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REPÉRAGES #290-2024 (accès libre)
Sept montres qui savent avancer avec une certaine audace sur les chemins du temps qui passe (en prime : nos sept commentaires)

En toute transparence, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 290e épisode de notre panorama des montres de l’année 2024, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Elgé, Grand Seiko, Hamilton, Herbelin, Jaeger-LeCoultre, Sherpa et Vacheron Constantin…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 000 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

HERBELIN Octogône

Signée par la maison horlogère française Herbelin, Octogône revientsous les feux des projecteurs, fière de sa nouvelle allure. Habillée pourla première fois d’un bracelet cuir et parée d’un cadran en nacre naturelle, elle mise sur l’élégance du noir. Jouant la carte de l’épure en toutes circonstances, cette montre s’inscrit dans le courant horloger par sa taille XXS. Présentant une forme octogonale, facettée à huit pans coupés, le boîtier révèle un mini format (20,40 x 26,40 mm) ancré dans l’air du temps. Sculpté dans un acier inoxydable recouvert de PDV or jaune, il met en lumière un cadran en nacre noire naturelle aux reflets irisés. Animant précieusement l’ensemble, les aiguilles biseautéessurvolent de précieux cabochons en guise d’index pour donner l’heure sobrement. Rythmée par un mouvement quartz de facture suisse, choisi pour sa fiabilité et sa précision, Octogône achève de parfaire son style raffiné par son bracelet en velours noir. Scintillant au moindre éclat de lumière, il s’harmonise à la couleur du cadran tout en se drapant souplement autour du poignet. Précis dans l’essentiel, ce garde-tempsféminin perpétue le savoir-faire horloger de la Maison Herbelin, transmisde père en fils depuis trois générations. Made in France pour avoir été dessiné, conçu, réglé et contrôlé dans les ateliers, installés dans le Jura en Franche-Comté, il séduit par son intemporalité. Le chic est dans leclassique. Cette nouvelle Octogône illustre assurément cette affirmation.

UN COMMENTAIRE ? Une montre féminine qui est une sorte de « petite robe noire », qui sera très à l’aise au bureau comme en soirée, qui ne manque pas d’élégance et qui est proposée par la dynamique marque française Herbelin à un prix décent (autour des 499 euros, mouvement à quartz suisse). Aussi franc-comtoise qu’elle se flatte fièrement d’être, cette montre a l’âme d’une vaie Parisienne…

JAEGER-LECOULTRE Reverso Tribute chronographe or rose

Lancée en 2023, la Reverso Tribute Chronograph était jusqu’ici proposée dans une boîte en acier ou en or rose. Aujourd’hui, Jaeger-LeCoultre réinterprète cette complication sportive quintessentielle dansune version intégralement en or rose 750/1000, de la boîte au cadran en passant par les ponts du mouvement, les index en applique et la boucle ardillon du bracelet. Cette montre sera produite en édition limitée à 250 pièces. Née en 1931 et dotée d’une boîte pivotante qui assurait sa protection lors des matchs de polo, la Reverso a rapidement été adoptée par des personnalités influentes de tous horizons, attirées par son esthétique Art déco élégante et sportive. En plus de 90 ans d’évolution, l’acier Staybrite de la boîte a laissé place aux métaux précieux et son verso a été tour à tour gravé, laqué, émaillé, serti de pierres précieuses – et même transformé en un second cadran. Malgré une réinvention continue, elle est toujours restée fidèle à son identité, devenant l’une des montres-bracelets les plus reconnaissables aumonde, érigée en icône du design du XXe siècle. Complication sportive par excellence et clin d’œil aux origines la Reverso, le chronographe trouve dans la Reverso Tribute Chronograph une expression unique. Cette création hommage au modèle de 1996, qui avait introduit une architecture originale du calibre à chronographe intégré, le réinvente dans lenouveau Calibre 860, qui affiche l’heure sur les deux cadrans, révélant le mécanisme magnifiquement travaillé de la complication au verso. La Reverso Tribute Chronograph incarne la philosophie horlogère qui anime la Grande Maison : exprimer la sophistication mécanique en s’appuyant sur sa créativité esthétique et son savoir-faire artisanal. Aujourd’hui, la recherche de l’excellence aboutit à cette nouvelle version intégralement en or rose. Le recto introduit une finition décorative inédite dans la ligne Reverso Tribute : la surface en or rose du cadran est ornée de fines lignes horizontales gravées au laser sur toute la largeur. Cette esthétique épurée, raffinée et contemporaine accentue la géométrie rectiligne de la boîte, rappelant notamment les trois godrons horizontaux au-dessus et en dessous du cadran. Sur cette toile de fond se détachent les signatures de la Reverso Tribute : index trapèze en applique, aiguilles Dauphine et chemin de fer – ce dernier souligné de noir pour créer un saisissant contraste avec le métal rosé. Au verso, le cadran ajouré révèle toute la complexité du mécanisme du chronographe, finement élaboré. Les ponts en or rose 750/100 ont été anglés à la main et décorés de Côtes de Genève verticales au sein de la Manufacture Jaeger-LeCoultre du Sentier. Les compteurs, la seconde du chronographe et la minuterie sont tous rehaussés de noir pour une lisibilité et un contraste accrus, tandis que les aiguilles bleues du chronographe et les vis bleuies ajoutent une touche de couleur. Les index en or rose 750/100 poli, fixés de manière invisible à la minuterie, semblent flotter au-dessus du mouvement.

La Reverso Tribute Chronograph est animée par le Calibre Jaeger-LeCoultre 860, qui revisite la révolutionnaire Reverso Chronograph Retrograde de 1996. Preuve de l’inventivité et de la virtuosité technique de la Grande Maison, cette dernière faisait partie de six Reverso spéciales développées en l’espace de dix ans seulement, dont chacune proposait une expression entièrement nouvelle d’une complication horlogère classique. Son mouvement, le Calibre 829, était non seulement le premier mouvement chronographe rectangulaire à équiper un boîtier Jaeger-LeCoultre de la même forme, mais aussi le premier chronographe intégré à remontage manuel développé par la Maison dans l’ère post- quartz. Comme tous ses calibres, il fut conçu, produit, assemblé et décoré au sein de la Manufacture. Le Calibre 860 est lui aussi un mouvement chronographe mécanique à remontage manuel entièrement intégré. Il est doté de poussoirs de démarrage/arrêt et remise à zéro, d’un compteur 30 minutes rétrograde, d’une seconde centrale et d’une deuxième indication de l’heure. Conformément à l’approche de Jaeger-LeCoultre en matière d’intégrité du produit, selon laquelle un mouvement doit être façonné en fonction du boîtier qui l’abrite, le calibre devait également être rectangulaire. Il enrésulte une disposition de cadran magnifiquement équilibrée et distinctive : le grand affichage des secondes du chronographe trouve sa place dans la partie supérieure et le compteur 30 minutes sur un arc à la base du cadran. Battant à 28 800 alternances par heure, le Calibre 860 intègre un chronographe à roue à colonne avec un embrayage horizontal, qui a été préféré à l’embrayage vertical plus familier pour réduire l’épaisseur globale du mouvement. Pour indiquer les heures et les minutes sur les deux cadrans, le mouvement actionne deux jeux d’aiguilles qui doivent se déplacer dans des directions opposées pour donner l’heure dans le sens correct des aiguilles d’une montre sur les deux faces. Le Calibre 860 offre une réserve de marche de 52 heures, même en tenant compte du besoin énergétique élevé du chronographe rétrograde combiné à deux indications de temps. Malgré cette complexité et pas moins de 300 composants, le Calibre 860 respecte pleinement la philosophie d’élégance de Jaeger-LeCoultre, s’intégrant dans un boîtier de 11,14 mm d’épaisseur. La Reverso Tribute Chronograph est une remarquable nouvelle incarnation des forces qui guident la Manufacture dans sa quête de beauté et de précision : tradition, savoir-faire et innovation.

UN COMMENTAIRE ? La magie Reverso opère quasiment un siècle après le lancement de ce modèle qui a su rester d’une rare modernité et qui a réussi à garder son identité après quelques centaines d’animations et de variations. Certes, le prix de ce discret chronographe en or de 49,9 mm x 29,9 mm, étanche à 30 m, n’est pas câlin (comptez dans les 42 000 euros), mais il se dégage de cette montre une forme de plénitude absolue. C’est une vraie Reverso, point à la ligne…

HAMILTON PSR 74 PVD or jaune (H52314130)

Inspirée du design de l’innovante Pulsar, la PSR 74 écrit un nouveau chapitre de l’horlogerie digitale. Les années 1970 sont marquées par l’essor de la technologie avec des avancées majeures comme l’apparition de l’ordinateur personnel, la cassette VHS, les jeux vidéo, mais aussi la première montre-bracelet digitale au monde : la Hamilton Pulsar. Annoncée en 1970 et lancée en 1972, la Pulsar P1 d’Hamilton transforme à jamais notre vision du temps. Fort de son succès renouvelé, Hamilton revisite le design de l’iconique Pulsar. La PSR 74 perpétue ainsi la légende de la Pulsar Cushion née en 1974 et avec elle l’héritage d’Hamilton, entre prouesse technique et design unique. La PSR 74 confère un charme moderne à ce modèle d’antan en le réinterprétant avec de nouvelles caractéristiques. Indissociable du modèle original, le boîtier coussin de 31 mm revient sur le devant de la scène, toujours aussi audacieux et futuriste. Il est associé à un bracelet unique à la silhouette fuselée qui s’intègre parfaitement au boîtier pour un look épuré. Les boutons poussoirs de chaque côté du boîtier (qui remplacent l’unique bouton du modèle original) permettent de visualiser simultanément la date et l’heure. La montre offre aussi le choix entre un affichage horaire sur 24 heures ou sur 12 heures. L’affichage digital, quant à lui, s’appuie sur une double technologie LCD réfléchissante (de l’anglais Liquid Crystal Display) et OLED émettrice (Organic Light Emitting Diodes). Les diodes OLED garantissent le contraste et la lisibilité des indicateurs. Les designers Hamilton ont conservé la police déjà adoptée pour les chiffres de la Pulsar des années 1970. Le premier affichage numérique horloger au monde conserve ainsi toute son authenticité. Disponible en acier inoxydable et en PVD or, la PSR 74 écrit l’avenir d’une horlogerie numérique à l’élégance constante.

UN COMMENTAIRE ? Un boîtier qui a une incroyable présence au poignet en dépit d’une taille relativement modeste (25,6 mm x 30,9 mm), avec l’argument d’un affichage digital insolite et l’intelligence d’un prix qui permet un caprice et une infidélité aux montres traditionnelles (comptez dans les 850 euros pour ce retour vers le futur de l’âge interspatial). 

SHERPA Ultradive Sun

La jeune marque indépendante Sherpa Watches lance deux nouvelles versions de son modèle Ultradive, baptisées Ultradive Moon et Ultradive Sun. Cet automne voit deux références supplémentaires rejoindre la famille Ultradive. Leurs cadrans galvanisés recouverts de métal précieux avec une finition brossée soleil complètent le style épuré du modèle Ultradive et élèvent l'esthétique à un niveau plus luxueux. Avant de revêtir les cadrans de métal précieux par galvanisation, notre cadranier Cador en Allemagne applique une finition soleil sur le cadran bombé. Compte tenu de la forme complexe du cadran, avec des découpes fraisées pour loger les index appliqués, le guichet de la date, ainsi que les bords inclinés, ce n'est pas facile à réaliser. Pourtant, le résultat parle de lui-même - tous les efforts ont été déployés à bon escient. Les revêtements galvaniques en or rose et en argent confèrent aux cadrans des surfaces plus réfléchissantes, et le brossage des rayons du soleil confère aux affichages des montres un caractère sans cesse changeant au cours de la journée. Pour conserver la lisibilité et le contraste caractéristiques de Sherpa Watches, nous avons remplacé l'impression sur le dessus des aiguilles et des index par du noir et simplifié la disposition de la lunette de plongée interne, ce qui permet à la montre de fonctionner comme un outil pendant que les nouvelles couleurs ont de l'espace pour respirer. Pour accompagner les nouvelles couleurs de cadran, Sherpa Watches a coopéré avec ses fournisseurs, Sebal et Econorm, pour modifier le revêtement du bord du verre saphir complexe et bombé, en changeant l'anneau métallisé de noir à chrome. Cette modification s'intègre parfaitement aux couleurs plus claires du cadran et au boîtier poli. Bien qu'il s'agisse d'un nouveau look intéressant pour la marque (qui s'inscrit dans cette esthétique plus élevée), la fonction reste la même : réduire l'éclat blanc autour du bord du verre. Le design du boîtier poli aux multiples facettes et aux cornes sculptées s'accorde parfaitement avec l'éclat des nouveaux cadrans. Les aiguilles et les index appliqués présentent des facettes polies au diamant qui génèrent de délicats reflets. En accord avec la philosophie et le logo de Sherpa Watches - les disques du soleil et de la lune représentant ensemble la sagesse et la compassion - les couleurs du cadran, argent et or, représentent également le soleil et la lune, tous deux omniprésents dans la culture de l'Himalaya.

Le vrai compresseur est enfin de retour. Pendant plus de 60 ans, cette incroyable technologie est restée en sommeil, mais aujourd'hui, elle est de retour et elle est là pour rester. Du point de vue des spécifications, les nouvelles Sherpa Ultradives avec cadrans or rose et argent sont identiques à leurs prédécesseurs. « Sur le plan technique, nos montres surpassent leurs prédécesseurs en termes de précision, d'étanchéité et de durabilité » (Martin Klocke, fondateur et directeur général de Sherpa). Il s'est plongé dans les archives suisses fermées depuis des décennies pour redécouvrir des connaissances qu'il a réinvesties dans la conception des nouveaux modèles Sherpa afin de s'assurer que ces modèles, inspirés par le passé, soient parfaitement adaptés à l'avenir. Les originaux ont été les favoris de nombreux collectionneurs (tels qu'Alain Delon et Ed Sheeran), grâce au célèbre boîtier étanche avec fermeture à baïonnette du fond à compresseur (EPSA-Stop) et aux deux couronnes à compresseur (Monoflex), inventées par le légendaire fabricant de boîtiers de montres Ervin Piquerez SA (EPSA). Tous les modèles Sherpa intègrent la nouvelle technologie à compresseur développée pour les couronnes Monoflex et les fonds EPSA-STOP. Ces caractéristiques exclusives sont basées sur les conceptions d'EPSA, mais améliorées par les matériaux et les capacités de fabrication d'aujourd'hui. La construction unique de la couronne à compresseur a été conçue en interne, tous les composants provenant de fournisseurs allemands ou suisses, connus pour être des spécialistes de l'usinage micromécanique de précision. Ces composants sont ensuite assemblés chez Sherpa Watches pour former les couronnes Monoflex. Grâce au principe ingénieux du compresseur, les couronnes Monoflex de Sherpa Watches restent étanches à des profondeurs extrêmes sans qu'il soit nécessaire de les visser, ce qui facilite leur utilisation sur la terre ferme. Pour prouver la qualité de cette construction, les montres sont toutes deux certifiées ISO 6425 [4.7.4 et 4.7.10] jusqu'à 200 m et testées en conséquence avant de quitter l'entreprise. Une caractéristique unique de tous les modèles Sherpa se trouve au cœur du calibre. Le mouvement mécanique qu'il renferme n'est pas un automatique ordinaire : c'est un Mantramatic ! « Nous avons gravé au laser au microscope le mantra bouddhiste tibétain Om Mani Peme Hung, très utilisé dans la région des Sherpas, sur deux des roues », explique M. Klocke. « Conformément à la tradition bouddhiste himalayenne répandue dans les moulins à prières, les engrenages du mouvement tournent constamment, envoyant des vibrations d'amour, de sagesse et de compassion de votre poignet directement dans le monde - 30 millions de fois par an. À l'œil nu, vous ne remarquerez pas la présence du mantra. Au contraire, vous le sentirez.

UN COMMENTAIRE ? Toute cette technicité a un prix (comptez dans les 6 500 euros), mais c’est la rançon d’un rigoureux souci de qualité pour une montre « Compressor » très originale, 100 % réalisée en Europe, avec un boîtier de 40 mm orné d’un verre bombé, étanche à 200 m et doté d’un mouvement auomatique d’origine suisse (Sellita). La marque Sherpa Sherpa Watches reverse un pourcentage de chaque montre vendue à une bonne cause dans différentes régions du Népal d’où sont originaires les sherpas…

GRAND SEIKO Heritage « Icefall » SBGH349

En septembre 2024, Grand Seiko a dévoilé une création portant un tout nouveau cadran, en hommage aux chutes d'eau gelées de la préfecture d'Iwate, berceau de l'horlogerie mécanique Grand Seiko. Aujourd'hui, une deuxième montre aux proportions plus grandes, avec un boîtier de 40 mm, arborant le même cadran à motif « Icefall » rejoint la collection Heritage. Le nord de l'île de Honshu, au Japon, connaît des hivers rigoureux, ce qui provoque le gel des chutes d'eau autour du mont Iwate. L'une d'entre elles, Nanataki, une chute d'eau de 30 mètresde haut, a inspiré nos artisans pour la création de ce superbe cadran.Son motif vertical irrégulier, ainsi que ses teintes, rappellent la texture et la couleur de la cascade gelée, un hommage à la nature environnante du Grand Seiko Studio Shizukuishi. Alors que la première Grand Seiko SBGH347 de 37 mm était habillée d’Ever-Brilliant Steel, le boîtier et le bracelet de cette deuxième et plus large itération bénéficient du High-Intensity Titanium, matériau exclusif à Grand Seiko, 30 % plus léger que l'acier et très résistant à la corrosion et aux rayures. Reprenant les codes de conception de la toute première montre Grand Seiko 9S de 1998, son boîtier mesure 40 mm de large. Outre ses surfaces brossées, ce modèle offre de larges biseaux polis selon le savoir-faire unique de Grand Seiko, le polissage Zaratsu. Cette montre, comme son aînée, peut compter sur le même calibre : le mouvement Hi-Beat 36000 9S85 à remontage automatique. Malgré sa haute fréquence et ses petites proportions, ce mouvement offre une réserve de marche de 55 heures lorsqu'il est entièrement remonté, ainsi qu'une précision de +5 à -3 secondes par jour. Le mouvement distinctif de l'aiguille des secondes révèle ce cœur à haute fréquence qui bat sous le cadran, héritier de la longue quête de précision de Grand Seiko, qui remonte aux années 1960.

UN COMMENTAIRE ? Heureusement qu’il y a une marque comme Grand Seiko pour maintenir la tradition des montres « naturalistes » directement inspirées par les merveilles de notre planète – tout particulièrement des paysages japonais dans le cas de Grand Seiko. Le travail sur le cadran est effectivement impressionnant et cette trois-aiguilles date se pose en concurrente crédible des marques européennes du même type, avec l’argument supplémentaire de son mouvement à haute fréquence (comptez dans les 8 000 euros pour cette montre ultra-précise, étanche à 100 m, dont le cadran vous rafraîchira dans les périodes de canicule)…

ELGÉ Chamonix (nouvelle marque)

Nées dans les montagnes de Savoie dans les années 1950, les montres Elgé sont de retour avec la même passion horlogère et soif d'aventure. La Chamonix marque le premier chapitre de cette nouvelle ère. Fondée à Annecy à la fin des années 1940, Elgé s'impose comme un acteur clé de l'horlogerie savoisienne, tissant des liens solides avec la prestigieuse école d'horlogerie de Cluses. À son apogée, la manufacture Elgé comptait 120 horlogers & artisans qualifiés, produisant des montres qui reflétaient l'ingéniosité et l'art de l'horlogerie française d'après-guerre. Animées par des mouvements mécaniques français et suisse, les montres Elgé étaient un témoignage de l'excellence horlogère et artisanale de la région. Cependant, comme beaucoup de ses contemporaines, la marque succomba à la crise du quartz etdisparut en 1973. Parmi les créations les plus emblématiques d'Elgé figurait la Chamonix, reconnue non seulement pour son cadran distinctif avec ses aiguilles Magnum audacieuses et ses index généreux, mais aussi pour la façon dont elle incarnait l'esprit d'aventure et d'exploration de son époque, inspirée par la ville mythique de Chamonix Mont-Blanc,au cœur des Alpes françaises. Conçue pour les sommets, cette montre-outil s’adaptait à chaque situation, des grandes aventures aux petites explorations. Elgé renaît avec le souhait d’honorer son héritage tout en contribuant à sa humble hauteur à la relance de l’horlogerie française. Fidèle à ses racines savoyardes et à l’expertise de la Bourgogne-Franche-Comté, Elgé s’engage à produire des montres mécaniques équipées de calibres fabriquées en France.

La nouvelle Chamonix, animée par le calibre France Ébauche, incarne l’excellence et l’artisanat français. Assemblée et réglée près de Besançon, elle reflète le savoir-faire d’une région reconnue pour ses standards horlogers méticuleux. Avec des designs intemporels et uneconception robuste, Elgé désir proposer des montres-outils fiables, pensées pour une nouvelle génération d’enthousiastes. La Chamonix de 1950 se distinguait non seulement par son design audacieux, avec ses aiguilles magnum et ses chiffres aussi distinctifs que marquants, mais aussi par ses racines savoisiennes. Baptisée d’après la ville iconique de Chamonix Mont-Blanc, la Chamonix était un symbole d’aventure etd’esprit d’exploration, à une époque où de nombreux sommets restaient inexplorés et où le monde semblait infini. Cette montre-outil versatile répondait aussi bien aux exigences des hauteurs qu’aux petites aventure du quotidien. Ses éléments de design classiques, associés à l’artisanat horloger français mis à mal par la crise du quartz, lui confère une place unique dans l’univers des montres vintage. 

La Chamonix allie ingénierie robuste et design raffiné. Son boîtier en acier 316L de 38 mm, conçu pour résister aux épreuves du temps, offre une étanchéité rassurante de 150 m / 15 ATM. Malgré sa robustesse, la Chamonix conserve un élégant profil de seulement 11,6 mm d'épaisseur. La couronne vissée surdimensionnée, le fond de boîtierdécagonal et l’intérieur bouchonné rappellent l’influence des époques passées tout en restant intemporels. Le cadran, laqué d’un noir profond, avec une typographie personnalisée et un traitement Super-LumiNova « Old Radium », assure un contraste et une lisibilitéoptimale tout en conservant le charme de la Chamonix originale. Les aiguilles « Magnum » aux proportions généreuses caractéristiques de laChamonix rendent hommage au patrimoine d’Elgé, et renforcent la lisibilité. La Chamonix est animée par le calibre France Ébauche FE Auto – Sans Date, un mouvement qui allie héritage et ingénieriemoderne. Réputé pour sa robustesse, il offre une réserve de marche de 44 heures, une haute fréquence de 28 800 bph pour une précision accrue, et une protection Incabloc contre les chocs. Fabriqué et conçu en France par la Manufacture France Ébauche, basée à Maîche, au cœur de la région du Doubs, ce mouvement rivalise avec les calibressuisses en termes de qualité, incarnant l’innovation et le savoir-faire français.

UN COMMENTAIRE ? Une sympathique nouvelle marque française, qui opte pour un mouvement « français », avec une première montre très réussie pour son prix (comptez dans les 880 euros pour le prix de lancement). Avec une étanchéité à 150 m, on surfe ici sur la vague « sport chic », dans le segment des « montres de terrain » : il ne manque donc à cette Chamonix tricolore qu’un bracelet à maillons métalliques et, sans doute, un narratif un peu plus convaincant que la simple évocation du passé glorieux d’une marque que tout le monde avait oubliée…

VACHERON CONSTANTIN Les Cabinotiers Le Temps Divin « Konohanasakuya-hime »

En proposant de remonter aux origines mythologiques du Temps, Vacheron Constantin s’est intéressée à sa dimension métaphysique à travers le prisme de la culture Japonaise. Pour incarner ce temps métaphysique, le choix s’est porté sur trois figures de la mythologie Japonaise : Izanagi, Amaterasu, Konohanasakuya-hime. Des divinités et leurs environnements respectifs qui prennent vie sur des cadrans résultant d’une subtile combinaison de gravure intaglio, émail grisaille et émail miniature. La série Les Cabinotiers Le Temps Divin explore la notion de temps dans ses différentes perceptions culturelles et conceptuelles : tantôt physique et linéaire comme une chronologie ; tantôt astronomique et cyclique comme les saisons ; tantôt métaphysique dans l'étirement infini de l'instant présent. Pour chacune de ces interprétations, Vacheron Constantin propose un voyage vers différents horizons culturels, une odyssée horlogère rythmée par la mécanique du temps et mise en scène par des métiers d'art. Pour incarner le temps métaphysique, les créations Les Cabinotiers se sont référées à la symbolique japonaise au travers de trois figures marquantes. Pour représenter ces Kami (divinités) sur les cadrans, la Maison a fait appel aux savoir-faire conjugués de ses graveur et émailleur. La nouvelle série de montres à exemplaires uniques répondant à la thématique Le Temps Divin s’inscrit sous le signe d’une quête philosophique et culturelle. En proposant de remonter aux origines mythologiques du Temps, Vacheron Constantin s’est intéressée à sa dimension métaphysique : un temps qualitatif, émaillé des hauts faits des divinités, mais aussi un temps intime, vécu éternellement aux moments les plus intenses. Ce temps abstrait trouve une interprétation de choix au travers de la mythologie Japonaise qui met en scène nombre de divinités, ou kami, dont l’énergie cosmique a exercé une influence majeure sur l’Univers. En agissant au moment opportun, ces divinités ont changé le cours des événements, donnant un caractère sacré à leur action et de la profondeur à ces instants fatidiques. En descendant sur Terre pour y insuffler la vie, les kamis ont ainsi créé l’archipel japonais, chargeant le premier empereur Jinmu de fonder la nation. De cette communion avec les forces de l’Univers découle la vision d’un temps infini où les moments du passé sont d’une troublante acuité présente. Pour incarner ce temps métaphysique, Vacheron Constantin fait ainsi ressortir trois figures. Ces références à la culture japonaise ne sont pas nouvelles pour la Maison. En attestent des nombreuses pièces métiers d’art datant notamment du début du 20e siècle, à l’instar notamment de cette montre de poche « samouraï » de 1924, de cette montre-broche dame émaillée et sertie réalisée la même année avec un décor d'inspiration japonaise ou encore cette pendule de table de 1935 en triptyque laquée et également décorée d’une scène de samouraï. Les kami mis en exergue sur les cadrans sont représentés de manière décentrée, comme le veut la tradition japonaise. La troisième pièce représente Konohanasakuya-hime, la déesse du mont Fuji et de tous les volcans de l’archipel richement vêtue. Entourée de la lune et de rameaux de cerisier en fleur, attributs symboliques de cette princesse-fleur, elle porte le jūnihitoe, costume de cour à l’époque de Heian (794-1185) composé traditionnellement de douze couches de vêtements offrant une combinaison de teintes accordées aux saisons. Konohanasakuya-hime a été choisie pour devenir l’épouse de Ninigi, le petit-fils d’Amaterasu, symbolisant la vie humaine aussi belle qu’éphémère, comme les fleurs de cerisier. Au loin, apparaît dans la brume la silhouette du mont Fuji dont elle avait la garde pour d’empêcher son entrée en éruption.

Pour donner consistance à l’environnement éthéré des divinités, fait de brume, de nuages, d’écume de mer, le graveur a recours à la technique de l’intaglio (entaille). Souvent utilisée dans l’univers de l’estampe, celle-ci consiste à graver des microsillons à la pointe sèche, d’une profondeur d’à peine quelques centièmes de millimètre. En créant des barbes (nom donné aux infimes morceaux de métal retiré) le graveur donne un velouté unique à la matière, particulièrement adapté au décor de cette pièce qui joue sur les textures et les reflets. Après une vingtaine d’heures de travail, il applique une couche protectrice de fondant translucide sur le cadran. La pièce passe ensuite sur l’établi de l’émailleur qui commence par travailler la silhouette des dieux au Blanc de Limoges, une poudre d’émail opalescent particulièrement adaptée au clair-obscur. Deux couches passées au feu sont nécessaires pour fixer les teintes du décor et les contours des kami. Commence ensuite le patient et délicat travail de peinture sur émail en miniature sous binoculaire à l’aide de pinceaux spéciaux à seulement quelques poils afin de reproduire couleurs et détails du tableau. Pas moins de 6 à 7 couches successives, chacune chauffée à une température comprise en 800° et 900°, sont nécessaires pour obtenir toute la richesse chromatique et la profondeur de cette mise en scène des dieux mythologiques. Pour terminer et donner du lustre, l’émailleur applique deux couches d’émail translucide qui sont délicatement lapidées, faisant ressortir les formes et les couleurs. Chaque cadran a demandé trois semaines de travail à l’émailleur.

UN COMMENTAIRE ? Irrésistible pour les grands amateurs fortunés, cette combinaison des arts décoratifs (gravure émaillée) et du génie mécanique (calibre 2160 ultra-plat à tourbillon, boîtier de 42 mm) ! La créativité réside dans chaque détail du savoir-faire artistique et horloger, avec un niveau de prix tout aussi superlatif, que Vacheron Constantin n’entend réserver qu’à ses clients les plus sérieux – c’est un peu normal : chacune de ces montres est une pièce unique qui n’a pas de prix, sinon celui de la passion qui va pousser le collectionneur attiré par la magie de cette divinité nipponne à ne plus avoir de limites…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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