé avec ses avions qu'il n'a établi de nouveaux records]. À l'époque, les temps de vol décomptés par la Fédération internationale étaient mesurés à terre, par des chronographes spécialisés comme ceux qu'on trouve dans les collections de Vacheron Constantin [encore !]. S'il est probable que Santos-Dumont, dandy mondain et pionnier sportif, a été un des premiers à porter une montre-bracelet, dans un temps où cette mode était encore excentrique, il est tout aussi probable qu'il ne la portait en vol comme un quelconque "instrument" de navigation, mais tout simplement parce que cette montre faisait partie de sa panoplie d'homme du monde élégant : les premiers pilotes portaient alors guêtres, gants et chapeau ! Conclusion à propos de cette montre qui n'est pas pionnière et qui n'a pas d'aiguille des secondes alors qu'elle devait décompter les secondes : le storytelling d'une marque a ses raisons que le raison ne connaît pas ! Face aux impasses logiques dans lesquelles Cartier s'enferre en continuant à propager [et à faire propager] cette légende, il faut désormais en raconter la naissance : en 1978, quand il a décidé de relancer une montre "Santos", le génial Alain Dominique Perrin – qui avait tout compris du storytelling horloger, si tant est qu'il n'était pas en train de l'inventer – a "emballé" la promotion de cette nouvelle montre dans un paquet-cadeau marketing que tout le monde a gobé pendant des années. Depuis, son récit a fait en quelque sorte jurisprudence. Ce qui ne veut pas dire "parole d'évangile"... Chapeau l'artiste !
 
 
 
 
▶ LES ACTUALITÉS DU JOUR
Notées à la volée, en bref, en vrac et en toute liberté éditoriale...
 
 CHAISES MUSICALES (1) :  un nouveau CEO pour Alfred Dunhill (groupe Richemont). Eraldo Poletto (ex-Furla, ex-Retail Brand Alliance) remplace Christopher Colfer, qui était en poste depuis sept ans et qui "monte" à la Compagnie Financière Richemont...
 
 CHAISES MUSICALES (2) : une nouvelle directrice générale pour la manufacture FP Journe de Genève. Amélie Lefevere s'installe aux commandes : elle était auparavant directrice du réseau retail chez Piaget.
 
 BREGUET :  déjà cinq boutiques en Chine pour Breguet, dont trois à Beijing [assez proches les unes des autres], alors que la marque s'affirme très confiance dans la résistance du haut luxe horloger face au ralentissement économique en cours. Arrivée en Chine avec un certain retard sur d'autres marques du Swatch Group, la marque Breguet rattrape le temps en misant sur al culture horlogère : la Reine de Naples est un excellente carte de visite pour une exposition tournante (Shanghai, Beijing, Hangzhou, Harbin et Taiyuan)...
 
 DIETLIN :  Xavier Dietlin, dont les lecteurs de Business Montres savent qu'il n'est jamais à court d'imagination, présentera au salon QP (Londres, 8-10 novembre) une nouvelle vitrine Watchzoomer, qui s'annonce "révolutionnaire" par son "affichage à la loupe" des détails qu'on peut [qu'il faut-qu'on doit] remarquer sur les montres Laurent Ferrier, notamment leurs finitions et leurs détails mécaniques...
 
 LOUIS VUITTON (1)  : intéressante analyse des dix ans de la Louis Vuitton Tambour (avec ses multiples et récentes déclinaisons) dans le blog Perpetuelle de Kyle Stults. en fait, ça fait un peu plus de dix ans qu'elle a été lancée, mais c'est une décennie qui mérite le respect, parce que ce n'était pas gagné d'avance : une bonne occasion pour rendre hommage à la première équipe des designers (français) de cette montre parce que, dix ans plus tard, les codes ont été assez forts pour résister aux modes et conserver à la montre une vraie personnalité...
 
LOUIS VUITTON (2)  : excellente tenue sous le marteau de la première montre Only Watch jamais repassée aux enchères après une vente à Monaco. Il s'agissait de la montre Louis Vuitton d'Only Watch 2011, qui vient d'être adjugée 51 000 dollars (40 000 euros) – presque le double de l'estimation haute – chez Antiquorum (lot n° 118 de la vente du 19 octobre, à Hong Kong). Cette montre, doublée d'une mallette en pièce unique et d'une "histoire" écrite par le fils de Luc Pettavino (ci-contre), avait été adjugée 35 000 euros en 2011 (Business Montres du 19 octobre). Une preuve de la validité et de la légitimité des enchères d'Only Watch ?
 
ONLY WATCH  : à propos d'Only Watch 2013, on en saura un peu plus ces jours-ci sur la maison d'enchères qui a été choisie par Luc Pettavino pour la cinquième édition, en septembre prochain. 80 % des marques qui avaient répondu à son appel pour les précédents épisodes sont de retour, quelques nouveaux venus parvenant cette année à intégrer ce peloton de la générosité horlogère...
 
 QUESTION NAÏVE : puisqu'il existe des "préparateurs" de Rolex, capables de les personnaliser pour les débanaliser, à quand des préparateurs de préparations ? À quand des créations inspirées par le design de Bamford, exu-mêmes inspirés par le design de Rolex ? À quand un tuning des altérations – c'est le nouveau mot à la mode, plus chic que "préparateurs" ? On en parle au Japon, du côté de chez Fragment Design (Hiroshi Fujiwara). Au sujet de Bamford, ne pas manquer la visite aux ateliers de Bamford Watch Department (Hodinkee) : le plus étonnant, c'est qu'il n'y a pas grand-chose à voir...
 
❍ MB&F : première boutique en Asie pour la marque de la dream team pilotée par Maximilian Büsser (ci-contre). Elle vient d'être ouverte à Beijing avec son partenaire local, Ray Union and Europe Watch Co au ParkLife Beijing Yintai Centre, dans le quartier des affaires (inauguration officielle début décembre).
 
 KARL (LAGERFELD) : comment rester une icône absolue de la mode [qui songerait à le nier ?] et miser sur les médias de communication grand public et les réseaux sociaux ? L'exemple de Karl Lagerfeld, qui a lancé sa propre marque, Karl, en début d'année, est intéressant à étudier : sa communication "communautaire" est un exemple à suivre. Rappelons que Karl devrait lancer prochainement (début 2013) une nouvelle collection de montres. Point de vue critique de l'agence Emakina, qui gère ce budget de communication : "Pour asseoir leur positionnement, les marques ont toujours eu besoin de raconter leur histoire et, par la même, nourrir leur légitimité. Sur les réseaux sociaux, je pense que c’est une position confortable de se remettre dans des schémas qu’elles connaissent et maîtrisent. Parce que, pendant qu’elles racontent leur histoire, elles ne s’ouvrent pas à une posture communautaire, ni à d’autres sujets que leur propre univers. Elles n’adoptent alors pas la posture de communication que notre nouveau monde media nous impose. Cela demande d’être fort et de croire à la solidité de ses valeurs, de ses traits de caractères. Les marques qui sont un peu fragiles ou pour lesquelles ces ouvertures ne sont pas naturelles, choisissent alors de re-raconter, ou plutôt de “réinventer“, leur histoire. Il peut y avoir aussi une problématique de contenus" (source : Doc News)...
 
❍ DE BETHUNE : Denis Flageollet dans Trajectoire (Worldtempus) à la recherche de l'Enchanteur Merlin. Inspiration ? "Tombé dedans très jeune, c’est l’expérience et la culture qui sont de véritables sources d’intuition". Rupture ? "La rupture paraît absurde, notamment lorsqu’on contemple la pendule de Passement faite pour le palais de Versailles en 1754". Sens du travail entrepris ? "La continuité... Le souvenir de l’excellence est indispensable.". Montre idéale ? "Inscrite dans la vision que nous partageons avec David Zanetta, assurément dans nos cortex et présente dans nos esprits". L'horlogerie dans 100 ans ? "Qu’en pense Merlin l’Enchanteur ?" 100 montres et après ? "La centaine est dépassée, je continue"...
 
❍ ROLEX : les memorabilia de la légende Rolex restent un excellent placement ! Business Montres (19 octobre) signalait récemment une série de lots originaux dans le catalogue d'Antiquorum à Hong Kong : ces éléments de PLV datés d'un bon demi-siècle ont pulvérisé les records, avec des adjudications étonnantes, comme les 2 100 dollars du lot n° 65 (un porte-montre de vitrine, en laiton salement oxydé, estimé au maximum à 400 dollars) ou les 5 500 dollars du lot n° 67 (un pannonceau de revendeur officiel de 1940, lui aussi très oxydé et estimé 1 500 dollars maximum). Le même pannonceau Rolex en arabe, daté de 1940, mais en très bon état (lot n° 64) a trouvé preneur à 2 000 dollars, pour une estimation maximale de 900 dollars. Déception, en revanche, pour le presse-papier en couronne de bronze qui était le "cadeau presse" de Baselworld 2010 : ce lot n° 69 est resté invendu à 1 000 dollars (ci-contre). Les journalistes qui l'avaient conservé [ceux qui ne devaient pas reprendre l'avion avec un tel poids dans leurs bagages] et qui comptaient sur cette vente pour le négocier au mieux avant Noël attendront quelques années...
 
❍ ANTIQUORUM : lLes résultats globaux de la vente font état de 75 % de lots vendus (en volume) et 124 % en valeur, pour un total un peu supérieur à 3 millions de dollars – supérieur à celui de la vente précédente à Hong Kong, mais pas vraiment remarquable et sans record annoncé. La Piaget n° 209 repérée par Business Montres n'a pas été vendue, la Cartier "Lion chinois" (lot n° 243) partant à 50 000 dollars pour une estimation maximale à 45 000 dollars. Le tourbillon Alain Silberstein s'est bien tenu à 23 000 dollars (lot n° 134, estimé à 20 000 dollars), la TAG Heuer Monaco (lot n° 14) étant adjugée à 6 500 dollars (estimation maximale : 4 500 dollars) et la TAG Heuer Silverstone (lot n° 15) tombant à 4 900 dollars, un peu au-dessus de son estimation haute...
 
❍ CHANEL :  pour le plaisir des yeux, un des visuels baroques et décadents de la campagne "croisière" 2013 de Chanel, qui met en scène Cara Delevingne et Saskia de Brauw sous l'objectif de Karl Lagerfeld (FTape)...
  D'AUTRES SÉQUENCES D'ACTUALITÉ...
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