SAMEDI-DIMANCHE (accès libre) : On ne va quand même pas se priver de quelques bonnes occasions de rire un peu !
Le 13 / 07 / 2014 à 04:54 Par Le sniper de Business Montres - 3637 mots
Les infidélités d'un footballeur, le dos de la main d'une créature de rêve, la bichromie promotionnelle chez Hublot, les micro-clients de Viviane, une smartwatch pour la plongée sous-marine, les montres de Ramadan, le retour horloger de Léonard de Vinci, le saphir stratégique chez Apple et tout le reste...
▶▶▶ LES BONNES PAGES DU WEEK-ENDParce que « c'est l'été, les vacances, oh, mon dieu, quelle chance, …
Les infidélités d'un footballeur, le dos de la main d'une créature de rêve, la bichromie promotionnelle chez Hublot, les micro-clients de Viviane, une smartwatch pour la plongée sous-marine, les montres de Ramadan, le retour horloger de Léonard de Vinci, le saphir stratégique chez Apple et tout le reste...
▶▶▶ LES BONNES PAGES DU WEEK-ENDParce que « c'est l'été, les vacances, oh, mon dieu, quelle chance, il y a le ciel, le soleil et la mer »(paroles et musique de François Deguelt, 1965)... ◉◉◉◉ QUELLE HEURE EST-IL, S'IL VOUS PLAÎT, MADEMOISELLE ? : Si vous lui demandez, elle ne va pas regarder le cadran de sa smartwatch. Elle va seulement actionner le poussoir de son bracelet connecté Ritot et l'heure va s'afficher, par projection, sur le dos de sa main [là, il est 10 h 12]. Pas belle, la vie ? Gros succès en vue dans les clubs où poussent ce genre de créatures et d'amateurs de gadgets connectés. À quand la folie Ritot ? Pour l'instant, ce n'est qu'un concept en promotion collaborative sur Indiegogo, pour trouver le financement nécessaire au lancement international. Sur le marché des fameuses smartwatches, cette idée de montre à « projection horaire » [plus quelques autres fonctions que vous découvrirez grâce aux liens ci-dessus] est une des plus amusantes de ces derniers mois : ce bracelet ne se prend pas pour une montre tout en proposant une autre lecture de l'heure. Voir également notre vidéo sur notre canal images Business Montres Vision... ◉◉◉◉ SAPHIR D'AVENIR : « Personne dans l’industrie [des smartphones] ne croit vraiment en l’avenir à court terme du saphir de synthèse pour remplacer Gorilla Glass. Personne… à part peut-être Apple, qui a financé la construction d’une usine de saphir synthétique pour son fournisseur GT Advanced » (Igen, site très utile sur les tendances avancées de l'électronique). Tiens donc... Le site Engadget a enquête sur ce thème : « Tous les représentants contactés par le site assurent que si le saphir est résistant — il l’est : sur l’échelle de Mohs, qui mesure la dureté des minéraux, le saphir est noté 9, juste derrière le diamant, le matériau le plus résistant au monde avec sa note de 10; le Gorilla Glass écope d’un 7 — il peut aussi se briser ». Moralité, à méditer pendant les siestes de l'été : « Finalement, pour la concurrence, la raison pour laquelle Apple pourrait se lancer dans l’aventure du saphir tient en un mot : le marketing. La réputation du saphir est aussi solide que le matériau et nul doute que la Pomme saura comparer ses futurs produits ainsi protégés avec les montres, boucles d’oreilles et colliers grand luxe qui en font également l’usage. Et c’est peut-être bien ce qui pourrait poser le plus de problèmes à tous ceux qui n’ont pas l’assise financière du constructeur de Cupertino pour développer ce genre de processus technologique »... ◉◉◉◉ JAMES BOND : hier, on faisait la promo d'une voiture qui s'était illustré dans un film inspiré par un roman d'espionnage de Ian Fleming. Ainsi, la fameuse Aston-Martin DB5 de 1964, qu'on avait appréciée, suréquipée en gadgets, dans Goldfinger (1964) et dans Thunderball (1965), deux des plus célèbres aventures de l'agent secret 007, était-elle devenue une star des ventes aux enchères – bien au-delà des 5-6 millions de dollars si elle repassait sur le marché. Aujourd'hui, on fait la promo de la voiture qui a inspiré l'auteur du roman qui a inspiré le film du célèbre héros. Ainsi, l'Aston-Martin DB 5 du patron de Ian Fleming, qui était également son voisin de campagne quand il écrivait Goldfinger (source : Luxuo). Demain, la promo de la montre portée par l'homme qui conduisait la voiture qui a inspiré le roman qui a inspiré le film, et ainsi de suite dans un irrépressible et fantastique mise en abyme ? La société de consumation recycle à l'infini les moindres miettes de ses moindres légendes... ◉◉◉◉ PARMIGIANI : étions-nous si méchants en évoquant le bide monumental de Parmigiani pendant le Mondial et le flair de notre ami l'Himalaya de la pensée horlogère, à propos de son parrainage visionnaire de l'équipe de foot brésilienne (Business Montres du 10 juillet) ? Pas vraiment... Que découvrons-nous à propos du fameux Neymar, star iconique de l'équipe brésilienne, dont nous avions déjà signalé l'éclectisme en matière de montres (Business Montres du 16 juin dernier) ? Le champion malheureux est apparemment tout sauf fan des montres Parmigiani : lors d'une récente conférence de presse, avec son maillot CBF (partenaire officiel de Parmigiani), il arborait fièrement sa... Richard Mille RM052 Skull (source et remerciements : Timezone). Donc, double bide pour Parmigiani et double bonnet d'âne pour qui vous savez. Avant, il y avait l'ambush marketing (marketing d'embuscade), très pratiqué pendant les grands événements sportifs internationaux : on parlera maintenant d'ambullshit marketing... ◉◉◉◉ RAMADAN : c'est le grand retour de ce qu'on appelait autrefois les « montres turques » (comprenez : destinées au marché ottoman, du temps où c'était un grand empire). Aujourd'hui, les horlogers préfèrent parler de... « montres de Ramadan » – ça permet de ratisser plus large, mais toujours dans la même zone géographique où le mois de Ramadan est traditionnellement propice aux échanges de cadeaux. Après tout, ça vaut bien les montres pour l'Année du Cheval ou les montres inspirées par le rouge de Noël. La maison allemande Grieb & Benzinger nous propose ainsi, pour 65 000 dollars, une montre à l'« inspiration verte » [couleur traditionnelle de l'islam] dans un boîtier en platine de 43 mm, avec des vrais... chiffres arabes ! ◉◉◉◉ HUBLOT : c'est amusant, ce qui se passe au Brésil. Dans les stades, comme l'ont noté tous les commentateurs, on ne voit pratiquement que des Blancs de la classe moyenne parmi les spectateurs, et très peu de Noirs, alors que le Brésil est un des pays les plus bigarrés du monde. En revanche, dans les événements organisés par Hublot, pendant le Mondial brésilien, on ne voit pratiquement que des enfants noirs, et très peu de Blancs – ces derniers redevenant très nettement majoritaires sur la terrasse du Palace Hublot (ci-contre), au-dessus de Copacabana. Cherchez l'erreur – ou, si vous préférez, les bonnes vieilles ficelles de toute communication émotionnelle qui se respecte, histoire d'éviter la mauvaise conscience face à une réalité sociale brésilienne que les centaines d'invités de la manufacture suisse n'a pas pu ignorer (ci-dessous : le grand Pelé et Ricardo Guadalupe jouant les papas gâteaux)... ◉◉◉◉ TIGER WOODS : sympathique publicité Rolex pour le « Tigre » (ci-dessous), qui bénéficiait auparavant des non moins sympathiques publicités de TAG Heuer et de Tudor – voire même d'Omega (ci-contre), ce qui prouve sa nature par essence volage. Précisément, de là féliciter le champion, promu « maître dans l'art de la plongée », pour « tout ce qu'il a déjà fait », il y a un grand pas qu'un peu de pudeur et d'éthique aurait dû permettre à Rolex de ne pas franchir. Certes, il y a prescription, mais la phrase est malheureuse : Tiger Woods n'est pas franchement sorti grandi des scandales sexuels dans lesquels il s'était trouvé empêtré [femme trompée qui claque la porte avec les enfants, demi-mondaines qui s'épanchent dans les médias caniveaux, cure de désintoxication à l'addiction sexuelle, etc.] – scandales internationaux qui avaient motivé les ruptures de contrat de bon nombre de ses commanditaires, dont TAG Heuer. À propos de sa Rolex, c'est le « tout » qui gêne dans le copywriting de ce storytelling : ce n'est pas parce que Tiger Woods est à présent un grand artiste (!) professionnel de la plongée qu'il est pour autant lavé de toutes ses fautes contre l'honneur...
◉◉◉◉ CHRONOMÉTRIE PROMOTIONNELLE : « Quand bien même Rolex fait certifier pratiquement l’entier de sa production, ce chiffre de quelque 800 000 certifications délivrées en 2013 ne doit pas être assimilé au nombre de montres vendues par Rolex l’an dernier. En effet, comme pour chaque marque proposant à la vente des montres certifiées chronomètres, une partie des mouvements certifiés par Rolex sont utilisés pour les besoins du service après-vente. Mais, dès lors que cette réalité est une constante, l’évolution des certifications demeure un excellent indicateur. Car nous ne sommes pas de ceux qui osent croire – ou font croire ? - que Rolex ferait certifier deux fois certains mouvements pour grossir les statistiques » (Michel Jeannot dans WTheJournal). De l'art de la prétérition, ou comment ne pas dire les choses tout en les disant... ◉◉◉◉ DA VINCI CODE : le journaliste Olivier Müller assistait récemment à la « consécration de Louis Moinet à l'Unesco ». La marque vient d'y gagner un prix attribué par l'IIPP, un de ces « machins » – au sens gaullien – qui donnent des raisons de vivre aux vieux plénipotentiaires et à leurs anciennes maîtresses [pourvu que le récipiendaire paye le traiteur de la réception et les violons du bal]. Pour Olivier Müller, « Louis Moinet a la stature d'un Léonard de Vinci » (Worldtempus). Bigre, rien de moins que ce Da Vinci Code horloger ! Jean-Marie Schaller, le (re)créateur de la marque, se contente pour sa part d'affirmer que « nous ne sommes qu’au début de l’aventure. L’œuvre laissée par Louis Moinet est d’une richesse que nous sommes encore loin de soupçonner ». Certes, ce n'est pas Business Montres qui niera l'importance historique et pionnière du « compteur de tierces » de Louis Moinet (Business Montres du 23 mars 2013). Ce n'est pas non plus nous qui minimiserons la nécessité de redonner à Louis Moinet le rôle de premier plan dont il a été injustement privé dans les manuels d'histoire horlogère, mais, tout de même, Vinci... (ci-dessus : apparemment, l'Institut international de promotion et de prestige, cet IIPP qui a distingué la marque Louis Moinet, est durablement fâché avec la promotion et le prestige de l'orthographe française)... ◉◉◉◉ MÉDIATIQUES : SI, SI, ILS (ELLES) L'ONT DIT COMME ON VOUS LE DIT ! ◉◉◉◉ DEWITT : « Nous n'avons pas besoin de beaucoup de clients pour nous maintenir à flot »; Viviane de Witt, CEO de la manufacture DeWitt, la marque des « nouveaux empereurs » (Worldtempus). Elle ajoute à propos de ses « micro-clients » de l'été : « J’ai récemment étudié notre clientèle cible. La moyenne d’âge est de 30 ans : ces personnes vivent, à mes yeux, de façon exotique, voyagent beaucoup et léger. Elles ne lisent pas et tout ce dont elles ont besoin se trouve dans leur iPad. Le prix n’est pas un problème. Le problème est de nous faire connaître parmi les gens qui ont les moyens et veulent acheter nos montres. Les ultra riches ne se promènent pas Rue du Rhône. Les ultra riches achètent lorsqu’ils se détendent en vacances avec des amis ». Est-ce vraiment si mal vu ? ◉◉◉◉ LUXIUS SUISSE : « La Luxius Smart Tourbillon représente réellement une montre unique et innovatrice, qui combine la technologie moderne avec le savoir-faire traditionnel de l’horlogerie. La Luxius Smart Tourbillon représente les deux choses qui ne s’arrêtent jamais : le Temps et les Nouvelles du monde » (texte officiel de présentation de la Smart Tourbillon, sur le site du Grand Prix d'Horlogerie de Genève, où la montre est inscrite en catégorie Tourbillon : illustration ci-contre). Une montre unique, en effet, puisqu'il ne s'agit encore que d'une image de synthèse, avec un tourbillon qui pourrait ressembler à un calibre Concepto. Apparemment, le compte du site Internet de Luxius n'est plus approvisionné et on se demande, du coup, si la montre a une chance d'être un jour commercialisée... ◉◉◉◉ CHINE : « Sans un soutien légal, la lutte contre la corruption est vouée à l’échec, c’est-à-dire que les personnes concernées auront le dos rond pendant un temps, puis reprendront leurs activités. (...) La méthode de Xi Jinping est efficace d’un point de vue public, c’est-à-dire qu’il s’attaque à beaucoup de cibles tout en déstabilisant ses intérêts structurels. Mais il faudrait voir sur le plus long terme s’il va pouvoir remettre en cause toutes les politiques qui ont créé cette corruption. Pour cela, il faudrait qu’il entreprenne des réformes fiscales et qu’il fasse payer les personnes qui se sont enrichis par la corruption à travers un capital foncier ou autre. (...) Il y a toujours eu des campagnes anti-corruption, mais cette fois, la nouvelle direction a décidé de réagir de manière très forte, car le degré d’inégalités sociales est arrivé à un point insupportable pour une grande partie de la population qui n’a pas bénéficié des réformes, surtout ces dernières années depuis que la croissance s’est affaiblie. (...) Ces personnes ont donc le sentiment d’avoir été dépossédées et elles assistent à ce combat au sein du gouvernement chinois et au contrôle pour faire plier les intérêts acquis des élites officielles. C’est un préalable à une politique de redistribution que souhaite mettre en place Xi Jinping. (...) De plus, quand on a un système monopolistique au niveau de la représentation et un système ascendant, c’est-à-dire du sommet à la base, il y a obligatoirement des abus. “Tout pouvoir absolu corrompt absolument“, disait Lord Acton. La Chine doit se munir d’une justice indépendante » (Guilhem Fabre, sinologue, dans Atlantico)... ◉◉◉◉ SMARTWATCH : « Notre montre connectée est étanche à 100 m » (présentation du nouveau concept Cogito Watch). Pour nous en convaincre, Cogito Watch – très joli concept sur le plan esthétique et très jolie idée d'intégration des fonctions d'alerte téléphonique sur un cadran de lontre – nous suggère que sa montre peut même se permettre d'accompagner un plongeur. Mais à quoi peut bien servir une smartwatch en immersion ? Cogito Watch ne fournit pas le moindre indice. De même, Cogito Watch nous affirme qu'il faut « profiter de la vie sans être interrompu » [sous-entendu : par la sonnerie d'un téléphone]. Parfait, mais pourquoi une alerte visuelle, affichée sur le cadran d'une montre, serait-elle moins gênante qu'un avertissement sonore ? Cogito Watch nous laisse... cogiter là-dessus – et nous aussi ! D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...