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MERCREDI : Une accélération des chaises musicales chez Richemont (Cartier et Jaeger-LeCoultre)

Un peu de douceur rose dans un monde de brutes aux mâchoires d'acier : tout est dans le contraste entre la couleur layette et les gros bébés musclés qui portent la montre. Il n'en faut pas plus, aujourd'hui, pour caler le lancement d'une nouvelle montre sur le marché. Avec une croix suisse pour clore le bec du Zappeur qui douterait de cette suissitude rosée...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉ...❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, …


Un peu de douceur rose dans un monde de brutes aux mâchoires d'acier : tout est dans le contraste entre la couleur layette et les gros bébés musclés qui portent la montre. Il n'en faut pas plus, aujourd'hui, pour caler le lancement d'une nouvelle montre sur le marché. Avec une croix suisse pour clore le bec du Zappeur qui douterait de cette suissitude rosée...

 
▶ EN RÉSUMÉ...
❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, INFORMATIONS, RUMEURS & MURMURES : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité. Au programme...
❏❏ ARAIGNÉE : une araignée mécanique qui recycle des composants horlogers (ci-dessus et en bas de la page)... ❏❏ MILITARIA : la révolution d'octobre dans le style Nixon... ❏❏ GLOBE SHOPPING : retour sur informations, avec des précisions sur le travel retail... ❏❏ MOONWATCH : une bible française pour traquer les Speedmaster dans leurs moindres détails... ❏❏ NIXON : un style militaire pur et dur, à un détail près... ❏❏ BELLES MONTRES : un bel exemple de révélation auto-destructrice... ❏❏ DAYTONA : au secours, la dédicace chromatique à Wimbledon revient... ❏❏ STORYLIVING : c'est le nouveau remplaçant expérienciel du storytelling... ❏❏ Le re : re...❏❏ I LOVE UGLY : comme son nom l'indique, surtout au poignet... ❏❏ PINK WATCH : des châtaignes, des pralines et des dragées chez les brutes en silicone rose... ❏❏ CHAISES MUSICALES : on s'est remis à danser du côté de chez Cartier, mais aussi chez Jaeger-Lecoultre et au Figaro...
 
 PINK WATCH
Franchement, vous auriez envie de lui acheter une montre ? 
◉◉ On parle du monsieur ci-dessus : ce n'est pas parce qu'il porte une montre rose Malabar qu'il fait dans la dentelle ! Il ferairt plutôt dans les dragées : c'est Jérôme Le Banner, un kickboxer d'excellente réputation internationale. Ci-dessous : on peut se poser la même question à propos du champion de rugby Sébastien Chabal : il donne plus dans l'oeil au beurre noir que dans la meringue rose ! Pourtant, ils ont choisi tous les deux d'être les ambassadeurs de la nouvelle marque genevoise Pink Watch, la montre des « vrais mecs » (ce sera la référence #52/Génération 2013 des marques de l'année). Le design et les matériaux compilent tout ce qui se fait de tendances sur le marché de l'horlogerie, avec un boîtier en acier de 48 mm (PVD noir ou PVD or rose) sur silicone rose, une étanchéité à 100 m et un mouvement chronographe à quartz suisse, ce qui nous vaut un réjouissant Swiss Made sur le cadran [personne n'est parfait : il fallait vraiment la croix suisse pour y croire]. Le prix n'est pas câlin pour un caprice estival (399 CHF) : on aurait souhaité un peu plus de douceur dans cet univers brutal...
 
 
 
 
 I LOVE UGLY
Comme son nom l'indique avec précision...
◉◉ Néo-zélandaise, ce qui est probablement un handicap dans l'univers de la mode ultra-tendance, la marque I Love Ugly ne craint pas les quolibets liés à son nom. Elle assume, ce qui lui permet de ne pas s'encombrer de scrupules pour ses diverses collections, dont des montres qui ne dépassent pas la centaine de francs suisses, et même beaucoup moins : on est pourtant dans un registre lié aux métiers d'art, sauf que tout l'astuce consiste à créer des cadrans « photographiques » d'un intérêt assez subalterne. Boîtier basique de 37 mm et mouvement électronique pour cette Battle Scene qui ne révolutionnera ni la mode, ni l'horlogerie (I Love Ugly devient ainsi la référence #51/Génération 2013 des nouvelles marques de l'année)...
 
 
 
 
 OMEGA SPEEDMASTER
Moonwatch Only, le livre-référence...
◉◉ L'Omega Speedmaster est une icône intemporelle de la production horlogère, grâce notamment à sa participation dans l'aventure spatiale. Depuis sa création en 1957, celle qui allait devenir la Moonwatch a naturellement évolué au cours de sa production. Les nombreuses références ainsi que la diversité de leurs éléments constitutifs (cadrans, lunettes, aiguilles, bracelets) compliquent l'identification des modèles et peuvent aisément induire en erreur le collectionneur débutant. Après plusieurs années de recherches et d'observations, les auteurs (Grégoire Rossier et Anthony Marquié) présentent un panorama complet de cette montre mythique dans un ouvrage à la fois technique, systématique et esthétique, qui a pour ambition de devenir le guide de référence de la Moonwatch. Un des axes majeurs de cet ouvrage concerne l'identification des Speedmaster anciennes de production classique, à une époque où les variations des éléments constitutifs de la montre étaient fréquentes. Ayant constaté que ces nombreuses évolutions pouvaient survenir indépendamment d'un changement de référence, les auteurs ont établi une nomenclature inédite de l’ensemble de ces éléments. Leur description et leur codification ont constitué une étape fondamentale et préalable à une présentation complète et détaillée des modèles.
 
◉◉◉ Dix catégories d’éléments constitutifs ont été répertoriées, analysées et codifiées : calibres, carrures, cadrans, lunettes, aiguilles, fonds, couronnes, poussoirs, glaces et bracelets. Cette analyse intègre également les principaux accessoires ayant accompagné les différents modèles de Speedmaster, comme par exemple les écrins et les documents de vente. Le livre couvre l’intégralité de la production standard et des séries spéciales et limitées depuis la création de la Speedmaster en 1957 jusqu’à 2012, ainsi que les principaux projets et prototypes. Les auteurs ont construit un arbre d'identification : il s’agit d’un schéma de synthèse inédit, unique et complet permettant de reconnaître la référence et la cohérence d’un modèle de Speedmaster à partir d’un simple examen visuel de la montre.
 
◉◉ Moonwatch Only. Le Guide Omega Speedmaster, de Grégoire Rossier et Anthony Marquié (en souscription : livraison fin 2013). 400 pages • plus de 1 000 illustrations • Format : 22 x 29.7 cm •Prix : CHF 230.00 • € 195.00. Renseignements : MoonWatch Only.
 
 
 
 
 GLOBE SHOPPERS
Un rapide retour sur nos informations...
◉◉ Quelques précisions à propos de ce « globe shopping » dont les évolutions rapides – disons un « retour à la normale », sans la croissance explosive de ces dernières années – risquent de surprendre les marques de montres au milieu du gué (Business Montres du 25 juin). Il faut distinguer clairement le travel retail traditionnel (ventes réalisées dans les espaces voyageurs que sont les boutiques des aéroports ou les ventes à bord dans les avions ou les ferries) du nouveau globe shopping, qui ajoute au travel retail les achats réalisés par les touristes chez les détaillants des marchés domestiques, généralement en centre ville (Lucerne, les grands magasins parisiens) – réseaux également accessibles aux résidents locaux (non-voyageurs). Si le globe shopping risque de pâtir des nouvelles législations chinoises, le premier va continuer de surfer sur l’augmentation mondiale du trafic aérien (les classes moyennes des pays émergents ne rêvent que de voyages), facteur qu'on doit coupler à l’amélioration quantitative et qualitative continue de l’offre commerciale dans tous les aéroports du monde et de l'appétence collective des sociétés évoluées pour le luxe.
 
◉◉ Le cabinet suédois Génération Research, référence absolue en matière de base de données pour le secteur du travel retail, prévoit que les ventes mondiales de ce canal de distribution passeront de 46 milliards de dollars (US) en 2011 à 120 milliards de dollars en 2020. Quel réseau pourrait en dire autant ? Ce ne sont que des prévisions, mais les fondamentaux sont là. Cette industrie, pourtant très sensible à différents aléas qui peuvent freiner le tourisme, n'a qu'à peine ressenti les effets du 11 septembre, du SRAS ou du volcan islandais. Les humains voyagent de plus en plus, notamment en Asie ! Les ventes de montres en travel retail représentaient 1,821 milliards de dollars, soit 4 % du total 2011 – ce qui place l'horlogerie en 10e position (comme en 2008). Ce qui n'est pas mal du tout, derrière les parfums et les cosmétiques, les cigarettes ou les whiskies. D’autres catégories sont cependant plus dynamiques, notamment celle des lunettes solaires, 16e en 2008 et désormais 11e en 2011, segment emmené par un Luxottica qui fait un remarquable travail d’évangélisation et de category management dans le monde entier. Le segment des montres pourrait faire beaucoup mieux si les grandes marques ne dédaignaient pas tant ce canal. Voulant à tout prix contrôler leur distribution, elles ne présentent leurs montres que dans leurs boutiques en nom propre, donc situées dans très (trop) peu d’aéroports. C'est ainsi qu'on a ouvert un boulevard pour la marque Frederique Constant, active depuis des années au salon TFWA de Cannes (20-25 octobre 2013). Un effort marketing et commercial qui est payé de retour en travel retail. Notons cependant l'hyperactivité de Swatch (la marque, pas le groupe) et d'Ice-Watch en duty-free. Côté grands noms de la montre suisse, on ne remarque guère que Montblanc et La Montre Hermès au salon de Cannes en 2012. C'est trop peu ? N'est-ce pas dangereux ?
 
 
 
 
 NIXON THE OCTOBER
Le style militaire en version subaquatique...
◉◉ Jamais en retard d'une tendance, Nixon propose pour cet été une montre « The October » à laquelle les puristes du style militaire n'auront pas grand-chose à reprocher, sinon un mouvement quartz qui n'en est pas moins suisse. Dans un boîtier de 48 mm aux cornes ansées , ce n'est pas une montre de plongée, quoiqu'elle soit étanche à 300 m, mais on appréciera une carrure crantée, la lisibilité « instrumentale », la touche guerrière des rivets de son bracelet en caoutchouc et la couronne à gauche. Atout supplémentaire : le prix (290 euros). Dommage que les aiguilles aient été traitées dans un blanc pas très heureux face au SuperLumiNova des index et des chiffres...
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : la partie s'accélère chez Richemont, avec un départ inattendu, celui de Benoît Valette, qui était un des piliers historiques de Cartier. Il quitte la maison et il abandonne son fauteuil de directeur général adjoint au moment où Coralie de Fontenay, qui dirigeait depuis 2010 les parfums Cartier en France, prend la direction générale de Cartier France. Cette fidèle de Bernard Fornas (nouveau co-président du groupe Richemont) remplace à ce poste Cyrille Vigneron, promu directeur de Richemont Europe...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : même intense partie de chaises musicales chez Jaeger-LeCoultre, où Jérôme Lambert – nouveau président de Montblanc – quitte lundi la manufacture en emportant dans ses bagages un commando formé de sa garde rapprochée chez Jaeger-LeCoultre (notamment Nicolas Baretzki, qui était directeur international et qui passe donc chez Montblanc). Nicolas Baretzki sera remplacé par Jerôme Favier (« Litte Jerôme » pour les initiés), qui était jusqu'ici directeur commercial de Jaeger-LeCoultre. Tous ces changements seront annoncés, demain, lors de la Fête du personnel de la manufacture, au Sentier. Autre changement notable : Guillain Maspetiol, le directeur général de Jaeger-Lecoultre en France, prend la direction de la filiale Asie de la maison, à Hong Kong (Grande Chine, Hong Kong, Corée, Taïwan, etc.). La direction de la communication est également remaniée...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (3) : autre départ totalement inattendu, celui de Pierre Conte, une personnalité bien connue des milieux horlogers puisqu'il était CEO de Publiprint, la puissance régie publicitaire du groupe Figaro, leader français du publi-rédactionnel et de la pagination pour les annonces concernant les montres. Un départ brutal, puisque Pierre Conte quittera son poste dans quelques jours, pour n'être remplacé qu'à la fin août. Pierre Conte était aussi le directeur général adjoint du groupe Figaro et le responsable du pôle Madame Figaro. La déstabilisation est évidente, en particulier pour ce qui concerne les relations entre Le Figaro et les marques de montres : le quotidien est leader sur le segment du luxe... Pierre Conte sera remplacé par Aurore Domont, qui dirigeait jusqu'ici Prisma Pub (régie publicitaire du groupe Prisma en France) – ce qui ne lui garantit pas la culture luxe immédiatement nécessaire pour pallier l'actuelle mauvaise humeur des annonceurs, un peu (beaucoup) déprimés par la récession économique qui s'amorce sur le marché français...
 
◉◉ BAMFORD : il faut sans doute être anglais pour apprécier la dissonance chromatique de la Daytona imaginée par Bamford pour célébrer l'ouverture de la saison de tennis à Wimbledon. ce sont les couleurs identitaires du tournoi ! Le nom de cette Daytona « préparée » chez Bamford Watch Department ? « Jeu, set et match » (ci-contre)...
 
◉◉ STORYLIVING : après le storytelling, on va passer au storyliving– une version modernisée de l'ancien marketing expérienciel. Excellent billet de Christian-Louis Col (Lalique) sur son blog : « Le contexte et les supports on changé aussi, la prise de parole échappe aux marques, il nous reste donc que le « tout tout de suite », plus le temps de se raconter des histoires, il faut les vivre et le faire partager sur FB, Insta,  The Fancy et autres médias d’images, car plus personne ne poursuit les stars en scooter comme dans la Dolce Vita, c’est devenu ringard quand on les a sur son écran, étoiles filantes, « contenu » disparaissant d’un tweet. L’internaute survole, la superficie totale de son territoire d’affinités sans pour autant entrer dans les détails. Mais c’est quoi alors le story living? C’est négocier un chèque à une association contre 30 minutes de tennis contre Roger F., ou autre "expérience" ?   Ne plus avoir pour 7 000 euros de fleurs dans sa suite mais pour 3 000 euros de ballons gonflés à l’hydrogène ?  Recevoir un des 100 casques de chantier collector logotisés pour visiter les travaux du Ritz ? Même Ferrari l’a compris, ses berlinettes sont faites pour être conduites 30 minutes. Le temps d’une expérience »...
 
◉◉ BELLES MONTRES (1) : au fait, avec le rachat du salon Belles Montres par le magazine Le Point (explications Business Montres du 26 juin), que devient le partenariat médias du salon avec Le Figaro ? Caduc, évidemment ! Cette perte de « territoire » sur le marché-clé de la publicité horlogère aurait-elle un rapport avec le départ de Pierre Conte (voir, ci-dessus, nos chaises musicales) ? On pourra se poser la question avec les autres partenaires médias du salon, dont La Revue des Montres...
 
◉◉ BELLES MONTRES (2) : quand la révélation tue la révélation... Ce matin, nous n'étions que trois journalistes à avoir déniché l'information sur le rachat de Belles Montres par Le Point. L'annonce officielle n'était pas prévue aussi tôt. Seulement, pour vérifier une information, il faut poser les bonnes questions aux bonnes personnes. Ce qui leur met la puce à l'oreille, tout en mettant la pression sur la communication officielle du Point : du coup, l'annonce officielle a été avancée, et même accélérée dès que des médias comme Business Montres ou La Revue des Montres ont publié ce qu'ils pouvaient en savoir. Il y a des prévisions auto-réalisatrices. En matière de presse, il y aussi des révélations auto-destructrices...
 
◉◉ SONY : les montres intelligentes sont-elle la bouée de sauvetage dont Sony avait besoin ? La marque pousse ses feux sur ce marché encore émergent, en y prenant des positions qui permettront d'amortir le choc quand les géants se lanceront dans la bataille. Le design est plutôt réussi (vidéo ci-dessous), les fonctions séduisantes et le rechargement par câble USB (quatre jours d'autonomie, ce qui reste insuffisant). Chez Sony, on insiste sur le fait que la présence de cet écran déporté au poignet permet de moins afficher – socialement – l'usage intensif qu'on fait du téléphone. Ce qui sera de moins en moins considéré comme une politesse en compagnie...
 
 
◉◉ HORLOGE DES CHEMINS DE FER SUISSES : est-il vrai qu'on trouve, à la gare de l'Est (Paris) une horloge identique à celle des CFF (les chemins de fer suisses) – cette horloge reprise au poignet par Mondaine et sur tablette par Apple ? Merci aux lecteurs qui pourraient vérifier cette information : il n'est pas évident que la SNCF ait voulu rendre hommage au designer suisse Hans Hilfiker, ni qu'elle ait conscience d'avoir usurpé les droits intellectuels liés à cette horloge...
 
◉◉ ARACHNIUS REX : en 49 mm x 55 mm de haut, cette araignée est signée par Justin Gershenson-Gates (A Mechanical Mind), un artiste qui travaille à partir de composants horlogers recyclés. Sa spécialité : les insectes (ci-dessous et en haut de la page).
 
 
 
 
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