STATISTIQUES : "C'est avec des volumes qu'on crée des emplois, pas avec de la valeur" (RTS)
Le 18 / 10 / 2012 à 19:55 Par Le sniper de Business Montres - 806 mots
"On adore balayer la poussière sous le tapis et cacher la réalité de la crise" : Business Montres en toute liberté de parole à la radio suisse (Forum-RTS), ce soir, à propos de la publication des statistiques horlogères en baisse pour le mois de septembre !
••• Savez-vous pourquoi les fers à repasser étaient aussi rares et aussi lourds dans la Russie soviétique ? Parce que le plan quinquennal avait fixé des objectifs de production en tonnes, et non en unités …
"On adore balayer la poussière sous le tapis et cacher la réalité de la crise" : Business Montres en toute liberté de parole à la radio suisse (Forum-RTS), ce soir, à propos de la publication des statistiques horlogères en baisse pour le mois de septembre !
••• Savez-vous pourquoi les fers à repasser étaient aussi rares et aussi lourds dans la Russie soviétique ? Parce que le plan quinquennal avait fixé des objectifs de production en tonnes, et non en unités : il était plus rentable pour les bureaucrates des usines d'Etat de fabriquer des fers à repasser moins nombreux – mais plus lourds – que de fabriquer des fers à repasser plus nombreux, qui auraient été plus légers ! Dérive classique des économies administrées : la Russie soviétique avait le même problème avec les épingles de couturière, de plus en plus lourdes et épaisses au fil des ans, parce que les objectifs du plan quinquennal étaient exprimés en tonnes, et non en unités...
••• Ceci pour évoquer les récentes statistiques horlogères, grâce auxquelles la FH suisse se félicite des 2,7 % de baisse des exportations horlogères en septembre. 2,7 % de baisse qui seraient "le premier mois de baisse depuis trente mois". Ce qui est formellement exact en valeur, mais très dangereux dans les faits : une baisse de 10,1 % des volumes pour le même mois de septembre succède aux baisses précédentes, toujours en volume. Or, ce sont les volumes qui assurent la pérennité d'une industrie et le maintien de ses emplois, pas la valeur. L'horlogerie suisse a exporté en septembre 1,6 milliard de francs, avec environ 2,6 millions de pièces. Imaginons [cas absurde, mais révélateur] que ce 1,6 milliard ait été réalisé avec une seule montre qui vaudrait ce prix-là : la FH pourrait se féliciter de ce succès économique, mais l'industrie des montres serait morte et aurait perdu tous ses emplois...
••• C'était le sujet du Forum de ce jeudi soir, sur la RTS : "Le marché de l'horlogerie chute après trente mois de croissance : quel revirement ! Après plus de trente mois de croissance, l'horlogerie doit faire face à un repli de ses ventes. La branche a vu ses exportations diminuer de 2,7 % en septembre à 1,7 milliard de francs. Un tableau des plus sombres se dessine du côté de l'Asie. Les ventes ont chuté de presque un cinquième à Hong Kong, le principal marché. Les exportations ont aussi dégringolé en Chine, -27%, et -21% à Singapour. Interview de Grégory Pons, journaliste spécialisé et éditeur de Business Montres"...
••• "Comme on vend à peine moins de montres beaucoup plus chères, on a l'impression d'une croissance, mais ce ce n'est pas de la croissance... Ce qui est dangereux, c'est la baisse de 10 % en volume ! On a vendu 10 % de montres en moins. On a perdu 10 % de parts de marché. C'est ça qu iest grave et c'est ça qui est inscrit dans les chiffres de statistiques depuis le début de l'année. On perd des volumes ! L'industrie des montres ne tourne pas avec de la valeur, mais avec des volumes. C'est parce qu'on fabrique beaucoup de montres qu'on a beaucoup d'emplois, pas parce qu'on les vend plus cher !"
••• POUR ÉCOUTER CET ENTRETIEN, cliquez ici : "Le Le marché de l'horlogerie chute après trente mois de croissance"...
••• NE PAS MANQUER, non plus, une autre émission qui raconte à peu près la même chose, mais sur un autre ton : c'est l'intervention matinale de notre ami Gilbert Vacheron, ce matin, à propos de cette crise de l'horlogerie qui s'avance à grand pas...
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