REPÉRAGES #97-2022 (accès libre)
Sept montres qui vont faire leur premier tour de piste à la Geneva Watch Week
97e séquence de cette année 2022, millésime qui s’annonce comme celui de tous les dangers : après le calme et l’embellie, la tempête ? Les montres qui entrent en campagne pour cette rentrée sont racontées ici du strict point de vue des marques : elles sont ainsi commentées avec la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » (manufactures) d’horlogerie. Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou venues d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de faire le point sur ce qu’on va découvrir dans les vitrines. « Quand on aime, on ne compte pas » ! Ce sera donc un dossier marquant par jour de la semaine – soit sept montres de sept marques : Arnold & Son, Byrne, Corum, H. Moser & Cie., Krayon, MB&F et Urwerk…
GENEVA WATCH DAYS : dès aujourd’hui et pendant toute la semaine, les pages « Repérages » vont se focaliser sur les nouveautés de la rentrée horlogère présentées par les marques à l’occasion des Geneva Watch Days (GWD). Avec une priorité donnée aux marques officiellement partenaires qui soutiennent ces GWD, puis aux marques genevoises, puis aux autres marques de référence. Nous reprendrons ultérieurement notre présentation des montres du GPHG 2022…
URWERK UR-100V Ultraviolet
Violet ! Cette teinte royale se positionne à l’extrémité du spectre visible des couleurs perceptible par l’œil humain. Au-delà du violet, on bascule hors du champ de la couleur. Le violet c’est la teinte ultime. Celle des super-héros, des outsiders, des déjantés. Héros ou Hors- la-loi ? Peu importe. Mais s’il faut se faire entendre ce sera en violet ! Martin Frei, nous parle de cette teinte si singulière à ses yeux : « J'aime le fait qu’une couleur soit bien plus que ce que nous pouvons en percevoir. Le spectre de couleurs visible à nos yeux va du rouge au violet. Au-delà, de ce violet la couleur se transforme en une forme d'onde que nos yeux ne peuvent plus détecter, l’ultraviolet. Créer une montre qui célèbre cette limite, ce moment de bascule, ce passage entre le perceptible et l‘imperceptible me fascine. L'UR-100V UltraViolet parle de cette exploration des frontières. Notre UltraViolet, a quelque chose de mystique, c'est une teinte qui se trouve à la frontière d’une dimension que nous appelons couleur. » Montée sur bracelet caoutchouc, la UR-100V UltraViolet reprend les codes de la famille des 100. Sur la UR-100V, à l’affichage des heures et minutes par le biais de satellites, s’ajoute une nouvelle information. L’aiguille des minutes, une fois passé le cap de la 60ème minute disparait pour réapparaître comme compteur de kilomètres. Elle vient illustrer les 555 kilomètres parcourus toutes les 20 minutes par tout habitant de la Terre. C’est en effet, en moyenne la vitesse de rotation de la Terre calculée au niveau de l’Equateur. A son exact opposé, vient s’afficher une autre donnée, la révolution de la Terre autour du soleil, soit 35'740 kilomètres par 20 minutes. Sur la face de la UR-100V, heures et kilomètres partagent ainsi un même statut, une même échelle de valeur. Ces unités s’illuminent dans la nuit en bleu incandescent pour la lecture des heures et en vert flamboyant pour les kilomètres.
Felix Baumgartner, maître horloger et co-fondateur d’Urwerk nous dit : « Cette création est inspirée d’un cadeau reçu de mon père, Geri Baumgartner, restaurateur renommé de pendules anciennes. Il s’agit d’une pendule fabriquée par Gustave Sandoz pour l’exposition universelle de 1893. Sa particularité : plutôt que les heures, elle indique la distance parcourue par la Terre au niveau de l’Equateur ». Sous le dôme de la UR-100V, bat le nouveau calibre 12.02 d’Urwerk avec son affichage de l’heure à trois satellites. « Le changement de calibre pour cette version se traduit par redesign du carrousel central. Les index des heures sont placés au plus près de la minuterie pour une lecture de l’heure encore plus intuitive, plus fluide » explique Felix Baumgartner. Ce carrousel est forgé dans l’aluminium puis sablé et microbillé après éloxage. Chaque vis des satellites est satiné circulaire. Les satellites reposent sur un carrousel de laiton sablé et traité ruthénium. La structure chapeautant l’indication des heures est en aluminium sablé et microbillé. Le remontage automatique de la UR-100V lui est régi par un rotor bidirectionnel régulé par une hélice profilée, la Windfänger. L’esthétique du boîtier de la UR-100V suscite un plaisir régressif. En effet, il remémorera aux fidèles d’Urwerk l’esthétique des premiers modèles de la marque indépendante : « Nous avons repris certains éléments esthétiques de nos premières constructions et déstructuré notre approche. Un exemple : le dôme d’acier de nos modèles historiques est ici reproduit en transparence, en verre saphir. Sa perfection est mise en relief par les aspérités de la boîte titane et acier. Pour moi qui questionne sans cesse le diktat de la symétrie, j’ai joué des proportions pour interpeler le regard » conclut Martin Frei.
MB&F Legacy Machine Flying Tiger Eye
Quand on les analyse avec du recul, on constate que les vies, même les plus imprévisibles et les plus audacieuses, suivent des schémas et entrent dans des cycles. C’est une vérité fondamentale inhérente à toute existence humaine, qu’elle soit individuelle ou collective. Pour Maximilian Büsser et MB&F, l’énergie créative suit des cycles de sept ans. La septième année d’existence de MB&F coïncide avec l’apparition de la collection Legacy Machine, l’ouverture de la M.A.D.Gallery à Genève et le lancement des co-créations. Lors de sa quatorzième année, MB&F a dévoilé un nouvel axe de recherche horlogère, une évolution des horizons créatifs du fondateur et de l’entreprise. La Legacy Machine FlyingT, lancée pour la première fois en 2019, est le premier objet d’art horloger tridimensionnel MB&F dédié aux femmes. Un boîtier rond en or ou en platine, avec une lunette fortement cambrée et de fines attaches étirées souvent entièrement serties de diamants. Un dôme en verre saphir extrêmement bombé s’élève loin au-dessus de la lunette. En dessous, un cadran légèrement incurvé se pare de différentes finitions : laque tendue d’un noir profond, guilloché, pierres fines éclatantes, ou diamants blancs d’un éclat éblouissant. Le cœur du moteur de la LM FlyingT — un tourbillon volant cinématique battant à la fréquence paisible de 2,5 Hz (18 000 A/h) — apparaît à travers une ouverture asymétrique ventriculaire sur le cadran. Le tourbillon en forme de colonne dynamique dépasse de beaucoup le reste du moteur et s’arrête juste avant le sommet du dôme en verre saphir. Fixé à l’extrémité supérieure de la cage, un gros diamant tourne en même temps que le tourbillon volant, étincelant des feux des pierres de la plus haute qualité. A 7 heures – autre référence au chiffre symbolique évoqué à travers la LM FlyingT – les heures et les minutes s’affichent via d’élégantes aiguilles serpentine sur un sous-cadran laqué blanc, noir, ou en pierre fine. Le sous-cadran est incliné à 50°, de telle manière que la propriétaire soit la seule à pouvoir lire l’heure : une relation intime soulignant le caractère personnel de la LM FlyingT. Au verso, le rotor de remontage automatique en or rose, qui procure à la LM FlyingT quatre jours de réserve de marche, prend la forme d’un soleil tridimensionnel à rayons sculptés. Le design de la Legacy Machine FlyingT regorge de références féminines et maternelles tirées de la vie de Maximilian Büsser. Il explique : « Je voulais que la LM FlyingT exprime la féminité des femmes de ma vie, en particulier de ma mère. Je devais conjuguer une extrême élégance et une incroyable vitalité. À mes yeux, la structure en colonne était très importante car je suis convaincu que les femmes constituent la colonne vertébrale de l’humanité. Parallèlement, le rotor en forme de soleil prend une signification d’une autre teneur, celle de donner la vie, d’être la source nourricière de toute notre existence. »
CORUM x Aiiroh Bubble Watch
Fidèle à son côté innovant, Corum fait équipe avec l’artiste de rue français Aiiroh pour mettre en avant une expression d’« art au poignet ». En outre, Aiiroh et les artistes Soyz Bank et Namisen ont travaillé ensemble pour présenter une fabuleuse œuvre d’art murale sous la forme du certificat d’authenticité Corum qui accompagne la montre. Connu pour son amour et sa réinterprétation du Pop Art, Aiiroh, artiste de rue, depuis plus de 20 ans, a vu ses œuvres exposées dans plus de 50 galeries dans le monde. Il a même cédé certaines de ses propres pièces emblématiques en NFT. Collectionnées par des icônes du hip-hop et des célébrités internationales, les œuvres d’Aiiroh se vendent au prix fort aux côtés d’autres artistes français. Il s’est récemment concentré sur la réinterprétation de figures emblématiques du pop art à partir d’affiches trouvées dans les rues de grandes villes françaises. Le résultat de ce partenariat Corum Bubble X Aiiroh, bien que résolument anticonformiste, n’est pas inhabituel pour cette marque créative qui a collaboré avec un grand nombre d’artistes au fil des ans. Lorsqu’elle a présenté pour la première fois en 2000 la montre Bubble ornée de cadrans artistiques et décoratifs, d’un imposant cristal bombé, un véritable engouement s’est créé ce qui en a fait un objet culte. Cette montre incontournable de 44 mm était non seulement radicale pour l’époque, mais aussi, et surtout, elle suscitait des émotions. Les amateurs de montres en sont tombés amoureux. La nouvelle montre Bubble X Aiiroh de 47 mm, plus grande que nature, est porteuse d’un message fort : design résolument coloré et style audacieux.
Fabriquée en acier inoxydable avec un revêtement PVD noir, la montre s’inspire de la célèbre œuvre d’art « Black Série Rose » d’Aiiroh, qui utilise des affiches de rue et des titres de journaux sur un collage de type découpage pour former les pétales d’une rose colorée. L’artiste superpose ensuite un autre motif stylisé de rose noire en spirale pour d’avantage d’allure. Cet effet est entièrement recréé sur le cadran de la montre, presque comme un transfert de l’œuvre d’art originale. Deux cadrans différents sont utilisés afin d’ajouter profondeur et dimensions spectaculaires. Sur un fond noir profond, le collage de pétales de rose, d’une beauté audacieuse, est presque fluorescent dans des tons de turquoise, d’orange, de lavande, de violet, de bleu, de rouge, de jaune et de vert, que l’on retrouve dans les affiches de concerts, de festivals et de politiques. Sur la première couche du cadran se superpose une seconde plaque noire en aluminium ajouré qui représente une rose stylisée. Le noir contraste avec la couleur évoquant l’éclosion d’une rose et son charme merveilleux. De plus, le verre saphir bombé en forme de dôme offre une vue quelque peu déformée du cadran sublimant ainsi la pièce. La montre est animée par le calibre mécanique automatique CO 082 qui offre une réserve de marche de 42 heures. Le fond du boîtier est en verre saphir transparent avec un traitement antireflet permettant de voir le mouvement et ses rouages. Étanche jusqu’à 100 mètres, la montre est fabriquée en édition limitée à 88 pièces uniquement, garantissant ainsi son exclusivité. Aussi intrigante que soit la montre Corum Bubble X Aiiroh, elle apporte avec elle son lot de surprises. Elle sera livrée non seulement avec un écrin personnalisé par Aiiroh mais également avec une œuvre d’art spéciale réalisée par Aiiroh et deux autres créateurs : l’artiste moderne japonais Namisen, et l’artiste visuel français, Soyz Bank, qui donnera quant à lui « vie » à la pièce finale en résine. Ces trois créatifs font partie du label Mind the Gap - une communauté d’artistes émergents et établis. L’œuvre d’art murale sculptée affiche un design original inspiré du certificat des montres Corum, arborant le logo de la clé qui est immédiatement reconnaissable. Elle est créée comme une peinture à plat, semi-pliée, et finie en résine.
H. MOSER & CIE. Streamliner tourbillon or rouge
Après le tout acier, H. Moser & Cie. habille son modèle Streamliner d’or rouge et le dote de son calibre automatique à tourbillon volant dans une ode à la sobriété dont la pureté esthétique fait pendant à la complexité du mouvement et des matériaux choisis. Dans un jeu de contrastes saisissants, la manufacture distille l’essence du tourbillon, mécanisme traditionnel de haute horlogerie par excellence, en l’associant au Vantablack®, un revêtement novateur issu de l’astrophysique ou emprunté à l’industrie aéronautique. Épuré, ultra contemporain et intemporel : voici le Streamliner Tourbillon Vantablack. C’est d’or rouge que H. Moser & Cie. a choisi d’habiller les courbes tout en rondeur de son modèle Streamliner, depuis son boîtier de forme coussin jusqu’à son bracelet intégré aux maillons articulés. Un travail de polissage et de satinage extrêmement minutieux est nécessaire pour obtenir les finitions haut de gamme propres à la collection Streamliner sur des surfaces adjacentes. Les transitions entre les différents types de finitions se doivent en effet d’être parfaites. L’or rouge 5N, alternant brossé vertical et lignes polies, sublime le cadran en Vantablack®, d’un noir absolu. Le contraste entre les deux matières est encore renforcé par les index en or rouge qui rythment le cadran, véritables traits de lumière venant percer la surface plus noire que noire. C’est une prouesse technique que réalise H. Moser & Cie. en fixant ces index par l’arrière de manière à ce qu’ils soient visibles ou qu’ils disparaissent sous certains angles sur le Vantablack, ce matériau novateur créé en 2012 que la manufacture affectionne et a appris à maîtriser au fil des années. Revêtement ultra-noir reconnu comme la substance la plus sombre qui existe, le Vantablack est utilisé en astrophysique dans les télescopes, par l’armée pour le thermo camouflage, pour accroître la furtivité de certains équipements, ou dans le civil pour des panneaux solaires. Il se compose de nanostructures de carbones positionnées les unes à côté des autres. Lorsqu’un photon frappe le Vantablack, la lumière est absorbée à 99,965%. Comme l’œil a besoin de lumière réfléchie pour pouvoir percevoir ce qui se trouve en face de lui, le Vantablack est perçu comme une absence de matière. H. Moser & Cie. a dû mettre en place toute une structure et développer des processus pour pouvoir travailler avec cette matière, parfaitement protégée une fois derrière le verre saphir. Semblant flotter au milieu d’un trou noir, le tourbillon volant une minute positionné à six heures prend vie et anime ce garde-temps d’exception. Merveille d’ingéniosité, le calibre HMC 804 à remontage automatique est muni d’un double spiral conçu et produit en interne par la société sœur de H. Moser & Cie., Precision Engineering AG. Grâce à cette paire de spiraux concordants, le déplacement du point de gravité subi par chaque ressort lors de son expansion est corrigé et l’effet de friction réduit, améliorant de façon significative la précision et l’isochronisme dans une recherche de perfection continue. Condensé de technologie, le modèle Streamliner Tourbillon Vantablack possède une esthétique aussi pure que puissante, à savourer sans modération. H. Moser & Cie. : de la haute horlogerie décalée pour les initiés.
ARNOLD & SON Luna Magna Ultimate II
L'éclat bleu vert de la tourmaline Paraíba sert de fil conducteur à une nouvelle réalisation de haut vol signée Arnold & Son. Luna Magna Ultimate II se pare de cristaux de ruthénium traités PVD. Cerclé de diamants baguette, ce cadran reprend la couleur Paraíba, l’une des gemmes les plus rares et précieuses dont est pavée la lune astronomique et tridimensionnelle. Série limitée de huit exemplaires, Luna Magna Ultimate II signe un nouveau sommet d'exclusivité pour la manufacture Arnold & Son. Arnold & Son édite une nouvelle version haute joaillerie de son modèle à lune tridimensionnelle. A l'exploit technique de déposer une sphère lunaire de 12 mm dans une montre, s'ajoute un travail de sertissage superlatif ; par les pierres choisies comme les techniques utilisées. Pavage, serti invisible, serti rail ; Arnold & Son déploie les meilleurs savoir-faire pour façonner huit exemplaires de Luna Magna Ultimate II. Le boîtier de 44 mm de diamètre est constitué d'or gris 18 ct et ne compte pas moins de 7,62 ct de diamants de qualité exceptionnelle. L’extraordinaire couleur de la tourmaline Paraíba, pierre rare et prisée, vient parachever le tableau de cette pièce bleu vert, presque turquoise, exotique et raffinée. Un anneau fin comme un atoll ceinture Luna Magna Ultimate II. Il est constitué de 112 diamants de taille baguette totalisant 5,90 carats. Ces derniers débordent du plat de la lunette et donnent l'impression d'être simplement déposés, de flotter. La lumière y pénètre comme dans un prisme ouvert. Ce serti dit invisible offre une brillance unique. La matière même du cadran est tout aussi exceptionnelle, par sa rareté. Son apparence pailletée provient de millions de cristaux de ruthénium pur. Ce métal extrêmement dur fait partie de la mine du platine, c'est à dire qu'ils sont mélangés dans un même minerai. Le ruthénium est néanmoins bien plus rare que le platine. Pour Luna Magna Ultimate II, le ruthénium a été recomposé en cristaux et teinté par des processus complexes puis déposé sur une plaque de cadran. Une réalisation unique dans l'horlogerie et qu'Arnold & Son propose désormais de manière régulière. A midi se trouve un cadran au sens classique du terme, gradué de douze chiffres romains de la signature Arnold & Son. Ce sous-cadran excentré doit sa blancheur immaculée et légèrement laiteuse à l'opale. Par son classicisme, il renvoie à l'esthétique des célèbres chronomètres de marine de l’horloger anglais, John Arnold. Sous les heures, la lune tridimensionnelle de Luna Magna revêt une nouvelle apparence. Un sertissage pavé recouvre tout le globe d'or gris. Il se répartit en 161 diamants taille brillant représentant la face éclairée de la lune et autant de tourmalines Paraíba pour sa partie ombrée. Luna Magna Ultimate II s'appuie sur le calibre A&S1021, entièrement développé, usiné, assemblé et réglé au sein de la manufacture. Ce calibre pensé autour du globe lunaire présente un remontage manuel, une réserve de marche de 90 heures et un organe réglant cadencé à 3 Hz. Côté fond, le mouvement offre un affichage secondaire de l'âge de la lune dont les graduations très lisibles sont destinées au réglage de précision. La sophistication de cette mécanique céleste repose également sur sa fidélité à la réalité astronomique. En effet, la durée d'un cycle lunaire complet est de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Arnold & Son réussit à l’approximer de telle manière qu'il faudra attendre 122 ans avant que ce mouvement n'accumule un jour d'écart entre son affichage et la réalité céleste. Une erreur facile à corriger puisque la fonction lunaire de Luna Magna est accessible directement depuis la couronne. Une praticité autorisée par la maîtrise totale du processus horloger par Arnold & Son.
KRAYON Anywhere
Et si connaître exactement l’heure précise du lever du soleil ou du coucher du soleil, en un lieu choisi uniquement par Vous, devenait possible ? Votre endroit. N’importe où sur la planète. Krayon crée une nouvelle fois une première dans l’horlogerie. Anywhere, c’est l’heure de notre relation à la terre. Seconde création horlogère de Krayon, Anywhere indique la durée du jour et l'heure où le soleil se lève et se couche. Krayon dévoile une nouvelle interprétation de sa complication fétiche, avec le degré de finitions à la main attendu dans l’univers de la Haute Horlogerie. Anywhere définit un espace géographique et temporel ajusté sur‐mesure. Ainsi, Krayon s'adapte aux désirs et aux secrets profondément intimes du porteur, le reconnectant aux rythmes forts de la nature. Le temps est ressenti de manière personnelle. Mais il est avant tout pour les horlogers une dimension de l'espace qui se mesure de manière objective. Krayon Anywhere unit ces deux faces à travers la complication qui est sa raison d'être, ce moment où le jour et la nuit basculent de l'un à l'autre, l'heure du lever du soleil, et celle du coucher du soleil. En fournissant cette information, Krayon Anywhere est la réponse horlogère à une problématique d'ordre philosophique. Sa singularité ? La montre affiche l'éphéméride en un point du globe qui est choisi que par le porteur de la montre. Ce peut être le lieu où il vit, celui dont il vient, celui où sont les siens ou celui qui concentre ses rêves, qu'importe. Ces moments et ces lieux qui comptent, ne sont jamais répertoriés sur une montre standardisée, ou même par une complication classique. Ces essentiels sont des données intimes, définies dans le cercle des proches et de la mémoire. Ainsi, le moment le plus déterminant d'une journée est celui où le soleil se lève ou se couche, où la nature s'éveille, l’aube, ou se rendort avec l’obscurité, où elle se rapproche de son état vierge et se laisse approcher. C'est l'heure où les animaux boivent, les poissons se nourrissent et les fauves se mettent en chasse. C'est l'heure de notre relation à la terre.
Cette dimension émotionnelle du temps et de l'espace, à l'intersection de la géographie intime et de la géographie concrète, est la vocation de Krayon. Son interprétation du temps prend la forme d'une montre qui dépasse les conventions et les habitudes. Elle est comme les matins et les soirs, jamais identiques, toujours vécus de manière personnelle. Le grand anneau périphérique d'Anywhere découpe la journée en deux parties, épouse son rythme et le rythme de vie du porteur. A mesure que les jours varient, sa longueur et sa couleur changent et avec elles, le visage de la montre. Les montres à heures universelles ou à indications astronomiques sont calées sur des villes précises, choisies par des conventions arbitraires, installées dans les habitudes des horlogers. A l'inverse, Krayon Anywhere se plie à la vision, aux aspirations et aux rêves uniques de son porteur. Elle est la suite logique d'Everywhere, hypercomplication capable d’indiquer les heures du coucher et du lever du soleil n’importe où dans le monde et qui fut récompensée par le Prix de l’innovation au Grand Prix d'Horlogerie de Genève en 2018. Anywhere en est une interprétation simplifiée, qui s'appuie sur le même brevet. Krayon Anywhere indique heures et minutes grâce à deux aiguilles, placées au centre d'un cadran qui flotte au milieu de la montre. Il est entouré d'une zone annulaire sur laquelle circule, en mouvement perpétuel, un petit soleil qui indique l’heure sur 24 heures. On remarquera que la zone annulaire comporte deux parties : un secteur de jour (bleu ciel) et un secteur de nuit (bleu foncé), dont les longueurs respectives ne cessent d'évoluer, indiquant ainsi par leurs positions les heures de lever et de coucher du soleil qui se lisent sur le réhaut. Or ces durées sont intimement liées à la latitude. La position nord‐sud détermine la longueur du jour. Elle est toujours égale à celle de la nuit à l’équateur et varie jusqu'aux nuits blanches d'été près du cercle arctique. Pour intégrer ce facteur géographique, Krayon a imaginé un système de positionnement mécanique, fait de râteaux et de bascules au lieu d'une came, figée, complexe et coûteuse. A la demande du client, un horloger Krayon effectue simplement un réglage dans le mouvement. Il est modifiable simplement et à volonté.La position relative des deux disques de saphir est déterminée non seulement par la position de référence, mais aussi par le calendrier. Pour ce faire, Krayon Anywhere indique la date et le mois dans un compteur à aiguille à 6 heures. Il s'agit d'un quantième simple, pour lequel tous les mois durent 31 jours. Il ne requiert donc que cinq ajustements annuels, simples, rapides, qui s’effectuent directement par la couronne et dans les deux sens.
BYRNE GyroDial
Une montre, quatre apparences. Grâce à son mouvement développé sur-mesure, Byrne invente la montre évolutive. Chaque soir à minuit, ou sur demande, les quatre principaux index du cadran de la GyroDial changent. Chiffres arabes, chiffres romains, caractère ou dessin, ils sont portés par des cubes rotatifs, au saut instantané, qui affleurent au cadran. En prime, Byrne offre la possibilité de personnaliser les faces de ces cubes, ainsi que la matière de la boite. Celle-ci est, comme le calibre 5555, a été entièrement dessinée, conçue, développée et fabriquée en Suisse pour la Gyro Dial. Dans ses longues courbes souples faites de titane, le cadran aux finitions étirées à la main présente une esthétique contemporaine et très racée. Une montre, un cadran, un visage. Voici une équation avec laquelle la Byrne GyroDial rompt radicalement. Les bracelets sont interchangeables, les manteaux réversibles et les écrans de nos smartphones en perpétuel changement. La montre mécanique n'avait aucune raison de continuer à faire exception. C'est dans une réponse à ce constat sociétal que s'inscrit Byrne Watches et sa création horlogère inaugurale. Aux quatre points cardinaux de son cadran, la Byrne GyroDial présente des index permutables. Par leur large taille, leur changement entraîne celui de l'esprit du cadran et partant, tout l'esprit d'une montre d'un nouveau type. Par leur saut instantané et parfaitement maîtrisé, leur rotation crée un roulement dans le porter, offrant au porteur le sentiment d'une montre chaque jour différente, ou même de changer son visage en un instant. C'est là l'explication de sa devise « Change your mind in a flash ». Une montre en titane de 41,7 mm de diamètre pour 14,8 mm d'épaisseur, aux lignes tendues et modernes. Sur son cadran gris, quatre ouvertures qui sont autant de possibilités d’affichage, de visage, d'apparence. En dessous, un calibre manufacturé à Fleurier et développé sur-mesure comporte quatre cubes. A minuit, ou à la demande, ces cubes sautent instantanément et présentent un visage différent, chaque jour ou à volonté. A quoi bon proposer quatre visages au lieu d'un seul, s'ils sont imposés, immuables ? Dans un esprit de cohérence complète entre l’esprit de la GyroDial et sa réalité, Byrne a imaginé dès le départ une présélection de faces. En plus des faces à index, à chiffres romains et à chiffres arabes, la quatrième face peut porter au choix le chiffre 5, 7 ou 8. C'est à dire les trois principaux nombres porte-bonheur. Enfin, une option sur-mesure complète permet au client de définir les 16 faces de cube présentes dans la montre.
Le dessin de John Byrne est celui d'un cadran parfaitement lisse, où les index affleurent. Rien ne doit trahir le fonctionnement des changements de face, rien ne doit altérer l'apparence d'une montre parfaitement normale...jusqu'à son prochain changement. Cette surface continue, sans arête ni renfoncement, est rendue possible uniquement par l'empli de cubes rotatifs. Cohérence de design, cette même continuité se retrouve dans le dessin de la boite et la manière dont elle se prolonge dans le verre saphir box qui la referme. Ensemble, mouvement et cadran prennent place dans la boite de GyroDial. Une boite créée entièrement pour ce modèle, entièrement originale et qui ne fait référence à aucun classique, aucun canon. Elle a été dessinée par John Byrne, qui a accompli ses études dans une école de design. Avec son profil tout en courbes, la boite est tout autant une œuvre originale que la complication qu'elle abrite. Fabriquée entièrement en suisse, elle est taillée dans des blocs de titane. Fluide, biomorphique même, cette boite se démarque par la tension de ses lignes, arcs nerveux qui se prolongent de corne à corne, sans pour autant sombrer dans la facilité. Au lieu d'une seule ligne, la boite en présente plusieurs, harmonieusement étagées entre les différents étages de cette construction originale. Et comme pour en faciliter la lecture, ces niveaux sont soulignés par des variations de finitions. La carrure est satinée tandis que la partie haute de la boite, entre carrure et lunette, est entièrement polie. L'opération peut sembler banale, mais elle est notoirement difficile à exécuter sur ce métal résistant qu'est le titane. Parmi les multiples avantages que présente sa variante grade 5, il en est un qui se lit et se ressent immédiatement. Malgré ses proportions généreuses, la montre atteint à peine les 100 grammes sur la balance. Le second est plus rare, puisque le titane se présente rarement sous cette modalité polie : son rendu et sa brillance son d'un type unique. La lunette, fine et au décroché net participe à réduire la sensation d'épaisseur. Conséquence inévitable de l’emploi de cubes, elle a été limitée au maximum par le développement horloger et, magie du design, atténuée par cet efficace artifice visuel qu'est l'intelligence dans le dessin. En effet, la boite a fait l'objet d'une étude ergonomique poussée. Elle garantit le confort de porter, la douceur de ses courbes s’intégrant parfaitement avec celle du bras. Il en résulte un profil élancé, tendu, avec de larges excroissances qui servent de cornes, totalement intégrées à la ligne de carrure.
Coordination éditoriale : Eyquem Pons