REPÉRAGES #106-2025 (accès libre)
Sept remarques sans filtre sur sept montres qui se dévoilent cet été
En toute transparence, avant d’être commentées et appréciées, ces nouveautés sont expliquées dans la jamais trop fleurie « langue de boîte » – cette langue de bois des « boîtes » d’horlogerie, celle de nos « amies les marques » ! Dans tous les styles et à tous les prix, venues de Suisse ou d’ailleurs, au masculin comme au féminin, que va-t-on découvrir dans les vitrines ? Quand on aime, on ne compte pas ! Voici donc le 106e épisode de notre panorama des nouveautés de l’année 2025, avec nos commentaires critiques sur sept montres de sept marques : Bimbu, Casio G-Shock, Junghans, Laventure, Perrelet, Ulysse Nardin et Vacheron Constantin…

Cette chronique vise à vous signaler quelques nouveautés parmi toutes celles qui affluent dans les vitrines horlogères : c’est, à ce jour, la plus complète des recensions que proposent les médias spécialisés, avec un peu plus de 2 100 pièces présentées chaque année. Soit, en moyenne, à peu près cinq nouveautés proposées par jour du calendrier : c’est exceptionnel – et même unique dans le paysage horloger ! Ces nouvelles montres sont commentées une par une : nous ajoutons à ces présentations des évaluations personnelles critiques, forcément subjectives et généralement pas complaisantes, mais toujours sincères, en bref, en vrac et toujours en toute liberté. Dans le formidable tsunami des nouveautés horlogères, cette sélection est déjà, en soi, une élimination du pire ou de l’insignifiant : il ne faut donc pas s’étonner que le meilleur y soit commenté plutôt positivement. Tout le monde l’aura compris : les absents ont toujours tort !
BIMBU Patrium (nouvelle marque de la famille Magada)
L’histoire débute, il y a plus de 60 ans. Trois frères dans une famille suisse aux fortes racines italiennes. La convivialité et la bienveillance sont les socles sur lesquels ils bâtissent leur identité. Le partage est leur manière d’être. La passion leur moteur. Le cadet, Aldo Magada (ci-dessus, à droite), a passé plus de quarante ans dans l’horlogerie, de directions commerciales ou marketing, aux postes de CEO, pour des marques aussi renommées que prestigieuses, telles que Swatch, Omega, Piaget, Breitling ou Zénith. Le plus jeune, Mario (ci-dessus, à gauche), a fait sa carrière dans le monde de la santé. Le frère ainé, Juan, a évolué dans les assurances. Aldo leur a transmis cette passion de l’horlogerie qui l’anime. Lorsqu’ils étaient ensemble, en famille, unis, rieurs, les deux cadets s’identifiaient comme une entité. Leur surnom était et demeure aujourd’hui encore : Bimbu ! Le terme revêt une connotation sympathique, amicale, sans prétentions, à l’opposé des conventions et des codes habituels du luxe. Mais sa signification est bien plus profonde. Il englobe ainsi les notions - essentielles pour les créateurs de Bimbu – de la famille, de l’accueil, d’une communauté qui partage ces mêmes valeurs de confiance, de liberté d’être et d’authenticité. Bimbu, c’est l’âme italienne, l’excellence suisse et l’expression de valeurs universelles .Les origines : la famille, l’amour du beau et la sincérité. Aldo est donc la source de la passion, devenue commune, de la belle horlogerie mécanique suisse. Il est aussi l’initiateur de cette aventure familiale qui vise à perpétuer cet amour. Les deux frères se sont lancé le défi fou de créer une marque à partir de zéro plutôt que de reprendre un nom du passé et de le ressusciter. La disparition de leur frère aîné, Juan, a été le déclencheur qui a confirmé qu’il était temps de mener à bien ce projet.
Ils s’inspirent du modèle des comptoirs horlogers du XIXe siècle pour donner naissance à leur idée. À l’époque, les compétences, multiples mais dissociées, se rassemblaient autour de projets forts. Ils ont souhaité insuffler cette énergie créative et collaborative à bimbu dès le premier instant : fédérer les savoir-faire des meilleurs horlogers, habilleurs, cadraniers dans un but commun, autour de valeurs qui leur ressemblent. L’ambition est simple : créer des produits sophistiqués et beaux en toute simplicité et en toute transparence. Offrir une nouvelle définition du luxe, plus discret, où l’excellence ne crée pas de la distance, mais, au contraire, rallie autour du partage des valeurs intrinsèques du produit. Bimbu souhaite proposer des produits où le design et la bienfacture se découvrent au détour de détails qui se révèlent peu à peu et font naître l’émotion. Mario l’exprime clairement : « C’est la passion des belles choses qui m’a poussé à prendre part à ce projet familial. L’artisanat sous toutes ses formes me fascine dans ce qu’il véhicule de vrai, de manuel, dans la pérennité qu’il incarne. C’est aussi le respect des traditions et des valeurs ainsi que la transmission de celles-ci qui nous motive.» Bimbu offre ainsi la synthèse de l’art de vivre à l’italienne, cet esprit léger et inclusif, avec une volonté de partage authentique, qui remet l’humain au centre, associée à l’amour du travail artisanal horloger, à l’héritage du savoir-faire suisse. Les deux frères se retrouvent aussi dans une envie de liberté forte. Partir d’une feuille blanche et créer une marque à leur image, affranchis des obligations, des modes et des conventions.Comme le dit Aldo : « Après 40 ans dans l’industrie, créer ma propre marque est un acte libérateur. Le faire dans un projet commun, familial, est une chance incroyable. Cela donne un sens profond à l’aventure ». Son frère, Mario, corrobore : « Pour moi, la véritable liberté, c’est de faire ce qu’on le veut. C’est le plaisir de faire autre chose, dans une autre industrie qui me passionne.». C’est aussi l’occasion de proposer un luxe moins exubérant, moins maniéré, loin des diktats des us et coutumes ou des tendances. Un luxe véritable, inclusif, où l’humain tient une place centrale tant dans sa création que dans son partage.
La finalité du projet est tout simplement de faire plaisir et de se faire plaisir en donnant du sens à ce qu’ils créent. Bimbu veut être un vecteur de valeurs d’authenticité, de partage, d’amitié. Comme une grande famille dans laquelle les passionnés de beau, de simple et de vrai peuvent se retrouver en toute décontraction, sans fards, sans ostentation. Une philosophie que les frères veulent effectivement appliquer au fonctionnement même de la marque dans laquelle le service se situera autant avant la vente que dans les possibilités proposées après. Aldo explicite : « Nos clients auront un large éventail de choix dès le départ, mais surtout ils auront par la suite une possibilité inédite pour faire évoluer leur montre, changer leur cadran et leurs bracelets ». La notion même de service prendra une autre dimension chez Bimbu. Aldo le résume ainsi : « Avec Bimbu, vous allez faire confiance à une famille, à deux frères, pour vous amener vers le plaisir qui a du sens, dans le respect de l’histoire et du savoir-faire horloger, de cet héritage suisse qui définit la haute horlogerie ». La collection Patrium de Bimbu incarne la vision du luxe discret et personnalisé qui guide les frères Magada dans ce projet familial. Entièrement manufacturée en Suisse, elle marie savoir-faire traditionnels, matériaux nobles, finitions d’exception à l’authenticité des rapports humains. Chaque garde-temps, raffiné, élégant et intemporel, est personnalisable à l’envie : choix de cadrans, d’aiguilles, de bracelets, et intégration de pierres semi-précieuses. Il devient le reflet de la personnalité et du style de vie de son propriétaire. Avec cette collection inaugurale, Bimbu offre une expérience horlogère évolutive qui célèbre l’authenticité, la liberté de création et la sophistication, sobre mais affirmée, dans sa plus belle expression.
UN COMMENTAIRE ? Business Montres reviendra dans une prochaine séquence « Repérages » sur la nouvelle collection Patrium des frères Magada et sur leur offre Swiss Made d’un très haut niveau de qualité : des montres d’un haut niveau de qualité horlogère, très intelligemment dessinées et pleines de couleurs, mais tarifées à un niveau de prix (un peu au-dessous des 15 000 euros) qui vont les mettre en compétition directe avec des marques qui verrouillent déjà les vitrines et qui disposent de très importants moyens de communication et de marketing. La suite au prochain numéro !
LAVENTURE Marine Type 3
Chaque nouvelle création de Laventure est attendue comme unévénement dans le petit monde des montres indépendantes. Avec laMarine Type 3, la petite marque suisse signe une évolution mesurée mais significative de sa ligne emblématique, en rendant un hommage moderne aux chronomètres de marine — ces instruments de navigation aussi précis qu’esthétiques, utilisés en mer pour se repérer avec rigueur. C’était une autre époque, mais cette nouveauté s’inscrit habilement dans la nôtre ! Depuis sa fondation par un designer industriel français, Clément Gaud, Laventure a su se faire une place de choix auprès des amateurs de montres indépendantes. Basée à Neuchâtel, la marque suit une approche rare et assumée : une seule montre lancée par an, en quantité ultra-limitée, avec une attention méticuleuse portée au design, à l’héritage horloger et à la cohérence d’ensemble… avec une seule personne aux commandes ! La collection Marine, première de la marque apparue en 2018, ne rend pas hommage aux montres de plongée à proprement parler, mais bien aux chronomètres de marine, ces instruments essentiels pour les navigateurs d’autrefois, connus pour leur fiabilité et leur précision. Elle conserve les lignes emblématiques de la marque, mais avec une construction en titane et un vrai look de toolwatch. Difficile de parler d’évolution tant c’est une révolution pour la collection !
La Marine Type 3 adopte un boîtier en acier inoxydable de 38mm de diamètre pour une épaisseur maîtrisée de 8,9mm (hors verre saphir bombé). Pour la première fois dans la gamme, le boîtier arbore une construction en titane ainsi qu’une tribofinition (stonewashing) qui conserve tout l’aspect mat de l’alliage, du titane Grade 23 pour être précis. En gros, c’est comme du Grade 5 mais encore plus dur avec un rendu plus radical qui renforce son allure d’instrument. La couronne elle, est vissée, garantissant une étanchéité à 300 mètres, bien que cette montre n’ait pas vocation à être une plongeuse. Le cadran à petite ouverture, décliné en blanc entièrement luminescent ou noir, affiche une construction en sandwich avec des marquages tampographiés. La lunette directionnelle disparaît ici au profit d’un rehaut fixe, et le jeu d’aiguilles a été revu, plus petit pour être en parfaite cohérence avec le style des chronomètres marins. À l’intérieur, Laventure a opté pour un mouvement Sellita SW300-1 b, spécialement fait pour la marque qui l’a nommé « Calibre 4 » et fait certifié chronomètre par le COSC, le tout doté d’une réserve de marche de 56 heures. Ne cherchez pas car vous ne le verrez pas, le fond étant plein et gravé du numéro de série (001 à 100), cachant de surcroit une plaque en fer doux qui crée une cage de faraday afin de résister aux champs magnétiques jusqu’à 4800 A/m, passant facilement les tests en laboratoires pour respecter la norme ISO 764.
La Type 3 ne cherche pas à en faire trop. Elle s’inscrit dans la lignée des chronomètres de marine, conçus pour accompagner l’homme dans ses repères et ses déplacements, mais avec un style bien particulier. Son design maîtrisé et sa finesse très appréciable en font une montre polyvalente, adaptée à une vie active mais beaucoup moins en costume au bureau… C’est une toolwatch et une vraie ! Sur bracelet en caoutchouc, elle se portera avec autant de naturel en chemise décontractée qu’en t-shirt, tandis que sur bracelet en textile élastique, le ton sera bien plus engagé. Ne vous inquiétez pas, vous pourrez choisir les deux car deux montures aux choix sont comprises dans le prix. Elle séduira inévitablement les collectionneurs sensibles aux pièces indépendantes, aux choix de design affirmés, et à une certaine idée de la discrétion horlogère. Conclusion : la maturité tranquille d’une marque sûre de sa voie Avec cette Marine Type 3, Laventure affirme son évolution tout en étant en adéquation avec son ADN. Une tocante rare, pensée dans les moindres détails, qui parle à ceux qui aiment la cohérence, l’authenticité et la précision. C’est une montre qui ne cherche pas à briller à tout prix, mais qui saura récompenser ceux qui prennent le temps de l’observer…puis de cliquer rapidement car elles partiront – comme d’habitude – à la vitesse de la lumière dès ce samedi 21 juin à 14h00 !
UN COMMENTAIRE ? C’est formidable, ces jeunes marques indépendantes qui parviennent à ne pas nous décevoir quand elles avancent dans leur parcours. On ne voit pas trop ce qu’on pourrait reprocher à cette Marine 3, proposée à 4 200 francs suisses (hors taxes) et limitée à 100 exemplaires par couleur de cadran (une montre au boîtier de 38 mm, étanche à 300 m et disponible exclusivement sur le site officiel de Laventure). Il se passe toujours quelque chose avec Laventure : cette Marine exécutée dans un superbe titane mat a quelque chose de « martial » que n’ont pas les pièces concurrentes – on se sent effectivement prêt pour l’aventure avec cette Marine 3 au poignet…
PERRELET Turbine Erotic
Acteur majeur de l'histoire de l'horlogerie, la Maison Perrelet, fondée en 1777, revisite une fois de plus un thème ancien : les montres érotiques. Un style déjà exploré à plusieurs reprises au cours de sa longue histoire, et plus récemment en 2022, lorsqu'elle a présenté avec succès deux garde-temps de la collection Turbine en éditions limitées, très appréciés des amateurs. Aujourd'hui, la Maison propose quatre modèles supplémentaires dans la collection Turbine Erotic qui, comme leurs prédécesseurs, sont illustrés dans un style manga hentai, avec des images inspirées de bandes dessinées japonaises pour adultes. Une production qui s'inscrit dans le domaine du divertissement et de l'amusement érotique, et qui doit être considérée à tous égards comme une forme d'expression artistique. Profondément ancrées dans la tradition horlogère, les montres érotiques ont vu le jour au XVIIe siècle pour le marché oriental, d'abord pour les Chinois, puis pour les Indiens, mais elles ont rapidement commencé à gagner en popularité auprès d'une élite de collectionneurs européens. Il s'agissait de pièces finement ouvragées, réalisées par des artisans qualifiés, avec des figures peintes en émail polychrome ou gravées à la main dans l'or. Parfois, les représentations étaient plus allusives et malicieuses, parfois plus audacieuses et effrontées. Elles sont devenues encore plus licencieuses au milieu du XVIIIe siècle avec l'introduction des automates, qui utilisaient des mécanismes complexes, tels que la répétition minutes, pour animer les scènes et les rendre plus réalistes jusqu'à épuisement de la réserve de marche. Le regain d'intérêt pour ce type de montres dans les années 1990 a conduit au transfert du contenu érotique des modèles de poche vers les montres-bracelets, obligeant à miniaturiser davantage les personnages et les mouvements. Depuis lors, de nombreuses marques haut de gamme, historiques et contemporaines, ont développé chaque année différents modèles thématiques et produisent principalement des pièces sur mesure, même si la plupart préfèrent garder cette information confidentielle. Perrelet est l'une des rares exceptions : elle inclut des montres érotiques dans sa collection actuelle, déclare ouvertement leur production et en fait la promotion.
En effet, Perrelet propose dans son catalogue la ligne Turbine, particulièrement bien adaptée à ce type de décoration, tant d'un point de vue conceptuel que pratique. Depuis l'introduction de la technologie brevetée Turbine en 2009, dont le mouvement rotatif révèle et dissimule en partie le sous-cadran, la collection a présenté d'innombrables thèmes et motifs. Dans les nouvelles montres Turbine Erotic, des dessins représentant un couple intime sont représentés dans des tons de gris, rehaussés de détails rouges. Mais les positions « interdites aux moins de 18 ans » ne se révèlent que lors de la rotation à grande vitesse de la turbine. Lorsque la turbine est au repos ou se déplace lentement, ses 12 pales cachent l'illustration, agissant comme une sorte de rideau qui « censure » la scène. La nouvelle série limitée Turbine Erotic se compose de quatre références qui semblent identiques à première vue : toutes les versions arborent le même design noir sobre et mystérieux. L'extérieur ne laisse rien transparaître de la véritable nature de ces pièces. Le boîtier rond reprend le design de la collection Turbine EVO, lancée en 2019, mais dans un format plus petit de 41 mm de diamètre. Il est fabriqué en titane DLC grade 2 noir et est étanche jusqu'à 10 ATM. Grâce à ses proportions harmonieuses, il s'adapte confortablement au poignet et présente les caractéristiques habituelles de la collection : une lunette plate et lisse, un boîtier cannelé, des cornes triples et une grande couronne ornée de la lettre « P » du logo. La montre se porte avec un bracelet en caoutchouc noir souple, fermé par une boucle ardillon personnalisée. Le cadran multicouche est doté de la technologie Turbine, qui est devenue la marque de fabrique de la collection éponyme et une icône de la manufacture Perrelet au fil du temps. Comme toujours, il se compose de 12 lames en aluminium anodisé noir, équilibrées par des contrepoids en tungstène et qui glissent librement au moindre mouvement du poignet. Bien qu'il soit conçu à des fins purement décoratives, il témoigne d'un savoir- faire technique, car son assemblage nécessite des compétences et une expertise particulières. Les chiffres arabes traditionnels, alternant avec des index bâtons recouverts de Super-LumiNova pour une lisibilité maximale, se détachent sur le pourtour de la lunette. L'ensemble du cadran est protégé par un verre saphir avec double traitement antireflet à l'intérieur et à l'extérieur. Un autre verre saphir à l'arrière révèle le cœur mécanique.
Comme la plupart des modèles Turbine, la nouvelle Turbine Erotic est équipée d'un mouvement à remontage automatique fabriqué en interne, le calibre P-331-MH. Celui-ci a été conçu et développé parSoprod, une société spécialisée appartenant à l'entrepreneur espagnol Miguel Rodríguez, également propriétaire de Perrelet et du groupe Festina. Soprod fait partie d'une structure verticalement intégrée qui constitue un véritable pôle horloger, comprenant six usines qui produisent en interne tous les composants mécaniques des montres. Le calibre P-331-MH fonctionne à une fréquence de 28 800 alternances par heure (4 Hz) et offre une réserve de marche de 42 heures à pleine charge. Sa précision et sa fiabilité sont garanties par deux certificats délivrés par des institutions indépendantes : le certificat de chronomètre COSC et la certification Chronofiable, qui sont délivrés après avoir passé avec succès les protocoles de test correspondants. À travers le hublot transparent, on peut admirer le mouvement, qui présente une finition impeccable, dans la plus pure tradition horlogère. Cela inclut la platine et les ponts rhodiés et perlés, la masse oscillante montée sur roulements à billes, ajourée, rhodiée et personnalisée avec le logo Perrelet.
UN COMMENTAIRE ? Le pire pour une montre « érotique » est sans doute de ne pas l’être – et cette Turbine ne l’est que très modérément, sinon avec une vulgarité certaine qui tient à l’« esprit Manga » dont les cadrans – heureusement cachés par les pales de la Turbine (ci-dessous) – se réclament autant qu’au choix des scènes retenues pour illustrer cet érotisme d’assez basse inspiration. On regrette ici les montres érotiques de la grande tradition suisse (il faut compter dans les 4 950 euros pour ce boîtier en titane de 41 mm x 13,9 mm d’apaisseur, étanche à 100 m et doté d’un mouvement automatique prévu pour 42 heures de réserve de marche). Certes, et sans la moindre pudibonderie, il faut de tout pour animer une collection, mais sans doute pas avec n’importe quoi…
JUNGHANS Form A et Form Quartz Bauhaus Edition (centenaire du Bauhaus)
Le Bauhaus fête son anniversaire. Il y a 100 ans, l‘école d‘art et de design a quitté Weimar, son lieu de fondation, pour s‘installer à Dessau. À cette occasion, Junghans fait honneur au Bauhaus avec deux montres spéciales limitées à 1000 exemplaires chacune et qui répondent aux attentes de cette célébration à bien des égards : la Form A Bauhaus Edition et la FORM Quartz Bauhaus Edition. Des lignes claires, des couleurs vives : les nouveaux modèles Junghans FORM Bauhaus allient les principes esthétiques fonctionnels du Bauhaus à une montre moderne. Ils séduisent par leurs lignes claires, quicorrespondent au credo du Bauhaus selon lequel la forme doit suivre la fonction. Junghans s‘est également penché sur la théorie des couleurs. La recherche et la théorie des couleurs ont une longue tradition. Le génie universel Léonard de Vinci (1452-1519), le poète Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832) ainsi que de nombreux artistes et enseignants du Bauhaus à Dessau se sont déjà intéressés de près aux couleurs. Afin d’offrir aux couleurs une scène appropriée, les designers de Junghans ont choisi deux couleurs discrètes comme base des deux montres anniversaires.
La Form A Bauhaus Edition entre en scène entièrement en noir. Cela concerne le bracelet, l e boîtier et le cadran. La Form Quartz Bauhaus Edition apparaît avec un fin cadran argenté dans un boîtier sobre en acier inoxydable. Les index forment un cercle chromatique classique, les trois couleurs primaires soustractives étant placées à intervalles réguliers et les couleurs mélangées entre elles. Les aiguilles sont d‘un gris neutre et finement recouvertes d’un revêtement luminescent. Les verres saphir résistants aux rayures et munis d‘un revêtement antireflet assurent une visibilité optimale des cadrans particuliers. La Form A Bauhaus avec revêtement PVD noir, est animée par le calibre à mouvement automatique J800.2, qui offre une autonomie de marche d‘au moins 38 heures. La Form Quarz Bauhaus est équipée d‘un mouvement quartz suisse de haute qualité. Les deux mouvements offrent, outre l‘affichage de l‘heure, un guichet de date. Les deux montres sont portées sur des bracelets en maille milanaise fine quirappelle la couleur de leur boîtier respectif. Sur les deux montres anniversaires, le Bauhaus est immortalisé sur le fond – sur la Form A sous forme d‘impression derrière le verre, sur la Form Quartz sous forme de fine gravure. Avec des formes minimalistes, des cadrans épurés et une finition précise, les nouveaux modèles Junghans Form Bauhaus reflètent l‘idée du Bauhaus d‘allier design et fonctionnalité.Ainsi, l‘héritage du Bauhaus reste vivant aujourd‘hui encore dans une forme intemporelle.
UN COMMENTAIRE ? On n’est jamais déçu avec une maison horlogère comme Junghaus, ni par la qualité des montres, ni par leur style – très germanique, avec toujours une pointe de décalage esthétique – comme le jeu des couleurs de ces deux éditions limitées à 1 000 pièces. On n’est pas non plus déçu par les prix, qui savent rester sages, puisqu’il faudra compter un peu moins de 700 francs suisses pour la Form Quartz (boîtier de 39,9 mm étanche à 50 m et animé par un mouvement à quartz) et autour des 1 500 euros pour la Form A Bauhaus (boîtier de 39,3 mm étanche à 50 m avec mouvement automatique avec 38 heures de réserve de marche).
VACHERON CONSTANTIN Les Cabinotiers Temporis Duo Grande Complication Openface
Réunir au sein d’une montre-bracelet une répétition minutes, un chronographe à rattrapante et une régulation à tourbillon est un défi. Ces complications horlogères bénéficient des derniers développements techniques de Vacheron Constantin et de ses recherches sur les matériaux. Elles ont également fait l’objet d’une attention particulière en matière de décoration et de terminaison manuelle des quelques 700 composants du calibre 2757 S. Ce travail est visible sur les deux faces grâce au cadran saphir d’une grande complexité qui coiffe les affichages. Cette pièce de haute technicité fait de la mécanique horlogère un art cinétique servant à mesurer le temps. Les complications de cette nouvelle pièce Les Cabinotiers sontintrinsèquement liées à la transmission des savoir-faire horlogers chez Vacheron Constantin. En 1819, Vacheron Constantin réalisait une montre de poche à seconde morte indépendante et répétition à quarts, l’une des premières du genre. Le mécanisme à seconde morte, qui autorise l’avancée de la trotteuse centrale par saut d’une seconde, a joué un rôle important dans la mesure des temps courts. En rendant ce mécanisme indépendant grâce à un train de rouage supplémentaire, les horlogers de l’époque ont mis au point vers la fin du XVIIIe siècle ce qui est considéré comme l’ancêtre du chronographe. Avec un tel dispositif, il était dès lors possible de stopper l’aiguille des secondes sans influer sur la marche des indications horaires. Le chronographe à rattrapante, avec ses deux aiguilles coaxiales dont la deuxième peut être stoppée pour le calcul d’un temps intermédiaire avant d’être relancée pour rattraper la première, a d’abord connu un premier système à une seule aiguille en 1831, puis la configuration à deux aiguilles en 1838. Vacheron Constantin a rapidement intégré ces développements apportés aux chronographes de poche de l’époque.
La même profondeur historique peut être relevée pour les montres à sonnerie au sein de la Maison. Les répétitions minutes ayant pour fonction de sonner les heures, quarts et minutes à la demande font en effet partie du vocabulaire horloger de Vacheron Constantin depuis plus de deux siècles. La première mention d’une pièce à sonnerie Vacheron Constantin dans les registres de production remonte ainsi à 1806, avec une montre de poche en or à répétition des quarts. Depuis cette date, les montres à sonnerie ou à répétition font partie de l’héritage de la Maison qui n’a cessé de s’enrichir au fil des décennies. La pièce de 1827, la première montre Vacheron Constantin à grande et petite sonneries, en offre une excellente illustration, tout comme la Référence 4261 datant du début des années 1940 qui intègre une répétition minutes dans un calibre d’à peine 3,28 mm d’épaisseur. Une même évolution séculaire concerne le tourbillon, dont il est déjà question en 1901 dans les archives de la Maison avec une commande passée par un client parisien pour une pièce à grande complication devant intégrer une telle régulation. Au fil des décennies, les horlogers de la Maison n’ont eu de cesse de développer ce mécanisme essentiel dans l’isochronisme du régulateur soumis aux effets de l’attraction terrestre, notamment en développant des solutions techniques à axes multiples. La montre de poignet Les Cabinotiers Tourbillon Armillaire bi-axial avec spiral sphérique ou encore la pièce à exemplaire unique Les Cabinotiers - The Berkley Grand Complication dotée d’un tourbillon à trois axes illustrent parfaitement ce savoir-faire. Si cette configuration réunissant un chronographe et une répétition minutes régulés par un tourbillon a fait l’objet de quelques réalisations remarquables en montre de poche, elle est restée quasi inexistante en montre de poignet. Pour Vacheron Constantin, c’était l’occasion de relever le défi dans la plus pure tradition des montres à grande complication qui font sa réputation depuis 270 ans. Des pièces souvent réalisées sur commande, à l’instar de la montre Référence 57260 présentée en 2015 avec un record de 57 complications dont un calendrier perpétuel hébraïque. Pour cette nouvelle montre à exemplaire unique Les Cabinotiers, les horlogers de la Maison ont ainsi équipé le modèle du calibre 2757 dévoilé en 2022. Ce mouvement qui intègre dans un même mécanisme régulé par un tourbillon, un chronographe monopoussoir à rattrapante ainsi qu’une répétition minutes, apparaît ici dans une nouvelle version avec cadran ajouré et spiral sphérique, gage de meilleur isochronisme. Ces trois complications parmi les plus emblématiques de la Haute Horlogerie compte parmi les plus difficiles à réaliser, offrant une combinaison rare et originale dans l’univers actuel de la mesure du temps.
Ce calibre 2757 S intègre 696 composants. Malgré la complexité, les horlogers de Vacheron Constantin sont restés fidèles aux principes d’élégance chers à la Maison en réussissant à agencer les complications de ce garde-temps dans un mouvement d’une grande finesse, soit une hauteur d’à peine 10,4 mm pour un diamètre de 33,3 mm. La conception même du mouvement, notamment au niveau de ses fonctions chronographiques, n’en a pas moins été soumise à l’impératif de la performance. Dans cet ordre d’idée, le module du chronographe à rattrapante a été spécialement étudié dans une perspective de rendement grâce à un agencement en profondeur de ses composants. Cette optimisation des volumes, malgré la finesse du calibre, s’accompagne également de nouveaux matériaux. Certaines roues du train de rouage ont ainsi été réalisées en titane ou électro formées en nickel-phosphore avec une denture au profil propre à Vacheron Constantin, pour une meilleure pénétration des engrenages évitant tout chevrotement des trotteuses. Après maintes recherches, celles-ci ont été finalement réalisées en aluminium, un matériau rigide et ultraléger. Le silicium, autre matériau ultraléger qui ne nécessite aucune lubrification, a également été mis à profit au niveau d’un des leviers de rattrapante et de son isolateur. Ces gains obtenus au niveau du poids de composants et des frottements diminuent ainsi la perte d’amplitude énergétique en provenance du barillet pour une confortable réserve de marche qui atteint les 50 heures, chronographe enclenché, avec affichage au dos de la montre. Pour la mesure des temps courts, précis au 1/5e de seconde avec un régulateur cadencé à 18’000 alternances/heure, l’affichage s’effectue via les deux trotteuses centrales sur la minuterie périphérique avec compteur 30 minutes placé en évidence à 2h. Comme cette fonction exige une très grande régularité dans la précision, les horlogers de Vacheron Constantin ont opté pour une construction à deux roues à colonnes, la première dévolue au chronographe et la deuxième à la rattrapante. Ce chronographe est ainsi commandé par un seul poussoir à 2h pour les fonctions de base (start/stop/reset) et par celui à 4h pour la rattrapante (stop/reset). Une pression sur ce dernier stoppe la seconde aiguille sur un temps intermédiaire pendant que la première trotteuse continue sa course. Une nouvelle pression permet à la rattrapante de rejoindre instantanément la première aiguille des secondes dans le décompte du temps.
Deuxième complication intégrée au calibre 2757 S, la répétition minutes a également bénéficié des évolutions techniques mises au point au sein de la Manufacture. Parmi elles, un ingénieux dispositif de régulateur de sonnerie volant centripète. Ce mécanisme permet de réguler la durée de la séquence musicale afin de pouvoir entendre les notes distinctement et harmonieusement. Ce système se distingue par ses deux masselottes dont la forme très particulière a été optimisée dans le but de générer une sorte de « frein moteur » par force centripète agissant sur la barrette de sonnerie. L’énergie libérée par le barillet de la répétition minutes est ainsi lissée. Ce dispositif original est en outre totalement silencieux. Logé à 6h, le tourbillon est équipé d’un spiral sphérique, permettant un développement concentrique des spires du ressort, gage d’isochronisme du régulateur. Il se distingue par une cage dont la forme s’inspire de la croix de Malte, emblème de la Maison. Tenu par un pont délicatement chanfreiné main, cette cage du régulateur qui effectue une rotation complète par minute, est ainsi porteuse de la petite seconde.
UN COMMENTAIRE ? Il s’agit pour l’instant d’une pièce unique, mais on doit pouvoir la commander ! Heureusement qu’il y a encore des manufactures comme Vacheron Constantin pour perpétuer la tradition des grandes mécaniques de la haute horlogerie « à la genevoise » et heureusement qu’il y a encore, sur cette planète, des amateurs assez horlogèrement cultivés pour les apprécier ! Mais aussi pour pouvoir se les offrir puisque l’addition devrait se situer dans les sept chiffres, ce qui est évidemment coûteux sans être trop excessif compte tenu de la mobilisation d’équipes d’artisans et de méchaniciens virtuoses pour réaliser de tels chefs-d’œuvre. Toutes ces complications alto-mécaniques tiennent dans un boîtier en or rose de 45 mm x 16,4 mm d’épaisseur : le mouvement à remontage manuel (58 heures de réserve de marche) indique les heures et les minutes décentrées, avec une petite seconde sur le tourbillon, les temps courts du chronographe et du chronographe à rattrapante, avec une répétition minutes, un tourbillon et un réserve de marche au dos de la montre…
CASIO G-Shock MTG-B4000
Casio annonce le lancement de la MTG-B4000, nouveau modèle de sa célèbre gamme de montres résistantes aux chocs G-Shock. Cette montre se distingue par un tout nouveau boîtier au design original, conçu grâce à une collaboration inédite entre des designers humains et une intelligence artificielle (IA). Elle vient enrichir la ligne MTG, réputée pour sa structure hybride exploitant les qualités du métal et de la résine.Fidèle à sa mission — « Grâce à la capacité de susciterl’émerveillement, apporter une joie nouvelle dans la vie de chacun » — Casio continue de repousser les frontières de l’innovation en créant des produits à la fois fonctionnels, uniques et empreints de créativité. Avec la série MTG, la marque dépasse les standards en matière derésistance aux chocs en combinant intelligemment différents matériaux.La MTG-B4000 incarne cette approche novatrice. Pour la première fois dans une montre grand public Casio, la technologie d’IA générative a été intégrée au processus de conception. Utilisée comme outil créatif,elle a permis d’explorer des formes complexes et de concevoir une structure audacieuse, difficile à atteindre par les méthodes conventionnelles.
Le processus a débuté par des propositions des designers, sur lesquelles l’IA a réalisé des simulations de charge, en s’appuyant sur des décennies de données issues des recherches de Casio sur les montres antichoc. Elle a ensuite suggéré des configurations optimisées, en tenant compte de la solidité, des propriétés des matériaux et de leur usinabilité. Ces formes ont ensuite été peaufinées par les mains expertes des artisans Casio, donnant naissance à un boîtier à la foisrésistant, esthétique et totalement inédit. Une autre innovation réside dans l’intégration directe des éléments de fixation du bracelet au sein du boîtier. Ce choix structurel permet de mieux répartir les chocs en les absorbant directement par la lunette, limitant ainsi les contraintes sur le boîtier central. Celui-ci est façonné à partir de feuilles laminées de carbone et de fibre de verre, révélant un motif en couches superposées particulièrement saisissant sur les parties latérales. La partie supérieure de la lunette bénéficie de finitions haut de gamme, incluant un polissage Sallaz, pour un rendu raffiné, riche en détails et en profondeur. Côté fonctionnalités, la MTG-B4000 est aussi à la pointe : elle capte les signaux horaires de six stations mondiales (radiopilotage) et se connecte via Bluetooth à un téléphone pour un ajustement automatique de l’heure et un accès à de nombreuses options via l’application Casio Watches.
UN COMMENTAIRE ? Une G-Shock un peu exceptionnelle par son prix (comptez dans les 1 250 euros), mais aussi par les principes de sa conception, par son volume (boîtier de 45,3 mm x 56,6 mm x 14,4 mm d’épaisseur, étanche à 200 m) et par les fonctionnalités comme les complications qu’elle propose (24 h , Jour , Niveau de charge batterie montre , Second fuseau horaire, Chronomètre - 24 heures , Compte à rebours, Bluetooth , Chronomètre , Dual Time , Indicateur de réserve d'énergie , Montre connectée (bluetooth) , Radio-piloté , Technologie Smart Access, etc.). Difficile de trouver plus et mieux sur le marché que cette montre qui résiste à tout sur tous les terrains…
ULYSSE NARDIN Blast [Sparkling Rainbow]
La collection Blast a fait une entrée marquante dans le monde del’horlogerie en 2020. Elle est rapidement devenue le symbole del’approche audacieuse et disruptive d’Ulysse Nardin en matière de design et de technologie. Fusionnant design avant-gardiste et ingénierie de pointe, la Blast est le fruit de décennies d’innovation horlogère. Son architecture géométrique et son mouvement mécanique squeletté à l’extrême allient fonctionnalité et esthétique radicale. La contemporaine Blast captivait par son micro-rotor visible à 12 heures, son tourbillon à 6 heures et son mécanisme de remontage et de mise à l’heure à 3 heures. En fusionnant calibre et boîtier, elle offrait une théâtralité qui fait la renommée avant-gardiste d’Ulysse Nardin à travers le monde. Seul le créateur de l’emblématique et révolutionnaire Freak pouvait oser concevoir une montre comme la Blast. Fidèle à l’esprit pionnier d’Ulysse Nardin, son calibre a été conçu avec la technologie de pointe du silicium, introduite dans l’industrie par la Maison avec la Freak en 2001.Aujourd’hui, Ulysse Nardin revisite ce modèle avec une édition limitée exceptionnelle de seulement huit pièces, ornées de saphirs montés en serti invisible . La Blast [Sparkling Rainbow] est une création audacieuse, fruit du savoir-faire horloger de la Manufacture et de ses liens étroits avec les métiers d’art. La nouvelle Blast en or blanc se distingue par un sertissage « invisible ». Proposée en édition limitée à huit pièces, elle reprend les lignes affirmées de la Blast et les sublime par un sertissage exceptionnel de saphirs multicolores, faisant de cette création l’une des montres les plus spectaculaires jamais réalisées parla Maison. Au total, 211 saphirs de différentes couleurs, montés en sertiinvisible, ornent le boîtier, la lunette, la couronne, le cadran et la boucle, pour un poids total de 13,33 carats. Bien plus qu’une démonstration de design et de technicité, cette pièce se situe à la croisée de la haute horlogerie et de la haute joaillerie.
La Blast Sparkling Rainbow est équipée du calibre squeletté UN-172, développé par la Manufacture : un tourbillon volant à remontage automatique, doté d’un micro-rotor en platine (visible à 12 heures), d’un échappement et spiral en silicium, et offrant une réserve de marche de 72 heures. La montre est dotée d’un bracelet intégré en caoutchouc blanc. Dans la quête perpétuelle d’excellence d’Ulysse Nardin, lessaphirs de la Blast [Sparkling Rainbow] ont été rigoureusementsélectionnés afin que chaque pierre s’harmonise parfaitement avec la suivante, créant ainsi un dégradé arc-en-ciel spectaculaire autour du boîtier, de la lunette, de la couronne et du cadran de la montre. Le résultat : un fondu de couleurs si fluide que la transition entre les teintes en devient presque imperceptible. Ce rendu visuellement naturel est en réalité le fruit d’un travail minutieux de sélection, réalisé avec la plus grande exigence. La technique de sertissage choisie ne doit rien au hasard. Ulysse Nardin a opté pour 85 tailles de pierres uniques, montées à la main selon une méthode appelée serti invisible, une forme rare et exigeante de métier d’art également connue sous le nom de serti mystérieux. Cette technique requiert des dimensions précises pour chaque pierre, afin de produire un effet visuel de flottement semblantmagique. Les saphirs sont maintenus par la base à l’aide d’unestructure cachée, dissimulant le boîtier en or blanc. Au-delà de son aspect esthétique, le serti mystérieux permet une meilleure diffusion de la lumière à travers les pierres, conférant à la montre une brillance et un éclat remarquables. Ce travail minutieux exige une précision extrême, maîtrisée par une poignée d’artisans hautement qualifiés au savoir-faireexceptionnel. Chaque montre nécessite près de quatre semaines de travail dédié pour être intégralement sertie. La Blast [Sparkling Rainbow] incarne une fois de plus le savoir-faire horloger d’Ulysse Nardin et son attachement aux métiers d’art traditionnels. À l’image des créations emblématiques qui l’ont précédée, elle s’inscrit pleinement dans l’héritage de la Maison : celui d’une haute horlogerie contemporaine, audacieuse et exigeante.
UN COMMENTAIRE ? Pour être spectaculaire, cette Blast « Rainbow » l’est sans complexes, tant par son sertissage, aussi chatoyant qu’inattendu pour une montre Ulysse Nardin, que par son parti-pris de provocation esthétique. Pour créer le buzz, c’est réussi. Détail qui a son importance : le prix est tout aussi spectaculaire, puisqu’il se situera un peu au-dessous du demi-million d’euros (482 000 euros exactement toutes taxes comprises). C’est précisément là que le fait de se donner en spectacle – qui le reprocherait à Ulysse Nardin dans cette « société du spectacle » qu’anticipait Guy Debord ? – devient gênant pour l’identité même de la marque, légèrement brouillée par cette virtuosité joaillière : actuellement, Ulysse Nardin a un tragique besoin de retrouver des volumes et une communauté de clients dont on admettra qu’ils sont très minoritaires à ce niveau de prix. Ce n’est pas avec une telle « Rainbow », qui ne sera produite qu’en huit exemplaires, qu’Ulysse Nardin retrouvera sa splendeur passée ! Admettons qu’il est peut-être plus facile de vendre une seule montre à un demi-million que cinquante montres à 10 000 euros, mais n’est-ce pas un signal de faiblesse ?
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS