> 


MERCREDI : Les petits bonheurs d'une journée horlogère

Jean-Claude Biver qui fait le coup de poing... Les amateurs qui draguent aux Puces... Ebel qui se jette à l'eau... La Californie qui se lance dans les enclumes de poignet... Cartier qui ose et Cartier qui n'ose pas... Les analystes qui ont des frissons... Et un résumé pour rien perdre du reste...    〓 AU SOMMAIRE DE CE ZAPPING DU MERCREDI : 10 infos dont on vous donnera des …


Jean-Claude Biver qui fait le coup de poing... Les amateurs qui draguent aux Puces... Ebel qui se jette à l'eau... La Californie qui se lance dans les enclumes de poignet... Cartier qui ose et Cartier qui n'ose pas... Les analystes qui ont des frissons... Et un résumé pour rien perdre du reste...

 
 
 
〓 AU SOMMAIRE DE CE ZAPPING DU MERCREDI :
10 infos dont on vous donnera des nouvelles un peu plus bas...
 
La nouvelle montre du jour : Urwerk adopte un concept pneumatique pour influencer les grands principes de la thermodynamique (Business Montres du 12 septembre)...
 
La bonne idée du jour : c'est encore aux Puces qu'on a le plus de chances de rencontrer un maximum de collectionneurs de montres, d'où l'idée de Tempuces...
 
La vidéo du jour : une communication créative et décalée, que Cartier ose pour sa collection Love alors que Cartier n'ose pas prendre de risques pour communiquer sur sa collection de haute horlogerie...
 
La bouée de secours du jour : quand une grande marque fait le pari d'une renaissance sur un seul modèle pour un seul marché,  il vaut mieux ne pas se rater ! Là, pour Ebel, on a un doute...
 
La mauvaise nouvelle du jour : depuis le temps qu'on leur serine que tout va bien dans le luxe, les analystes avaient fini par croire les groupes sur parole, mais ils commencent à déchanter...
 
Le tourbillon du jour : le style néo-classique, néo-manufacture, néo-technologique et néo-aminci de la manufacture Frédérique Constant est-il convaincant ?
 
La nouvelle marque du jour : pour les Californiens, les émotions fortes commencent quand on a un demi-kilo d'acier au poignet, et une montre aussi épaisse qu'un burger...
 
Le grand souci du jour : qui n'a pas son carton pour la soirée VIP de la Biennale des Antiquaires à Paris ? Tous les grands joailliers de la place – et même un Chinois – y seront pour pousser un grand soupir bling-bling...
 
Le métal précieux du jour : quoique moins cher que l'or ou le platine, c'est le métal précieux le moins utilisé par les horlogers. Il n'aurait jamais eu [jusqu'à nouvelle information] qu'une seule montre de ce métal...
 
Le coup de poing du jour : mais pourquoi Jean-Claude Biver descend-il sur le ring, fin septembre, à Las Vegas, avec douze montres à la ceinture ? 
 
Cliquez sur le logo de Weibo et vous sauvez pourquoi les "frères aux montres" et tous les hauts cadres du Parti communiste chinois tremblent tous les matins en ouvrant leur ordinateur...
 
〓 LA MAUVAISE NOUVELLE DU JOUR :
Les analystes financiers commencent à détester les coups de frein...
••• Il aura suffi que le groupe Burberry annonce des bénéfices "dans le bas de la fourchette" prévue pour que les analyses commencent à réaliser que l'anticyclone – qui faisait régnait le beau temps sur l'empire du luxe–  était en train de se dégonfler au profit d'une série de dépressions hivernales. Cette annonce d'un ralentissement des ventes, effectif sur le terrain depuis plusieurs mois, mais masqué par le jeu habituel du sell-in/sell-out, a semé la panique et fait dévisser les valeurs du luxe  : après cet avertissement sur résultat, l'action Burberry s'effondrait de 20,87 % à la clôture à la Bourse de Londres. Par effet de contagion, les valeurs LVMH, PPR et Hermès figuraient parmi les fortes baisses à la Bourse de Paris. Idem à Zurich pour Richemont et Swatch Group. Cette réaction excessive des marchés – décidément déconnectés de l'économie réelle – ne traduise rien d'autre que les nerfs à fleur de peau des analystes. D'autant que ces valeurs avaient été chaudement recommandées par tout le monde au cours des semaines précédentes ! Les lecteurs de Business Montres savent à quoi s'en tenir sur les "bons résultats" des groupes cotés ou des statistiques officielles d'exportation, jamais en phase avec la réalité de ce qu'on peut constater sur le terrain : nous maintenons nos propres pronostics sur un fin d'année plus que difficile, sur un atterrissage de moins en moins contrôlé et en douceur de l'économie chinoise (qui tirait toute la croissance du luxe) et sur l'installation des économies occidentales dans une sévère dépression...
 
 
〓 LE COUP DE POING DU JOUR :
Jean-Claude Biver en poids lourd, avec 12 Hublot à sa ceinture WBC...
••• Las Vegas, nous voilà ! Sur le ring, Jean-Claude Biver (Hublot) face à l'élite des gloires de la boxe mondiale : douze champions qui ont marqué les mémoires et qui sont rassemblées pour la circonstance par José Sulaimán, le président du WBC (World Boxing Council), entouré d'une douzaine de "légendes" du gant de cuir comme Ray Leonard, Mike Tyson, Julio Cesar Chávez, George Foreman, Ken Norton, Larry Holmes, Lennox Lewis, Oscar de la Hoya, Roberto Norton, Jeff Feech ou Azumah Nelson. Du très lourd côté grands combats dans les enceintes du noble art. Le reste relève de a promotion : grand râout mondain le 29 septembre au Bellagio de Las Vegas ["Une nuit de légende"], montres offertes et vendues aux enchères au profit d'une fondation qui aide les anciens boxeurs, les enchérisseurs ayant la possibilité de rencontrer les champions dédicataires et, pour les courageux, de disputer un match amical "pour rire". Les montres WBC seront des "pièces uniques" dont les couleurs parlent aux boxeurs (ci-dessous) et qui rappelent celles de la ceinture des champions WBC...
 
 
 
 
〓 LA BOUÉE DE SAUVETAGE DU JOUR :
"Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive"...
••• Pour brûler ce qui ressemble à ses dernières cartouches créatives, Ebel a dans le collimateur le marché féminin, espoir suprême et suprême pensée de la direction du groupe Movado. La nouvelle montre Onde (ci-dessous) semble être devenue la bouée de sauvetage de la marque, sinon son chant du cygne tellement on verse à présent dans le lyrisme : "Un garde-temps féminin chic et sensuel, défini par des lignes fluides et des courbes sculptées. Onde, inspirée par un galet qui tombe dans un plan d’eau tranquille, créant ainsi un motif concentrique aux douces ondulations. Un design fluide, pur et délicieusement féminin". On aura compris que cette montre de 36 mm s'adresse aux femmes, mais pas à n'importe quelle femme : "Montre à porter, ultime reflet de sa propre personnalité. Branchée. Sensuelle. Elégante. Enjouée. Inattendue et tout simplement unique". Le storytelling est intéressant, mais est-il convaincant face à une telle montre ? Onde : même le nom tourne court ! On ne va évidemment pas chinoiser sur le cadran qui fait le grand 8, ni sur le bicolore dont on nous jure à chaque rentrée qu'il est tendance, ni même sur le prix pas vraiment excitant pour une "petite quartz" à 5 300 CHF (4 300 euros).
••• On se contentera de s'interroger sur le jour d'après : que se passera-t-il si Ebel, – qui semble avoir jeté toutes ses forces dans cette bataille du marché féminin, et beaucoup investi sur sa conquête comme ultime recours – rate son coup et son repositionnement ? La collection Onde, pour être proprement réalisée et honnêtement promue, n'a rien d'enthousiasmant avec un tel positionnement prix, ni sur les marchés émergés (bientôt submergés), ni sur les marchés émergents [où la marque manque de puissance], qui pourraient bientôt se retrouver immergés. Cette Onde a toutes les chances de ne pas déclencher le raz-de-marée attendu. So what, Mr Grinberg ?
 
 
 
 
〓 LE GRAND SOUCI DU JOUR :
Comment récupérer un coupe-file pour la Biennale des Antiquaires ?
••• Depuis quelques éditions, la Biennale des Antiquaires (comme son nom l'indique : tous les deux ans) est devenue la grande cour de récréation où les joailliers de la place viennent jouer aux billes, mais avec des diamants, des saphirs et des rubis en guise de calots et d'agates. Au menu de cette XXVIe édition, qui ouvrira ses portes le 14 septembre pour les refermer le 23 : nos amies les maisons Boucheron, Bvlgari, Cartier, Chanel, Chaumet, Dior, Harry Winston, Piaget, Siegelson, Van Cleef & Arpels et le créateur joaillier chinois Wallace Chan, qui sera le premier "Céleste" à avoir été admis dans cet Olympe de la joaillerie européenne. On appréciera ses créations confucéennes par leur esprit, bouddhistes par leur philosophie et chinoises par leur esthétique. Par tradition, les espaces de chaque maison rivalisent d'imagination pour mettre en scène : de quoi occuper et remotiver les équipes plusieurs mois à l'avance, chaque président jurant la main sur le coeur qu'il est là parce qu'on y fait des affaires, sans s'avouer à lui-même qu'il est aussi – et parfois surtout – parce que "les autres y sont". Au Grand-Palais, les égos managériaux en phase gazeuse suffiraient à faire décoller la montgolfière dessinée par Karl Lagerfeld (ci-dessous)...
••• C'est ainsi que le Grand-Palais devient, tous les deux ans, le théâtre d'une compétition médiatico-mondaine, qui permet à l'occasion de tester la réactivité de clients aisés – les collectionneurs invités, notamment étrangers – aux nouvelles collections et aux tendances de l'année. Ce serait Baselworld sans les petits joueurs et en plus intime, sous une des plus belles verrières du monde. Une défection se remarque cette année : celle de Louis Vuitton, qui a séché cette "fête de famille" tout en ne cessant pourtant d'affirmer par ailleurs ses ambitions dans la haute joaillerie. Une autre absence notable : Chopard, qui ne se rêve apparemment plus en référence créative de ce marché. Business Montres ira forcément y faire un tour et vous racontera ce qui mérite de l'être des plus beaux décors et des plus belles parures.
 
 
 
〓 LA NOUVELLE MARQUE DU JOUR :
En Californie, on ne joue pas petit bras...
••• Ce sera la référence # 67/Génération 2012 dans notre liste des nouvelles marques débarquées sur le marché en 2012 : Sisu Concepts nous arrive tout droit de Californie (Carlsbad), avec une collection pour gros poignets de gros bébés bodybuildés. Quatre modèles déclinés en grande largeur (54-55 mm) et en grande lourdeur (400-425 g) dans les grandes épaisseurs (14,7-17,5 mm). Autant dire qu'on en a pour son argent côté métal, mais aussi côté horloger (mouvements suisses ETA) et côté design : pour être survitaminé, on n'en est pas moins portable (ci-dessous, au bras gauche, l'icône de qui vous savez ; au bras droit, la Sisu Bravado). Vu ainsi, ça calme ! Une montre qui va quand même chercher dans les 1 500 dollars...
 
 
 
 
〓 LE TOURBILLON DU JOUR :
Avec Frederique Constant, le néo-chic néo-classique se fait néo-mince...
••• Un tourbillon d'allure on ne peut plus traditionnelle, qui se fait remarquer par le dépouillement poussé de ses lignes intemporelles et de son concept : cadran épuré qui se contente de simples index, avec un indicateur jour/nuit (par aiguille) au centre et une vue plongeante sur le tourbillon "maufacture" à 6 h (plongée en perspective sur l'échappement silicium), boîtier qui joue les minceurs en passant sous les 10 mm, fond saphir qui joue la transparence et – chacun s'en félicitera – prix revu à la baisse (26 500 euros pour le boîtier acier ou 28 500 euros pour la version à lunette or rose). Même la série de cette Slimline Tourbillon Manufacture sera limitée à 188 exemplaires : un tel tourbillon au prix d'une montre signée de noms prestigieux, il n'y en aura pas pour tout le monde. Cette proposition low cost, on ne peut plus réaliste par rapport aux attentes du marché, est forcément convaincante, par sa substance horlogère comme par son positionnement marketing (ci-dessous et en haut de page). Et elle est esthétiquement émouvante par son style rétro souligné par la couronne "boule"...
 
 
 
 
〓 LA VIDÉO DU JOUR :
Cartier ose pour Love ce que Cartier n'ose pas pour ses montres...
••• C'est l'histoire d'une marque qui a tout compris des nouvelles communications pour aller à la rencontre des nouvelles générations (en haut de page). Cette vidéo de promotion pour la collection Love en est la preuve : l'histoire est pleine d'esprit et de trouvailles, elle est joliment racontée (un jeune artiste new-yorkais cherche sa muse), la bande-son excellente (confiée à AIR) et l'image de la marque rafraîchie. Bref, Painted Love est une réussite (ci-dessous), sinon un modèle à suivre pour prouver que les codes contemporains conviennent parfaitement à des marques historiques du grand luxe français.
••• C'est l'histoire d'une marque qui ose en Love ce qu'elle n'ose pas pour ses montres : pourquoi les excellentes collections de haute horlogerie de la marque restent-elles tributaires d'une communication pour vieux messieurs collectionneurs de vieilles mécaniques un peu ringardes ? Pourquoi tant de réussite pour quelques bijoux, et un tel conformisme pour des montres qui portent les nouveaux espoirs de la marque ? Un tel décalage est affligeant : quel est le blocage mental ?
 
 
 
 
〓 LE MÉTAL LE PLUS RARE DU JOUR :
On n'a jamais fait qu'une seule montre en rhodium massif...
••• Pourtant, le rhodium n'est ni le plus cher (il ne se paye que la moitié du prix de l'or), ni le plus introuvable de tous les métaux précieux, c'est simplement un des plus rares : classé dans la famille du platine, on n'en extrait qu'une vingtaine de tonnes par an. Il tire son nom du grec rhodon ("rose") du fait de son éclat vaguement rosé dans les tons gris du platine. Le problème, c'est que le rhodium ne semble exister qu'en poudre et qu'il est très difficile de le confectionner en lingots utilisables pour créer des boîtiers et des pièces d'habillage : certains composants horlogers (notamment les cadrans) peuvent être rhodiés, de rares bijoux ont été sculptés dans du rhodium, mais il semblerait – information à vérifier auprès des lecteurs – qu'il n'ait jamais existé qu'un seul boîtier horloger en rhodium massif dans toute l'histoire horlogère. Il aurait été réalisé pour la maison Graff, sans doute à deux exemplaires, dans un lingot fabriqué exceptionnellement pour l'occasion [mais c'était un cauchemar à usiner] : on dit que Lawrence Graff a conservé une de ces deux montres...
 
 
 
〓 LA BONNE IDÉE DU JOUR :
C'est encore aux Puces qu'on peut croiser le plus de collectionneurs...
••• D'où l'idée de monter Tempuces, la première bourse horlogère jamais organisée aux Puces de Saint-Ouen (nord de Paris), plus précisément au marché Dauphine, où se trouvent de nombreuses boutiques de montres d'occasion et de collection. Plus d'un amateur parisien a entamé là son noviciat horloger. Au coeur du plus grand marché aux Puces du monde, c'est agendé pour le dimanche 14 octobre (affiche ci-dessous) et c'est organisé par Olivier Fort, à qui on doit déjà les premiers salons Mens World (montres, stylos et colifichets masculins) ou la journée parisienne Rocollection. Au programme : 30-40 exposants, avec Didier Guedj, expert horloger bien connu des amateurs, comme parrain de la manifestation.
 
 
 
 
〓 LA DEVINETTE DU JOUR :
Quelle est la marque de cette montre ?
••• Comment reconnaître une montre qui ne fait précisément rien pour qu'on la reconnaisse ? Et qui fait tout pour qu'on ne la remarque pas ? Là, c'est réussi ! C'est même un défi aux lois de l'identité, mais qu'on se rassure sur cette rassurante rondeur trois-aiguilles/date habillée de bicolore : cette marque est un best-seller sur certains marchés...
 
  D'AUTRES RÉCENTES ACTUALITÉS NON-CONFORMISTES...
Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter