REPÉRAGES #251-2024 (accès libre)
Sept montres qui ne craignent pas une certaine radicalité dans l’expression de leurs convictions (en prime : nos sept commentaires)
En toute transparence, ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 251e épisode de notre panorama des montres de l’année 2024, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Arnold & Son, Franck Muller, MeisterSinger, Urwerk, Versace, Zenith et ZRC…
Pour se tenir au courant des nouveautés qui arrivent sur le marché, de nombreux lecteurs apprécient le panorama que constitue cette chronique « Repérages » : c’est d’ailleurs, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 1 600 nouveautés chroniquées chaque année [en moyenne, un peu plus de quatre nouvelles montres présentées par jour du calendrier]. Cependant, ces mêmes lecteurs se sentaient un peu frustrés de ne pas y trouver notre avis sur les montres retenues. Nous commençons donc à commenter notre sélection de montres dans les pages plus ou moins quotidiennes de « Repérages » : des notations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire. Il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté positivement : tout le monde l’aura compris, les absents ont toujours tort !
MEISTERSINGER Édition Notre-Dame
Spécialiste de la montre mono-aiguille, MeisterSinger dévoile une édition spéciale pour célébrer la réouverture de Notre-Dame de Paris. Reproduisant à l’identique une des rosaces de la cathédrale connue mondialement, ce précieux garde-temps marque également sa différence par un carillon sonore indiquant le passage des heures. Editée à seulement 70 exemplaires pour le monde, l’Edition Notre-Dame a été dévoilée au salon We Love Watches, à Paris, le samedi 12 octobre. Depuis son achèvement au XIVème siècle, la cathédrale Notre-Dame est un point de repère important pour Paris et l'ensemble de la nation française depuis d'innombrables générations. Connue mondialement, elle attire chaque année plus de 10 millions de visiteurs. À la suite de l'incendie dévastateur d'avril 2019, ayant détruit une grande partie du toit, y compris la célèbre flèche emportée par les flammes, d'importants travaux de restauration ont été entrepris pour s'achever cette année. Pour commémorer la réouverture de ce monument extraordinaire le 8 décembre 2024, Manfred Brassler, fondateur et designer de MeisterSinger a souhaité lui rendre hommage en concevant l’Edition Notre-Dame. « Nous avons développé cette montre avec le plus grand soin et le plus grand enthousiasme afin qu'elle rende justice à l'icône qui l'a inspirée. » La cathédrale Notre-Dame de Paris constitue un chef-d'œuvre de l'architecture gothique.Ses rosaces figurent parmi les plus grandes et les plus somptueuses du monde. Reproduire l’une d’entre elles sur le cadran d’une montre a été un vrai défi, relevé par une attention minutieuse aux détails et une grande rigueur dans leur réalisation.
Fidèle à la signature esthétique de MeisterSinger, l’Edition Notre-Dame révèle un boîtier en acier inoxydable de 43 mm de diamètre paré d’une fine lunette. Tout en rondeur, celui-ci laisse apparaître un large cadran dont le centre a été astucieusement fraisé pour reproduire la rosace de Notre-Dame. Mise en lumière sur un fond bleu foncé, celle-ci contraste avec éclat conférant à l’ensemble une belle profondeur. Paré d’ivoire, le pourtour divisé en 144 segments de 5 minutes est animé d’une aiguille d’inspiration historique. Finalisée d’une flèche de couleur rouge et dotée de contrepoids, elle permet de lire l'heure presque à la minute près. Tout aussi soigné, le verso de cette montre révèle à son tour le graphisme de la rosace sur le fond de verre transparent, complété du numéro gravé de l’édition. L'Edition Notre-Dame est animée par le mouvement automatique MS Bell intégrant le module de sonnerie développé par MeisterSinger. Pendant 60 minutes, il rassemble l'énergie nécessaire pour produire une frappe précise et bien dosée contre la fourche sonore située derrière le cadran. Ainsi, cette montre manifeste le passage d’une heure à l’autre en sonnant dès que la mono-aiguille traverse une ligne fine sur son parcours. Cette fonction sonnerie au passage peut être désactivée à l'aide du poussoir situé au-dessus de la couronne, ce qui rend la montre silencieuse. Habillée d'un bracelet en cuir de vachette de haute qualité, tanné à l'écorce de chêne et teinté à la main avec beaucoup de soin, l’Edition Notre-Dame est livrée dans un coffret spécial paré d’une photo représentant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Seulement 70 exemplaires sont disponibles.
UN COMMENTAIRE ? On espère que de nombreuses autres marques horlogères auront à cœur de célébrer la réouverture de Notre-Dame-de-Paris, en travaux depuis le printemps 2019. Deux bonnes idées ici : la rosace et la sonnerie (comptez dans les 4 600 euros pour cette édition Notre-Dame dont on espère qu’elle portera bonheur à MeisterSinger)…
URWERK UR-150 « Scorpion » (dark)
Urwerk réinvente sa complication fétiche, les heures satellite. Nouveau mécanisme, nouvelle scénographie. La UR-150 « Scorpion » se présente sous une carapace tout en rondeur. Mais ne vous fiez pas à son allure débonnaire et pacifique, la UR-150 cache un dispositif redoutable, un aiguillon fulgurant dont la fonction létale se déclenche en un centième de seconde. Attention mécanisme méchant ! C’est l’une des devises les plus célèbres de Mohamed Ali, le secret de sa réussite : « Float like a butterfly, sting like a bee ». Vole comme un papillon, pique comme une abeille. Une devise totalement assimilée par la nouvelle création d’Urwerk. Car cette UR-150-là vole et pique… comme un scorpion. Cette nouvelle création tire son surnom d'une double analogie avec l'arachnide au dard effilé : d'une part, la morphologie de son secteur des minutes, qui se déploie sur 240 degrés et rappelle la queue du scorpion en position d’attaque ; de l'autre, la fulgurance de son aiguille rétrograde des minutes, rapide et redoutable lorsqu’elle frappe au passage de chaque heure. Hammerhead, Tarantula, Cobra, Scorpion … Urwerk a toujours été adepte des analogies animalières peu amènes. « Nous avons à nouveau choisi un surnom brutal pour notre création, c'est une sale bête, le scorpion. Pourtant le design de la UR-150 est doux. C'est très Urwerk, ces appellations hardcore qui cache une réalité cool, s'amuse Felix Baumgartner, maître horloger et co-fondateur de la maison horlogère. Nous cherchons à marier les extrêmes car nous sommes tout sauf lisses » poursuit-il.
Cette UR-150 affiche une large aiguille ajourée encadrant l’index de l'heure active. Sa pointe, elle, suit le rail des minutes. Une fois la 60ème minute écoulée, l'aiguille des heures effectue un saut pour revenir à l’index zéro des minutes. Simultanément, toutes les heures satellites vont pivoter sur elles-mêmes. L’aiguille rétrograde enserrera alors la nouvelle heure active. Et tout ceci en un 1/100e de seconde ! Le mécanisme rétrograde utilisé ici rappelle celui développé pour les automates mécaniques : un carrousel volant portant les trois satellites des heures suit l’itinéraire imposé par une came. Cette came qui encode les mouvements du carrousel est parcourue en exactement 60 minutes. A la 60e minute, un ressort Urwerk déclenche l’attaque foudroyante de la UR-150 : l'aiguille rétrograde saute de 240°, et simultanément les satellites des heures pivotent sur eux-mêmes de 270°. « C'est comme un alignement parfait des étoiles, un « Perfect Storm », explique Felix Baumgartner. « Pour entraîner l’ensemble des satellites, guider l’aiguille des heures et que chacun de ces éléments effectuent son saut en temps et en heure nous avons conçu un nouveau système de complication satellite. Il s'articule autour d'un mobile volant qui trouve sa place entre les satellites et le mouvement de base. Il décrypte et suit le fil conducteur d’une came. Nous avons ainsi remplacé notre « classique » dispositif reposant sur des croix de Malte par cette came et un râteau et mis au point un ressort si particulier que nous l’usinons dans nos propres ateliers. Et pour rendre cette explosion de mouvement plus visible, nous avons doublé la distance usuelle entre les index 60 et 0 » conclue-t-il. L'affichage de la minute sur la UR-150 est devenu plus ample et ambitieux, passant de l'habituel 120 degrés à un arc de cercle de 240 degrés. Une utilisation optimale de l’énergie est alors cruciale pour garder une isochronie parfaite du mouvement et réaliser ce « Perfect Storm ».
Ce système rétrograde est ainsi le plus exigeant jamais conçu par Urwerk : les masses portées sont les plus importantes, la rapidité et l'inertie les plus violentes, et par conséquent, l’énergie nécessaire pour maîtriser ces différentes forces mobiles inédite. D’où le rôle crucial joué par le régulateur de vitesse placé sur le mobile volant de la UR-150. Cet élément que l’on trouve usuellement sur les montres à sonnerie, vient « lisser » le retour fulgurant de l’aiguille rétrograde. Parmi les innovations de cette UR-150, le remontage automatique régulé par un double jeu de turbines atteint ici un nouveau stade de développement. Ce rotor plein présente un nouveau profil énergétique et antichoc. « L’objectif des turbines est d’encaisser des chocs sur le rotor, éviter que ce soit l'axe qui les reçoive. » La UR-150 propose également une direction artistique nouvelle. La dureté piquante du surnom « Scorpion » contraste avec l’apparente douceur de cette nouveauté. Une approche différente entamée avec les débuts de la collection 100 : « C'est un processus évolutif », explique Martin Frei, Directeur créatif et co-fondateur d'Urwerk. « Nous aimons jouer avec les lignes, mêler les courbes et les angles acérés. Ici, le profil de la boite et du saphir est une section d'une même forme, parfaitement sphérique, et l’aiguille des minutes présente exactement le même galbe. » Latéralement, la UR-150 affiche un profil arqué, boîte et verre saphir trouvent leur prolongement dans la courbe du bracelet, sur une même ligne bombée, pour épouser les rondeurs du poignet. Une courbure qui dépasse l'habillage et qui intègre le mouvement lui-même puisque les satellites et l'aiguille des heures sont pareillement inclinés. « Sur cette UR-150 on lit l’heure sans tordre le poignet. Le présent nous fait face, il nous confronte. Tout relève du détail, d’un jeu de positionnement. La tension entre douceur et la dureté de la mécanique crée l’énergie de cette UR-150, dit Martin Frei. L’harmonie n'est pas un sujet qui m'intéresse » assure-t-il « La beauté vient de la contradiction ! » A l’intérieur de ce nouveau corps, UrwerkK a installé la dernière évolution en date de son mouvement à heures satellite vagabondes. La UR-150 est profondément centrée sur ce moment crucial où une heure devient la suivante. « C’est une vibration dans le continuum temporel, poursuit Martin Frei. Ce moment de retour en arrière est très particulier. Chez Urwerk, on adore cet instant, on l'attend et on le regarde. Ce d'autant plus qu'il présente une double nature. Car si les minutes défilent lentement, en l’absence d'indicateur des secondes, le flyback de l’aiguille des minutes est soudain, immédiat. » La UR-150 sera exécutée en deux variations : Métal et Dark (limitée à 50 pièces chacune)
UN COMMENTAIRE ? Chez Urwerk, on aime se faire plaisir autant qu’on veille à faire plaisir aux dingues de mécanique qui craquent – non sans raison – devant le prodigieux condensé de haute horlogerie que peut constituer cette UR-150, dont le venin se s’obtient cependant qu’en alignant les 89 000 francs suisses nécessaires pour poser la Scorpion sur son poignet : c’est beaucoup d’argent, mais c’est la clé pour accéder au nirvana des mécaniques d’avant-garde. Il faut se féliciter que l’équipe d’Urwerk n’ait pas varié d’un iota, depuis un quart de siècle, dans ses exigences et dans l’expression radicale de sa vision horlogère – très peu de jeunes marques de la nouvelle génération peuvent en dire autant…
FRANCK MULLER Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee
Pour commémorer le 70e anniversaire de Sincere Fine Watches, Franck Muller est fier de présenter la Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition. Limitée à 28 pièces, cette édition spéciale illustre le dévouement de la marque à l'innovation et à l'artisanat. Franck Muller incarne depuis longtemps la haute horlogerie contemporaine par son esprit farouchement indépendant et par son expertise à repousser les limites avec des matériaux et des designs inédits. La Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition témoigne de cet héritage, marquant une avancée significative dans le domaine de la haute horlogerie et dans l'art de la métallurgie. Comme son nom l'indique, cette édition Sincere Platinum Jubilee utilise de l'acier Damas, un matériau unique qui combine différents alliages d'acier. Originaire de la ville de Damas en Syrie, ce matériau exceptionnel est réputé pour son incroyable résistance et ses motifs stratifiés distinctifs. Au fil des ans, l'acier de Damas s'est répandu dans le monde entier, célébré pour sa durabilité et son aspect saisissant. Le Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition est fabriqué à partir d'un alliage de haute qualité composé de deux aciers inoxydables austénitiques (316L et 304L), créé par métallurgie des poudres, offrant une solidité et une résistance à la corrosion inégalées. Ce matériau innovant combine deux types d'aciers d'aciers superposés, un procédé protégé par un brevet international qui assure une grande résistance aux chocs et élimine les impuretés, ce qui permet à l'acier d'être plus résistant. L'utilisation de l'acier Damas dans l'édition Sincere Platinum Jubilee a été un choix délibéré, symbolisant le lien durable entre Sincere et Franck Muller. Lorsque Franck Muller a été créé en 1991, Sincere a immédiatement reconnu le potentiel de la marque en devenant l'un des premiers détaillants de la marque, devenant l'un des premiers détaillants à intégrer la marque dans son portefeuille, avant de devenir son distributeur exclusif dans le Sud-Est en 1992. Le boîtier, l'ensemble du mouvement squeletté, la couronne et la boucle de la Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition sont méticuleusement taillés par des machines CNC internes dans des blocs d'acier Damas. Chaque garde-temps présente un motif strié unique, révélé par un processus précis de bain d'acide, maîtrisé en interne par Franck Muller. L'immersion du mouvement squeletté dans le bain d'acide est un processus soigneusement chronométré qui ne dure que quelques minutes afin d'éviter toute déformation ou rétraction du calibre MVT FM 1740-VS2 de la Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition. Le squelettage jusqu'à une profondeur raffinée révèle son architecture complexe de ponts en acier Damas. Ses rouages élaborés sont parfaitement encadrés par un rehaut en or rose, complété par les aiguilles des heures, des minutes et des secondes, les inserts latéraux et le protège-couronne, eux aussi parfaitement réalisés en or rose. Le compteur des secondes en saphir blanc placé à 6 heures est également orné d'index des secondes en or rose.
Fonctionnant à 2,5Hz et disposant d'une réserve de marche de 7 jours, le calibre squeletté MVT FM 1740-VS2 témoigne du savoir-faire irréprochable de Franck Muller, mis en valeur par diverses techniques de finition minutieusement exécutées. L'assemblage du régulateur est orné d'un polissage miroir, tandis que la platine, les ponts et le régulateur présentent un biseautage précis. Le dessin des flancs rehausse la platine et les ponts, ajoutant de la profondeur au design squelettique complexe. Les roues sont brossées en satin circulaire, soulignant les détails raffinés du mouvement. Le brossage satiné de la platine et des ponts complète l'esthétique sophistiquée du mouvement, ce qui donne un garde-temps visuellement époustouflant et techniquement impressionnant sur le plan visuel et technique. Le design saisissant de la Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition est rehaussé par un élégant bracelet en cuir d'alligator noir, rehaussé de surpiqûres couleur or rose. Chaque détail du design a été soigneusement étudié, y compris la boucle, fabriquée en acier Damas et ornée d'un emblème FM en or rose. Ce souci du détail souligne l'engagement de la marque à créer des garde-temps qui sont non seulement techniquement supérieurs, mais aussi visuellement étonnants. La Vanguard Damascus Steel Sincere Platinum Jubilee Edition incarne l'esprit d'innovation de Franck Muller, en repoussant les limites des matériaux et du design. Ce garde-temps exceptionnel témoigne de la maîtrise par la marque de techniques d'usinage complexes, entièrement réalisées en interne. En explorant les possibilités de matériaux différents et uniques, Franck Muller continue d'offrir des collections inégalées qui allient tradition et modernité.
UN COMMENTAIRE ? Comme il faut tout de même compter un peu moins de 50 000 euros pour ce chef-d’œuvre de l’horlogerie mécanico-métallurgique, nous n’en rajouterons pas dans les félicitations, mais il faut admettre que le résultat est épatant. À un détail près : on aurait préféré un motif damassé différent pour les ponts du mouvement, qui auraient gagné à une nouvelle expressivité technique – là, ils sont un peu noyés…
VERSACE Mosaic
La collection automne-hiver 2024 de Versace Watches partage les riches codes de conception des collections de mode de la Maison.L'architecture d'une robe Versace ou d'un costume sur mesure se reflète dans l'impact structurel d'un cadran ou d'un bracelet de montre.Le choc énergique des styles classiques et contemporains se traduit par l'introduction de nouvelles formes innovantes élaborées avec des détails artisanaux intemporels. La Méduse et la Greca, codes emblématiques de la Maison, sont utilisés dans toute la collection de manière complexe et surprenante, donnant leur touche d'attitude Versace à chaque garde-temps. Voici Versace Mosaic : cette pièce de design s'inscrit dans la continuité des inspirations de Versace pour le monde classique. La montre se présente sous la forme d'une mosaïque complexe dont la forme carrée est à la fois réfléchie et immédiatement percutante. Le motif de la mosaïque passe d'un état d'esprit très structuré à un état d'esprit libre et fluide lorsqu'il se prolonge sur le bracelet en acier inoxydable. Les chiffres du cadran sont également représentés par des carreaux de mosaïque carrés, et le logo Versace apparaît à 12h.
UN COMMENTAIRE ? Montre ou bijou ? Les deux, répondront les fashionistas ravies de retrouver dans cette montre au prix très accessible (1 200 euros) le style Versace qui sait marier opulence et codes graphiques impérieux. Le tout Swiss Made : que demander de plus à une « montre de mode » faite pour les « bêtes de mode » ?
ZRC Securicode Diver 300 Bronze Edition Limitée avec date
Pour ses 120 ans, ZRC dévoile une nouvelle collection au nom évocateur, la Securicode. Trois modèles aux accents vintages déclinés dans différents matériaux inaugurent ce palpitant chapitre dans l’histoire de la marque. La vie est Aventures, c’est aussi sortir des sentiers battus, ainsi ZRC poursuit sa route avec une réinterprétation moderne de l’emblématique Grands Fonds S1. Un challenge pousse à dépasser les limites, à explorer un territoire inconnu, celui de l’audace. Le défi initial s’est ainsi transformé en histoire inoubliable. Celle de ZRC commence en 1958 alors que la Marine Nationale lance un appel d’offres pour la production de montres de plongée dites « Grande profondeur ». L’information remonte jusqu’à Louis Brunet, directeur de ZRC. La marque est à cette époque, entre autres, spécialisée, dans la fabrication de boîtiers étanches. Rapidement, l’effervescence gagne les ateliers de ZRC. Une étude lancée pour les Pompiers plongeur du lac d’Annecy aide à consolider la présentation à l’appel d’offres de la Marine. Le prototype final de la S1 équipé d’un FELSA 4000 est présenté en 1959. Testée pendant près de 6 mois la S1 est finalement homologuée par la Marine et donne naissance à la première montre ZRC. La S1 se distingue par une mise en scène attrayante des informations temporelles sur son cadran où les index guillochés arborent une élégante forme de feuille élancée mis en valeur par sa lunette classique de plongeuse. L’ensemble aéré procure une lecture précise du temps. En 1965, la Securicode crée l’événement en étant la toute première montre de plongée capable de donner à l’avance les temps d’immersion aux différentes profondeurs. Elle reprend l’esthétique efficace de la S1 et le nom Securicode devient iconique après avoir reçu le 1er prix au 11e salon des Inventeurs à Bruxelles. En 2024, ZRC renoue avec ce design fort et célèbre le jubilé de la S1 en proposant une collection au nom emblématique de Securicode.
Toutes les Securicode disposent des aiguilles historiques de type Magnum de la S1 ainsi qu’une trotteuse lollipop, ornées d’un Super-LumiNova beige ou vert selon la version. Leur cadran noir en laiton massif guilloché surmonté d’un verre saphir à l’antireflet bleu prend des reflets marine au soleil. Dans cette évocation des variations de couleurs océaniques, les informations temporelles se lisent avec facilité dans toutes les conditions. Pour une polyvalence sans compromis et afin d’être porté aussi bien sur un poignet masculin que féminin, toutes les montres Securicode associent leur personnalité vintage à une étanchéité certifiée jusqu’à 300 mètres de profondeur (30 bars) grâce à un boîtier de 39 mm combiné au désormais célèbre fond à déformation programmée, signature de la Marque. Avec la Securicode Diver 300, ZRC signe le grand retour de sa toute première montre de plongée. Securicode Diver 300 Bronze Edition Limitée avec date : ZRC célèbre sa nouvelle collection avec une édition limitée dotée d’un boîtier forgé en bronze. La montre reprend les caractéristiques de la SecuricodeDiver 300 Acier/ Céramique avec date. Les aiguilles et les index s’habillent d’un Super-LumiNova coquille d’œuf assorti à la teinte de la boîte. Pour une allure parfaite, cette série se porte sur un bracelet en cuir vintage. Toutes les Securicode sont livrées avec une casquette spécialement développée pour l’occasion et avantageusement présentées dans un sac cadeau mettant en scène les publicités d’époque. L’Aventure continue…
UN COMMENTAIRE ? Une belle « plongeuse » fière de son style rétronostalgique (serait-ce le retour des bracelets extensibles « arrache-poils » ?), à un prix décent pour un boîtier en bronze (autour des 3 300 euros) et avec des finitions qualitatives qui font honneur à cette maison française qui a misé sur un mouvement automatique suisse de référence.
ARNOLD & SON Nebula 40 Steel Golden Edition
Un calibre squelette harmonieusement agencé. Un style évolué et subtilement horloger. Arnold & Son repense sa collection Nebula dans un boîtier plus incisif d’un diamètre universel de 40 mm, toujours avec ses finitions mouvement remarquables et une densité horlogère unique en son genre. Deux versions, l’une au calibre rhodié et noir, l’autre aux touches dorées, font rayonner Nebula 40 Steel avec puissance. Par son esthétique, la collection Nebula se distingue de tous les squelettes. Par sa structure, elle parle d’horlogerie. Par son style, elle s’exprime avec une élégance singulière. L’ensemble brille par sa finesse. Nebula reçoit un boîtier redessiné, modernisé et affiné. Avec des cornes épurées, une lunette arrondie et douce, une carrure plus verticale et un diamètre de 40 mm harmonieusement proportionné à son épaisseur de seulement 9,10 mm, ce boîtier en acier inaugure un nouveau chapitre pour la collection. Avec son calibre A&S5201, squelette à la disposition ultra graphique, Nebula garde son identité ; celle d’une montre dont le mouvement fascine, attrape le regard et l’emmène dans ses profondeurs. Nebula 40 Steel est lancée en deux versions inaugurales en acier. La première présente une platine, un réhaut et des couvercles de barillet de couleur noire, accordée à trois bracelets au choix, un en acier à trois maillons, le second en cuir d›alligator et le troisième en caoutchouc texturé. La seconde est proposée sur bracelet acier uniquement, en série limitée à 88 exemplaires et dont les éléments du mouvement sont dorés. A noter, les finitions soignées telles que les « Rayons de la Gloire », l’une des discrètes signatures esthétiques d’Arnold & Son. Les ponts du squelette sont palladiés. Leur surface satinée et leurs angles polis apportent brillance et contraste. La nouvelle génération de boîtier Arnold & Son se concentre sur la pureté des lignes et des courbes. Un flanc adouci et des cornes plongeantes ramènent l’esthétique de Nebula 40 Steel à l’essentiel ; son mouvement signature. L’étoile centrale autour de laquelle gravite l’esthétique de la collection.
Le calibre est né avec Nebula, pour laquelle il a été spécifiquement développé. Son architecture a donné son nom à la collection, inspirée par les nébuleuses dont les bras stellaires rayonnent. Ici, ces bras sont représentés par sept ponts, tous fonctionnels, tous squelettés et disposés harmonieusement. Orientés vers l’intérieur de la montre, ils convergent vers son centre et créent un ensemble d’ordre, de symétrie et de transparence incomparable. Derrière l’apparence rayonnante du calibre A&S5201, la forme des ponts est tout aussi importante que leur disposition. Ils sont évidés en leur centre et leurs chanfreins, intérieurs comme extérieurs, sont soigneusement polis. La cohabitation d’une vis et de deux goupilles pour chacun crée un rythme qui renforce l’apparence structurée du calibre. Côté fond, deux grands ponts en croisée d’ogives soutiennent l’arrière des organes fonctionnels du mouvement. Avec ses deux grands barillets disposés en série, Nebula 40 Steel offre une réserve de marche de 90 heures. Une durée exceptionnelle dans l’univers des squelettes, mais typique des calibres Arnold & Son. Leur énergie est transmise aux rouages, dont la disposition suit le plan en étoile des ponts. A leur extrémité, le balancier oscille à la fréquence de 3 hertz. Ces attributs font du calibre A&S5201 un phénomène rare dans le ciel de l’horlogerie.
UN COMMENTAIRE ? Même sans aimer la pratique forcenée du squelettage, il faut bien admettre que cette solution décorative sert parfois l’esprit mécanique d’une montre. C’est ici le cas, avec une « sportive chic » de grande classe, qui n’ira pas chercher au-delà des 18 100 francs suisses pour se faire désirer – ce qui la rend encore plus désirable ! Une montre expressive, qui sait rester élégant dans son dépouillement hyper-mécanicien, mais qui convient à toutes les occasions du quotidien : « marque de niche » qui s’assume, Arnold & Son, c’est finalement beaucoup mieux que la plupart des méga-marques du grand cirque mass marketing qui veut nous faire prendre des vessies industrielles pour des lanternes de grand luxe…
ZENITH Pilot PILOT Big Date Flyback Porter Edition (céramique kaki)
Zenith s'est associée à la marque japonaise emblématique de sacs Porter pour une collaboration à la fois surprenante et évidente, placée sous le signe du voyage. De cette alliance sont nées deux montres Zenith Pilot en céramique kaki, accompagnées d’un sac exclusif conçu par Porter pour Zenith: la Pilot Automatic et la Pilot Big Date Flyback chronograph, chacune limitée à 500 exemplaires. L'art du voyage réside dans l'appréciation du chemin parcouru plutôt que dans l'atteinte de ladestination. Depuis les premiers jours de l'aviation, Zenith accompagne ceux qui voient le ciel ouvert comme un nouvel espace à explorer avec ses montres et instruments spécialisés. Dès 1888, Georges-Favre Jacot, fondateur de Zenith, voit le potentiel de l'aviation et dépose la marque « Pilote » en français, suivie peu après de « Pilot ». La collection Zenith Pilot est la plus ancienne de la marque et a largement influencé le monde des montres d’aviation. Porter, fondée en 1962 parle fabricant japonais Yoshida & Co., est une marque reconnue à la fois au Japon et à l'international, célèbre pour ses sacs et accessoires minimalistes et fonctionnels, fabriqués avec une attention méticuleuse portée aux détails. Inspirée par le design militaire, Porter est synonyme de matériaux de haute qualité et de confection rigoureuse. Cette collaboration est née naturellement pour célébrer leurs valeurs communes et leur passion pour le voyage. Relancée en 2023 avec un design entièrement repensé, la collection Zenith Pilot puise soninspiration dans toute l’histoire de l'aviation, alliant passé et présent. Cette version moderne, fidèle aux principes fondamentaux de durabilité, de lisibilité et de simplicité d’utilisation, s’avère être la base idéale pour une collaboration avec Porter. En associant une approche utilitaire à des touches contemporaines, le résultat est résolument fidèle à l’esprit Zenith. Aujourd'hui, cette création classique et moderne s'enrichit de l’empreinte distinctive de Porter à travers deux éditions limitées.
Deuxième fruit de la collaboration au sommet, la Pilot Big Date Flyback Porter Edition reprend l’esthétique de la version trois aiguilles avec un boîtier en céramique kaki mat, de 42,5 mm de diamètre, flanqué d’une couronne et de poussoirs traités PVD noir. Le calibre chronographe automatique haute fréquence El Primero de dernière génération développé en exclusivité pour le modèle Pilot se caractérise par deux fonctions très prisées des aviateurs : la grande date et la fonction flyback. Conçu dans un souci de lisibilité, le cadran texturé kaki présente des aiguilles orange, pour l’affichage de l’heure comme pour celui des fonctions du chronographe. Les contours du compteur 30 minutes sont en alternance orange et blancs pour faciliter la distinction des tranches de 5 minutes. L'affichage surdimensionné de la date, avec des chiffres blancs sur fond kaki, est assuré par un mécanisme de pointe breveté : les deux disques de la Big Date avancent et se stabilisent en moins de 0,03 seconde. Initialement conçue pour les aviateurs qui portaient d'épais gants en peau de mouton, la fonction flyback permet la remise à zéro et le redémarrage du chronographe par simple pression sur un bouton, ce qui réduit les interventions du pilote qui a la possibilité d'enregistrer des temps consécutifs sans étapes intermédiaires. On découvre le calibre chronographe automatique haute fréquence El Primero 3652, doté du rotor « horizon artificiel », à travers un fond saphir orné du logo rectangulaire Porter sur sa face intérieure. Comme la version trois aiguilles, la Pilot Big Date Flyback Porter Edition est livrée avec un bracelet en nylon kaki signé Porter, avec fermeture Velcro, et un bracelet en caoutchouc effet Cordura kaki, avec boucle déployante en acier traité PVD noir, tous deux munis d'un système de changement rapide. Bien entendu, cette collaboration historique ne serait pas aboutie sans un sac ou un accessoire de la marque japonaise. Porter a conçu, exclusivement pour Zenith et les deux Pilot en édition limitée, un messenger bag qui accueille l’écrin de la montre. L’extérieur de la couleur kaki signature de la marque est doublé d’un intérieur, lui-même développé en exclusivité pour Zenith, de la couleur bleue signature de la Manufacture, inspirée par le ciel nocturne. Le sac est signé Porter et Zenith.
UN COMMENTAIRE ? Certes, ce chronographe en céramique verte est très exclusif, mais on a du mal à trouver son prix réaliste, puisqu’il ne faudra pas moins de 16 200 euros pour emporter une des 500 montres de cette série limitée : dans cette zone de prix, la concurrence est féroce et il n’est pas évident que les arguments mis en avant par Zenith (la « collab » avec Porter, la céramique intégrale, les touches orange, la grande date, etc.) soient très convaincants – même avec l’atout du mouvement El Primero. On aimerait comprendre en quoi cette Pilot cousine avec les autres nouvelles Pilot proposées par la marque…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS