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REPÉRAGES #194-2025 (accès libre)
Sept remarques éclairantes sur sept nouvelles idées qui concernent l’horlogerie

En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 194e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept objets du temps de sept marques : Angelus, Arnold & Son, Carlingue, De Bethune, Emporio Armani, Isotope et Massena Lab x Raúl Pagès…


Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !

(projet hautes fréquences résonique, De Bethune, 2012)

DE BETHUNE Sensorial Chronometry Project (principes de chronométrie)

Sous l’impulsion de Denis Flageollet, cofondateur et maître-horloger, De Bethune n’a de cesse, depuis 2002, d’améliorer la précision, la régularité et la fiabilité de ses garde-temps. Par une succession d’avancées techniques (spiral à courbe terminale plate, balanciers nouvelle génération, solutions anti-choc et optimisation de l’échappement), la manufacture a posé les bases d’une chronométrie contemporaine. Le Sensorial Chronometry Project et l’ouverture récente de son atelier de fabrication de spiraux, marquent une nouvelle étape vers l’intégration et la personnalisation du réglage horloger. De Bethune poursuit une ambition claire : améliorer durablement la précision et la fiabilité des montres mécaniques face aux mouvements brefs et désordonnés du poignet. Cette démarche combine savoir-faire artisanal, recherche de matériaux et innovation technique, afin d’offrir des garde-temps dont la chronométrie reste stable dans les conditions réelles d’utilisation. Étape 1) Fiabiliser le cœur de la montre – balancier et spiral : concevoir l’oscillateur du XXIe siècle constitue le point de départ de l’innovation technique chez De Bethune. La recherche s’articule d’abord autour du couple balancier-spiral, adopté dès le premier calibre manufacturé pour le modèle DB15 Quantième Perpétuel (2004), icône de la maison. De Bethune a développé un spiral dont la courbe extérieure a été étudiée pour permettre un développement concentrique, afin d’améliorer l’isochronisme du couple balancier-spiral lors des mouvements du poignet et selon les différentes positions. Il a également été conçu pour mieux amortir les chocs et réduire considérablement les déformations observées sur des spiraux classiques en cas d’impact. Résultat : une stabilité accrue de l’oscillateur, une plus grande résilience aux chocs et un maintien de la fréquence en conditions réelles d’usage. Sa géométrie permet aussi d’optimiser l’espace au sein du calibre et de faciliter le réglage.

Le balancier optimisé (stabilité et précision chronométrique) : grâce aux progrès des matériaux et des finitions, De Bethune conçoit son propre balancier – un noyau central allégé en titane, entouré de masselottes périphériques en or gris, concentre la masse en périphérie pour augmenter le moment d’inertie tout en limitant la masse totale. Cette répartition, associée à un profil ergonomique optimisé et à des finitions soignées, réduit les frottements et la sensibilité aux perturbations extérieures, stabilise l’amplitude et permet un fonctionnement fiable à des fréquences élevées 28 800 alternances/heure (4 Hz) et 36 000 alternances/heure (5 Hz), même en cas de chocs répétés — gage d’une chronométrie stable pour une montre de poignet. « Une inertie élevée du balancier, associée à une masse globale réduite, contribue à la stabilité de l’organe réglant et permet d’atteindre un facteur de qualité élevé, condition d’une chronométrie optimale. » (Denis Flageollet). De Bethune est la première manufacture horlogère contemporaine à développer un système d’absorption des chocs en trois points, visant à réduire les influences extérieures et à protéger le cœur de la montre. Un pont en titane est équipé à ses extrémités de deux amortisseurs de chocs (rubis associés à des ressorts à lame) et d’un amortisseur central. Cette architecture assure le maintien axial et radial du balancier, garantit sa position et préserve ainsi la stabilité d’amplitude et la précision chronométrique. Pour parfaire son approche de la chronométrie, De Bethune a repensé l’échappement à ancre suisse. La roue d’échappement se distingue par sa géométrie innovante et sa fabrication en silicium, réduisant de moitié les risques d’usure des palettes de l’ancre. Ce matériau exceptionnel, léger et élastique, optimise les frottements et améliore l’efficacité de l’ensemble des calibres manufacturés depuis 2009. En associant un dessin de palette spécifique à une roue d’échappement en silicium à denture optimisée, De Bethune minimise les inerties et crée des profils favorisant le glissement des surfaces en contact, atténuant ainsi la violence des chocs. Cette approche permet une économie d’énergie maximale et une amélioration substantielle du rendement de l’échappement.

(système triple pare-chute d'absorption des chocs, De Bethune, 2005)

Réglage sur-mesure / Sensorial Chronometry Project : en 2022, De Bethune propose le « Sensorial Chronometry Project », une première en horlogerie offrant un réglage chronométrique véritablement sur-mesure. Destiné aux propriétaires d’une DB28GS Grand Bleu, le projet implique que le client porte, pendant deux semaines, une montre-test équipée de capteurs (mouvements, positions, chocs, température ambiante, hygrométrie, pression atmosphérique etc.), générant d’importants flux de données exploitées par l’Atelier de Chronométrie de l’Auberson. Un bras-robot, installé dans une chambre atmosphérique, reproduit fidèlement l’environnement du porteur et ses mouvements afin d’ajuster la montre aux contraintes réelles d’usage ; chaque pièce réglée sur-mesure est accompagnée d’un bulletin personnalisé. Ce service exclusif, déployé progressivement, vise à dépasser les tests statiques standard pratiqués par l’ensemble de l’industrie horlogère (y compris ceux des plus prestigieuses certifications) pour offrir une précision adaptée au mode de vie et aux contraintes quotidiennes du propriétaire.

(l'atelier de fabrication des spiraux De Bethune)

Atelier de spiraux : cette année, De Bethune franchit une nouvelle étape en internalisant entièrement la fabrication des spiraux : du tréfilage et du laminage aux opérations fines – estrapadage, traitements thermiques, virolage – jusqu’à l’assemblage avec le balancier manufacturé et le réglage final de la montre. Au-delà de l’autonomie, l’enjeu est technique : les spiraux produits en externe répondent à des normes basées sur des moyennes qui ne permettent pas d’ajuster finement le dimensionnement en fonction d’un balancier ou de son implantation particulière dans un calibre. En maîtrisant chaque étape, De Bethune agit désormais sur des variables de l’ordre du micron – épaisseur, hauteur, départ d’estrapadage, rayon de virole – et adapte la géométrie du spiral à son balancier et au positionnement spécifique de chaque calibre manufacturé. « Maîtriser cette technologie au sein de nos ateliers nous donne la possibilité d’affiner le spiral dans ses moindres recoins. Quelques microns ici ou là permettent de repousser encore les limites de la précision chronométrique. Nous pouvons enfin dimensionner chaque spiral en parfaite adéquation avec nos balanciers et l’ensemble de nos calibres. » (Denis Flageollet)…

(spiral De Bethune avec courbe terminale plate, 2006)

Recherche et perspectives : en 2012, dans le cadre du projet Résonique, De Bethune explorait les fonctions ressort du silicium pour atteindre de hautes fréquences et éviter les frottements des pivots du balancier. Ces pistes restent toutefois délicates : les systèmes proposés jusqu’à présent n’offrent pas d’oscillations libres – ils sont asservis, donc non isochrones – et demeurent sensibles aux variations de température. À la lumière de ces travaux et des enseignements du projet Résonique, qui visait la haute fréquence sans atteindre tous les objectifs, l’équipe de développement de De Bethune est aujourd’hui convaincue que l’horlogerie mécanique gagnera en précision en approfondissant la recherche sur le balancier-spiral hérité de Huygens il y a 450 ans. Forte de plus de vingt ans de recherche et d’innovations (huit brevets et trente-et-un calibres à son actif ), De Bethune se réinvente sans relâche, par pure passion : repenser, améliorer, et innover. Tournée vers l’avenir, la manufacture fait de la maîtrise technique la condition de sa liberté créative et poursuit un idéal de précision cher à Denis Flageollet.

(roue en silicium De Bethune, innovation 2005)

UN COMMENTAIRE ? La chronométrie selon De Bethune : deux décennies d’innovation pour arriver jusqu’à ce nouveau Sensorial Chronometry Project et qui débouchent sur la fabrication interne de spiraux. La manufacture De Bethune s’impose ainsi en moteur de la nouvelle chronométrie et comme un acteur majeur des ateliers les plus avancés pour repenser, réviser et réinventer toute la chaîne cinétique de l’échappement. Avec de tels travaux, après les cinq premières années d’une décennie 2020 consacrées à l’émergence de nouvelles techniques décoratives et de finitions [le fameux culte des angles rentrants], on peut déjà parier que les dernières années de cette même décennie 2020 seront des années de questionnements des grands principes de la mécanique horlogère, notamment des échappements et de la circulation des énergies dans une montre-bracelet. On va enfin reparler de chronométrie et d’isochronie : merci De Bethune, merci Denis Flageollet, merci à toutes les équipes horlogères qui travaillent sur ces questions pour révolutionner les beaux-arts de la belle montre !

(résonique De Bethune)

MASSENA LAB x Raúl Pagès TZ30

Massena LAB est fier d'annoncer sa dernière création, une édition limitée à seulement 30 exemplaires pour célébrer les 30 premières années de TimeZone.com : la TZ30 par Massena Lab et Raúl Pagès, avec un cadran bleu hypnotisant, un boîtier en acier inoxydable de 38,5 mm et un mouvement exclusif conçu par Massena Lab et Raúl Pagès. Son cadran est brossé verticalement, créant une texture riche et dynamique qui joue avec la lumière, révélant un spectre de bleus allant de l'indigo profond au cobalt vibrant. Ses index bâtons sont plaqués de rhodium brillant pour un excellent contraste avec le cadran. Les petits points qui bordent la minuterie sont également plaqués de rhodium, tout comme les élégantes aiguilles feuille qui les surplombent. Le cadran suit une disposition d'observatoire, rendant hommage à la Patek Philippe Réf. 2458, une pièce unique créée pour le collectionneur Joe Ben « J.B. » Champion, Jr. en 1952, une montre que les lecteurs de longue date de TimeZone connaissent certainement bien. La TZ30 est signée « Massena », avec une petite seconde à 9 heures complétée par les mots « Observatory Precision » à 3 heures, créant une symétrie équilibrée et agréable.

Le M690 est un mouvement suisse à remontage manuel avec une finition à la main exemplaire, 17 rubis, une fréquence de 28 800 vph (4 Hz) et une réserve de marche de 60 heures. Conçu en collaboration par Massena Lab et Raúl Pagès, horloger indépendant basé aux Brenets et lauréat du premier Prix Louis Vuitton de l'horlogerie pour les créateurs indépendants en 2024, le M690 est produit sous la supervision de Pagès par un petit réseau d'horlogers suisses. Bien qu'il supervise la création du mouvement, Pagès ne réalise pas lui-même la production ou la décoration, comme il le ferait pour ses propres pièces. Visible à travers le fond saphir, la M690 présente une large platine avec finition Côtes de Genève, ainsi que des platines et des ponts chanfreinés à la main. La signature de Raúl Pagès, le poinçon Pagès, apparaît discrètement sous le balancier sous la forme d'une tortue, en hommage à son célèbre automate tortue présenté en 2013. La composition est complétée par un champ de perlage superposé entourant le poinçon. En bref, la finition révèle un niveau d'art et de savoir-faire que l'on retrouve généralement dans des montres plusieurs fois plus chères.

La TZ30 est logée dans un boîtier élégant en acier inoxydable inspiré des montres habillées du milieu du siècle, mesurant 38,5 mm de diamètre et 10 mm d'épaisseur, cristal compris. Pour célébrer les 30 ans de TimeZone, le boîtier est orné d'une gravure commémorant cet anniversaire. La montre est équipée d'un bracelet fabriqué à la main en Italie à partir de cuir de veau grainé couleur moka chaud avec des coutures blanches et une boucle en acier inoxydable portant la signature Massena LAB. L'annonce de la TZ30 marque la troisième montre créée par William Massena pour célébrer une étape importante pour TimeZone. En 2015, William Massena a collaboré avec Habring² pour concevoir la TimeZone 20th Anniversary Habring² Chrono COS, réf. TZ20. Un an plus tard, pour le 21e anniversaire du site web, William Massena et Habring² se sont à nouveau associés pour créer la Habring² x TimeZone Jumping Seconds, réf. TZ21. « J'ai découvert TimeZone en 1995 et je m'y suis de plus en plus impliqué, d'abord en tant que modérateur, puis en tant que directeur général de 2005 à 2020. Au fil des ans, nous avons vu le site passer d'un petit groupe de passionnés à une communauté internationale. Le paysage médiatique horloger a considérablement changé, mais j'ai toujours apprécié la capacité d'Internet à démocratiser les connaissances et à mettre en avant les horlogers indépendants. Ce qui a commencé avec l' équipe Habring² se poursuit aujourd'hui avec la TZ30 de Massena LAB et Raúl Pagès, et j'espère que la communauté TimeZone appréciera d'en savoir plus sur Raúl et son travail exceptionnel. »

UN COMMENTAIRE ? Superbe série limitée (trente exemplaires) d’une montre qui réunit à peu près tout ce qu’aiment les amateurs et les collectionneurs contemporains : boîtier en acier de 38,5 mm x 10 mm d’épaisseur, mouvement à remontage manuel développant 60 heures de réserve de marche, style vintage sans excès (avec un clin d’œil discret à quelques célèbres « montres d’observatoire »), petite seconde décalée sur un riche champ d’un bleu impressionnant. Il faut compter dans les 9 900 dollars américains pour cette montre probablement déjà épuisée au moment où paraîtra cette chronique : c’est la rançon du succès – William Massena connaît parfaitement son métier, qui s’en plaindra ?

EMPORIO ARMANI Ophelia doré/gris

L'Emporio Armani AR11707 est une montre pour femme élégante à mouvement quartz, caractérisée par son boîtier et son bracelet en acier inoxydable de couleur or. Elle est résistante aux éclaboussures et présente un cadran gris minimaliste.

UN COMMENTAIRE ? Glamour d’un ovale qui rappelle, bien sûr, celui de la Baignoire de Cartier et silhouette élancée pour cette montre-bijou Ophelia, dont le doré respire le luxe, mais qui ne ruinera personne à moins de 250 euros (boîtier de 34 mm étanche à 30 m et alimenté par un mouvement électronique). 

ARNOLD & SON Luna Magna Steel Turquoise Edition

 Lune et la turquoise s’entrelacent, se défient et se magnifient dans un jeu de contrastes et d’harmonies. En seulement 18 exemplaires, la Luna Magna Steel Turquoise tisse un lien poétique entre le ciel et la Terre. Son cadran et son globe lunaire captent la lumière pour en révéler tour à tour les reflets changeants de la turquoise et l’éclat diaphane de l’opale. De cette rencontre jaillit une alchimie visuelle où le bleu limpide dialogue avec le blanc immaculé, donnant naissance à un ballet mécanique d’une précision rare, à la fois instrument du temps et œuvre céleste. Précurseur dans l’art d’intégrer des pierres fines et des matières venues du ciel — de la météorite à la pietersite, du ruthénium à la turquoise — Arnold & Son poursuit son odyssée minérale avec audace et poésie. Chaque matériau choisi raconte une histoire millénaire, transformée en décor horloger. Au cœur de cette création, la Lune astronomique, sphère tridimensionnelle de 12 mm de diamètre, s’anime au rythme immuable du jour et de la nuit, offrant un spectacle céleste en miniature. Logée dans un boîtier d’acier de 44 mm auxcontours doucement galbés, la Luna Magna Steel Turquoise capte et reflète la lumière avec une intensité singulière. La Luna Magna Steel Turquoise, créée exclusivement pour les Amériques (États-Unis,Canada et Mexique), puise son inspiration dans la richesse symbolique de la turquoise propre à cette région. Pierre ancestrale, elle fut vénérée par de nombreuses civilisations autochtones pour ses vertus protectrices, sa capacité à relier le ciel et la Terre, et son pouvoir de guérison. En choisissant la turquoise comme essence de cette édition, Arnold & Son rend hommage au patrimoine culturel et à la beauté naturelle des Amériques.

Bien avant d’orner les garde-temps, la Lune fut une compagne indispensable des navigateurs. Au XVIIIe siècle, lorsque John Arnold offrait à la Royal Navy ses chronomètres de marine d’une précision inédite, les marins scrutaient aussi le ciel, les constellations et la Lune afin de s’orienter. Satellite naturel de la Terre, la Lune et ses lunaisons étaient une horloge céleste, et les chronomètres de John Arnold étaient leur prolongement mécanique. Aujourd’hui, Luna Magna rend hommage à cette alliance originelle entre astronomie et horlogerie. La turquoise, avec ses veines imprévisibles et ses dessins singuliers, convoquel'incomparable beauté de la Nature. Matière vivante, elle ne se répète jamais : chaque cadran, choisi individuellement par Arnold & Son, devient une œuvre unique, un fragment de Terre capturé pour dialoguer avec le ciel. Quant à l’astre, mi-opale Cacholong, mi-turquoise, il déploie une poésie nouvelle : la pureté de l’opale embrasse le bleu veiné de la turquoise, offrant une vision inédite de la Lune au cœur de la collection Luna Magna. Ce globe tridimensionnel, animé par le cycle immuabledes phases lunaires, transforme la montre en un paysage changeant, toujours renouvelé. De jour comme de nuit, il joue avec la lumière : Quant à l’astre, mi-opale Cacholong, mi-turquoise, il déploie une poésie nouvelle : la pureté de l’opale embrasse le bleu veiné de la turquoise, offrant une vision inédite de la Lune au cœur de la collection Luna Magna. Ce globe tridimensionnel, animé par le cycle immuable des phases lunaires, transforme la montre en un paysage changeant, toujours renouvelé. De jour comme de nuit, il joue avec la lumière : éclat naturel des minéraux sous le soleil, halo mystérieux du Super-LumiNova dans l’obscurité. Ainsi, la Lune poursuit sa danse silencieuse, fidèle miroir du ciel, mais aussi messagère du temps qui s’écoule.

Au cœur de la pièce bat le calibre A&S1021, un mouvement à remontage manuel entièrement conçu, usiné, assemblé et réglé au sein de la manufacture Arnold & Son. Construit comme un écrin mécanique autour du globe lunaire, il déploie une architecture pensée pour mettre en valeur l’astre et offre une réserve de marche de 90 heures. Au dos, un second affichage des phases de lune, d’une lisibilité exemplaire, permet un réglage d’une exactitude astronomique. Sa sophistication ne réside pas seulement dans son esthétique, mais aussi dans sa fidélité au ciel : le calibre respecte avec rigueur la durée d’une lunaison — 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Grâce à ce calcul minutieux, il faudrait attendre 122 ans pour qu’apparaisse un jour d’écart entre l’affichage et l’observation réelle, si la montre était constamment remontée. Cette prouesse illustre le savoir-faire et la maîtrise absolue d’Arnold & Son, héritière de l’esprit visionnaire de John Arnold.

UN COMMENTAIRE ? Une des plus belles montres à phases de lune de l’actuelle offre horlogère, magnifiée par la couleur de la turquoise et rendue encore plus singulière par cette impressionnante Lune sphérique. Il faut compter dans les 50 000 euros (54 000 dollars puisqu’il s’agit d’une édition « américaine ») pour ce boîtier en acier de 44 mm x 15,9 mm d’épaisseur, étanche à 30 m et motorisé par un mouvement à remontage manuel disposant de 90 heures de réserve de marche – ceci en édition limitée à 18 montres…

CARLINGUE x John Stone nouveaux bracelets

Carlingue, la jeune marque horlogère française, qui s’inspire de l’héritage militaire, animée par Alexandre Voirin, poursuit son épopée du tatouage Old School avec un nouvel artiste. Mors, Alessandro Pennella et Ghis Melou ont exprimé leur talent à travers une première série de bracelets tatoués sur cuir, pour les collections Diver Heritage et Aviation Heritage. Aujourd’hui, John Stone, autre artiste de talent, a relevé le défiavec 3 nouveaux bracelets dont un premier pour la collection Military Heritage. Pierre-Jean, Alias John Stone (ci-dessous) né à Grenoble en 1981 n’était pas destiné à devenir artiste tatoueur. La vie va en effet le diriger vers des études scientifiques ; il obtiendra un diplôme d’ingénieur en design industriel à Marseille travaillera pendant 10 ans dans une grande maison de Joaillerie Parisienne comme chef de projet développement. Mais le dessin qu’il pratique depuis son plus jeune âge le rappelle, et en 2015 il décide de changer de vie et de se tourner vers le métier de tatoueur. Il travaille un style de tatouage Old School et mélange ses différentes influences au service d’une image forte, puissante et mystique. C’est autour des collections Diver Heritage, Aviation Heritage et Military Heritage qu’il s’est exprimé et a imaginé un bracelet à l’image de chaque univers. « Old School Mermaid » : une sirène pour la Diver Heritage. « Eye in the Sky » : un œil pour l’Aviation Heritage. « Black Wolf » : un loup pour la Military Heritage…

Carlingue ne s’est pas contenté d’imprimer un dessin sur un bracelet cuir. Soucieux de reproduire au plus près l’aspect visuel du tatouage sur la peau, de nombreux tests sur cuir ont été nécessaires pour aboutir à un résultat « bluffant » ; Comme si la montre se confondait au tatouage présent sur l’avant-bras de celui qui la porte. Le « Black Wolf » fait également l’objet d’une édition spéciale pour la Military Heritage. La griffe du loup vient graver son empreinte sur la glace saphir de la montre. Un rouge sang, qui se détache du cadran et de la boite en PVD noir, spécialement proposée pour cette édition. Cette prouesse technique est réalisée entièrement à la main par deux artistes de talent : Amandine Lori Soudan (Minyatura Studio) et Rémi Bultor (RBLTR Gravure).

• Amandine Lori Soudan peint et plus particulièrement en miniature depuis plus de 10 ans. En plus de la nacre, des matériaux précieux et du verre saphir fréquemment employé en haute horlogerie, Minyatura studio s’intéresse aussi à tous les autres matériaux sur lesquels on peut peindre tels que le métal, le béton, le carbone… Plongée dans sa loupe binoculaire, Amandine est concentrée sur le cadran, le verre saphir ou la pierre qu’elle doit peindre. Chaque projet est pour elle une nouvelle aventure qu’elle réalise avec un savoir-faire issu de techniques souvent ancestrales.

• Artisan graveur formé à l’école Boulle, Rémi Bultor perpétue un savoir-faire rare : la gravure manuelle de haute précision. Dans son atelier RBLTR Gravure, il façonne des pièces uniques pour l’horlogerie et la joaillerie, où chaque trait, exécuté à la main, conjugue précision, force et finesse. Spécialiste de la gravure horlogère et de la glyptique, il apporte aux créations un relief subtil, une profondeur et une intensité qui ne peuvent naître que du geste humain. Son travail, marqué par l’exigence et la maîtrise, fait dialoguer la matière et la lumière pour révéler des œuvres au caractère singulier et intemporel.

Technique d’impression : la face est en cuir de bovin pleine fleur noir ou blanc et la doublure en cuir noir anallergique (sans chrome) avec traitement antibactérien, ce qui évite les mauvaises odeurs dues à la transpiration entre le bracelet et la peau. Impression en deux phases : une impression de préparation avec une encre de soutien blanche (avec un petit pourcentage de silicone), suivi d’une impression quadri HD avec une encre résistant aux frottements et aux UV. Cette technique permet une accroche maximum et rend toutes flexions du cuir possibles sans altération des motifs (craquellements, fissures). Un léger « coating » de maintien est ensuite réalisé pour protéger d’avantage les parties encrées. Chaque bracelet à fait l’objet de tests UV, frottements… et tous ont été validés. Les bracelets Tattoo sont adaptables sur les Diver Heritage et Aviation Heritage, et accompagnés de leur certificat d’authenticité.

UN COMMENTAIRE ? Le bracelet des montres de poignet reste un territoire très mal exploité par les marques : l’équipe de Carlingue a décidé de s’en occuper de plus près et le résultat est étonnant. Les prix de ces bracelets « tatoués » varient évidemment selon les modèles, en passant de 730 euros à 1 090 euros (édition « Black Wolf » : ci-dessous)…

ISOTOPE horloges Wall return / Exit Clock

Parfois, vous passez devant une vitrine, vous apercevez quelque chose d'inhabituel et vous collez votre nez contre la vitre. Au moment où votre curiosité atteint son paroxysme, vous remarquez le panneau familier « Will Return » (Je reviendrai) et vous réalisez que ce que vous voulez est hors de portée. Dans un contexte légèrement différent, c'est exactement ce qu'ont vécu de nombreux amateurs de montres lorsque nous avons lancé notre montre de plongée emblématique, la HydriumX Will Return, en 2021. Inspirée par cette affiche iconique, avec son cadran blanc recouvert de Super-LumiNova suisse, ses aiguilles rouges et sa lunette bleu clair avec un marqueur Lacrima rouge, elle a capturé un moment universel d'une manière tout à fait novatrice. L'idée était ludique et inattendue, et son succès nous a surpris. Les 100 pièces de cette édition limitée se sont rapidement vendues, et l'HydriumX Will Return a ensuite été honorée d'une nomination au Grand Prix d'Horlogerie de Genève (GPHG) en 2022. Son caractère coloré a ouvert la voie à des designs plus extravagants, non seulement chez Isotope, mais aussi chez d'autres marques. Elle est devenue une pionnière discrète. Cependant, en tant qu'édition limitée, il n'était pas envisageable de la rééditer. Mais quand on affiche une pancarte « Will Return », il faut bien revenir à un moment donné.

À la demande générale et grâce aux nombreux messages nous demandant de faire revivre le Will Return, nous sommes fiers de vous présenter sa suite plus grande que nature. Le Will Return est devenu King Size et s'accroche désormais à votre mur. Avec le même design reconnaissable qui a rendu l'original si populaire, le Wall Return est notre hommage ludique à l'idée qui a tout déclenché. Son diamètre de 35 cm et son cristal bombé donnent vie à n'importe quelle pièce. Le boîtier en aluminium est finement travaillé et conserve le bord dentelé d'une lunette de plongée traditionnelle, un détail qui appartient indéniablement au langage stylistique d'Isotope. Pour cette horloge, nous nous sommes éloignés de nos mouvements suisses habituels et avons choisi un mouvement à quartz Seiko fiable (pile non incluse). Une horloge murale est beaucoup moins sollicitée physiquement, donc la fiabilité, la faible maintenance et une trotteuse fluide étaient tout à fait logiques. Elle conserve une touche mécanique, mais avec en plus l'avantage de rester merveilleusement silencieuse. La Wall Return conserve la palette de couleurs de l'HydriumX Will Return originale et dispose d'un cadran entièrement lumineux, ce qui lui permet d'attirer le regard jour et nuit. Elle est limitée à 300 exemplaires.

Certains moments invitent au retour. D'autres exigent une sortie rapide. Qu'elle soit motivée par l'urgence ou par un changement d'atmosphère, l'envie de bouger peut surgir sans crier gare. Inspirés par l'une de nos montres les plus originales, l'HydriumX Exit, nous avons créé une horloge murale qui transpose cette idée ludique sur une plus grande toile. La montre Exit a attiré l'attention grâce à l'utilisation astucieuse d'un cadran lumineux qui révèle une touche d'impertinence dans l'obscurité. Le petit bonhomme qui s'échappe du cadran est devenu l'un de nos détails les plus reconnaissables et les plus humoristiques, et sa créativité a inspiré plus d'une création dans l'industrie. L'horloge Exit reprend ce concept et l'amplifie. Son design est audacieux mais minimaliste, immédiatement lisible et indéniablement Isotope. Son fond entièrement lumineux se transforme lorsque les lumières s'éteignent, révélant la silhouette emblématique qui s'échappe de la scène. Elle nous rappelle que parfois, les moments les plus mémorables sont ceux où l'on fait une sortie rapide et élégante. Le savoir-faire artisanal reste au cœur de cette horloge. Elle partage le même diamètre de 35 cm, le même verre bombé et le même boîtier en aluminium que la Wall Return, créant ainsi une esthétique Isotope cohérente. Elle est alimentée par le même mouvement Seiko fluide et est conçue pour durer toute une vie. L'Exit Clock est limitée à 200 exemplaires.

UN COMMENTAIRE ? Ces deux horloges célèbrent ce qui rend unique la marque indépendante anglaise Isotope : le sens de l'humour, l'amour du design, le souci du détail, le courage de transformer des signes quotidiens en objets extraordinaires. Que vous préfériez revenir ou partir, ces horloges apportent caractère, savoir-faire et créativité à n'importe quel espace. Il faut compter un peu moins de 300 euros pour ces horloges en aluminium de 35 cm x 5 cm, équipées d’un mouvement à quartz de haute précision, avec un cadran traité au Super-LumiNova sous verre dôme…

ANGELUS Chronodate Titanium Moka Edition

Moka, ce nom aux accents torréfiés qui mêle douceur et intensité. Moka, cette couleur ambrée donnée aux nouveaux cadrans de la collection Chronodate. Associé au boîtier multi-matières et couplé au calibre de chronographe automatique A-500, ce thème aux nuances chocolatées se retrouve également sur les grandes écailles d’un bracelet alligator. Entre teintes dorées et textures satinées, l’esprit moka révèle toute la richesse d’un univers raffiné dans deux éditions limitées de cinq pièces en or rouge et vingt-cinq en titane. Depuis son retour dans un style néo-rétro, Chronodate opère une fusion des styles entre Angelus, marque historique qui appartient au patrimoine de l'horlogerie suisse, et Angelus, marque technique, moderne et adepte des complications extrêmes. Ce subtil mariage définit la collection. Ces éditions Chronodate Moka se présentent dans un boîtier complexe de 42,5 mm réunissant composite carbone et or rouge (5N) ou titane (grade 5). Le mouvement est abrité dans un conteneur usiné dans un composite à base de fibres de carbone, rigide et léger. Les poussoirs de chronographe, eux aussi en composite de carbone, sont appliqués directement sur cette enceinte. Autour de ce conteneur, Angelus a imaginé un berceau ajouré qui unit la carrure et les cornes dans une seule ligne. Cet ensemble accueille également la lunette fixe, marquée de douze crans. Cette superstructure modulaire permet de proposer une ou plusieurs matières. L'énergie qui se dégage de ce profil chanfreiné, de l'alternance entre lignes droites et lignes courbes, donne un esprit corsé au modèle Chronodate Moka. Au dos du boîtier, les marquages conventionnels sont gravés en relief apportant un contraste visuel net et précis, en harmonie avec les finitions du mouvement.

Chronodate est un rappel historique des origines de la marque, puisqu'Angelus a été un fabricant de chronographes de premier ordre dès les années 1930. Ils étaient de diamètre réduit, comme le dictait le goût de l'époque. Leurs compteurs ressortaient comme particulièrement grands et lisibles. Il est donc logique qu'Angelus propose aujourd’hui son Chronodate avec des compteurs de grand diamètre, permettant une lisibilité optimale. Le totaliseur de chronographe 30 minutes et la petite seconde se détachent du cadran par leur couleur noir métallisé et leur texture azurée, contribuant ainsi à la modernité du design Chronodate. La teinte dominante, un moka aux reflets ambrés, est appliquée avec un effet soleillé fin, surligné par la minuterie. Derniers ingrédients chromatiques, les chiffres arabes en applique et les aiguilles sont dorés et garnis de matière luminescente. A l'intérieur de ces Chronodate Moka, Angelus exploite son propre mouvement de chronographe manufacturé, le calibre A-500. Il affiche la petite seconde à 9 heures et un totaliseur 30 minutes à 3 heures. En périphérie, un dateur à aiguille fait le tour du cadran comme sur le célèbre Chronodate originel présenté en 1942. Sa tête flèche rouge ajourée annonce le thème chromatique des indications secondaires : les marquages sur les poussoirs de chronographe, la trotteuse de chronographe et l’aiguille de son compteur 30 minutes sont toutes terminées par une touche de laque rouge. Le calibre A-500 se distingue par une décoration contemporaine et audacieuse, en cohésion avec les codes traditionnels de son histoire et son évolution aujourd’hui. La platine sablée et les ponts microbillés mettent en valeur les volumes du mouvement et sont traités NAC, ce traitement de surface qui modifie l'apparence et les propriétés du métal en lui donnant une teinte gris anthracite. Les vis de maintien prennent la forme d’une hélice à trois pales, signature Angelus et témoignent de la recherche esthétique avancée de la Maison. Finalement, les arêtes des principaux éléments sont anglées et satinées, offrant un jeu de lumière subtil, en miroir des finitions mates. Cadencé à 4 Hz, ce mouvement opère grâce à une roue à colonnes et un embrayage horizontal pour modérer son épaisseur. Le calibre A-500 offre une durée de marche de 60 heures. Son remontage automatique est assuré par une masse oscillante, avec un segment en or rouge pour la version Chronodate Gold et en tungstène pour le modèle Chronodate Titanium. Son design est issu des archives de la marque ; un « A » majuscule surplombant une étoile évoquant une cloche et son battant. Une allusion aux premiers temps d’Angelus, en plein cœur de la mécanique.

UN COMMENTAIRE ? Heures, minutes, secondes, chronographe et date périphérique : les années passent, mais la tradition Chronodate ne trépasse pas, avec son mouvement automatique qui dispose de 60 heures de réserve de marche dans un boîtier en titane de 42,5 mm x 12,5 mm d’épaisseur, étanche à 30 m, avec un superbe cadran « moka » soleillé sous une glace « saphir box ». Il faut compter dans les 27 000 euros pour cette série très limitée de vingt-cinq pièces dont les poussoirs sont en composite de carbone…

COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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