MERCREDI : Les marques de montres auraient-elles fini par pourrir les blogueurs ?
Le 07 / 08 / 2013 à 01:37 Par Le sniper de Business Montres - 5346 mots
Encore un tourbillon deux axes chez les Chinois ! Encore des belles montres taillées pour l'aventure chez Fossil ! Encore une souscription pour la nouvelle horlogerie tessinoise ! Encore un stylo horlog-mécanique ! Encore un horloger de luxe sur les Champs-Elysées ! Mais toujours pas de parrainage horloger pour les nageuses qui gagnent des médailles...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ...❏❏❏❏ IN–12–CRÉTIONS, INFORMATIONS, ANALYSES, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la …
Encore un tourbillon deux axes chez les Chinois ! Encore des belles montres taillées pour l'aventure chez Fossil ! Encore une souscription pour la nouvelle horlogerie tessinoise ! Encore un stylo horlog-mécanique ! Encore un horloger de luxe sur les Champs-Elysées ! Mais toujours pas de parrainage horloger pour les nageuses qui gagnent des médailles...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ...❏❏❏❏ IN–12–CRÉTIONS, INFORMATIONS, ANALYSES, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité. Au programme de ce mercredi... ❏❏❏❏ FOSSIL : les baroudeuses de l'été son au rendez-vous... ❏❏❏❏ BEIJING WATCH : le retour du tourbillon deux axes assisté d'une phases de lune... ❏❏❏❏ TIFFANY & CO : breakfast à l'ancien Quick des Champs-Elysées, devenus annexe de la rue de la Paix... ❏❏❏❏ COACH : de nouvelles montres masculines et moins chères dès cet automne... ❏❏❏❏ SSC : « Fonctions de la montre et du mouvement – Ergonomie, fonctionnalité et affichage »... ❏❏❏❏ BRACELET: un cube pour résoudre la quadrature du cercle (ci-dessous : une idée italienne)... ❏❏❏❏ CHINE : mais pourquoi n'y a-t-il aucune marque de luxe, et encore moins de montres, dans les vingt marques préférées de la classe moyenne chinoise ? ❏❏❏❏ ROYAUME-UNI : les 100 personnes qui comptent dans le village horloger britannique... ❏❏❏❏ McDO : le fast-food comme nouveau champ de bataille du luxe... ❏❏❏❏ BLOGS : les marques ont-elles pourri les blogueurs à force de les cajoler ? ❏❏❏❏ ÉCRITURE : encore un stylo mécanique qui donne des frissons horlogers... ❏❏❏❏ QUESTION : pourquoi les marques de montres ont-elles peur des nageuses ? ❏❏❏❏ WASHINGTON POST: la roue tourne, pour les grands médias comme pour les grandes marques... ❏❏❏❏ KE$HA : des boucles d'oreille très phalliques pour les jeunes filles trangressives... ❏❏❏❏ A. MANZONI & FILS : Oliver Ike relance une séquence de financement collaboratif... ▶▶▶ FOSSILLes baroudeuses de l'été sont de sortie... ◉◉◉◉ Le goût des belles montres viendrait-il à Fossil, le groupe américain ne nous ayant guère gâté de ce côté-là ? On ne voit pas ce qu'on pourrait reprocher aux deux montres de l'été, qui seront plutôt des montres de la rentrée. L'aventure, c'est l'aventure : la Breaker (ci-contre) s'annonce comme une montre de plongée [un peu tard, non, sinon pour les palanquées de l'automne ?] étanche à 200 mètres et éditée en série limitée – 554 exemplaires – avec un mouvement automatique et trois bracelets interchangeables (acier, plastique, nylon), le tout présenté dans une boîte étanche bien utile dans un sac de plongée. On ne voit pas ce qu'on pourrait lui reprocher pour les 449 euros exigés. L'aventure, c'est aussi – cette fois pour 299 euros – la Compass, dont la série limitée ne sera que de 754 pièces, toutes numérotées, et qui propose, dans un boîtier en acier de 38 mm, un mouvement à quartz, un cadran « militaire » et trois bracelets (maillons d'acier, nylon de type Nato et cuir noir). Le style est on ne peut plus classique pour une trois aiguilles-date, avec une touche de vintage plutôt réussie (chiffres, couleur orange, forme des aiguilles, couronne fonctionnelle surdimensionnée). La vocation est clairement nomade, la montre s'avérant taillée pour une usage intensif. Cette Compass est présentée dans un écrin de voyage multipoches en toile à gros grain renforcée de cuir, ce qui confirme sa vocation d'aventurière montres et écrins sont à découvrir sur le site de la marque). Deux propositions qui confirment la bonne impression grandissante qui se dégage des dernières collections de la marque, de plus en plus clairement repositionnée sur les codes intemporels de la belle horlogerie européenne. Que manque-t-il à ce cadran « militaire » ? Peut-être le Swiss Made qu'on aurait attendu pour une réalisation de cette qualité et de ce style, mais on sait que Fossil s'y emploie dans ses nouveaux ateliers du sud de la Suisse... ▶▶▶ LA QUESTION DU JOURPourquoi les horlogers ont-ils peur des nageuses ? ◉◉◉◉ Est-ce l'expérience assez déplorable de Boucheron avec Laure Manaudou ? Tout le monde a oublié l'épisode. Sont-ce les hasards du celebrity marketing ? En tout cas, si les horlogers aiment les nageurs, les récents championnats du monde ont prouvé qu'ils n'aimaient plus les nageuses : pas une des filles récompensées à Barcelone n'a de sponsors dans la montre, alors que les garçons restent très courtisés dans un sport parrainé depuis longtemps par Omega [on doit à la marque les plaquettes de touche pour départager les gagnants] et dominé par les « ambassadeurs » de la marque suisse (Mickael Phelps, Chad Le Clos, Alexander Popov). Florent Manaudou nage pour Ice-Watch quand Camille Lacourt porte les couleurs de Chanel. L'Australien James Magnussen (ci-dessous) – alias « le missile » – palme en quatre nages pour Maurice Lacroix et on compte encore quelques sponsorings discrets, tous masculins. Elles ont quoi de si repoussant, les nageuses ? ▶▶▶ A. MANZONI & FILSOlivier Ike relance la partie pour le financement collaboratif...◉◉◉◉ Fin de la première séquence participative sur Kickstarter pour le projet A. Manzoni & Fils lancé par Oliver Ike, premier co-fondateur d'Ikepod (Business Montres du 24 juin) : il n'aura finalement levé que 129 000 dollars sur les 850 000 dollars espérés (Business Montres du 5 août), mais les résultats sont assez encourageants – en dépit des vacances et du fait qu'il s'agit d'une marque européenne « vendue » à un public anglo-saxon – pour que Oliver Ike relance la partie : une nouvelle tranche de souscription est ouverte à partir du 23 août et jusqu'au 23 octobre. Les meilleurs souscripteurs de la première tranche auront été les Singapouriens. De toute façon, dans tous les cas, la marque est lancée et, bien au-delà de cette campagne de financement collaboratif [dont un effet positif majeur aura été de rendre très visible le projet, notamment aux yeux des investisseurs potentiels], elle vise à s'implanter sur les marchés internationaux, notamment en Inde, où une campagne de promotion sera lancée dans les prochaines semaines. L'objectif Kickstarter des 850 000 dollars ne représente qu'un dixième des fonds nécessaires : c'es tavant tout une forme de test de la réactivité des amateurs. L'objectif reste toujours de parvenir à racheter les bâtiments de l'ancienne manufacture A. Manzoni & Fils (ci-dessous, aujourd'hui et en 1900 : une option de rachat a déjà été négociée, avec des autorités tessinoises qui rêvent d'une renaissance de leur horlogerie traditionnelle) et de doter la marque d'une production autonome de mouvements (un stock d'anciens mouvements mécaniques de de poche, en 22 lignes, a également été racheté pour recréer des pendules de table). Pourquoi le Tessin suisse ? Tout simplement parce qu'Oliver Ike y habite depuis une quinzaine d'années et qu'il lui paraissait un peu vain de revenir dans le bassin lémanique lancer la ixième nouvelle marque créative et indépendante de l'année. Seul problème : la suspicion entraînée par toute implantation horlogère dans le Tessin suisse, qui est, depuis deux ou trois décennies, la porte d'entrée des tricheurs et des Chinois mal camouflés dans l'espace Swiss Made... ◉◉◉◉ De ce côté-là, on se trouver rassuré par le projet A. Manzoni & Fils. D'autres collections (Alnair, Alshain) sont sur l'établi. La réalisation de la première série des Canopus Weekplanner (calendrier hebdomadaire : ci-dessus) est très avancée, selon le design fluide du Finlandais Ilkka Suppanen [qui a su renouer sans le plagier avec l'esprit pionnier des premières Ikepod], en utilisant un module Dubois Dépraz sur base Soprod A 10 pour le mouvement, avec un boîtier en 44 mm réalisé dans le Jura (RD Manufacture), un bracelet tessinois (Broggioli, Lugano) pour le métal ou chaux-de-fonnier pour l'alligator (Camille Fournet). La marque a déjà réservé son espace pour Baselworld 2014 (fête à prévoir). Prix public prévisionnel : autour de 15 000 dollars – ce qui nous paraît très élevé pour ce que le marché et la distribution sont capables aujourd'hui d'absorber en provenance des nouvelles marques indépendantes. Même si la maison A. Manzoni & Fils peut se flatter d'avoir été fondée à Lugano en 1888, chiffre on ne peut plus favorable sur les marchés asiatiques... ▶▶▶ LES IN–12–CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ WASHINGTON POST : Jeff Bezos, le fondateur du site Amazon, qui rachète le Washington Post [alors qu'il jurait, jusqu'à ces derniers jours, que la presse écrite n'avait plus le moindre avenir !], ce n'est pas étonnant que Nicolas Hayek recréant le Swatch Group sur les ruines de l'industrie horlogère, dans les années 1980. La roue tourne, pour les médias comme pour les marques de montres : les puissants d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui, qui ne sont pas ceux de demain. Jeff Bezos a sans doute compris le poids et la puissance de la « marque » Washington Post (comme marque-média) et il sait que l'actuelle « révolution des contenus » passe par la recréation de références fortes capable de réinventer un modèle économique... ◉◉◉◉ KE$HA : la chanteuse (si, si !), qui dessine aussi des montres pour Casio (en haut de la page), donne maintenant dans la bijouterie fantaisie et créative (ci-contre). Avec une thématique décorative assez surprenante pour des pendants d'oreilles ou des anneaux destinées aux jeunes filles, mais néanmoins très évocatrice. Encore des accessoires qui vont beaucoup plaire aux ados transgressives... ◉◉◉◉ BLOG : « Les marques ont-elles pourri les blogueurs ? » Bonne question, merci à la revue INfluencia de l'avoir posée, en se demandant si « la blogosphère libre existe encore ». On n'évoque pas l'horlogerie dans cet article, mais l'analogie s'impose d'elle-même pour ceux qui ont des yeux pour voir et des neurones pour penser. Avec un constat très précis : « Les marques sont aussi responsables de l’appauvrissement des blogs. À toujours vouloir légitimer leurs actions et leurs produits au travers de ce type d’interface, elles ont indirectement perverti les blogueurs et même les leaders de communautés en les chérissant un peu trop en soirées et cadeaux divers ». Un phénomène déjà pointé du doigt par Business Montres (6 février dernier et 14 février suivant), qui regrettait seulement que les blogueurs en soient à se laisser acheter pour une assiette de cacahuètes, quand leurs grands aînés journalistes exigeaient au moins un week-end dans un palace à l'autre bout du monde ! Précision de Gaël Clouzard : « Car il est aussi intéressant de constater que les blogueurs et autres leaders de communauté inspirent une sorte de crainte aux yeux des marketeurs... "Certains [blogueurs] sont conscients de leur pouvoir et en jouent énormément en demandant des rémunérations ou des cadeaux en échange. Sous prétexte que leur blog représente une forme d'espace de liberté et que chaque publication fait foi, on se retrouve à devoir négocier pour un post ou un article censé être publié de manière impartiale et indépendante", précise Monsieur H, autre responsable marketing d’une marque de vêtements, et qui lui aussi ne désire pas "encore" se mettre les blogueurs à dos... » Conclusion : « Si aujourd’hui la légitimité de certains blogueurs est remise en cause dans les milieux de la mode, de la communication et du marketing, il est évident que le consommateur va lui aussi se demander dans d’autres secteurs s’il n’y a pas quelque chose de pourri au royaume des blogs. Et si tout simplement, l'avenir de la blogosphère était... les journalistes ? » ◉◉◉◉ BEIJING WATCH : pas très différent du tourbillon double axe présenté ces jours-ci par Sea-Gull (Business Montres du 5 août) et probablement réalisé sur la même base mécanique, le tourbillon deux axes Beijing Watch (ci-contre) est présenté comme Tai Chi II (le cadran nous précise qu'il s'agit d'un double tourbillon 90°) : son mouvement TB04 s'affirme comme le premier tourbillon tridimensionnel jamais construit en Chine intérieure. Il ajoute au tourbillon Sea-Gull, dont il reprend la présentation sous une double bulle de verre saphir (dans le goût de la Zenith Christophe Colomb), mais dans un boîtier plutôt baroque par ses courbes chinoises, un second fuseau horaire, une date par aiguille, une réserve de marche à indication graphique et, au dos de la montre, une phase de lunes émaillée. Il existait une version précédente de ce tourbillon, présentée plus ou moins rapidement voici quatre ans, mais restée à peu près à l'état de prototype. Le prix indiqué sur le site de Beijing Watch (mais il ne s'agit pas du modèle le plus récent) est d'environ 66 000 CHF, soit nettement plus cher que les 48 000 CHF annoncés pour le modèle Sea-Gull (le tout à découvrir à la prochaine Foire de Hong Kong, début septembre, avec d'autres avancées mécaniques de l'industrie horlogère chinoise)... ◉◉◉◉ STYLO MÉCANIQUE : il fallait être Genevois et anglophone pour apprécier le nom du « stylo horlo-mécanique » lancé par Yvan Arpa sous la marque Spero Lucem : « Avenue du Mail », c'est à la fois une artère de Genève et une référence sémantique au courrier anglo-saxon, encore que le mot existe en vieux français. On se demande comment, au pays des montres, personne n'avait encore pensé à un tel stylo mécanique animé par des engrenages d'horloger qui font apparaître ou disparaître la pointe du stylo. L'idée vient d'être reprise par une autre marque suisse, TF Est. 1968, qui s'est lancé avec des boutons de manchette horlogers, avant d'opter pour les montres et de poursuivre son parcours mécanique du côté des instruments d'écriture, avec un mini-calibre « baguette » (façon Bridge Corum), qui ne donne pas l'heure mais qui s'active au moindre mouvement, notamment lors de la sortie de la pointe bille ou de la mine disponible. Les amateurs de mécaniques horlogères y trouvent leur compte de sensations rouagières. Style classique, coeur battant horloger, écriture contemporaine : un amour de stylo post-moderne, Swiss Made comme il se doit... ◉◉◉◉ McDO : alors que la griffe emblématique du fast-food international lance, en France, des publicités sans la moindre marque, ni le moindre logo (seulement des gros plans, ce qui prouve la notoriété et la force de l'enseigne), McDonald's Japon tente un « Premium Burger » présenté comme un produit de luxe, au sein d'une collection Quarter Pounder Jewelry Series, qui rebaptise les hamburgers « Gold Ring », « Black Diamond » ou « Ruby Spark », avec shopping bag (« corné ») imprimé en lettres d'or gaufrées et boîtes sur carton glacé. No logo ou hyper-luxe appliqué à des produits de commodité (ci-dessous) : s'agirait-il du nouveau luxe accessible post-crise ? ◉◉◉◉ FRANCE : ah, les fastes du luxe à la française, la mode, les vins, les restaurants, les plages et leurs voleurs de bijoux ! Là, ça commence à bien faire, entre le casse chez Leviev (un million de dollars de récompense pour plus de 100 millions de dollars de pierres envolées !), le braquage de Kronometry1999, les opérations des « rats d'hôtel » et tout le reste. À l'image du président de la République française, les voleurs ne prennent pas de vacances, mais ils fréquentent les stations de vacances. L'industrie du crime s'est globalisée : elle pratique avec efficacité le marketing client, en accompagnant les migrations des riches amateurs vers leurs villégiature, alors que l'industrie de la sécurité reste localisée et paralysée par des barrières réglementaires d'un autre âge (pas de gardes armés au Carlton, ni dans les boutiques de luxe, où l'apparition d'un seul pistolet d'alarme ou d'une grenade factice suffisent pour coucher tout le monde sur la moquette). Désormais imposés par les compagnies, les sas ont trouvé leurs limites et prouvé leur relative inefficacité contre des voyous décidés, tout en dissuadant les honnêtes clients. Les remplacer par des vigiles sur le trottoir, comme c'est le cas chez Bucherer Paris, qui a refusé ce type de sas, n'est pas non plus une solution. Que faire ? ◉◉◉◉ RENAISSANCE : à propos de la renaissance ou du réarmement moral de l'horlogerie britannique, dont 2013 sera peut-être l'année zéro, une bonne initiative éditoriale du site Watch Pro, qui publie son Watch Pro Hot 100, avec toutes celles et tous ceux qui comptent dans le village horloger britannique (ci-contre). Qui n'y est pas n'existe pas ! Et tout le monde y est (classement intelligent et intéressant des personnalités citées, qui sont également photographiées dans un contexte amusant)... ◉◉◉◉ COACH : en confirmant sa restructuration et son repositionnement prioritaire sur le marché américaine, la marque de mode la plus appréciée en Chine (40 % de croissance en 2012, pour 126 points de vente et 430 millions de dollars d'activité, pour un total annuel de 5 milliards de dollars dans le monde entier) a également décidé de poursuivre sa stratégie de réorientation vers le marché masculin, notamment par l'ouverture de nombreuses boutiques dédiées à l'univers masculin (notamment un outlet exclusivement masculin). Ce qui implique le développement rapide de lignes de montres masculines, aujourd'hui absentes des collections Coach. La licence de l'horlogerie Coach est aujourd'hui gérée depuis 1998 par le groupe américain Movado, qui annonce de son côté un changement de stratégie, avec des collections plus abordables, y compris sur les collections en cours : un repositionnement sensible dès cet automne... ◉◉◉◉ CHRONOMÉTRIE : le 16e Congrès International de Chronométrie se tiendra, comme tous les ans, à Montreux, les 25 et 26 septembre, sur le thème « Fonctions de la montre et du mouvement – Ergonomie, fonctionnalité et affichage ». Explications : l’essence d’une montre est de rendre accessible sur le poignet une ou plusieurs informations, le plus souvent en lien avec l’écoulement du temps. C’est un défi de rendre celles-ci disponibles et lisibles dans l’espace confiné d’une montre-bracelet. Des mécanismes subtils sont élaborés pour générer ces informations, et il n’est pas aisé de permettre leur réglage ou leur correction de manière pratique et élégante. Notre congrès cette année aura pour thème ces aspects fondamentaux de fonction, d’ergonomie et d’affichage. Parmi les sujets traités par les conférenciers, vous trouverez des fonctions nouvelles ou réinterprétées, des affichages novateurs et des mécanismes originaux. Le congrès abordera aussi les moyens nécessaires au développement de ces précieux produits, tant pour le contrôle qualité que dans les méthodes de travail. Certaines conférences aborderont les possibilités offertes à la microtechnique et à l’horlogerie par le monde académique. Deux conférences invitées enrichiront notre champ de vision. La première présentera le CERN et l’univers des particules, alors que la seconde nous questionnera sur la place des femmes dans le monde horloger... ◉◉◉◉ TIFFANY & CO : la nouvelle boutique Tiffany & Co des Champs-Elysées (18 000 euros par an le mètre carré) était une révélation Business Montres du 29 juin 2012. On sent déjà la fin des travaux, à l'emplacement de l'ancien fast-food Quick (ci-dessous). Avec, en face, l'ancien megastore Virgin racheté entretemps par le Qatar, qui est également le premier actionnaire de Tiffany & Co, la mairie de Paris aurait tout intérêt à rebaptiser l'angle rue La Boétie-Champs-Elysées pour en faire le carrefour de l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani, bienfaiteur du commerce parisien... ◉◉◉◉ CHINE : c'est quand même bizarre, mais il n'y a pas une seule marque de luxe, et pas une seule marque horlogère dans la liste des vingt marques occidentales (Corée du Sud comprise) qui séduisent le plus la nouvelle classe moyenne chinoise (étude Millward Brown pour la BBC, portant sur 60 000 personnes interrogées dans 10 grandes villes). Au total et pour résumer : 15 marques américaines [l'Empire commercialement reste tout-puissant] se taillent la part du lion, les cosmétiques font un tabac (10 marques sur vingt), la mode n'est représentée que par Armani et la première marque française (Carrefour) n'apparaît qu'au dixième rang – toutes les marques citées étant entrées sur le marché chinois avant 2000. De quoi s'inquiéter sur la séduction que peuvent exercer les industries traditionnelles du luxe sur cette nouvelle classe moyenne chinoise, qui préfère apparemment manger, boire, se laver, circuler et se connecter exactement comme la classe moyenne européenne : entre nous, ce n'est pas ce qui va permettre aux montres suisses dont on parle le plus de mieux tirer leur épingle du jeu en Chine... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...