MONOPOLY : Avec Corum, les Chinois s'offrent la clé d'une citadelle de La Chaux-de-Fonds
Le 24 / 04 / 2013 à 07:54 Par Le sniper de Business Montres - 731 mots
D'après vous, que vient faire l'ambassadeur de Chine à Baselworld ? Certes, visiter quelques marques chinoises, mais surtout faire la connaissance du dernier fleuron du Swiss Made tombé sous le charme du Dragon Céleste. Un rachat assorti de considérations stratégiques profondes...
▶▶▶ CORUM
Après Eterna, le groupe Haidian double la mise
◉◉◉◉ Ce sera officiel ce matin, mais c'est déjà certain : le groupe chinois Haidian, déjà très actif dans la …
D'après vous, que vient faire l'ambassadeur de Chine à Baselworld ? Certes, visiter quelques marques chinoises, mais surtout faire la connaissance du dernier fleuron du Swiss Made tombé sous le charme du Dragon Céleste. Un rachat assorti de considérations stratégiques profondes...
▶▶▶ CORUM
Après Eterna, le groupe Haidian double la mise
◉◉◉◉ Ce sera officiel ce matin, mais c'est déjà certain : le groupe chinois Haidian, déjà très actif dans la distribution horlogère en Chine (boutiques Jaegeer-LeCoultre et IWC), qui avait racheté la manufacture Eterna-Porsche Design après avoir tenté de lancer Codex, met donc la main sur Corum. C'est une citadelle du coeur du coeur de la Suisse horlogère qui passe donc sous pavillon chinois. Et c'est une marque forte, ancienne, réputée, qui tient salon à Baselworld au rez-de-chausséedu Hall 1, qui change ainsi de mains...
◉◉◉◉ Aux commandes de Corum depuis 2005, Antonio Calce avait bénéficié de la confiance de Severin Wunderman, racheteur de l'entreprise à ses fondateurs, pour tout réorganiser dans la maison, du sol au plafond, et des réseaux aux produits. La disparition de Sverin Wunderman avait compliqué cette relance, le nouvel actionnaire (la fondation Wunderman, héritière de l'homme d'affaires et de son immense patrimoine) ne pouvant que revendre la marque à terme, mais ne pouvant guère y investir. La renaissance de Corum n'en a pas moins été spectaculaire, tant sur le plan des produits (la concentration sur les collections America's Cup et Bridge, spectaculairement relancées et développées) que sur le plan du recrutement d'une équipe de pointures (dans tous les secteurs-clés de l'entreprise, avec Laurent Besse et VincentCalabrèse aux manettes pour les mouvements) et sur la remise à niveau du réseau (grande lessive dans les filiales et confiance totale aux détaillants qui jouent le jeu). Aujourd'hui, Corum, c'est beaucoup plus que Corum et Kwok Lung Hon, le propriétaire du groupe Haidian, l'a mieux compris que tous les groupes de luxe qui tournaient autour d'Antonio Calce...
◉◉◉◉ Corum, c'est avant tout une marque, une vraie marque, inscrite dans une dynamique de conquête, ce que n'était pas Eterna, qui est potentiellement un bel outil manufacture, mais qui était une marque dans un piteux état. Haidian apporte à Corum un réseau de plusieurs centaines de boutiques en Chine, mais surtout les moyens d'asseoir son développement international. Il n'est pas douteux que les Chinois sauront faire le pont entre le potentiel industriel d'Eterna et le savoir-faire managérial d'Antonio Calce [ils ne referont pas deux fois l'erreur commise chez Codex – une naissance ex-nihilo – et chez Eterna – un manque de souffle dans les ressources humaines déployées en dépit d'investissements majeurs]. On voit donc naître un vrai pôle dehaute horlogerie, consistant à la fois sur le planindustriel et marketing. Si Antonio Calce confirmait, à la direction de ce regroupement pour l'instant virtuel, ses qualités et sa vista de CEO, la Suisse horlogère n'a plus qu'à bien se tenir...
◉◉◉◉ Informations à suivre dès qu'on en saura plus...
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