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REPÉRAGES #129-2022 (accès libre)
Sept montres qui boxent brillamment et vaillamment dans différentes catégories d'objets du temps

129e épisode de la présentation des nouveautés de cette année 2022, millésime qui s’annonce comme celui de tous les dangers : après le calme et l’embellie, la tempête ? Ces montres sont racontées ici du strict point de vue des marques et commentées avec la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » (manufactures) d’horlogerie. Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou venues d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de faire le point sur ce qu’on va découvrir dans les vitrines. « Quand on aime, on ne compte pas » ! Ce sera donc un dossier marquant par jour de la semaine – soit sept montres de sept marques : Alpina, Junghans, Lip, Louis Érard, March LA.B, Patek Philippe et Roger Dubuis…


ALPINA Extrême Automatique

Presque vingt ans après son lancement par la manufacture horlogère suisse Alpina, la ligne emblématique Extreme inaugure un nouveau design en 2022. Faisant la part belle à l’esprit aventurier de la maison avec un ADN sportif à l’esthétique affirmée, il en va de même pour la nouvelle Alpiner Extreme Automatic qui ne laisse pas indifférent. Plus nerveux, compact et moderne par son diamètre réduit à 41x42.5mm, le boîtier coussin arbore un cadran fonctionnel dont les trois aiguilles et la date se détachent par contraste sur un fond bleu, noir ou vert.  Une réponse adaptée aux mœurs, où chacun peut exercer un métier en ville mais avoir pour passion la montagne et les sports extrêmes. Autant d’activités qui commandent de porter une montre aux dimensions contenues mais à la résistance incontestable. C’est l’évolution la plus importante de l’Extreme Automatic depuis sa création en 2009. Conçue pour l’aventure, mission première d’Alpina, la pièce affirme par son look sans concession l’esprit aventurier d’Alpina. Aujourd’hui, la marque horlogère en propose une nouvelle version répondant à un double défi : préserver l’esprit conquérant du modèle en lui conférant une livrée plus affirmée, tout en lui donnant une nouvelle taille de 41 x 42.5 mm qui la rend idéale au quotidien. Au cœur de ce nouveau design ? Le boîtier coussin. Typique de la ligne Extreme, il a été retravaillé pour plus de modernité : taillé dans un acier brossé et poli, il arbore une lunette circulaire parée de six vis à section triangulaire, clin d’œil au logo Alpina et figure esthétique que l’on retrouve avec constance depuis 2009. De même, le bracelet intégré (sans maillon de jonction avec la boîte), en caoutchouc texturé, a lui aussi été préservé mais revisité pour offrir autant de confort que de résistance. De part et d’autre de la robuste boîte s’affirment le renfort de carrure (à 9h) et le protège-couronne (à 3h). Présentant toujours le grip caoutchouc, apprécié pour sa facilité à manipuler à mains nues ou avec des gants, celle-ci est vissée afin de garantir une étanchéité à 20 ATM / 200 mètres. Cette couronne est assortie à la couleur du cadran décliné en noir intégral, bleu nuit et vert sapin, subtil écho aux origines alpines d’Alpina. Chaque version partage des index blancs luminescents (doublés à midi), deux aiguilles également luminescentes ainsi qu’une trotteuse des secondes terminée par le célèbre contrepoids triangulaire rouge, logo de la maison. Chacun de ces cadrans est parcouru d’un même motif triangulaire, finement étampé, conférant à la montre un léger relief qui lui donne corps et personnalité tout en permettant de saisir la lumière avec un éclat unique.  Les amateurs de belle mécanique ne seront pas en reste. La calibre AL-525 est totalement visible à travers un fond saphir. Automatique, il offre 38 heures de réserve de marche. Mais le plus dur reste à faire : choisir ! Car ces trois nouvelles références, non limitées, sont proposées au même prix, l’un des plus attractifs du marché de la belle horlogerie Swiss Made taillée pour l’aventure, mission première d’Alpina. Lisibilité maximale, résistance à toute épreuve, design racé, cette montre opérationnelle marque un tournant pour Alpina, dont l’orientation future est de se concentrer sur son ADN mécanique et sa vocation outdoor.

PATEK PHILIPPE Réf. 5470P (remontage manuel)

Patek Philippe présente un nouveau mouvement haute performance, à remontage manuel, permettant de mesurer et d’afficher le 1/10e de seconde – et de conserver cette grande précision durant toute la durée du chronométrage. Pour relever ce défi mécanique, la Manufacture s’est basée sur le calibre CH 29-535 PS, premier mouvement chronographe d’architecture classique entièrement conçu et fabriqué dans ses ateliers et accompagné par six brevets (2009). Le mouvement a été doté d’un second mécanisme de chronographe dédié exclusivement au dixième de seconde et le chronographe monopoussoir est équipé de deux aiguilles centrales pilotées chacune par l’un des mécanismes. Afin de garantir une lecture simple et rapide des temps chronométrés, les constructeurs ont imaginé un système breveté d’indications de la seconde et de la fraction de seconde concentriques. Enfin, pour répondre au triple objectif de rendement, de fiabilité et de précision, la Manufacture a intégré pour la première fois en collection courante son organe réglant high-tech Oscillomax développé par le bureau Patek Philippe « Advanced Research » en 2011 (17 brevets). 

LIP « Service après-vente »

En 1964, afin de promouvoir son tout nouveau mouvement électromécanique à pile, Fred Lip eut l’idée de créer la montre « Service Après-Vente ». Ainsi, lorsqu’un client venait faire réviser ou réparer sa montre Lip, son revendeur agréé lui proposait un service des plus précieux : une montre de courtoisie. Celle-ci, prêtée le temps de la révision pour éviter une attente pénible, affichait sa vocation sur son cadran avec l’inscription « Après-vente – Votre horloger vous prête l’heure ». Elle était également équipée du nouveau mouvement électromécanique développé par la maison. Les clients avaient donc le plaisir d’expérimenter la précision et la simplicité d’utilisation de ce mouve- ment révolutionnaire fonctionnant avec une pile. Le succès fut tel que de nombreux clients s’attachèrent à cette montre atypique le temps du prêt et que beaucoup d’entre elles ne furent jamais restituées... Mettant fin à l’opération et rendant ce modèle très prisé des collectionneurs.  Lip redonne aujourd’hui naissance à ce modèle iconique dans la même configuration que l’original de 1964 : boîtier historique de 35mm, mouvement à pile et cadran marqué du slogan « SAV – Votre horloger vous prête l’heure »…

ROGER DUBUIS Excalibur Double tourbillon Édition céramique blanche

Hyper horlogère. Hyper expressive. Voici l’Excalibur Double Tourbillon Édition Céramique Blanche. Doté de la première boîte Roger Dubuis façonnée en céramique blanche, le garde-temps est composé d’éléments en Eon Gold qui forment un contraste absolument saisissant et des plus sophistiqués. Abritant le mécanisme de pointe du double tourbillon signature, ce modèle est une nouvelle démonstration de la suprématie horlogère et technique de la Maison dans le monde de l’Hyper Horlogerie. Transformer la céramique de matière première en boîte signature est une véritable prouesse de la part de Roger Dubuis. La forme distinctive de la Maison ne laissant aucune place au compromis, il a fallu complètement revoir le procédé de fabrication. La céramique étant quatre fois plus difficile à dompter que l'acier inoxydable, et ses finitions demandant quinze fois plus de temps que sur un même modèle en or, seuls les artisans les plus passionnés et les plus chevronnés osent s’embarquer dans un tel projet. Refusant de se ternir au fil du temps et ultrarésistants aux rayures quotidiennes, les garde-temps en céramique de Roger Dubuis allient hyper durabilité et hyper expressivité. Retravaillé il y a peu avec un savoir-faire artisanal rare, le calibre RD108 est un chef-d’œuvre de technicité et d'élégance contemporaine. Entièrement fabriqué dans la Manufacture de Roger Dubuis, ce mouvement iconique est composé de deux tourbillons reliés par un différentiel qui augmente la précision tout en optimisant la transmission de l’énergie. Avec sa cage inférieure de tourbillon en titane – matière deux fois plus légère que l’acier inoxydable –, le poids de la montre est réduit à un niveau optimal. Chaque détail est considéré avec la plus grande attention comme en témoigne la matière antimagnétique utilisée au cœur du tourbillon, pour un service et une expérience toujours plus haut de gamme. 

Ces choix techniques ont permis une augmentation radicale de la réserve de marche qui atteint désormais 72 heures, et offre à son possesseur la liberté de ne pas porter sa montre le week-end sans avoir à se soucier de la régler le lundi matin. Les lignes nettes et épurées de la boîte de 45 mm et du mouvement signent la forte identité visuelle du modèle, et lui confèrent une allure plus affûtée. Le calibre gagne également en transparence et en relief, grâce à l’évolution de l'étoile Roger Dubuis qui s'élève en apesanteur au-dessus du barillet. Cette esthétique dynamique est estampillée du Poinçon de Genève, l’une des certifications les plus exigeantes de la haute horlogerie, qui requiert que chaque élément de la montre soit décoré à la main. Les lignes modernes et expressives de l’iconique Excalibur Double Tourbillon sont exaltées par différents partis pris esthétiques. Dans l’optique de créer un garde-temps résolument unique et sophistiqué, la céramique blanche lumineuse de la boîte est associée au précieux Eon Gold qui orne la lunette, la couronne et le fond de boîte. L'étoile signature est rehaussée d’un placage or rose, tout comme les index horaires directement appliqués sur le rehaut en fibre de minéral composite (MCF) blanche. La boîte blanche raffinée a, quant à elle, trouvé son accord parfait : un bracelet en cuir de veau embossé blanc, doté du système d'attache rapide – QRS breveté, pour une personnalisation absolue. Pour ajouter une dimension originale, du SuperLumiNova a été appliqué avec une précision extrême sur l'étoile signature et les cages du tourbillon afin qu’ils brillent dans la nuit. La matière phosphorescente est directement appliquée sur les arêtes inclinées sans être « enfermée » dans une surface, une technique qui requiert un savoir-faire radical digne des maîtres horlogers les plus talentueux. Traités au SuperLumiNova, les index horaires et la pointe des aiguilles sont eux aussi visibles dans l’obscurité. Limitée à huit exemplaires, cette création d’exception est réservée à une poignée de privilégiés. L’Excalibur Double Tourbillon Édition Céramique Blanche est une nouvelle avancée de Roger Dubuis dans sa quête d’hyper performance, de maîtrise des matériaux et d’esthétique unique. Ce garde-temps prouve que la Maison continue encore et encore d’offrir l’expérience la plus passionnante de l’Hyper Horlogerie.

MARCH LA.B x SONIA LACROIX Lady Mansart Biarritz

Sonia Lacroix est designer en horlogerie et joaillerie depuis 2001. Elle collabore avec des marques indépendantes ainsi qu’avec les groupes les plus prestigieux (Richemont Group, LVMH, Swatch Group). Après avoir développé plusieurs marques de bijoux et dirigé sa propre joaillerie à Genève, elle vient de lancer en juin 2022, «Aaltas», une nouvelle marque aux bijoux racés et innovants. Sonia et Alain se connaissent de- puis 10 ans et partagent une même vision d’un design simple et fort. Alain a donné « carte verte » à Sonia pour imaginer la première collection « joaillerie » March LA.B en rhabillant la montre Lady Mansart que porte Sonia depuis sa création. Le résultat est surprenant voir déconcertant mais surtout très élégant. Un cadran dichotomique varie entre ombre et lu- mière, entre guilloché et soleillé, et la rondeur des diamants répond à la fulgurance des index. La Lady Mansart « LA.B » est disponible en deux variations. « Los Angeles » pour la version Or et acier et « Biarritz » pour la version Or et vert. La première montre bijou March LA.B est née... sous le coup de crayon d’une « bonne fée » . 

LOUIS ÉRARD Petite seconde Louis Horror x seconde/seconde/

La Petite Seconde Louis Horror x seconde/seconde/ Louis Erard n’a peur de rien et le prouve en abandonnant son modèle Excellence Petite Seconde aux sévices d’un maître détourneur, le parisien seconde/seconde/, en pleine nuit d’Halloween. La Petite seconde Louis Erard — alias Louis « Horror » — x seconde/seconde/. Se prendre trop au sérieux? Quelle horreur! C’est la seconde fois que les routes de ces deux indépendants se croisent. L’hybridation est souriante, mais c’est à chaque fois pire: la première collaboration de 2021 a mené à « Louis Error »; cette deuxième collaboration a un goût de revenant et l’esprit encore plus frappeur. Jeu de mots. Jeu d’esprit. Une pointe de grand-guignol ludique. Un bonbon volé dans le sac à gâteries de la fête des Morts. Arrêtons-nous une seconde, car le modèle Louis Erard Petite Seconde a changé de dimension. Le squelette semblait tout indiqué pour la funeste célébration, mais la référence était trop horlogère et trop conventionnelle — vade retro satana! — pour l’iconoclaste concepteur de seconde/seconde/. C’est donc un ectoplasme pixélisé qui a été convié à avaler la trotteuse et qui tourne maintenant et jusqu’à la fin des temps dans son sous-cadran rond comme un donjon. Une touche sanguinolente a été laissée sur le label, dans la forme et dans le fond : Erard = Horror. Tout le reste est très sérieux. Car il n’y a rien de plus sérieux en réalité que le détournement. Surtout lorsqu’il s’agit d’horlogerie signée Louis Erard. Surtout lorsqu’il s’agit de supplicier son modèle classique Petite Seconde, l’un des trois visages de son triptyque Excellence. 

Car sous le linceul de l’épouvante brille une montre suisse de la meilleure facture : calibre Sellita SW261-1 automatique, boîtier acier 316 L, cadran opalin argenté avec zone satinée circulaire, compteur azuré à 6h avec zone diamantée, aiguilles signatures sapins, index anthracites brillants. Les interventions de seconde/seconde/ sont elles-mêmes des réalisations trompeuses. seconde/seconde/, alias Romaric André, a fait de ses détournements pop sa marque de fabrique et sous leurs airs de grand guignol se cache un soin des détails et une qualité d’exécution bien réels. Louis Erard poursuit ainsi dans la petite boutique des horreurs son œuvre de désenclavement de la belle horlogerie. Classique dans sa réalisation, mais contemporaine dans ses références et dans son mode opératoire — rappelant une fois encore la force du partage et de la collaboration. Sa manière singulière de rendre la montre identitaire et créative accessible, pas seulement en termes de prix, aussi en termes de culture, en la rendant la plus populaire possible, au sens noble de l’expression. La Petite Seconde Louis Horror x seconde/seconde/ est éditée en série limitée à 178 exemplaires — nombre symbole : ensemble on est toujours plus fort, proposée à moins de 2000 francs.

JUNGHANS Meister Telemeter

Plus la vitesse augmente, plus le facteur temps prend de l’importance. Qu’il s’agisse d’aborder avec précision un virage en épingle à cheveux au volant d’une voiture de sport ou d’accélérer avec un avion sur la piste de décollage, juste avant que la gravité ne semble avoir été vaincue, une concentration absolue et un timing parfait sont nécessaires au moment décisif. Avec une fonctionnalité élevée et un design marqué, les montres Meister Telemeter, Meister Pilot et Meister S Chronoscope répondent aux exigences particulières du sport motorisé – et restent aux côtés de leur porteur avec fiabilité lorsque la vitesse et l’importance du temps augmentent ensemble. Des moteurs rugissants, des manœuvres de dépassement saisissantes et des vitesses à couper le souffle: Depuis les origines, le sport motorisé fascine par l’alliance de la pré- cision technique et de la perfection d’exécution du pilote – une interaction qui caractérise également la Meister Telemeter. Son design est basé sur le chronographe à bra- celet présenté en 1951, avec lequel Junghans a combiné pour la première fois les échelles télémétrique et tachy- métrique. Associées à la fonction chrono, il est possible de mesurer la distance et la vitesse avec précision. La Meister Telemeter intègre ces détails sportifs et techniques dans une disposition claire du cadran argenté. Avec son verre saphir hautement bombé et la forme fine de son boîtier, ce chronographe séduit par son élégance dynamique. Une fonctionnalité sportive habilement réalisée: La Meister Telemeter est un garde-temps pour les passionnés de sport motorisé de la première heure – et aujourd’hui en- core, elle est toujours aussi belle qu’à l’époque. 

 

Coordination éditoriale : Eyquem Pons


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