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MERCREDI : « Le monde sommeille par manque d'imprudence » (Jacques Brel)

Quel rapport entre Jacques Brel qui chante Jojo (citation ci-dessus) et l'univers des montres ? Vous le découvrirez dans les indiscrétions du jour, où il est question d'acharnement thérapeutique dans la quête de l'ADN chez certaines marques – ce qui les empêche de prendre des risques créatifs...   ▶▶▶ EN RÉSUMÉ...❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, …


Quel rapport entre Jacques Brel qui chante Jojo (citation ci-dessus) et l'univers des montres ? Vous le découvrirez dans les indiscrétions du jour, où il est question d'acharnement thérapeutique dans la quête de l'ADN chez certaines marques – ce qui les empêche de prendre des risques créatifs...

 
▶ EN RÉSUMÉ...
❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité. Au programme... ❏❏❏❏ CARTIER : une somptueuse partie de poker entre copains... ❏❏❏❏ TRIATHLON : le design contamine les montres GPS des athlètes les plus endurants... ❏❏❏❏ MARCH LA.B : un réveil pour les banquiers amoureux du style soixante... ❏❏❏❏ FP JOURNE : des boutiques, des filles et des créations... ❏❏❏❏ ADN : les détournements de patrimoine et les abus addictifs du recours à la mémoire des marques... ❏❏❏❏ LINGOTS : une bonne idée de montres commémoratives au fond de la mer... ❏❏❏❏ FRANCOPHONIE : Saint-Honoré trouve des partenaires dans 57 pays (ci-dessus)... ❏❏❏❏ NAVITEC : des lunettes pour changer de monnaie ou estimer son temps de vol... ❏❏❏❏ CHAISES MUSICALES : une arrivée chez LVMH Japon, un départ chez Offshore (publicité ci-dessous), une co-direction à la FHH et une nomination chez Louis Vuitton...
 
 
 CARTIER
Un petit poker entre copains ?
◉◉ Repérée à la boutique Cartier de Beverly Hills, une boîte pour ranger ses jeux de cartes entre deux parties de poker. C'est une série limitée en marqueterie de sycomore, avec des incrustations de nacre et des incrustations de grenat, avec notre amie la panthère de Cartier, qu'on peut considérer comme un porte-bonheur (environ 120 000 dollars). La grande classe avant de commencer une partie...
 
 
 
 
 TIMEX
Tant qu'à faire, courons à l'essentiel...
◉◉ C'est avec un GPS qu'on soigne son entraînement et qu'on gère mieux ses performances pour rester en forme. Dans la collection Ironman, dédiée par Timex aux amoureux de l'endurance, la nouvelle EasyTrainer GPS va à l'essentiel en affichant, de façon intuitive et immédiatement perceptible, la vitesse et la distance parcourue dans le bon rythme. C'est évidemment un chronographe : il peu gérer trente entraînements (100 heures), les vitesses et les moyennes de l'allure, les intervalles, le GPS (huit heures d'autonomie), les alarmes, le tout rechargeable par prise USB, avec un éclairage de nuit. Le prix de cette montre qui arrive en août chez les détaillants reste accessible à tous : 99 euros (une version couleur plus féminine et une version noire plus classique : ci-dessous). Un cadeau d'été idéal pour se motiver avant la remise en forme de la rentrée...
 
 
 
 
 MARCH LA.B
Une montre pour les banquiers, pas pour les banksters...
◉◉ À quoi tient le bonheur horloger ? Une belle ligne, un zeste de storytelling intelligent, une proposition honnête dans sa facture, c'est-à-dire dans sa réalisation et jusque dans son prix. Sans oublier le petit décalage qui démontre qu'on ne se contente pas de photocopier le passé. Sans réinventer une esthétique révolutionnaire, la JC1 Banker de March LA.B – la marque qui a un pied dans les rouleaux de Biarritz, l'autre dans les rouleaux californiens – est un bon exemple de ce qu'on peut faire dans le style des années soixante, avec un mécanisme de réveil pour les courageux (mouvement à quartz ETA), une étanchéité à 50 m et un bracelet de style militaire, le tout dans un boîtier en acier de 40 mm. 450 euros pour l'addition : en jeans comme en costume, ça devient irrésistible...
 
 
 
 
 NAVITEC
Des lunettes de navigation qui voient loin...
◉◉◉◉ On peut aimer la nouvelle Tango Charlie automatique (TCA) de Navitec – marque française – pour son style viril (48 mm), son mouvement automatique ETA, sa lunette à cavaliers d'acier [un style Breitling vintage qui a toujours ses amateurs]ou pour son prix relativement accessible (2 850 euros, mais 990 euros pour la Tango Charlie Black ci-contre, elle aussi Swiss Made, mais avec un mouvement à quartz), mais les fans d'aviation préfèreront les marquages rouges pour virages standards Taux 1 et Taux 2 sur le réhaut, au-dessus du compteur des minutes, en liaison avec la lunette en céramique 60 minutes proposée en option : ils transforment la montre en règle à calcul pour des opérations compliquées – sauf pour ceux qui savent s'en servir quand il s'agit de déterminer la vitesse au sol, le temps de vol estimé, l'heure d'arrivée, les opérations classiques de division et de multiplication, l'équivalent des mètres en pieds ou la conversion des mètres en miles nautiques, à moins que ce ne sont en statute miles! Et, bien sûr, la conversion instantanées des monnaies. La Tango Charlie Black propose trois lunettes de navigation interchangeables pour des estimations de navigation (avions volant de 80 à 150 nœuds ou ULM volant de 80 à 150 km/h). Les images ci-dessous donnent une idée assez précise de la simplicité relative de toutes ces complications rendues limpides par règle à calcul...
 
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : un point de chute inattendu [pas encore officiel] pour Cyrille Vigneron, qui a récemment renoncé à ses fonctions de directeur du groupe Richemont pour l'Europe après avoir quitté la direction de Cartier France (Business Montres du 26 juin dernier). On le signale déjà désigné pour remplacer Emmanuel Prat à la direction de LVMH KK, la holding qui coiffe les activités LVMH au Japon – le pays préféré de Cyrille Vigneron, qui reste donc relativement proche de l'horlogerie...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : départ tout aussi inattendu de Sandra Martial (ci-contre), qui avait créé la marque Offshore Limited (« Offshore » tout court pour les initiés) en 2009 et qui en avait piloté la croissance internationale. Elle reprend sa liberté en quittant la direction de la marque sous la pression de ses associés, tout en restant co-actionnaire (minoritaire) – ce qui ne sera pas simple à gérer. Depuis sa création, la marque s'est distinguée en ouvrant une distribution dans 35 pays et en vendant de 15 000 à 20 000 montres par an. Sans le moindre budget publicitaire et en misant tout sur les médias sociaux comme sur le B2B ou sur d'improbables « ambassadeurs », c'est plutôt appréciable pour une nouvelle « petite » marque indépendante française sans notoriété initiale, lancée par une inconnue sans relations dans le microcosme. D'autant que ni les Amériques, ni la Grande Chine n'ont été profondément prospectées et que tout reste à faire en Russie ou au Proche-Orient (à l'exception de la Turquie, où la marque sembler « cartonner » de façon inattendue : peut-être le charme personnel de Sandra Martial) ! Caractérisées par leur design « français » (volontairement voyant et surdimensionné dans le moindre détail, avec une expression marquante dans un goût viril) et clairement portées par leur prix accessible (299 à 450 euros), les montres Offshore restent positionnées dans un univers de concurrence proche de celui de TW Steel ou d'Invicta (publicité ci-dessous : on sourira du mauvais raccord entre la combinaison de la dame sous la couette et sa nuisette au réveil)...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (3) : un nouveau patron suisse pour Louis Vuitton en Suisse. Christian Ender, ex-Hugo Boss, sera basé à Genève pour diriger les 135 collaborateurs de la marque dans la Confédération, avec différents projets d'ouverture ou de relance de boutique (Zurich, Genève, Crans-Montana, etc.)...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (4) : deux nouveaux co-délégués pour la représentation parisienne de la Fondation de la haute horlogerie. Olivier Perruchot, directeur de Piaget pour la France et le Royaume-Uni se joint à Thierry Castagna, le fondateur du site La Cote des Montres pour animer le « think tank de la profession avec une mission d’information, de formation et de  lutte anti-contrefaçon ». Ils remplacent pour cette mission Cyrille Vigneron, passé à la concurrence (voir ci-dessus nos Chaises musicales n° 1)...
 
◉◉ FRANCOPHONIE : le chronométreur officiel et partenaire horloger des 7èmes Jeux de la francophonie sera la marque française Saint-Honoré Paris. Ces jeux ont lieu tous les quatre ans, entre sportifs qui ont le français en commun [rappelons que c'est toujours officiellement la langue olympique] qui s'affrontent dans sept compétitions sportives et dans sept concours culturels. Rendez-vous du 7 au 15 septembre, à Nice, avec les champions de 57 Etats francophones. À cette occasion, la marque lance un chronographe Haussmann Forty 7 à mouvement Valjoux, en édition limitée à 57 pièces, plutôt bienvenue – pour une marque franc-comtoise – avec son pavillon tricolore (en haut de la page)...
 
◉◉ ARGENT : et si on en faisait une série limitée de montres de mémoire ? Un ou deux des 2 792 lingots d'argent remontés de la mer d'Irlande, où ils gisaient par 4 700 m de fond depuis le torpillage du SS Gairoppa britannique en 1941 (Business Montres du 28 septembre 2011), devraient permettre de créer des boîtiers horlogers ou des masses oscillantes qui rendraient hommage à la formidable chasse au trésor qui a permis à Odyssey de les retrouver. Ce serait plus éthique que l'exploitation du naufrage du Titanic, avec un storytelling nautico-militaire d'une belle richesse...
 
◉◉ FP JOURNE : ouverture prochaine de boutiques à Los Angeles et à Beyrouth (opérateur : Claude Sfeir, futur juré du Grand Prix de Genève 2013) et préparation active pour 2014 d'une collection exclusivement féminine, avec un mouvement mécanique annoncé comme « féminissime ». La manufacture genevoise annonce également pour la rentrée une « pièce anniversaire » destinée à célébrer les trente ans de créations horlogères de François-Paul Journe, qui remontent bien au-delà du lancement de la marque FP Journe...
 
◉◉ MUSÉE DES AVIATRICES : le Museum of Women Pilots est le seul musée au monde à être dédié aux femmes pilotes, et notamment à la plus célèbre d'entre elles outre-Atlantique, Amelia Earhart, ainsi qu'à l'association Ninety-Nines, regroupement international de 5 500 femmes pilotes licenciées dans 35 pays. Un vivier idéal pour la nouvelle collection des Pilot « féminines » revues et corrigées en 40 mm par Zenith (ci-contre)...
 
◉◉ ADN : récemment, dans nos pages d'archives, on trouvait la republication d'un texte consacré aux « mots interdits, ceux qui fâchent et ceux qui enrobent de miel les grosses ficelles du marketing horloger » (Business Montres du 20 juillet dernier). Au premier rang de ces mots : ADN. L'article datait de 2007, mais on trouve dans le magazine Marie-Claire de cet été une savoureuse chronique « HumeurMode » d'Olivier Saillard, le directeur du Musée Galliera (Paris), consacré aux abus de cette notion d'ADN (acide désoxyribonucléique) mis à toutes les sauces et devenu synonyme de « patrimoine historique », de « racines » de la marque et de « codes identitaires » – pour le pire plus que pour le meilleur. « Les dirigeants se sont mués en commissaires de police à la recherche, pour ne pas dire la traque, de leur propre histoire, ne percevant pas qu'ils vidaient de leur sang des maisons pour certaines déjà sous acharnement thérapeutique ». Sa conclusion : « Plus que jamais, le statut et l'indépendance des créateyrs que l'on nommera auteurs sont à défendre. Ils ont donné dans le passé le meilleur lorsqu'ils étaient protégés des agressions dirigistes. Leur souveraineté n'est pas de protocole : elle s'appelle sensation, humeur, hésitation et invention ». Notre conclusion, empruntée à Jacques Brel (Jojo) et dédiée aux marques de montres : « Le monde sommeille par manque d'imprudence »...
 
◉◉ TECHNOLOGIES : c'est dur d'admettre que, dans le domaine du revêtement par des métaux précieux, nous n'avons pas fait de progrès depuis 2 000 ans ! On peut même dire, et la revue Accounts of Chemical Research ne s'en prive pas, que nos ancêtres étaient meilleurs que nous avec leurs procédés de dorure et d'argenture en couches minces. Ce qui leur permettait de produire de somptueuses fausses statuettes en « faux or » ou en « faux argent »...
 
 
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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