KLOKERS (accès libre)
Seconde liquidation pour une des marques les plus originales du marché !
L’histoire des montres se prend parfois à bégayer, mais les faits sont têtus et les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets. Pour la seconde fois dans sa vie de marque, la maison Klokers doit disparaître. Définitivement ?
Née en 2016 autour d’un concept simple et spectaculaire, axée autour d’une lecture de l’heure inspirée par les anciennes règles à calcul (repère fixe et disques rotatifs), la maison indépendante française Klokers avait déjà connu une première liquidation à l’été 2019 (Business Montres du 4 juillet 2019). Nous appelions cependant de nos vœux une reprise, qui devait devenir effectivement en 2020 quand Patrice Joubert, un des principaux actionnaires de la saison 1 de Klokers, avait accepté de relancer les opérations et de reprendre les actifs avec un des anciens dirigeants de l’entreprise. En pleine pandémie, c’était risqué, mais la marque avait pu se redéployer dans le monde, en étoffant son réseau de distribution autant que ses ventes en ligne. L’intelligence et l’élégance des nouveaux produits semblaient environner de vents favorables cette relance sous la houlette de Patrice Joubert et de Nicolas Boutherin, un des co-fondateurs de la marque…
Malheureusement, la disparition en novembre dernier du président-propriétaire de Klokers a mis fin à ces nouvelles ambitions, la marque se retrouvant dans une situation délicate et se voyant acculée à une nouvelle liquidation, qui sera prononcée cet après-midi par le tribunal d’Annecy. La Saison 2 est donc terminée. Cette fin de partie est-elle définitive ? Difficile d’espérer une Saison 3 : les salariés seront licenciés et les actifs remis en vente par le liquidateur, dont l’objectif reste de trouver un repreneur pour sauver la marque. Mission impossible ?
Il serait dommage qu’une proposition aussi originale que celle de Klokers, singulière dans le design comme dans l’identité de la montre, soit abandonnée dans les poubelles de l’histoire horlogère : le marché manque de créations fortes et de montres qui sortent de l’ordinaire – en échappant à la vanité de son lancinant remâchage vintage…
Coordination éditoriale : Eyquem Pons
