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REPÉRAGES #95-2023 (accès libre)
Sept montres qui nous aident à mieux rêver dans les méandres du temps qui passe

95e épisode de notre présentation des nouveautés du premier semestre 2023 : après le calme et l’embellie de ces derniers trimestres, la tempête ? Des montres racontées ici du strict point de vue des marques : elles sont expliquées avec la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, dont vous aurez compris qu’il s’agissait des « manufactures » de montres ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou venues d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de faire le point sur ce qu’on va découvrir dans les vitrines. « Quand on aime, on ne compte pas », voici donc une proposition par jour de la semaine – soit sept montres de sept marques : ArtyA, Biver, Casio G-Shock, Jaeger-LeCoultre, Ming, Perrelet et Scurfa…


MING 22.01 GMT Gilt

Avec la reprise des voyages mondiaux avec la reprise définitive des voyages mondiaux et étant donné que notre dernier GMT était en 2018, nous voulions revoir la complication avec le Ming 22.01. La nouvelle série 22 comble également le fossé entre la nouvelle série 37 et la série 17 sortante. Le cadran doré est une version plus percutant et moderne des premières montres en laiton et en doré. Le cadran a une anneau de chapitre extérieur cyan foncé et un centre en or foncé, tous deux avec une texture grainée, et des marques GMT en or. Comme le cadran en métal de base est superposé de saphir, il présente notre inversion de signature dans certaines conditions d'éclairage. Pendant l'inversion, la couleur sous-jacente disparaît complètement, et de multiples réflexions internes fournissent une superposition dynamique. Les marques GMT métalliques sont sur le dessus du cadran saphir pour conserver la lisibilité, et les index des heures sont sur la face inférieure du cristal supérieur dans la formulation HyCeram X1. Les deux cadrans sont accompagnés d'aiguilles GMT de couleur assortie et du combiné très lisible des séries 20 et du 17.09. Le boîtier de 38 mm s'inspire des séries 20 et 37 et comporte des couches alternées brossées et polies ; il s'agit d'une construction monobloc en titane de grade 5 et sans entretoises, et résistante à l'eau jusqu'à 100 m. Les pattes conservent notre évasement signature et présentent une torsion continue mise en évidence par un brossage qui s'étend en continu des flancs du boîtier à travers le dessous des pattes. Toutes nos montres sont maintenant dotées d'un dos d'affichage en saphir et de mouvements décorés ; pour la 22.01, nous avons choisi d'utiliser le sellita SW330-2 à remontage automatique dans une finition à grain circulaire noir avec un rotor squetélé. La position intermédiaire de la couronne ajuste la main GMT de 24 heures de manière unidirectionnelle par incréments d'une heure, et la troisième position de la couronne coupe le mouvement et ajuste toutes les mains simultanément. Le 22.01 est assemblé par nos partenaires Manufacture Schwarz-Etienne en Suisse, fini avec des bracelets en cuir Barenia par Manufacture Jean Rousseau et accompagné d'une pochette de voyage en cuir par Studio Koji Sato. Nous incluons également notre boucle à fourre-tout sans gardien avec micro- ajustement à demi-trou pour une expérience de port élégante et confortable.

CASIO G-SHOCK DW-5040PG (nouveau modèle recristallisé)

Quarante ans après le lancement de la première G-Shock en avril 1983, ce trio de nouveautés célèbre le cap des quatre décennies en présentant des nouvelles versions exclusives de la toute première G-Shock à l'aide de matériaux et de finitions innovants. Combinant les technologies de recristallisation de l'acier inoxydable et de durcissement en couche profonde pour la première fois sur une G-Shock, les designs inventifs de ces montres offrent une robustesse et une beauté inégalées. Une réédition quasi à l’identique du modèle original : la DW-5040PG reprend toutes les caractéristiques du modèle original de 1983 tout en bénéficiant de tout le savoir-faire actuel de Casio. Le processus de durcissement en profondeur est appliqué sur le fond du boîtier, la boucle du bracelet et les autres composants métalliques de la montre. De la résine biosourcée est utilisée pour le boîtier et le bracelet. Enfin la mention « Project Team Tought », nom de l’équipe projet qui a travaillé sur le concept qui a donné naissance à la G-Shock, apparaît en bas à gauche sur le cadran.

SCURFA Top Side Crew cadran turquoise

La Top Side Crew est une superbe montre de luxe conçue pour la performance et le style en tant que montre de tous les jours. Doté d'un cadran gaufré turquoise mat, d'un boîtier en acier inoxydable brossé et poli de haute qualité, d'un mouvement Ronda 715SM de fabrication suisse, de cristal saphir, de Superluminova BGW9 de qualité A, et bien plus encore... le Top Side Crew se démarque dans tous les environnements. Le mouvement à quartz Ronda 715SM de fabrication suisse est un mouvement durable et précis. Ce mouvement Ronda possède une fonction de date pour une touche de style supplémentaire. Le Top Side Crew est doté d'un bracelet en caoutchouc Scurfa Watches de 18 mm avec une boucle en acier inoxydable.

PERRELET Turbine Full Lum

Depuis son lancement en 2009, le modèle Turbine a toujours représenté une sorte de « toile blanche » pour les designers de Perrelet. Le cadran, avec son effet de transparence créé par la rotation de la fameuse turbine, est un moyen d'expression unique et privilégié pour les designers de la Manufacture suisse, qui a toujours conservé dans son ADN le génie créatif de son fondateur, Abraham-Louis Perrelet. Au fil du temps, la Turbine a été interprétée avec d'innombrables sujets, sans limites à l'imagination, jusqu'à devenir l'une des marques de fabrique de la manufacture suisse. La collection Turbine accueille désormais la nouvelle « Turbine Full Lum ». Son nom identifie la principale caractéristique de cette nouveauté. Il s'agit en effet d'une montre dont l'affichage est entièrement luminescent : le rehaut avec les chiffres arabes et les index en relief, le cadran inférieur et les pales de la turbine sont en effet recouverts de Super-LumiNova, émettant une lueur verte. A chaque tour de poignet, la rotation de la Turbine génère une animation lumineuse particulière et crée des effets optiques surprenants, à la fois agréables et ludiques, qui attirent le regard et peuvent devenir un sujet de conversation. La turbine est un dispositif à la technologie brevetée. Ses composants ont nécessité des années de travail de la part du département Recherche & Développement de Perrelet. Elle se compose de 12 pales en aluminium anodisé noir, équipées de cinq contrepoids en tungstène qui garantissent un équilibre parfait lors de la rotation exercée par chaque mouvement du poignet. L'assemblage requiert également des compétences et des connaissances, afin de garantir que la turbine est parfaitement équilibrée pour un fonctionnement optimal. Une tâche menée de main de maître par les horlogers hautement qualifiés de la Manufacture.

Dans la Turbine Full Lum, l'action dynamique de la turbine sert de toile de fond à l'aiguille centrale rouge des secondes, une touche de couleur vive dans l'habillage sportif dominé par le noir. Le boîtier, d'un diamètre de 44 mm, est réalisé en acier inoxydable avec un traitement PVD noir, qui amplifie son impact esthétique et le rend plus résistant aux rayures. Comme toujours, la carrure est ornée des rainures verticales caractéristiques et la couronne intégrée à 3 heures porte le P embossé du logo. Le bracelet en caoutchouc est également personnalisé et s'attache au poignet à l'aide d'une boucle ardillon en acier PVD noir. Sur le plan mécanique, la "Turbine Full Lum" est équipée du calibre maison Perrelet P-331-MH. A remontage automatique, entièrement conçu et fabriqué en interne, il dispose d'une réserve de marche de 42 heures et fonctionne à une fréquence de 28'800 alternances par heure. Les excellentes performances du mouvement en termes de précision chronométrique ont permis au calibre P-331-MH d'obtenir la certification Chronofiable délivrée par le Laboratoire Dubois à La Chaux-de-Fonds et la prestigieuse certification COSC-chronomètre. Grâce au fond de boite transparent, en verre saphir, les connaisseurs de l'art horloger peuvent admirer la finition raffinée des ponts et de la masse oscillante rhodiée et ajourée, personnalisée avec le logo Perrelet. Véritable objet de conversation, la Turbine Full Lum séduira les passionnés et les collectionneurs à la recherche de garde-temps originaux et insolites. L'exclusivité de cette création est encore soulignée par l'inscription « Limited Edition xx/50 », qui numérote individuellement chaque modèle de cette série.

JAEGER-LECOULTRE Reverso Secret Necklace

Depuis que les horloges ont été miniaturisées pour être transportées ou portées comme des montres, les femmes ont joué un rôle essentiel dans la définition de l’esthétique du temps et la manière de le porter. Grâce à l’esprit pionnier de son fondateur, la Manufacture LeCoultre & Cie a exploré très tôt le potentiel à la fois esthétique et technique des montres qui pouvaient également être portées en tant que bijoux et accessoires. Dès ses origines, La Grande Maison a commencé à créer des montres pour les femmes et pour les hommes. Associant les arts de l’Horlogerie et de la Joaillerie, la Maison n’a cessé de combiner sophistication technique, design créatif et esthétique dans une volonté d’invention permanente. Témoignant de cet engagement envers les expressions féminines de Haute Horlogerie, la Reverso – bien que conçue à l’origine pour le gentleman joueur de polo – se féminise très tôt après son lancement en 1931. Parmi les nombreuses versions alors proposées, certains modèles pouvaient être portés sur un bracelet en cordonnet ou transformés en broches, clips de sacs à main ou pendentifs. Cet héritage créatif franchit une nouvelle étape cette année, avec une nouvelle Reverso réinterprétée sous la forme d’une pièce de Haute Joaillerie : la Reverso Secret Necklace. Depuis 1931, aucun compromis n’a été fait sur les éléments du design de base qui caractérisent la Reverso : en particulier, les godrons horizontaux qui soulignent la géométrie rectiligne de la boîte ou les cornes triangulaires qui semblent être un prolongement insoupçonné de ses côtés... C’est d’ailleurs grâce à la spécificité de cette boîte harmonieuse et fonctionnelle que la Reverso est devenue une icône du design du 20e siècle. Loin d’être une contrainte ou un frein, le respect de ses codes d’origine a offert aux designers de Jaeger-LeCoultre une plus grande liberté créative, les incitant à toujours réinterpréter sa boîte réversible, sans jamais renoncer à son identité ni à son intégrité. La Reverso Secret Necklace transforme cette icône du design en un sautoir ou long collier aussi gracieux que féminin. Le cordonnet – cordon noir original des modèles Reverso des années 1930 – a été revisité sous la forme d’une chaîne souple, composée de maillons sertis de diamants et de perles d’onyx poli, sur laquelle est suspendue une Reverso également sertie de diamants. Deux pendentifs en onyx poli apportent une touche raffinée à cette nouvelle façon de porter le temps, aussi élégante qu’inattendue.

Parmi les montres de Haute Joaillerie, une longue tradition de montres secrètes existe : des montres dont le couvercle serti de pierres précieuses cache le cadran, jusqu’au moment où sa propriétaire souhaite lire l’heure. La boîte réversible de la Reverso, qui dissimule l’heure lorsqu’elle est retournée, est une interprétation originale de cette idée. Bien que conçu au départ pour des raisons purement fonctionnelles, le verso de la boîte en métal vierge offre un potentiel quasi illimité de décoration – que ce soit avec un sertissage, un émaillage ou une gravure. Portée avec le fond de la boîte tourné vers l’extérieur, la Reverso Secret Necklace se révèle un magnifique bijou d’inspiration Art déco qui cache un pouvoir secret, celui de donner l’heure jusqu’à ce que la personne qui le porte choisisse de le révéler. Porté avec le cadran tourné vers l’intérieur, c’est une superbe montre qui cache son revers comme un secret magique et intime. Si le cadran apparaît à l’envers, c’est pour que sa propriétaire puisse naturellement lire l’heure en approchant la montre de son champ de vision. Jaeger-LeCoultre est l’une des rares Maisons horlogères à disposer de son propre Atelier des Métiers Rares au sein de sa Manufacture, réunissant dans un même espace de multiples savoir-faire artisanaux. Cette configuration encourage les artisans à travailler en étroite collaboration, à échanger des idées en permanence et à partager une même énergie créatrice. Rappelant les origines Art déco de la Reverso, le verso de la boîte en or rose est serti de diamants blancs et d’onyx noir qui, en contraste avec la teinte chaude du métal précieux, forment un motif complexe de répétitions géométriques. Des rangées verticales de diamants en serti grain s’enroulent autour des bords convexes de la boîte et encadrent le cadran. Serti de diamants blancs, le centre du cadran au recto (comme le sont aussi les crochets signatures à chaque coin) se détachent sur l’onyx noir et l’or rose. Chacun des centaines de minuscules maillons qui forment le collier souple a été serti de diamants, ce qui s’avère un procédé très délicat, la manipulation d’éléments aussi petits nécessitant une grande dextérité. Le fermoir du collier est composé d’onyx poli, d’or rose et de diamants. Les sections triangulaires qui fixent le cordonnet de part et d’autre de la boîte sont également ornées de diamants sertis en or rose sur un fond d’onyx noir. Avec un total de plus de 3’000 diamants, le sertissage de la Reverso Secret Necklace nécessite pour nos artisans de l'Atelier des Métiers Rares plus de 300 heures d’un travail d’une grande minutie. Dissimulé dans la boîte, le mouvement qui fait battre le cœur de la Reverso Secret Necklace témoigne de l’excellence mécanique chère à Jaeger-LeCoultre. Entièrement développé et produit au sein de la Manufacture et comprenant 93 pièces, le Calibre 846 à remontage manuel a été spécifiquement conçu pour la Reverso. Conformément à la philosophie de la Manufacture en matière d’intégrité du produit, ce calibre est façonné pour venir épouser parfaitement les contours de la boîte rectangulaire. Incarnant le mariage des métiers rares, de la Haute Joaillerie et de la Haute Horlogerie, la Reverso Secret Necklace se révèle une véritable pièce d’exception.

ARTYA Son of earth Dôme Eclipse

La collection Son of Earth est connue et reconnue pour offrir aux collectionneurs un morceau de vie et de nature au cœur même de son garde-temps. La nouvelle série qui est complétée aujourd’hui avec de nouveaux modèles en est la quintessence. Ils accueillent des pièces d’art ainsi que la première création de dame nature, de véritables morceaux de roche. Les roches les plus rares et les plus nobles seront misent à l’honneur dans cette série qui n’en est qu’à son éclosion. Pour pouvoir admirer au mieux l’éclat de nature à votre poignet, ArtyA a dessiné un nouveau boitier dôme. Sa large ouverture et son effet globe donne l’impression de contempler un corps céleste. Son design épuré est moderne saura magnifier les couleurs et le relief proposé par le cadran naturel. Pour dessiner ce nouveau design, la créateur d’ArtyA, Yvan Arpa, a fait appel à son fils, Jérémie Arpa, lui-même designer. Une collaboration familiale qui donne naissance à un boitier dôme hors du temps prêt à rejoindre de nombreuses pièces. La plus mystérieuse et subtile des pièces présentées dans cette collection est sans nul doute la Dôme Éclipse. Son cadran en Obsidienne est naturellement d’un noir profond et va instantanément créer un tableau aussi élégant que captivant. Cette pierre volcanique protectrice qui harmonise les pensées intérieures est d’une sobriété nette au premier regard puis laisse à son possesseur le temps de découvrir la complexité de ses reliefs.

BIVER Carillon Tourbillon

Jean-Claude Biver, après près de cinquante années dans l’horlogerie, et son fils Pierre de 22 ans se lancent dans une nouvelle aventure : la création d’une marque hyper exclusive et de tout grand prestige. Pour ce faire ils ont fait, comme à l’époque des établisseurs, appel aux meilleurs spécialistes dans chaque domaine (cadrans, aiguilles, bracelet, boîtier, etc.) afin de réaliser des pièces d’un très haut niveau et d’une qualité dite de musée. Le premier chapitre de cette histoire qui ne fait que commencer est dédié à une complication horlogère qui leur tient à cœur : une répétition minutes. Ou plus exactement une répétition minutes carillon dotée d’un tourbillon et d’un micro-rotor. Parce que la technique est au service de la philosophie des fondateurs, les Biver ont défini certains codes éthiques et esthétiques auxquels ils peuvent s’identifier, qui soient à la fois traditionnels et contemporains. Ce premier modèle, présenté en mars 2023, est un concentré de culture horlogère qui s’adresse à un amateur éclairé. Chaque élément, du cadran aux aiguilles, en passant par le mouvement et le bracelet, raconte un pan de l’histoire de l’horlogerie, en créant un pont entre le passé, le présent et le futur. Une montre n’est pas un objet comme un autre : le lien entre l’objet et celui qui la porte est puissant. Jean-Claude et Pierre Biver, qui sont deux collectionneurs passionnés, en sont conscients. C’est la raison pour laquelle ils ont également intégré dans l’architecture de leurs garde-temps des éléments symboliques qui les rendent uniques. C’est notamment le cas des cadrans de pierres dures : de l’obsidienne argentée et de la sodalite. Elles ont été choisies pour leurs attributs reconnus depuis des milliers d’années : la sodalite offre le courage et la confiance et en plus elle est apaisante car elle possède un aspect de protection tandis que l’obsidienne argentée est réconfortante, donne du dynamisme, de l’optimisme et est très stimulante. La répétition minutes est à la fois une pièce rare de collection et un objet de curiosité, car au-delà d’incarner l’art horloger, elle porte en elle des messages plus subtils, voir même des messages spirituels.

D'un point de vue physique, le son est une vibration. Le son déclenche des émotions chez l'homme. Et le son nous permet de vivre une montre avec tous nos sens, tout en oubliant le temps. Parce que le son est une vibration qui peut s’apparenter au monde des émotions, c’est par le son que l’aventure Biver se poursuit : une répétition minutes. Cette merveilleuse et exigeante complication, à la fois utile, mais surtout poétique, donne le son de l’éternité. Faire autrement, dans l’esprit du collectionneur de montres, du génie de l’horlogerie qu’est Jean-Claude Biver, et dans celui de l’amateur de montres historiques qu’est Pierre Biver, c’est revenir aux sources de l’horlogerie. Faire autrement, c'est aussi placer la qualité au centre, sans compromis, et relever de vrais défis dès le départ. Aujourd'hui, la jeune marque horlogère Biver écrit le premier chapitre de sa propre histoire et présente une répétition minutes, qui signifie aussi choisir de commencer par la complexité. Voilà pourquoi la répétition minutes est le premier chapitre de l’ouvrage qui est en train de s’écrire. Il faut comprendre que pour les Biver, la technique est au service de la philosophie des fondateurs, et pas le contraire. « Nous voulions que la répétition minutes soit la pierre fondatrice de la marque, explique Pierre Biver. Or ce qui devait primer, c’est avant tout un design avec lequel nous pouvions nous identifier. Faire en sorte que le mouvement se mette au service des codes esthétiques que nous avions définis. Une montre contemporaine, qui s’inspire de la tradition mais qui représente à la fois mon père et moi.» Or comment rendre contemporaine une répétition minutes qui est un mécanisme inventé au XVIIIe siècle ? «Afin que les collectionneurs soient attirés par de nouveaux sons, nous avons ajouté un troisième marteau, ce qui donne à la montre une sonorité inédite et différente. Cela demande un réglage très fin du tempo, afin que le son soit juste » explique Pierre Biver. Et c’est ainsi que, pendant le processus de création, le père et le fils ont fait évoluer le concept même de répétition minutes vers un carillon. « Nous avons également voulu ajouter un tourbillon avec une cage en titane, ce qui la rend plus légère mais plus difficile à décorer, des ponts modernes, et nous avons animé la montre avec un micro-rotor » poursuit-il. Il faut prendre le temps de regarder tous ces détails qui font l’unicité de la répétition minutes Biver pour comprendre le jusqu’au boutisme animant ceux qui l’ont voulue ainsi. Les plus infimes éléments, y compris ceux qui ne se voient pas, ont été décorés à la main dans les règles de l’art, ils ont été polis, satinés, perlés, bleuis à la flamme. C’est dans les finitions que l’on reconnaîtra la signature Biver, dans cette quête d’une beauté invisible. « Nous avons décidé de décorer l’intégralité des composants du mouvement sur toutes leurs faces, expliquent les Biver. Pour y parvenir, il a fallu pousser nos partenaires à trouver des techniques pour décorer certaines parties des pièces qui, à la base, ne sont pas faites pour être décorées. Le dessous des ponts, par exemple, sont perlés à la main, ce qui se fait très rarement ». Le cadran pierre - en sodalite - est bombé, ce qui est une gageure. « Il est très difficile à réaliser car il est très fin : l’entier du cadran, avec sa plaque en or, mesure 1,15 mm de hauteur et 1,6mm au sommet des index. La pierre en soi ne dépasse pas 0,6mm. Toute la difficulté tient dans le fait d’obtenir cet aspect bombé sans qu’il y ait de la casse au moment du polissage.»

Cette montre ne dévoile pas tous ses mystères au premier regard. Chaque élément qui la compose a un sens aux yeux des Biver. Elle donne bien plus que l’heure, les quarts et les minutes. Ce modèle est un concentré de culture horlogère qui s’adresse à un amateur éclairé. « Elle a un côté passé-présent : nos cadrans sont bombés, comme un clin d’œil à l’horlogerie d’autrefois, mais nos index sont modernes et galbés. Nos aiguilles sont des dauphines aux sommets rabotés, les angles sont polis et le dessus est satiné » relève Pierre Biver. Quel que soit l’endroit où se pose le regard, il trouve un point d’accroche. Partout ces jeux d’ombre et de lumière racontent une histoire contrastée. Cette brillance qui se voile évoque elle aussi le passage du temps sur l’objet et renvoie à toute la philosophie qui sous-tend la marque Biver : bâtir un pont temporel qui relie passé, présent et futur. Le bracelet métal, spécialement dessiné pour la marque, s’inspire d’un bracelet cinq rangs mais dont les maillons semblent vouloir se détacher de l’obscurité pour mieux entrer dans la lumière. « Il a été construit comme un bracelet intégré, alors qu’il est interchangeable, explique Pierre Biver. Quant à la couronne, qui est le lien le plus direct entre la pièce et son possesseur, nous la voulions imposante, avec une allure vintage ». En l’observant de très près, avec une loupe, on découvre que sa denture est polie mais que l’intérieur de chaque dent est sablé. Malgré sa préciosité, ou peut-être à cause d’elle, cette répétition minutes a été conçue pour être portée tous les jours, partout et dans toutes circonstances. Son boîtier est étanche (5 ATM, environ 50 mètres). « Elle est shower-proof et son propriétaire peut nager avec dans une piscine, même si l’on ne recommande pas à nos clients de faire leurs longueurs tous les matins avec cette pièce», relève Pierre Biver en souriant. Une manière de dédramatiser la répétition minutes, de la faire sortir de son cadre et surtout de son coffre. « Même si elles sont de grande valeur, nous voulons que nos pièces soient user-friendly et que le collectionneur puisse en profiter au quotidien. Le fait que nous ayons choisi de l’animer avec un mouvement automatique doté d’un micro-rotor rend cette montre très portable au quotidien. La technique doit être au service de notre vision, mais surtout au service du client. La meilleure façon de faire vivre une montre, c’est de la porter ! », poursuit-il. La répétition minutes Biver est à la fois une pièce de collection et un objet de curiosité, car au-delà d’incarner l’art horloger, elle porte en elle des messages plus subtils. La montre possède une énergie bien à elle : outre celle du son qui en émane, il faut compter avec celle de la pierre qui compose son cadran. Les cadrans sont réalisés en pierres dures : de l’obsidienne argentée et de la sodalite. « Nous les avons choisies pour leurs attributs spirituels, pour les ondes qu’elles dégagent. La sodalite est apaisante et a un aspect de protection. L’obsidienne argentée est réconfortante, explique Pierre Biver. C’est aussi une manière de se reconnecter avec l’énergie de la Terre. » Une sérénité éternellement inaltérable émane de cette montre conçue tout en contradiction, qui comprend en elle une chose et son contraire. La beauté est le résultat d’une juxtaposition d’éléments contradictoires : satiné et poli, arrondis et lignes, ombre et lumière, passé et présent, son et silence. Et de cette tension, naît un équilibre. Toutes les pièces contenues dans cette montre, toutes les options techniques, tous les matériaux, toutes les finitions, forment un tout aussi vivant que les deux personnes qui les ont choisis ainsi et qui ont confié à d’autres, les mains du miracle, le soin d’œuvrer à la création de cette répétition minutes. Paradoxalement, en la regardant, on en oublie le temps qui passe. Est-ce important, d’ailleurs ? « Une montre a de la valeur pour nous par son aspect spirituel, par l’âme qu’elle transporte, souligne Jean-Claude Biver. Parce qu’un objet sans âme est un objet mort. Nous voulons donner naissance à l’âme de la montre ».

 

Coordination éditoriale : Eyquem Pons


 

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