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REPÉRAGES #174-2025 (accès libre)
Sept nouvelles montres qui sont analysées par sept regards critiques

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 174e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Angelus, Chronofixe, Grand Seiko, Hermès, Jaeger-LeCoultre, Swatch et Vacheron Constantin…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

ANGELUS Flying Tourbillon Skeleton Titanium - Orange Edition

Avec cette édition limitée à vingt-cinq exemplaires, Angelus signe une création vibrante où la mécanique squelettée devient un terrain d’expression chromatique et graphique. Le boîtier en titane satiné dialogue avec le noir profond du mouvement, illuminé par des accents orange vif qui soulignent les indications de temps et s’étendent aux trois bracelets interchangeables proposés. L’ensemble orchestre un jeu decontrastes puissants, sublimé par l’esthétique tridimensionnelle d’uncalibre ajouré, conçu comme une composition de cercles emboîtés.Chaque détail de ce garde-temps de 42,5 mm exprime une facette del’énergie qui l’anime. Une énergie chromatique, avec la couleur orangecomme fil conducteur. Une énergie personnalisable, grâce aux braceletsinterchangeables – alligator noir pour l’élégance, caoutchouc orange texturé pour le sport, ou titane intégré pour la continuité architecturale. Une énergie lumineuse, révélée par le squelettage du mouvement. Une énergie structurelle, traduite par la superposition de niveaux et de profondeurs. Enfin, une énergie graphique, incarnée par l’architecture tridimensionnelle du calibre A-310. Le cadran de ce Flying Tourbillon Skeleton Titanium met en scène un jeu de volumes maîtrisé. Une minuterie périphérique orange flotte au-dessus d’un rehaut noir, habillé d’index réalisés pour la première fois par Angelus en blocs monolithiques de Super-LumiNova. Ces repères lumineux garantissent une lisibilité optimale, même dans l’obscurité, et renforcent la modernité du design. Ce contraste chromatique et matériel gagne en intensité grâce aux trois bracelets proposés. Le système d’attache rapide permet une alternance fluide entre raffinement, sportivité et intégration mécanique totale, offrant une grande liberté de style.

La construction du boîtier illustre le savoir-faire technique de la Maison. Son cœur est un caisson étanche en composite de carbone, d’une légèreté extrême et d’une rigidité remarquable, qui protège le mouvement. Ce noyau technique est ceint d’une cage externe modulaire en titane, renforçant la stabilité de l’ensemble tout en affirmant son allure mécanique sophistiquée. Au sein du calibre A-310, les roues emblématiques d’Angelus, chacune à trois doubles bras ajourés, dessinent une chorégraphie visuelle jusqu’au tourbillon volant. Suspendu sans pont supérieur, celui-ci est maintenu par un pont anglé à 160°, une dissymétrie volontaire qui accentue la tension graphique et la dynamique visuelle. Les vis de maintien adoptent quant à elles une forme d’hélice tripale, signature stylistique distinctive de la Maison. Le calibre du Flying Tourbillon Skeleton Titanium, logé au cœur de la pièce, est une interprétation avancée du squelette à tourbillon volant. Conçu selon une architecture tridimensionnelle, il associe platine ajourée et ponts circulaires allégés pour maximiser transparence, rigidité et précision. À 1h, un barillet de grand diamètre assure une distribution stable de l’énergie, équilibrant la petite seconde à 9h et le tourbillon à 6h, qui accomplit une rotation par minute. Oscillant à une fréquence de 4 Hz, le mouvement offre 60 heures de réserve de marche, garantissant performance et endurance dans un format squelette où l’espace est sublimé. Le Flying Tourbillon Skeleton Titanium, Orange Edition incarne pleinement la vision horlogère d’Angelus L.A.B. – Legacy and Beyond. Véritable mani- feste d’innovation, cette gamme conjugue technicité de haute volée, architecture audacieuse et design épuré pour métamorphoser la mécanique en une œuvre d’art contemporaine.

UN COMMENTAIRE ? Vous reprendez bien un zeste de ce tourbillon volant orange ? Comme toujours, avec Angelus, la haute horlogerie la plus traditionnelle (boîtier titane-composite de 42,5 mm x 11,4 mm d’épaisseur, étanche à 30 m) se marie avec la haute mécanique (mouvement à remontage manuel, avec un tourbillon volant une minute et une réserve de marche de 60 heures) dans une proposition de haute esthétique contemporaine [on admirera au passage la géométrie interne de ce squelettage]. Le prix n’est pas tendre : il faut compter un peu plus de 50 000 euros pour une montre à trois aiguilles de cette série limitée de 25 pièces…

HERMÈS Arceau Jour de casting (Orson, Amy et Taco)

La montre Arceau Jour de casting exprime toute l’espièglerie du monde animal à travers des savoir-faire d’exception : peinture miniature, marqueterie de bois et émail révèlent trois portraits de chiens facétieux et apprêtés. Imaginée par Henri d’Origny en 1978, la montre Arceau traduit en lignes et courbes les racines équestres de la maison. Son boîtier rond, aux attaches asymétriques inspirées des étriers, se prête à toutes les expressions de l’imaginaire Hermès, dont ce bestiaire inspiré du carré de soie Jour de casting dessiné par l’artiste Liz Stirling. Leschiens Orson, Amy et Taco prennent la pose au centre du cadran, parés de leurs plus beaux colliers et, à côté d’eux, un os en cuir véritable fait écho aux savoir-faire maroquiniers de la maison. Sous le geste de l’artisan, les trois montres Arceau Jour de casting mettent en lumière une palette de savoir-faire aussi exigeants que remarquables.

Le chien Orson au pelage noir et blanc est réalisé en marqueterie de bois. À la manière d’un puzzle, chaque détail de l’animal est découpé, assemblé et collé avec minutie. Le museau, les yeux, la truffe et la langue sont peints afin de créer des jeux de lumière et de profondeur. Huit essences de bois différentes sont utilisées pour la réalisation de ce cadran. Le chien Amy chaussé de lunettes texturisées prend forme dans l’atelier du graveur. Il naît du geste patient de l’artisan : le dessin s’anime sous les touches du pinceau et sa palette de couleurs. Au fil des cuissons, il se charge de nuances et de détails, révélant un animal à l’air taquin. Le chien Taco aux yeux rieurs est réalisé en émail miniature et cloisonné. L’artisan commence par déposer uniformément une fine couche d’émail bleu sur le cadran, puis vient peindre à la main le pelage blanc sur le fond azuré. Pour accentuer le relief du pelage et la profondeur du collier, la technique de l’émail cloisonné est privilégiée. Des fils d’or de différentes épaisseurs délimitent les zones du décor avant de se fondre dans l’émail lors du passage au four. Cette technique requiert une large palette de couleurs pour atteindre larichesse et la finesse du rendu. Les trois chiens se révèlent dans un boîtier en or blanc de 38 mm de diamètre serti de 71 diamants, animé par le mouvement mécanique à remontage automatique de manufacture Hermès H1912. Un bracelet en veau Swift s’accorde aux nuances de chaque montre limitée à 12 ou 24 exemplaires.

UN COMMENTAIRE ? Le charme de cette série d’Arceau tient à son impertinence autant qu’à la qualité de sa réalisation dans le registre des « métiers d’art » (marqueterie de bois et de cuir, peinture miniature, émail, etc.)où chacun sait que la maison Hermès excelle depuis des décennies. Il faut compter une centaine de milliers d’euros pour ces boîtiers en or gris sertis de 71 diamants + 1 pour la couronne (38 mm, étanche à 30 m et mouvement automatique suisse donné pour 50 heures de réserve de marche). Les séries de ces montres sont limitées à 12 pièces (Orson) et 24 pièces (Amy et Taco). Comme une maison à la génétique équestre peut engager une mutation chromosomique vers une nouvelle identité canine…

JAEGER-LECOULTRE Reverso Hybris Artistica Calibre 179 (Gyrotourbillon)

Née en 2023, la Reverso Hybris Artistica Calibre 179 reprend la philosophie de la collection Hybris : allier l’excellence mécanique du tourbillon multi-axes emblématique de Jaeger-LeCoultre et une décoration artistique complexe et sophistiquée qui met en valeur le savoir-faire des artisans de la Manufacture. En 2025, une nouvelle interprétation se dévoile, avec cette fois des cadrans noirs laqués à la main au recto et au verso, complétés par une boîte en or rose. Cette montre sera produite en édition limitée à 10 pièces. Créée en 1931, la Reverso est la réponse à un défi lancé par des officiers de l’armée britannique alors stationnés en Inde, qui recherchaient une montre capable de résister aux chocs fréquents lors des matchs de polo, qu’ils affectionnaient particulièrement. Cette création a rapidement transcendé son rôle premier d’accessoire de sport pour devenir l’une des montres-bracelets les plus reconnaissables au monde. De nouvelles variantes sont apparues, tant pour les hommes que pour les femmes, et, dans les années 1990, Jaeger-LeCoultre introduit les Reverso à grandes complications. C’est à cette époque qu’apparaît le mouvement Duoface (breveté en 1994), qui affiche un fuseau horaire différent sur chaque cadran. Intégrant ce mécanisme, le Calibre 179 présente également la quatrième évolution du Gyrotourbillon, le tourbillon multi-axes emblématique de la Manufacture, développé spécifiquement pour cette collection. Il se compose d’une cage intérieure ultra-légère en titane et d’une autre cage périphérique montée sur roulements à billes qui tournent perpendiculairement l’une à l’autre à des vitesses différentes : lapremière effectue une rotation de 360 degrés toutes les 16 secondes tandis que la seconde tourne une fois par minute. Un spiral hémisphérique et le balancier Gyrolab, avec sa forme à double ancre signature, témoignent de la recherche de précision et d’efficacité mécanique menée par la Grande Maison. Soutenu par un roulement à billes périphérique au lieu d’un pont conventionnel, le Gyrotourbillon volant semble flotter entre les cadrans recto et verso de la Reverso.

En écho aux palettes monochromes de la période Art déco, l’habillage noir et gris de la Reverso Hybris Artistica Calibre 179 produit un puissant contraste avec la boîte, les ponts et les platines décoratives en or rose 750/1000. De plus, le concept Duoface offre deux cadrans aux personnalités distinctes. Le recto fait subtilement allusion aux motifs géométriques Art déco qui ont inspiré le design de la première Reverso. Les platines et les ponts arborent un maillage délicat assorti au métal précieux de la boîte. Ces lignes sont en fait les bords ultrafins des 200 cavités creusées au laser sur la platine du calibre et destinées à être revêtues de laque noire et grise. Ce travail réalisé à la main exige une grande minutie afin d’atteindre l’intensité de couleur et l’épaisseur de matière souhaitées. La surface est ensuite polie manuellement pour obtenir une finition brillante et parfaitement plane. Au verso, la laque noire rehausse l’élégance aérienne de l’anneau squeletté des heures-minutes et des ponts qui le soutiennent, contrastant avec les tons chauds des divers composants du mouvement et la texture douce des éléments microbillés. Alliance de technologie et de tradition, avec un squelettage au laser ajouté à un anglage et un laquage à la main, le cadran verso réaffirme l’engagement profond de Jaeger-LeCoultre à la fois pour les savoir-faire hérités du passé et pour la recherche d’approches novatrices dans l’art et la science de l’horlogerie.

La boîte de la Reverso est instantanément reconnaissable à sa géométrie rectiligne et à ses proportions harmonieuses, derrière lesquelles se cache la complexité du mécanisme pivotant caractéristique de la collection. L’intérieur du brancard gravé d’un motif soleillé, rayonnant à partir d’un disque de laque noire, et ses lignes Art déco affirmées, accentuées par les godrons signature entourant le cadran, constituent un écrin de rêve pour les deux cadrans de la montre. Avec 382 composants, le Calibre 179 affiche une grande complexité qui tranche avec la simplicité raffinée de la boîte. Celle-ci reste extrêmement confortable sur le poignet grâce à une épaisseur totale de seulement 13,63 mm. Réalisée en or rose 750/1000 et pesant près de 30 grammes, la boucle déployante réglable brevetée qui ferme le bracelet intègre quant à elle un système à double roue qui permet des micro-ajustements à 0,5 mm près.Pensée pour les amoureux de l’art et de la micro-mécanique, la Reverso Hybris Artistica Calibre 179 est la pure expression des 180 métiers réunis sous le toit de la Manufacture – fruit d’une remarquable collaboration entre des horlogers et des artisans au sommet de leur art.

UN COMMENTAIRE ? Bien entendu, ce chef-d’œuvre des hautes mécaniques horlogères de notre temps est facturé au prix fort (comptez dans les 550 000 euros pour ce boîtier en or rose de 51,2 mm x 31 mm x 13,6 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et alimenté par un calibre à remontage manuel qui dispose de 40 heures de réserve de marche – heures et minutes sur les deux faces, second fuseau horaire et vingt-quatre au verso, Gyrotourbillon visible au recto et au verso). Cette Hybris Artistica est en édition limitée à 10 exemplaires…

SWATCH nouvelle collection Holiday

Chaque fin d’année, nous passons des heures à chercher des cadeaux dont personne n’a vraiment besoin. Et si, cette fois, nous repensions le traditionnel échange pour célébrer ce qui compte vraiment ? Avec sa nouvelle collection Holiday, Swatch nous rappelle ce qu’il y a de plus précieux : le temps partagé avec ceux qu’on aime. Un repas en famille, une escapade improvisée ou une discussion sincère... La véritable magie des fêtes se révèle dans les instants passés ensemble.Ces moments n’ont pas de prix ; la collection Holiday vient simplement les sublimer. Avec ses couleurs tendance et ses designs en acier inoxydable – dont des chronographes – ces « cadeaux du temps » rendent hommage à ce qui rend vos proches uniques. Élégantes, polyvalentes et faciles à porter au quotidien, ces montres sont parfaites pour faire plaisir ou se faire plaisir. La collection Holiday sera disponible dès le 6 novembre 2025 en ligne et dans les boutiques Swatch du monde entier.

UN COMMENTAIRE ? Il faut compter entre 200 euros et 300 euros (selon les variantes) pour les montres de cette collection qui ont perdu leur identité Swatch pour ressembler à des « vraies » montres traditionnelles, dans une grande diversité de formes et de couleurs. Pas sûr que la légende Swatch ait beaucoup gagné à prendre ainsi des… vacances pour « célébrer le temps passé ensemble » – proposition qui est tout de même un des narratifs les plus faiblards de la saison ! 

GRAND SEIKO Elegance GMT mécanique « Snowdrop »/« Moondrop » (SBGM255)

Depuis plus de quinze ans, Grand Seiko propose une montre classique au design intemporel, animée par un calibre mécanique avec fonction GMT. La Grand Seiko SBGM221, dont la première version a été lancée en 2010, Figure toujours parmi les modèles les plus appréciés de nos collections, admirée pour son élégance saisissante, son cadran ivoire et sa discrète aiguille GMT bleue. Aujourd'hui, cette série s'enrichit de deux nouvelles variantes qui conservent le design original et ses lignes intemporelles, ainsi que son cœur mécanique, tout en introduisant deux nouveaux cadrans à motifs, expressions de la sensibilité unique des Japonais à la nature. L'élégance de ces modèles réside dans les lignes intemporelles de leur boı̂tier, qui pourraient tout aussi bien avoir été créées il y a 60 ans que dans 60 ans, et dansl'intégration d'une véritable fonction GMT, permettant l'affichage d'un second fuseau horaire. Le boı̂tier en acier inoxydable de 39,5 mm combine des courbes délicates avec des surfaces méticuleusement polies selon la technique Zaratsu. Les cornes, légèrement biseautées, sont un détail subtil mais mettent en valeur le savoir-faire exceptionnel des artisans de Grand Seiko en matière de fabrication et de polissage de boı̂tiers. Pour compléter ce boı̂tier, le verre saphir et sa forme box-shaped apportent une touche vintage parfaite, rappelant les verres acryliques des modèles des années 1960. Les deux garde-temps présentent un nouveau design de cadran, où un motif géométriquemoderne en spirale joue avec chaque reflet de lumière, une caractéristique très appréciée de Grand Seiko.

La Grand Seiko SBGM255 « Snowdrop » exprime l'éclat de la neige fondant sous le soleil printanier, alors que le froid de l'hiver cède la place à la chaleur de la saison suivante. Ces gouttelettes scintillent sous un soleil radieux, capturant un moment saisonnier riche en symbolisme, magnifiquement exprimé dans cette nouvelle création. Contrastant avec le cadran blanc, l'aiguille GMT est trempée individuellement pour obtenir un bleu vif, jouant avec l'échelle 24 heures bleue assortie. La Grand Seiko SBGM257 « Moondrop », quant à elle, adopte une approche plus profonde. En automne, lorsque le clair de lune illumine le ciel nocturne de sa douce lueur, les gouttes de rosée scintillent à la lumière, reflétant véritablement la beauté de cette saison. Cette montre exprime cette atmosphère sereine, en habillant son cadran à motifs de tons bleumarine. L'aiguille GMT dorée se détache avec élégance sur le cadran, pointant les heures dorées correspondantes de l'échelle 24 heures située sur l'anneau intérieur. Les aiguilles et les index, taillés au diamant et polis à la main se distinguent pour offrir une lisibilité optimale, une caractéristique distinctive des montres Grand Seiko. Créations du Grand Seiko Studio Shizukuishi, les modèles SBGM255 et SBGM257 sont animés par le calibre mécanique 9S66, battant à 4 Hz et offrant une impressionnante réserve de marche de 72 heures. Ce mouvement associe les dernières avancées en matière de spiral à un échappement développé grâce à la technologie MEMS, afin de garantir une précision et une stabilité remarquables au quotidien. Ce calibre offre un affichage de la date ainsi qu'une véritable fonction GMT. La deuxième position de la couronne ajuste simultanément les heures, les minutes et l'aiguille des 24 heures, indiquant l'heure locale. En première position, elle permet de déplacer l'aiguille des heures de façon indépendante, pratique pour changer de fuseau horaire sans perturber le mouvement des minutes et des secondes, garantissant une précision optimale. Unefonction qui séduit autant les grands voyageurs que ceux dont la famille s'étend sur plusieurs fuseaux horaires.

UN COMMENTAIRE ? L’élégance de ces boîtiers en acier de 39,5 mm x 14,1 mm d’épaisseur (étanches à 30 m et motorisés par un mouvement automatique ultra-précis calé sur 50 heures de réserve de marche) est indéniable, le prix n’étant cependant pas très câlin (comptez dans les 5 200 euros sur bracelet cuir) : des montres ultra-classiques, sans ostentation et en tout point dignes de la réputation de Grand Seiko pour ce qui est des finitions du moindre détail…

CHRONOFIXE collection Type 20 / Fouga Magister

L’histoire de Chronofixe remonte au milieu du XIXe siècle. Fondée en 1857, au cœur des gorges du Doubs, à la limite de la frontière suisse, à La Rasse se trouvait la manufacture Chronofixe. C’était la seule entreprise horlogère française certifiée pour fabriquer des chronographes altimétriques. Au début des années 1950 le ministère français de la Défense élabore un cahier des charges d’une montres-bracelets chronographes destinée à son armée de l’Air. Le gouvernement demandait aux horlogers de proposer un modèle résistant et prêt à voler, plus tard connu sous le nom de Type 20. Ces montres étaient principalement livrées à l’Armée de l’Air française etfournies à ses pilotes dans le cadre de leur équipement et restaient lapropriété de l’État français. Vers la fin des années 1950 et 1960, les civils non militaires s’intéressent de plus en plus à l’acquisition du chronographe fonctionnel. Les horlogers français ont commencé à produire le même design et les mêmes spécifications sans l’estampille de l’armée sur le fond du boîtier. Après plusieurs générations, ils sont désormais appréciés non seulement par les militaires, mais aussi par les pilotes privés et ceux qui sont simplement fans de chronographes et de montres d’aviateur. Le chronographe Type 20 devait disposer d’un cadran noir avec deux ou trois compteurs. Ses aiguilles et ses index des heures, de type chiffres arabes, devaient être luminescents. 

Le boîtier du Type 20 devait afficher un diamètre d’environ 38 millimètres et une épaisseur inférieure à 14 millimètres. Cette montre de pilote devait être équipée d’une lunette tournante bidirectionnelle munie d’un repère. Enfin sa précision devait être de l’ordre de 8 secondes par jour et sa réserve de marche d’au moins 35 heures. Après quelques décennies, Jon Cruys, un passionné belge, et Rémi Chabrat, entrepreneur français, décident de relancer Chronofixe, permettant ainsi à la marque de faire son grand retour, avec une réédition du célèbre chronographe Type 20 qui rend également hommage aux ingénieurs et pilotes de l’armée française. La Type 20 est une réédition du modèleemblématique des années 1950 et 1960. Ce n’est pas une simple montre, c’est une véritable déclaration d’élégance intemporelle subliméepar l’innovation moderne. Un chef-d’œuvre horloger qui fait battre le coeur des véritables connaisseurs.

Cette pièce d’exception transcende les époques, mariant subtilement les codes du style vintage à une ingénieure de pointe. Chaque détail a été soigneusement pensé pour offrir une expérience sensorielle unique aux passionnés les plus exigeants. Posséder une Type 20, c’est bien plus qu’avoir une montre au poignet, c’est entrer dans une dimension où le temps n’a plus d’emprise. Un garde-temps légendaire qui défie les conventions. Pour les collectionneurs aguerriscomme pour les néophytes en quête d’émotions fortes, cette merveille incontournable est la clé ouvrant les portes d’un univers exclusif, où semêlent harmonieusement tradition horlogère et avant-gardisme visionnaire. L’édition Chronofixe Type 20 Magister présente un cadran fabriqué à partir d’une plaque d’aluminium récupérée d’un Fouga Magister, le légendaire avion d’entraînement qui a formé des générations d’aviateurs militaires, reconnaissable à son empennage arrière en V. Il ne s’agit pas ici d’une simple montre ; C’est un morceau d’histoire de l’aviation que vous porterez au poignet, l’histoire d’un avion légendaire aux capacités exemplaires. Chaque cadran est fraisé à partir d’aluminium authentique de qualité aéronautique, provenant d’un avion à réaction de l’armée de l’air française déclassé. Les finitions brossées, la patine, les cicatrices et le grain racontent l’histoire des volsd’entraînement subsonique, des manœuvres de précision et de l’âge d’or de l’aviation européenne. Chaque pièce est unique. Chaque montre est le témoignage du courage et de l’audace en mouvement.

UN COMMENTAIRE ? La bonne idée au bon moment et au bon prix, avec la bonne esthétique et le bon supplément d’âme ! Comprenez par là que cette réédition d’une Type 20 historique tombe à point en matière de style (cadran bicompax dans un boîtier en acier de 37 mm x 12,8 mm d’épaisseur, étanche à 50 m et doté d’un mouvement à remontage manuel prévu pour 42 heures de réserve de marche), alors que le marché plébiscite les codes du style vintage de l’âge d’or, pour 495 euros (bracelet cuir), 545 euros (bracelet maille milanaise) ou 535 euros (cadran Magister, sur cuir), dans une grande sobriété d’expression [on aurait juste souhaité des aiguilles un peu plus charnues] et avec l’excellent argument du Fouga Magister, qui reste encore à ce jour le plus « horloger » de tous les avions de chasse jamais conçu [il était signé… Mauboussin !]. Une bonne idée, mais ce n’est pas la première – ni, on espère, la dernière – de la jeune et sympathique marque indépendante Chronofixe…

VACHERON CONSTANTIN « Les travaux d’Hercule » : (collection Les cabinotiers)

Vacheron Constantin célèbre son 270e anniversaire et sa quête d’excellence avec une nouvelle série de montres Les Cabinotiers intitulée « La Quête » qui rend hommage à l’astronomie et aux grandesodyssées des temps anciens. Conjuguant défis techniques et esthétiques, ces créations illustrent la maîtrise de Vacheron Constantin dans la réalisation de pièces à grande complication sublimées par les arts décoratifs. Les montres Les Cabinotiers Les Travaux d’Héraclès célèbrent ce demi-dieu gréco-romain, illustrant chacune l’un de ses douze travaux accomplis dans sa quête de rédemption. Véritables œuvres d’art miniatures, les cadrans en or blanc à deux niveaux mettent en lumière toute la beauté de l’émail grand feu, de la peinture miniature et de la micro-sculpture. Logé dans un boîtier en or blanc de 40 mm, le calibre 1120 AT offre une lecture du temps à la fois fascinante et originale avec ses heures satellites servant d’aiguille pour l’indication des minutes sur une échelle fixe. Les montres Les Travaux d’Héraclèsassocient un affichage des heures « vagabondes » à une minuterie fixe positionnée sur le côté droit du cadran. Cet affichage de l’heure aussi évocateur qu’inattendu est dû au calibre automatique 1120 AT qui intègre un ingénieux module d’heures satellites mis au point par les horlogers de Vacheron Constantin et développé sur un mouvement manufacture ultraplat. Positionné sur la partie supérieure du mouvement qui se dissimule sous le cadran, ce mécanisme d’affichage repose sur une roue des heures à trois branches dont chacune se termine par un carrousel portant quatre chiffres des heures. Ce mécanisme est entraîné par un système breveté prenant la forme de l’emblématique croix de Malte de la Maison. Ingénieux et technique, ce module satellitaire permet aux heures trainantes de survoler le cadran de haut en bas, le long de la minuterie fixe positionnée sur un arc de cercle de 120° gradué aux dix minutes. Les chiffres des heures « voyagent » ainsi sur le cadran, leur position indiquant les minutes à la place d’une aiguille traditionnelle. Une fois passée la marque des 60 minutes, le chiffre de l’heure s’efface pour laisser place à celui de l’heure suivante.

Les cadrans sont constitués de deux plaques en or blanc 18 carats, placées sur des niveaux distincts, dont l’une chevauche partiellement l’autre. Sur le niveau inférieur, le secteur droit du cadran est orné de la reproduction d’une carte de la Grèce au XVIIe siècle. La technique de gravure à la main en taille-douce appliquée aux zones maritimes à servi à créer des vagues pour renforcer l’impression de profondeur. Sur ce fond texturé, le maître artisan a ensuite appliqué un émaillage translucide – incolore en haute mer et gris le long des côtes pour en souligner les contours – en veillant avec précision à laisser les zones terrestres exemptes d’émail. Quatre couches d’émail sont appliquées, chacune suivie d’une cuisson à des températures comprises entre 800 et 900 °C. Après l’émaillage, les continents sont gravés à la main, toujours en taille-douce, afin d’ajouter relief et texture, soit un travail exigeant une attention de tous les instants pour ne pas endommager l’émail. La réalisation de cette partie du cadran nécessite environ huit heures de gravure à la main, auxquelles s’ajoutent huit heures d’émaillage. Pour concrétiser cette partie du cadran, les maîtres artisans de Vacheron Constantin ont dû relever deux autres défis, tous deux aussi exigeants en termes de précision. Il s’agissait d’une part à inscrire les chiffres arabes des minutes sur une surface irrégulière faite d’émail brillant et d’or texturé et, de l’autre, à positionner un cabochon poli en or jaune 18K 3N de seulement 0,4 mm de diamètre à l’emplacement exact correspondant, sur la carte, au travail d’Héraclès représenté sur le cadran. La grande plaque supérieure du cadran, placée sur le côté gauche, illustre le travail auquel chaque montre est dédiée. Pour avoir exercé une véritable fascination depuis plus de deux millénaires, la légende des travaux d’Héraclès a inspiré d’innombrables peintres et sculpteurs à travers les âges et selon les styles les plus variés.

De leur côté, les cadrans Les Travaux d’Héraclès signés Vacheron Constantin constituent une réinterprétation contemporaine de ce thème, puisant leur inspiration dans la sculpture grecque classique et la peinture des maîtres européens anciens. Le héros, une micro-sculpture tridimensionnelle en or blanc, se détache sur fond de peinture miniature de couleur, réalisée en en émail grand feu, évoquant le paysage où se déroule chacun des travaux. La réalisation du fond émaillé peint à la main a nécessité au total 50 heures d’un travail d’une très grande précision. Celui-ci débute par l’application de cinq couches d’émail blanc opalescent sur la base en or blanc 18K afin de créer un effet chatoyant sur lequel sont ensuite ajouté le ciel, l’eau et la terre. Chaque couche doit être cuite à très haute température avant l’application de la suivante. S’ensuit la peinture du paysage avec de subtiles variations de couleurs et une grande minutie dans la représentation des roches, de la végétation et des formations nuageuses. Un travail qui requiert dix couches d’émail successives. Gravée main en micro-sculpture, la figure d’Héraclès en or blanc 18K, engagé dans un combat à mort contre une redoutable créature mythologique, respire la force et la puissance. Bien qu’elle mesure seulement 0,5 mm d’épaisseur, elle dégage une impression d’un grand dynamisme grâce au soin apporté par le graveur aux détails de la musculature, des traits du visage et de la chevelure d’Héraclès. Un même soin du détail est apporté à la fourrure, aux écailles ou aux plumes des différentes créatures qu’il affronte. Chaque applique requiert environ 40 heures de micro-sculpture.

• Les Oiseaux du lac Stymphale : Eurysthée ordonna à Héraclès de délivrer Stymphale, ville proche de la Corinthe actuelle, d’un immense vol d’oiseaux agressifs et anthropophage, rassemblés dans les marais entourant le lac proche de la cité. Redoutables mangeurs d’hommes, ces volatiles possédaient des becs de bronze capables de transpercer les armures et des plumes métalliques qu’ils projetaient sur leurs proies. Consciente de la difficulté de la tâche, Athéna, fille de Zeus, déesse de la sagesse et de la stratégie guerrière, remit des crotales en bronze à Héraclès, un instrument à percussion apte à effrayer les oiseaux les forçant à prendre leur envol. Tandis qu’ils s’élevaient dans le ciel, Héraclès put ainsi les abattre avec ses flèches aux pointes enduites du sang empoisonné de l’hydre de Lerne. Les couleurs de la peintureminiature sur émail réalisée sur le cadran sont mises en valeur par un bracelet en alligator vert.

• Le Taureau de Crète : célèbre pour sa beauté et sa puissance, le Taureau de Crète était convoité par Eurysthée qui ordonna à Héraclèsde le capturer à mains nues et de le ramener à Mycènes. L’animal avait été envoyé au roi Minos de Crète par le dieu Poséidon, à condition de servir de sacrifice en son honneur. Comme Minos manqua à sa promesse, furieux, Poséidon transmit sa colère au taureau. À son arrivée en Crète, Héraclès obtint de Minos la permission de capturer l’animal. Devenu incontrôlable, il dévastait villes et campagnes. Héraclès réussit à terrasser le taureau et à le ramener à Eurysthée. Selon la légende, ce dernier était si terrifié par la bête qu’il fit fabriquer une immense jarre de bronze dans laquelle il pouvait se cacher. Les couleurs de la peinture miniature sur émail réalisée sur le cadran sont mises en valeur par un bracelet en alligator brun.

UN COMMENTAIRE ? Par définition, ces pièces uniques n’ont pas d’autre prix que celui que l’heureux collectionneur qui les convoite veut bien y mettre (boîtier en or blanc de 40 mm x 12,5 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et motorisé par un mouvement automatique qui dispose de 40 heures de réserve de marche, avec des heures satellitaires et des minutes « traînantes »). Le travail est évidemment remarquable, mais on peut se demander si de telles pièces uniques vont bien le vecteur idéal pour conquérir de nouvelles parts de marche auprès d’une nouvelle génération d’amateurs : dans quelques années, on risque de s’apercevoir que l’horlogerie a un peu trop abusé des « métiers d’art » dont la pratique lui a fait perdre une part de son âme…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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