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BUSINESS MONTRES x ATLANTICO (accès libre)
Quand les lapins forniquent et quand les rhinocéros s’éteignent : c’est l’actualité des montres à la fin de Nivôse

Mais aussi une radicalité numérique à six chiffres, un chronographe qui concentre les codes mécaniques, une sportive hybride délicieusement rétro, une bulle incertaine et une montre biologique à base de champignon… Images ci-dessous : un cadran saumon et un mouvement mécanique superlatif pour un condensé de style sportif chic (Laurent Ferrier)…


••• Une page Atlantic-Tac à retrouver, comme chaque vendredi, sur Atlantico, le premier portail d’informations générales indépendant parmi les pure players numériques du web francophone (4 millions de visiteurs mensuels), un site classé comme un des plus influents de l'écosystème français... 


DEPANCEL : Génétiquement iconique…

Le parcours horloger de la jeune marque indépendante française Depancel commence à prendre une consistance très intéressante. C’est avant tout une aventure axée autour d’une passion pour la mécanique : le nom Depancel condense celui de trois marques de la grande légende automobile française (Delage, Panhard et Facel Vega). Passion qu’il fallait traduire en codes horlogers, avec des cadrans aux allures de tableaux de bord et des bracelets qu’on croirait taillés dans des gants de pilotes de l’âge d’or. Clément Meynier, l’animateur créateur de Depancel, nous propose pour ce début d’année un sympathique chronographe Allure The Tangerine, saturé de références mécanico-horlogères : cadran bleu à compteur « Big Eye » surdimensionné pour en améliorer la lisibilité, pointes d’orange et de rouge pour souligner la sportivité de ce chronographe en acier à poussoirs inspirés par les pistons d’un moteur, verre saphir bombé pour la touche vintage, mouvement automatique suisse modifié pour renforcer le style bi-compax (double compteur). Un concentré d’esprit racing qui ne devrait pas vous entraîner très au-delà des 1 800 euros, ce qui est un excellent rapport qualité-prix pour une montre Swiss Made de cette Allure génétiquement iconique, aussi à l’aise derrière un volant qu’en zone urbaine…

URWERK : Radicalement digitale…

Des chiffres et pas d’aiguilles, avec des heures qui « sautent », des minutes qui « traînent » et des secondes qui s’affichent digitalement, le tout en noir sur noir ! Cette nouvelle proposition UR-112 Aggregat « Black to Black » du laboratoire horloger indépendant Urwerk (Genève) est une montre très exclusive en titane et acier noircis, déroutante par son affichage numérique à l’avant de la « coque », géniale dans son concept mécanique et légèrement délirante dans la radicalité de son prix : comptez dans les 300 000 euros pour profiter de ce « jouet de garçon », qui cache sa petite seconde et son indicateur de réserve de marche sous un capot qui se soulève sur le dessus de la montre. En fait, vous ferez une excellente affaire : comme il n’y aura que vingt-cinq exemplaires de cet « ovni » horloger, leur valeur dans le temps est garantie par la spéculation qui s’organise déjà autour des premières livraisons. Cette UR-112 sera peut-être demain un des symboles les plus parlants de l’effervescence mécanique qui a mis en ébullition la nouvelle horlogerie suisse depuis la première décennie du XXIe siècle…

FRANCK MULLER : Lubriquement zodiacale…

Le Nouvel An lunaire cher aux Asiatiques nous fait entrer cette année dans l’Année du lapin, gentil rongeur assez faiblement glamour, mais les marques horlogères suisses adorent dédier, chaque année, des séries limitées au symbole zodiacal de l’année. Va donc pour le lapin ! On appréciera que la manufacture Franck Muller ait choisi d’honorer cette tradition en nouant un partenariat avec la marque de streetwear japonaise #FR2 – ce qui nous donne une désopilante #FR2nck Muller Vanguard Fxxking Rabbits dont chacun comprendra le nom de baptême. Une vraie montre suisse avec son boîtier tonneau de 41 mm, avec son mouvement automatique suisse et avec son parti-pris monochromique noir mat et blanc mat, l’œil rouge d’un de ces lubriques lapins constituant la seule pointe de couleur du cadran [la teinte verte de l’image ci-dessous est une activation du Super-LumiNova de ces Fxxking Rabbits, naturellement blancs]. Comptez dans les 11 000 euros pour cette amusante variation lapino-lunaire, qui sera éditée à 800 exemplaires vendus exclusivement en Asie (Australie comprise), mais on peut toujours la commander en ligne.

YEMA : Chronographiquement fonctionnelle…

Que c’est agréable, une montre au style affirmé qui ne pratique pas l’extorsion de fonds en bande organisée pour se glisser à votre poignet ! Merci à la maison indépendante française Yema pour ne facturer moins de 400 euros ce chronographe Rallygraf Meca-Quartz résolument sportif et disponible en cinq couleurs de base (bleu, vert, bordeaux, noir et blanc, blanc et noir). Pourquoi « meca-quartz » ? Parce que le mouvement japonais (Seiko) est hybride : électronique pour la mesure du temps classique (heures et minutes), mais aussi mécanique pour la fonction chronométrique (seconde centrale, heures et minutes par sous-compteurs contrastés). On appréciera le design très contemporain de ces sous-compteurs, mais également le verre saphir double dôme d’une épaisseur rassurante ou la lunette tachymétrique en aluminium mat, ainsi que le bracelet – perforé à l’ancienne – assorti à la couleur dominante de cette montre en acier (39 mm). Un vrai chronographe d’inspiration automobile, généreusement illuminé dans la pénombre, qui sait affirmer sa présence au poignet en ajoutant une touche de style très personnelle…

LAURENT FERRIER : Élégamment sportive…

Chaque montre Laurent Ferrier est une magistrale leçon de design et de culture horlogère. On attendait la marque sur le terrain du sport chic, ce champ de manœuvres qui attise toutes les convoitises horlogères. La réussite de ce tourbillon Grand Sport Pursuit est indéniable, même si son prix est lui aussi indéniablement stratosphérique (comptez dans les 180 000 euros). Les détails qui signent cette réussite : la douceur polie du titane où s’enveloppe le boîtier, très fluide pour ses 44 mm, et le bracelet intégré (c’est le marqueur identitaire de la famille « sport chic »), mais aussi le rose saumon opalin dégradé du cadran, l’effilage suprêmement élégant des aiguilles et des index dont le nappage de Super-LumiNova précise la vocation tout-terrain de la montre, la petite seconde à six heures et, surtout, le mouvement à remontage manuel qui ne révèle son tourbillon à double spirtal opposé qu’au verso de la montre – ça, c’est le grand chic anti-ostentatoire et le pied-de-nez aux tourbillons qui se remarquent par leur « trou » sur le cadran au poignet des nouveaux riches. Difficile de faire plus enracinée dans la tradition horlogère que cette montre Grand Sport Pursuit, dont on rêve qu’elle se sépare un jour de son tourbillon aux finitions superlatives pour parvenir à des niveaux de prix plus accessibles dans les atours d’une nouvelle et pure simplicité…

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• BULLE : la « bulle » horlogère des années 2010, dont le gonflement a été artificiellement prolongé par la pandémie du début des années 2020, serait-elle en train d’éclater ? Il est évident que les prémices d’une crise économique majeure ont déjà commencé à freiner les ardeurs spéculatives de quelques investisseurs, mais une « bulle » chasse l’autre : c’est désormais le marché de la seconde main [les « montres d’occasion » et les « montres de collection »] qui semble vouloir prendre le relais, avec une courbe de croissance qui devrait amener ce marché secondaire à doubler, en valeur, le marché primaire après 2025. Il se vendrait ainsi moins de montres neuves et beaucoup plus de montres mécaniques de seconde main, beaucoup plus accessibles en prix [à l’exception de quelques icônes « intouchables » facturées en millions] et souvent beaucoup plus chargées d’émotion que les montres neuves de marques qui se contentent de pasticher leur propre passé… •••• BIOMONTRE : et si vous nourrissiez votre montre pour qu’elle fonctionne correctement ? C’est le défi technique relevé par une équipe de chercheurs américains de l’université de Chicago, qui ont mis au point une montre de poignet expérimentale qu’on peut « nourrir » avec une sorte de champignon amiboïde gluant (famille des Myxomycètes) pour qu’elle active un circuit électrique capable de déterminer la fréquence cardiaque du porteur. Un premier pas vers des montres intelligentes réellement biologiques et technologiquement créatives, qui nous font réfléchir à des futures interfaces entre l’homme et ses machines… •••• RHINOCÉROS : l’acronyme SORAI désigne l’association Save Our Rhino Africa India, qui agit pour la sauvegarde des rhinocéros, dont la population, décimée par les braconniers, a diminué de 90 % au cours de ces dix dernières années. Trois rhinocéros sauvages sont tués tous les jours [la plupart du temps pour alimenter le commerce clandestin de leur corne, que certains Chinois payent plus cher que l’or] et il n’en reste plus que 30 000 dans le monde. Il y a donc urgence pour les protéger, c’est même une question d’heures, de minutes ou de secondes. C’est une course contre la montre ! D’où l’engagement de la maison Hublot à soutenir SORAI en affectant à l’organisation une partie de la vente des cent Big Bang Unico dédiées à la protection des rhinocéros (comptez 25 000 euros par montre). Ces fonds serviront à lutter contre le braconnage en dotant les rangers (notamment sud-africains) qui sont sur le terrain de nouveaux moyens technologiques. Cette montre en céramique « gris rhino » s’affiche aux couleurs des crépuscules africains, l’heure où les rhinocéros sont les plus menacés par les braconniers, quand le ciel s’embrase dans les tons jaune orangé et rose violacé, quand le soleil se couche…


Coordination éditoriale : Eyquem Pons



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