REPÉRAGES #259-2023 (accès libre)
Sept montres qui jouent avec beaucoup de subtilité sur les rythmes du temps qui passe
259e épisode de notre panorama des montres de l’année : ces nouveautés sont racontées ici du strict point de vue des marques. Elles sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, à prendre ou à laisser, au masculin comme au féminin, il est toujours intéressant de faire le point sur ce qu’on va découvrir dans les vitrines. Quand on aime, on ne compte pas – voici donc bien plus de sept pièces de différentes marques : Bvlgari, Byrne, Christopher Ward, Longines, MB&F, Ressence et Spinnaker…
BYRNE x 10TenLabs « Arqaam »
Byrne Watch, en collaboration avec le dynamique détaillant local 10tenlabs, sont ravis d’annoncer leur partenariat ainsi que leur présence, en off du salon, pendant la semaine horlogère de Dubai, au Ritz-Carlton Hotel du 17 au 20 novembre prochain. A cette occasion, 10tenlabs dévoilera une série exclusive de 10 montres à un public de collectionneurs passionnés, mais aussi à des amateurs connaisseurs présents pendant la Dubai Watch Week. Ainsi, toute l’équipe de Byrne Watch se réjouit de participer à cet évènement incontournable du calendrier international horloger. Pour célébrer leur nouveau partenariat, Byrne X 10tenlabs présentent une édition limitée de 10 pièces, développée exclusivement pour 10tenlabs, baptisée Arqaam, ce qui signifie « chiffres » en langue arabe. La série Arqaam s'inspire de l’histoire de la numérologie dans la péninsule arabique et plus particulièrement en Arabie Saoudite. Cette série se distingue par son design singulier et original, mêlant chiffres nabatéens découverts sur une vieille pierre dans le désert, et chiffres musnad, un ancien alphabet arabe. Cette juxtaposition crée ainsi une passerelle entre tradition et modernité, passé et présent. Ces chiffres, d'une élégance rare, sont dessinés en contraste avec le fond saumon clair du cadran et le boîtier en titane texturé. L'attention aux détails et des semaines de recherche et de travail ont été nécessaires pour obtenir cette harmonie visuelle.
La série Arqaam est une déclinaison du modèle phare du GyroDial 311 qui est équipé d'un mouvement mécanique de haute précision basé sur le calibre 5555 de la marque. La montre est proposée avec un boîtier fait de titane Grade 5 poli. Avec un diamètre de 41 mm, le cadran saumoné joue avec le soleil et peut prendre au gré de l’intensité de la lumière, trois teintes différentes. Cette inspiration provient des trois composantes de couleur des dunes de sable que l'on retrouve dans les déserts d’Arabie Saoudite. Grâce au calibre 5555, la montre est dotée d'un mécanisme de complication qui anime les indexes à 3, 6, 9 et 12 heures. Changeant automatiquement toutes les 24 heures, tous les soirs à minuit, fluides et rapides, les quatre indexes se transforment et changent de visage. La série spéciale Arqaam présente à travers cette complication, quatre séries de chiffres qui s'inspirent de l’histoire de la numérologie dans la péninsule arabique, en commençant par les chiffres nabatéens (ci-dessous), qui se trouvent être pour la première fois dans l'histoire de l'horlogerie, utilisés sur un cadran de montre, suivis par les chiffres musnad qui sont d'anciens chiffres sud-arabes, puis les chiffres arabes et enfin les chiffres indo-arabes. Chaque série de chiffres décrit une époque ancienne qui a ensuite évolué vers l'utilisation des chiffres arabes et indo-arabes modernes. Le bracelet noir texturé apporte un élégant contraste avec le titane et le cadran saumon. L'édition Arqaam est disponible en 10 exemplaires, vendus au prix de 24,500 USD.
LONGINES Legend Diver
Elle s’identifie au premier regard par ses deux couronnes et sa lunette tournante interne. C’est en 39 mm de diamètre que la nouvelle Longines Legend Diver fait aujourd’hui surface, s’inspirant fidèlement du modèle d’origine de 1959. Cette authentique montre-outil se décline sur cadran noir ou bleu. Longines a depuis toujours associé son nom au monde du sport et de l’exploration, aussi bien sur terre, dans les airs que sous les mers. En 1937 déjà, la marque lance le tout premier chronographe avec des poussoirs étanches qu’elle brevète en 1938, suivi de sa première montre subaquatique en 1958. Un an plus tard, Longines met au point une montre spécialement conçue pour l’exploration sous-marine avec un boîtier de type Super-Compressor révolutionnaire à disque tournant interne et aux deux couronnes vissées : l’iconique design de la Longines Legend Diver était né. Aujourd’hui, cette légendaire montre-outil s’enrichit de nouveaux modèles revisités à l’extérieur comme à l’intérieur. Présentée sur un boîtier entièrement repensé de 39 mm, la nouvelle Longines Legend Diver est certifiée Montre de Plongée (ISO 6425), avec une étanchéité jusqu’à 30 bars / 300 mètres. La tête de montre dans son ensemble est également certifiée chronomètre par le COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres), organisme de contrôle indépendant. Le processus de qualification soumet le produit fini, donc avec le mouvement en fonctionnement dans le boîtier, à une période d’essai de 15 jours consécutifs et ininterrompus. La montre complète y est astreinte à une série de tests de fonction- nement dans des positions différentes à trois paliers de température distincts afin de garantir sa précision.
Le modèle est animé par un calibre exclusif Longines L888.6, équipé d’un spiral en silicium et de composants novateurs, offrant une résistance aux champs magnétiques qui dépasse de dix fois la norme de référence ISO 764. D’une extrême précision, ce mouvement mécanique à remontage automatique offre une réserve de marche jusqu’à 72 heures. Reconnaissable au premier coup d’œil, le cadran, sans date, se décline en noir ou bleu laqués. Il est surmonté d’une glace saphir bombée, avec traitement métallisé noir et l’application, sur ses deux faces, de multiples couches de protection anti-reflets. Les heures sont marquées par des index allongés et des chiffres arabes luminescents en relief. Les nouvelles aiguilles-flèches, rhodiées polies et recouvertes de Super LumiNova égrènent le temps avec une visibilité optimale en toutes circonstances, de jour comme de nuit. Autre élément emblématique de ce modèle, la lunette tournante interne bidirectionnelle permet de mesurer la durée de plongée. Sa place à l’intérieur du boîtier la protège des manipulations et chocs accidentels qui pourraient la dérégler. La couronne vissée placée à 2 heures l’actionne sur une échelle de 60 minutes, graduée sur le rehaut de la boîte et coiffée à 12 heures d’un symbole triangle luminescent. Le nouveau boîtier en acier inoxydable au design épuré présente une alternance de faces polies et satinées. Sur le fond vissé de la montre, le plongeur frappé, symbole de la collection, est orienté de manière parfaite. Ces modèles se déclinent sur bracelet en cuir brun, bracelet Nato bleu, ainsi que sur un nouveau bracelet en acier inoxydable avec boucle déployante double sécurité.
CHRISTOPHER WARD C63 Celest
La C63 Celest : notre Sealander la plus habillée à ce jour - et la première montre CW en dehors de la collection Moonphase à se vanter d'un cadran en verre aventurine chatoyant. Avec un boîtier Light-catcher de 36 mm qui se porte parfaitement sur les poignets masculins et féminins, et l'esthétique incomparable du design Sealander qui allie lisibilité et souci du détail. Plus un logo « drapeaux jumeaux » appliqué, des aiguilles remplies de lume et un chronométrage de précision grâce au mouvement Sellita SW200-1. Associez-le à notre nouveau bracelet Consort ultra- confortable ou à un bracelet en cuir léger. Sealander a toujours été la montre de sport à tout faire. Une montre qui est aussi à la maison en haut d'une montagne qu'elle l'est sur la plage - et dans le bar de la plage. Mais que se passe-t-il lorsque l'occasion exige quelque chose de plus glamour ? Faites un pas en avant sur le C63 Celest. Première montre en dehors de la collection Moonphase à se vanter d'un cadran en verre aventurine, elle combine la portabilité et la robustesse de Sealander avec la finition exquise de nos montres habillées les plus spécifiques. L'aventurine a été inventée sur l'île vénitienne de Murano au XVIIe siècle. Le verre est mélangé à des flocons réfléchissants d'oxyde de cuivre qui ressemblent à des étoiles dans le ciel nocturne et scintillent de lumière. Ici, le cadran aventurine bleu foncé accueille des aiguilles polies au diamant remplies de Super- LumiNova Grade X1 BL C1 pour une visibilité en basse lumière, tandis que le logo « drapeaux jumeaux » appliqué ajoute de la profondeur.
Avec ses 36 mm, le boîtier Light-catcher est idéal pour ceux qui ont des poignets plus minces ou des fans de montres qui reviennent aux plus petits boîtiers d'autrefois. Fabriqué en acier inoxydable 316L anti- corrosif, ses surfaces brossées et polies réfléchissent et jouent constamment avec la lumière. Le C63 Celest se marie parfaitement avec notre nouveau bracelet Consort ressemblant à des bijoux, dont la construction à cinq maillons lui permet de s'embrasser près de votre poignet. Il y a 127 liens individuels dans chaque Consort, et pour la première fois à CW, les « liens de fin » sont polis, tout comme les « flancs » à la fin de chaque ligne. Si vous préférez quelque chose de plus léger à porter, la montre fonctionne également à merveille avec l'un de nos bracelets en cuir. Et l'échange entre le bracelet et le bracelet est facile grâce à notre système à dégagement rapide. Retournez la pièce, et l'exposition montre le rotor finement travaillé du mouvement automatique Sellita SW200-1, tandis qu'une inspection plus approfondie vous permet de voir plus profondément dans la machinerie complexe. Et si vous souhaitez voir à quoi ressemble le cadran aventurine sur la mer, la résistance à l'eau jusqu'à 150 m signifie que vous pouvez descendre aussi loin que vous le souhaitez. Mise à jour du classique Sellita SW200, ce mouvement à essorage de fabrication suisse est connu pour sa précision et sa fiabilité. Le mouvement de 26 bijoux dispose d'une roue de datte, d'une fréquence de 4 Hz (équivaut à huit ticks par seconde) et d'une réserve de marche de 38 heures. Il dispose également d'un système anti-choc intégré pour maintenir la précision face à des secousses soudaines. Le magnifique cadran bleu foncé est fabriqué à partir d'aventurine - un verre translucide inventé sur l'île de Murano, à Venise. Le verre est infusé de flocons réfléchissants d'oxyde de cuivre qui ressemblent au ciel nocturne.
SPINNAKER Fleuss automatique « Oxblood Red » (rouge sang de bœuf)
Inspirée par l'âge d'or de la montre de plongée, la Fleuss est construite avec un cil de nostalgie. Utilisant les meilleures techniques d'horlogerie, c'est une montre robuste et toujours fiable qui va facilement de la plage à la salle de conférence. Le Fleuss rend hommage à son homonyme, l'ingénieur de plongée pionnier et maître plongeur Henry Fleuss. S'inspirant de l'époque où il a inventé les recycleurs, l'esthétique vintage de la montre est complétée par ses performances modernes. Propre, lisible et parfaitement équilibré, le cadran offre clarté et lisibilité, tandis que le boîtier - avec une lunette lumineuse surmontée de verre - s'adapte parfaitement au poignet. Il est alimenté par un mouvement automatique NH35 Seiko toujours fiable, promettant un chronométrage fiable et sans tracas.
BVLGARI Divas’ Dream Peacock Feather Marquetry
La saga Divas’ Dream Peacock s’enrichit de nouvelles expressions autour de la marqueterie. À travers son expertise en joaillerie, en métiers d’art et en complications horlogères, Bvlgari célèbre la splendeur naturelle du paon, animal fantastique de son bestiaire. Avec la collection Divas’ Dream Peacock, née en 2017, Bvlgari est parvenue à « transcender le concept suisse des métiers d’art », apprécie Jean-Christophe Babin, CEO, dans l’ouvrage Bvlgari Beyond Time, qui retrace l’histoire créative de la Maison. Au fil des Divas’ Dream Peacock est ainsi née une saga, inspirée par la richesse du patrimoine Bvlgari, par sa créativité et son expertise, mais aussi par cet oiseau sublime, merveille de la nature en robe de gala. La Divas’ Dream Peacock s’inscrit dans l’univers mythique des « Animali Fantastici », le bestiaire légendaire de Bvlgari. Si Serpenti – le serpent hypnotique – incarne la séduction mystérieuse, Peacock ou « Pavone » en italien – le paon majestueux – exhale beauté et confiance à travers les nuances soyeuses de ses plumes. Alors que Serpenti s’enroule autour du poignet, Peacok déploie, telle une diva, ses plumes arquées en une roue – autant d’arabesques et de courbes chères au langage stylistique de Bvlgari évoquant le dessin des mosaïques des thermes de Caracalla. Emblématique, la Divas’ Dream Peacock Dischi unit la mécanique horlogère d’un calibre automatique aux heures mystérieuses à un cadran paré d’une marqueterie de plumes de paon naturelles – une technique maîtrisée par Bvlgari dès les années 1970. La Divas’ Dream Peacock Diamonds révèle un cadran orné de motifs en éventail, inspirés par les mosaïques de Caracalla. Sur ces témoins de la splendeur d’alors figuraient d’ailleurs des paons, porteurs de symboles depuis l’Egypte antique et emblème de Junon dans la mythologie romaine.
Aujourd’hui, Divas’ Dream Peacock dévoile de nouvelles parures autour du savoir-faire de la marqueterie, rappelant les plus belles et précieuses mosaïques antiques : la Divas’ Dream Peacock Marqueterie de plumes, la Divas’ Dream Peacock Marqueterie de nacre, et l’extraordinaire Divas’ Dream Peacock Marqueterie précieuse Heures sautantes et Minute rétrograde, toute en volumes opulents avec un cadran en or rose serti de diamants et incrusté d’aventurine et de malachite. La Divas’ Dream Peacock Marqueterie de plumes est une ode aux atours naturellement somptueux du paon bleu. Sur le cadran s’épanouissent douze plumes – dont l’œil évoque la sagesse – aux nuances spectaculaires. Appelées « cheveux », celles-ci sont perdues naturellement par l’oiseau puis récoltées. Minutieusement choisies pour leurs couleurs et textures exceptionnelles, les plumes sont incrustées selon une technique née dans l’Antiquité. Également utilisé dans l’Italie de la Renaissance, ce savoir-faire fut ensuite redécouvert par Bvlgari dans les années 1970. S’il n’exige que des outils d’une grande simplicité – loupe, pince, couteau et ciseaux – ce travail d’une minutie extrême requiert plusieurs jours. Chaque plume est passée sur une machine à vapeur en laiton antique pour révéler son éclat naturel. Elle est ensuite taillée, assemblée, collée puis coupée jusqu’à composer une mosaïque aux multiples reflets soyeux.
RESSENCE Type 1 DX3
Ressence dévoile la Type 1 DX3, en collaboration avec Ahmed Seddiqi & Sons, une édition limitée qui fusionne les motifs complexes des mosaïques arabes avec l'art horloger du cloisonné. Troisième et dernier chapitre d'un partenariat de six ans entre le groupe de distribution de luxe et l'horloger indépendant, cette montre s'inscrit dans la continuité des deux premières créations, tout en offrant une interprétation distincte de l'art arabe. Les modèles Type 1 servent de fil conducteur à cette trilogie, où chaque montre présente un cadran orné d'un motif graphique inspiré de l'art géométrique arabe. En outre, une palette de couleurs or rose confère à ces pièces limitées les teintes du désert. « Cette trilogie démontre qu'à première vue, des cultures et des métiers différents partagent une compréhension commune et universelle de l'équilibre esthétique », déclare Benoît Mintiens, fondateur de Ressence. « L'appréciation des rythmes, des motifs ou des couleurs est un bien collectif qui dépasse nos origines ». À propos de l'association avec Ahmed Seddiqi & Sons, il ajoute : « Nous sommes extrêmement fiers et reconnaissants à l'égard d'Ahmed Seddiqi & Sons pour le résultat généré par cette belle et ambitieuse collaboration ». L'agencement logique des couleurs du cadran de la DX3 se déploie progressivement, avec des nuances plus sombres qui apparaissent au fur et à mesure que l'on s'éloigne des sous-cadrans centraux, créant une complexité visuelle qui renforce encore le sens du rythme de la montre. C'est dans l'obscurité que le motif cloisonné du cadran prend véritablement vie, lorsque la montre émet une douce lueur verte, car elle est remplie de Super-LumiNova de grade A. Cette peinture luminescente ajoute également une touche d'originalité à la montre. Cette peinture luminescente orne également les chiffres, comme sur toutes les Ressence. La DX3 est conçue sur la base de la T1° Round, la dernière itération de la Type 1, dotée d'un nouveau boîtier en forme de galet. Le design épuré donne naissance à une montre étonnamment lisse, avec une qualité tactile satisfaisante, qui éveille les sens. Ce lancement final est accompagné du premier livre de Ressence « Arts & Crafts in Motion », limité à 200 exemplaires. La publication offre un aperçu de la genèse, de l'artisanat et de la fusion de l'art géométrique arabe et de l'art décoratif horloger au sein de l'unique trilogie DX. Limitée à 35 pièces, la Type 1° DX3 sera exposée à la Dubai Watch Week du 16 au 20 novembre 2023.
MB&F HM11 « Architect »
« Une maison est une machine à habiter », disait le célèbre architecte suisse Le Corbusier. Les Machines MB&F sont habitables ; les histoires qu'elles racontent nous transportent dans d’autres lieux ou d’autres époques, parfois dans d’autres mondes. On pourrait dire qu’une Machine MB&F n’est pas à porter, elle est à vivre. Ce n'est pas le concept le plus facile à saisir, car une montre n'est pas une maison, n'est-ce pas ? Une maison est une maison, une montre est une montre. Pas de confusion possible, c'est noir ou c’est blanc, n'est-ce pas ? Avec sa dernière création, MB&F brouille davantage les cartes et le résultat est le gris des barres d’armature en acier, le gris du béton fraîchement pulvérisé. Voici l’Horological Machine Nº11 Architect de MB&F : entre le milieu et la fin des années 1960, l'architecture est entrée dans une phase expérimentale, avec des concepts très différents de ceux de la décennie précédente. Les bâtiments de l'après-guerre étaient pratiques et rectilignes, érigés à la hâte pour répondre à des besoins. Cependant, un mouvement de faible ampleur mais réactif a commencé à émerger. L’approche était étonnamment humaniste, mais pas au sens usité par les spécialistes en architecture. Elle était humaniste dans le sens où elle modelait l'espace à partir du corps humain, de la vision sphérique de l'œil humain, de la portée radiale des membres humains qui se déplacent dans l'air, de la rondeur du souffle qui gonfle nos poumons et crée des halos de vapeur éphémères sur les vitres des voitures en hiver. Ces architectes, dont certains ont préféré la qualification d'habitologues, ont construit des maisons qui semblaient expirées de la terre, ou nées d’une terre qui aurait plié ses doigts et oublié de les déplier complètement. Elles faisaient des bulles, elles ondulaient, elles s'arquaient comme un ligament tendu. Et devant l’une de ces maisons, Maximilian Büsser, fondateur de MB&F, s’est demandé : « Et si cette maison était une montre ? »
Un tourbillon volant central constituant le cœur de la maison s’élève vers le ciel sous un toit en saphir doublement bombé. Clin d’œil approprié pour un mécanisme qui se trouve spatialement et fonctionnellement à l’origine de la montre, le pont supérieur à quatre lobes rappelle la forme des fenêtres à claire-voie de certains des plus grands temples dédiés au Créateur de l’humanité, ou peut-être la forme d'un zygote qui subit une division cellulaire lors de la conception. Quatre volumes symétriques partent du centre rotatif vers l'extérieur pour créer les quatre pièces paraboliques de la maison HM11 Architect. On accède à chaque pièce en faisant tourner la maison : l'ensemble de la structure tourne sur ses fondations. Avec un angle de 90° entre chaque pièce, on peut placer l’une des pièces face à soi, ou l’un des couloirs dans sa direction et les pièces en oblique de part et d’autre. Cette polyvalence dans l'affichage a en outre une utilité pratique. La HM11 Architect est une construction à faible consommation d’énergie – chaque rotation de 45° dans le sens horaire, signalée par un déclic sensible sous les doigts, fournit directement 72 minutes d'énergie au barillet. Après 10 rotations complètes, la HM11 atteint son autonomie maximale de 96 heures. Bien qu’elles partagent un intérieur similaire – des murs blancs brillants et une fenêtre en saphir –, chacune des quatre pièces assure une fonction différente. Dans la salle du temps, on trouve l’affichage des heures et des minutes. Des globes montés sur tiges servent d'index, des globes en aluminium poli grands et clairs pour les quarts, des globes en titane poli petits et foncés pour le reste. Les heures et les minutes sont indiquées par des flèches à pointes rouges qui apportent une touche de couleur exceptionnelle dans une salle par ailleurs austère. La pièce suivante, à 90° sur la gauche, est celle de l’indicateur de réserve de marche. Selon le modèle établi dans la salle du temps, des globes montés sur tige sont associés à une flèche à pointe rouge pour afficher l'autonomie contenue dans le barillet de la HM11. Les cinq globes augmentent en diamètre dans le sens horaire jusqu’au dernier, de 2,4 mm en aluminium poli, qui indique le maximum de 96 heures de réserve de marche.
Un thermomètre, instrument rarement rencontré dans les contexte horloger (mais familier dans le contexte domestique), occupe la pièce voisine. La HM11 utilise un système d'indication de la température mécanique, basé sur une bande bimétallique, ce qui peut paraître désuet à l'heure des thermomètres électroniques de haute précision instantanés et des maisons intelligentes régulées par thermostat. Ce système mécanique, qui fonctionne sans apport d'énergie extérieur, est disponible en version Celsius ou Fahrenheit. Reste une dernière pièce, blanche et vide, avec pour seule caractéristique esthétique un minuscule badge rond gravé de l’astéro-hache MB&F sur la fenêtre en saphir. Mais cet espace apparemment vide abrite la couronne de mise à l'heure de la HM11. Quand on presse dessus, le module transparent s'ouvre en produisant un clic. C'est la porte d'entrée et la clé de la HM11 : on la tourne pour se transporter dans le temps. Alors que les pièces périphériques de la HM11 sont entourées de murs en titane grade 5 poli, l'atrium central est ouvert à la lumière, recouvert d'un toit en saphir doublement arqué. En dessous, le moteur HM11 maison ronronne au rythme du balancier cadencé à 2,5 Hz (18’000 A/h) du tourbillon volant. Les platines et les ponts, colorés par traitement PVD (Physical Vapour Deposition), se présentent en bleu ozone ou dans la teinte solaire chaude de l'or 5N. Chaque édition de lancement de la HM11 est limitée à 25 pièces.
COORDINATION ÉDITORIALE : EYQUEM PONS